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Pourquoi le génocide des Khmers rouges cambodgiens ?

samedi 28 février 2015, par Robert Paris

Messages

  • Encore un assassinat signé Hun Sen !!!

    Le politilogue cambodgien Kem Ley a été tué de deux balles tirées à bout portant, dimanche 10 juillet, dans la station-service dans laquelle il avait l’habitude de prendre son café tous les matins à Phnom Penh.

    Une foule de curieux s’est rapidement rassemblée autour du lieu de l’assassinat, rapporte The Cambodia Daily. Les passants choqués et hostiles aux forces de l’ordre ont empêché le corps de la victime d’être transporté dans une ambulance de la Croix-Rouge, une institution dirigée par la femme du Premier ministre Hun Sen. Ils criaient : “C’est la voiture du tueur.”

    Car, si le suspect rapidement arrêté par les forces de l’ordre a expliqué vouloir régler ainsi “une dispute liée à une dette”, The Phnom Penh Post précise que “de nombreuses personnes ont évoqué un assassinat politique”, notamment la veuve de Kem Ley. Mais, derrière, il y a Hun sen !!!

    Une procession de plusieurs milliers de personnes s’est formée spontanément dans les rues de la capitale cambodgienne pour accompagner le corps de la victime à la pagode, raconte le journaliste du Diplomat. “Les gens étaient très en colère et évoquaient le cas du militant écologiste Chhut Vuthy et du syndicaliste Chea Vichea”, tous deux assassinés respectivement en 2012 et 2004.

  • Ben Kiernan dans « Le génocide au Cambodge » :

    « Dans les jours qui suivirent l’avènement du « Kampuchéa démocratique », toutes les villes furent évacuées, les hôpitaux vidés, les écoles fermées, les usines mises à l’arrêt, l’argent aboli, les monastères condamnés, les bibliothèques dispersées. Pendant près de quatre ans, la liberté de la presse, de mouvement, de culte, de réunion, d’association et d’opinion disparut entièrement. De même que la vie de famille ordinaire. Une nation entière fut kidnappée, puis assiégée de l’intérieur… La « révolution » de Pol Pot n’aurait pas pu s’emparer du pouvoir sans la déstabilisation économique et militaire du Cambodge opérée par les Etats-Unis, qui débuta en 1966, après l’escalade américaine au Viêt Nam, et culmina en 1969-1973 avec les tapis de bombes largués par les B-52 américains sur la campagne cambodgienne. Ce fut probablement l’agent essentiel de l’ascension de Pol Pot. Depuis 1950 au moins, les Etats-Unis appuyaient les efforts de la France pour rétablir le régime colonial au Viêt Nam et au Cambodge. En 1954, les tentatives américaines d’encerclement partiel de la Chine aggravèrent les divergences entre les communistes vietnamiens (qui craignaient de voir les troupes américaines atteindre leur frontière méridionale si la guerre se poursuivait). A partir de 1960, l’escalade américaine au Viêt Nam rendit la neutralité de Sihanouk de plus en plus précaire, incitant celui-ci à orienter sa politique étrangère vers Hanoï et Pékin, tout en prenant des mesures toujours plus répressives contre la gauche cambodgienne populaire et rurale. Cette attitude fit le lit de l’élite du parti prochinoise, bourgeoise et urbaine, quasiment épargnée par la répression jusqu’en 1967… Depuis le début des années 1960, dans le cadre de la guerre du Viët Nam, des unités des forces spéciales américaines effectuaient des missions secrètes de reconnaissance en territoire cambodgien et posaient des mines. En 1967 et 1968, environ huit cents missions de cette nature furent organisées dans le cadre de l’ « opération Salem House » ; elles comprenaient habituellement quelques Américains et jusqu’à dix mercenaires locaux, le plus souvent habillés en viêtcongs. Une unité de Bérets verts « fit sauter par mégarde un car de civils cambodgiens, causant de nombreuses victimes ». Le nom de code de l’opération devint alors Daniel Boone, et, à partir du début de 1969, le nombre de ces missions secrètes doubla. Au 18 mars 1970, date du coup d’Etat qui destitua Sihanouk, on en dénombrait plus d’un millier… Les forces spéciales américaines lancèrent une autre opération, le Project Gamma hautement secret, enregistré sous le nom de Detachment B-57… A la différence des opérations Salem House et Daniel Boone, Project Gamma, d’après un participant, « fit appel uniquement à des Cambodgiens de souche dans ses opérations ayant pour objet de recueillir des renseignements tactiques en territoire avancé au Cambodge ». Commençant un an exactement avant le coup d’Etat (le 18 mars 1969), plus de trois mille six cents raids secrets de B-52 furent également effectués sur le Cambodge. L’opération avait pour nom de code Menu ; ses diverses cibles se dénommaient Petit-Déjeuner, Dîner, Dessert et Souper. Environ 100.000 tonnes de bombes furent larguées… Les Américains voulaient détruire les forces communistes vietnamiennes au Cambodge ou les refouler au Viêt Nam. Mais, en septembre 1969, Lon Nol signala une « augmentation » de combattants communistes dans les sanctuaires, qu’il imputa en partie à l’ « opération de nettoyage » des forces américano-saigonnaises… L’invasion du Cambodge en mai 1970 décidée par Richard Nixon – qui omit d’en informer le nouveau gouvernement de Lon Nol – suivit l’invasion simultanée des forces de Saïgon et celle des communistes vietnamiens. D’après le Pentagone, elle fit 130.000 nouveaux réfugiés khmers. En 1971, 60% des réfugiés interrogés dans des villes du Cambodge citèrent les bombardements américains comme principale raison de leur exode. Les Américains poursuivirent leurs bombardements sur la campagne cambodgienne jusqu’en 1973, date à laquelle le Congrès imposa leur arrêt. Sur 540.000 tonnes de bombes larguées, la moitié le furent au cours des six derniers mois. Ce furent des cendres du Cambodge rural que naquit le Parti communiste du Kampuchéa (PCK) de Pol Pot. Il exploita la dévastation et le massacre de civils comme prétexte tant à sa politique extrémiste et brutale qu’à l’épuration des communistes modérés et des sihanoukistes… Pendant les premières années de la guerre du Cambodge, sihanoukistes, modérés et communistes provietnamiens prédominaient dans ce qui était une insurrection de factions… En 1973, les Etats-Unis retirèrent leurs troupes du Viêt Nam et dirigèrent leur aviation sur le Cambodge… La même année, l’ancien conseiller de Sihanouk, Charles Meyer, accusa l’armée de l’air américaine de « saccage systématique de paisibles et ravissants villages qui disparaissaient les uns après les autres sous les bombes ou le napalm ». Il terminait sur une remarque prémonitoire : « Selon des témoignages directs, les paysans trouvent refuge dans des campements forestiers et conservent leur sourire et leur humour, mais, ajoute-t-on, il est difficile d’imaginer l’intensité de leur haine à l’endroit de ceux qui anéantissent leurs villages et leurs biens. » (…) Les informateurs de Lon Nol signalèrent que les bombardements aériens contre les villageois avaient causé des pertes civiles importantes et que les paysans rescapés des bombardements américains recherchaient désormais l’appui du PCK… En mars 1973, les bombardements s’étendirent à l’ouest afin d’envelopper tout le pays. A la périphérie de Phnom Penh, trois mille civils périrent en trois semaines… Quelques jours plus tard, les bombardements américains s’intensifièrent, larguant jusqu’à trois mille six cents tonnes de bombes par jour. Comme William Shawcross le rapporte dans « Une tragédie sans importance », ce « carnage systématique » indigna le chef de la section politique de l’ambassade américaine, William Harben… En juillet et en août 1973, un tapis de bombes s’abattit sur la zone sud-ouest du Cambodge. Jamais encore les B-52 n’avaient effectué des frappes si intensives. Leur effet ne se limita pas à faire monter en flèche le nombre des victimes civiles. Sur le plan politique, elles firent basculer le délicat équilibre des factions du PCK dans cette région en faveur du Centre de Pol Pot… Le 2 mai 1973, la direction des opérations de la CIA, après enquête dans la zone Sud-Ouest, signala que le PCK venait de lancer une nouvelle campagne de recrutement : « Ils utilisent les dégâts causés par les frappes des B-52 comme thème principal de leur propagande… On ne mettra un terme à la destruction massive du pays qu’en renversant Lon Nol et en arrêtant les bombardements. » Au début de 1973, le PCK procéda à une nouvelle purge de sihanoukistes, de communistes provietnamiens et d’autres dissidents… En février et mars 1975, le 126e régiment d’insurgés de la zone Est avait encerclé la ville de Neak Leung au bord du Mékong, au sud-ouest de Phnom Penh… Le 1er avril, la ville tomba. Le Mékong constituait le cordon ombilical de Phnom Penh. Le même jour, Lon Nol s’enfuit aux Etats-Unis… Le 4 avril, les instructions du centre de Heng Samrin aux forces armées du PCK étaient : « Attaquer et libérer Phnom Penh, et évacuer, provisoirement, la population de la ville. » (…) Les troupes de la zone Nord commencèrent à vider le secteur de la ville qu’elles tenaient… « Les habitants qui opposent de la résistance ou refusent de partir seront liquidés comme ennemis du peuple »… De nombreux Khmers rouges y auraient vraisemblablement vu, d’abord, une mesure de prudence contre un bombardement aérien ennemi après la prise de la ville. Ce fut d’ailleurs l’explication donnée à la plupart des habitants. Comme eux, peu de Khmers rouges imaginaient qu’une tactique de guerre, défensive et éprouvée, deviendrait une stratégie permanente, une arme offensive contre la population d’une ville en temps de paix. Rares furent ceux qui pensaient qu’elle subsisterait après l’état d’urgence… Toutes les autres villes du Cambodge, y compris celles de l’Est, furent également évacuées. Le principal port du pays, Kompong Som, tomba le 18 avril… A leur arrivée, les Khmers rouges annoncèrent par haut-parleur que tout le monde devait partir pendant trois jours pour fuir un éventuel bombardement américain. Les cent mille habitants évacuèrent la ville… Quiconque résistait était abattu… Les Khmers rouges nous donnaient l’impression de détester les gens des villes… Pol Pot avait défini un plan en huit points : 1- évacuation de la population de toutes les villes, 2- abolition de tous les marchés, 3- suppression de la monnaie du régime de Lon Nol et retrait de la monnaie révolutionnaire qui avait été imprimée, 4- sécularisation de tous les moines bouddhistes qui seront mis au travail dans les rizières, 5- exécution de tous les dirigeants du régime de Lon Nol en commençant par le haut de la hiérarchie, 6- création dans tout le pays de coopératives de type supérieur avec repas communaux, 7- expulsion de toute la population constituant la minorité vietnamienne, 8- envoi de troupes aux frontières, et surtout à la frontière vietnamienne. »

  • Le premier couplet de l’hymne national, depuis les Khmers rouges, intitulé « L’Eclatante Victoire du 17 avril », est significatif :

    « Sang écarlate qui inonde la ville et la campagne de la patrie kamputchéenne,

    Sang de nos splendides ouvriers-paysans,

    Sang des combattants et combattantes révolutionnaires,

    Sang qui se mua en terrible colère, en lutte acharnée,

    Le 17 avril, sous l’étendard de la Révolution

    Sang libérateur de l’esclavage,

    Vive, vive l’éclatante victoire du 17 avril !

    Grandiose victoire, plus significative que l’époque d’Angkor ! »

    La référence à Angkor est aussi significative : la dictature de l’époque était tout aussi craintive d’une révolte des masses populaires et exerçait une violence massive pour écraser toute réaction !

  • L’alliance des USA et du génocidaire prétendument communiste Pol Pot (à voir et à lire en anglais), entente qui faisait partie de la guerre froide contre URSS et Vietnam, en faveur de la Chine, alors alliée des USA :

    Premier film

    Deuxième film

    Troisième film

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