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Quelle est la philosophie de l’Histoire de Friedrich Hegel ?

samedi 27 juin 2015, par Robert Paris

Quelle est la philosophie de l’Histoire de Friedrich Hegel ?

Karl Marx explique dans « Les manuscrits de 1844 –Critique de la dialectique de Hegel » :

« La grandeur de la « Phénoménologie de l’esprit » et de son résultat final – la dialectique de la négativité comme principe moteur et créateur – consiste donc en ceci que Hegel saisit la production de l’homme lui-même comme un processus (...) par le fait de l’action de l’ensemble des hommes, comme résultat de l’histoire. »

Friedrich Engels, écrit dans un article intitulé « La contribution à la critique de l’économie politique de Karl Marx » :

« Ce qui distinguait le mode de pensée de Hegel de celui de tous les autres philosophes, c’était l’énorme sens historique qui en constituait la base. Si abstraite et si idéaliste qu’en fût la forme, le développement de sa pensée n’en était pas moins toujours parallèle au développement de l’histoire mondiale (...) Il fut le premier à essayer de montrer qu’il y a dans l’histoire un développement, une cohérence interne (...) Dans la Phénoménologie, l’Esthétique, l’Histoire de la philosophie, partout pénètre cette grandiose conception de l’histoire, et partout la matière est traitée historiquement, dans sa connexion déterminée, quoique abstraitement inversée, avec l’histoire. »

Plékhanov dans « Essai sur le développement de la conception moniste de l’histoire » :

« D’après Engels, le mérite de Hegel consiste en ce qu’il a été le premier à considérer l’ensemble des phénomènes sous l’angle de leur devenir, de leur naissance et de leur destruction. »

« Nous avons alors entrepris de nous remémorer le rapport que, dans la réalité, la théorie de Marx soutient avec la philosophie de Hegel. Nous avons d’abord « fait observation » que, chez Hegel, le devenir historique ne s’explique absolument pas sur les idées des hommes ni par leur philosophie. Les idées, « l’opinion », ce sont les matérialistes français du dix-huitième siècle qui s’en servaient pour expliquer l’histoire. Et Hegel tourne cette explication en ridicule : la raison, dit-il, régente certes l’histoire ; mais elle régente aussi le cours des astres ; va-t-on prétendre que ceux-ci en ont conscience ? Le devenir historique de l’humanité est raisonnable en ce sens qu’il se conforme à des lois ; mais qu’il existe des lois du devenir historique ne prouve à aucun degré qu’on doive en chercher la cause première dans les idées, dans les opinions : l’existence de ces lois montre, tout au contraire, que les hommes font leur histoire sans en avoir conscience. »

« Hegel qualifiait de métaphysique l’attitude des penseurs, tant idéalistes que matérialistes, qui, incapables de comprendre le devenir, bon gré mal gré se représentent et présentent les phénomènes comme figés, sans liens entre eux ni possibilité de passage de l’un à l’autre. A cette attitude, il opposait la dialectique qui les fait connaître dans leur devenir et, par suite, dans leur liaison réciproque. Pour Hegel, la dialectique est le principe de toute vie. Il se rencontre souvent des gens qui, après avoir énoncé quelque généralité, reconnaissent de bonne grâce qu’ils font peut-être erreur et que l’opinion diamétralement contraire serait peut-être vraie. Ce sont des gens bien élevés, tout pénétrés de « tolérance » : vis et laisse vivre les autres, disent-ils en leur for intérieur. La dialectique n’a rien de commun avec la tolérance sceptique des gens du monde, mais elle sait aussi concilier des généralités diamétralement contraires. L’homme est mortel, disons-nous, en considérant la mort comme quelque chose de complètement étranger à la nature de l’homme vivant, et qui tire sa source de circonstances extérieures. L’homme possède donc deux propriétés : d’abord celle de vivre, et ensuite, celle d’être sujet à la mort. Mais, si l’on y regarde de plus près, il s’avère que la vie elle-même porte en soi le germe de la mort, et que tout phénomène, en général, est contradictoire en ce sens qu’il développe à partir de soi-même les éléments qui, tôt ou tard, mettront un terme à son existence, le transformant en son contraire. Tout s’écoule, tout change ; il n’est point de force capable de retarder ce flux constant, d’arrêter ce mouvement perpétuel ; il n’est point de force capable de s’opposer à la dialectique des phénomènes. »

Hegel écrit :

Sur la Révolution française : "Ce fut une véritable aurore. Tous les êtres pensants ont fêté cette époque."

"Les vieilles institutions n’avaient plus de place dans le sentiment développé de la liberté consciente (...). On se comporta destructivement contre ce qui était déjà détruit intérieurement."
"La nature ne fait pas de bond », dit-on ; et l’opinion ordinaire, quand il s’agit de comprendre l’avènement ou la disparition, s’imagine (...) les comprendre en se les représentant comme avènement ou disparition graduels. Mais il s’est déjà manifesté que les changements de l’être ne sont pas le passage d’une quantité en une autre quantité, mais le passage du qualitatif au quantitatif, et inversement, la transition en un autre qui est une interruption du graduel et un changement qualitatif par rapport à l’être déterminé antérieur. L’eau refroidie ne devient pas peu à peu dure (...) L’Etat a une mesure de sa grandeur quantitative au-delà de laquelle il s’écroule intérieurement sous la même constitution qui, avant son extension, faisait son bonheur et sa force. (...) Quand on veut se représenter l’apparition ou la disparition de quelque chose, on se les représente ordinairement comme une apparition ou une disparition graduelles. Pourtant, les transformations de l’être sont non seulement le passage d’une quantité à une autre, mais aussi le passage de la quantité à la qualité et inversement, passage qui entraîne la substitution d’un phénomène à un autre, est une rupture de progressivité."

" De la connaissance de l’histoire, on croit pouvoir tirer un enseignement moral et c’est souvent en vue d’un tel bénéfice que le travail historique a été entrepris. S’il est vrai que les bons exemples élèvent l’âme, en particulier celle de la jeunesse, et devraient être utilisés pour l’éducation morale des enfants, les destinées des peuples et des États, leurs intérêts, leurs conditions et leurs complications constituent cependant un tout autre domaine que celui de la morale. L’expérience et l’histoire nous enseignent que peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire, qu’ils n’ont jamais agi suivant les maximes qu’on aurait pu en tirer. Chaque époque, chaque peuple se trouve dans des conditions si particulières, forme une situation si particulière, que c’est seulement en fonction de cette situation unique qu’il doit se décider : les grands caractères sont précisément ceux qui, chaque fois, ont trouvé la solution appropriée. Dans le tumulte des évènements du monde, une maxime générale est d’aussi peu de secours que le souvenir des situations analogues qui ont pu se produire dans le passé, car un pâle souvenir est sans force dans la tempête qui souffle sur le présent ; il n’a aucun pouvoir sur le monde libre et vivant de l’actualité."

"Chaque époque, chaque peuple se trouve dans des conditions si particulières, forme une situation si particulière, que c’est seulement en fonction de cette situation unique qu’il doit se décider : les grands caractères sont précisément ceux qui, chaque fois, ont trouvé la solution appropriée. Dans le tumulte des évènements du monde, une maxime générale est d’aussi peu secours que le souvenir des situations analogues qui ont pu se produire dans le passé, car un pâle souvenir es sans force dans la tempête qui souffle sur le présent , il n’a aucun pouvoir sur le monde libre et vivant de l’actualité. L’élément qui façonne l’histoire est d’une tout autre nature que les réflexions tirées de l’histoire." La phrase qui me pose problème est celle qui est écrite en gros caractères : "les grands caractères sont précisément ceux qui, chaque fois, ont trouvé la solution appropriée."

"Le trésor de raison consciente d’elle-même qui nous appartient, qui appartient à l’époque contemporaine, ne s’est pas produit de manière immédiate, n’est pas sorti du sol du temps présent, mais pour lui c’est essentiellement un héritage, plus précisément le résultat du travail, et à vrai dire, du travail de toutes les générations antérieures du genre humain. De même que les arts de la vie extérieure, la quantité de moyens et procédés habiles, les dispositions et les habitudes de la vie sociales et politiques sont un résultats de la réflexion, de l’invention, des besoins, de la nécessité et du malheur, de la volonté et de la réalisation de l’histoire qui précède notre époque, de même ce que nous sommes en fait de sciences et plus particulièrement de philosophie nous le devons à la tradition qui enlace tout ce qui est passager et qui est par suite passé, pareille à une chaîne sacrée, ... et qui nous a conservé et transmis tout ce qu’a créé le temps passé. Or, cette tradition n’est pas seulement une vieille ménagère qui se contente de garder fidèlement ce qu’elle a reçu et le transmet sans changement aux successeurs, elle n’est pas une immobile statue de pierre, mais elle est vivante et grossit comme un fleuve puissant qui s’amplifie à mesure qu’il s’éloigne de sa source."

"Le principe de décomposition (de la société grecque) s’est découvert soi-même tout d’abord dans le développement de la politique extérieure, aussi bien dans les guerres entre Etats grecs, que dans la lutte des classes à l’intérieur des cités. (…) La cause principale de la décadence de Lacédémone fut l’inégalité des biens."

"L’Etat véritable, et le véritable gouvernement naissent seulement là où il existe déjà des ordres, quand la richesse et la pauvreté deviennent très grandes, et quand se forme une situation telle que la majorité n’est plus en mesure de satisfaire ses besoins par le procédé qui lui est habituel."

"La raison domine le monde, la raison est la substance, ce
pourquoi et en quoi toute réalité effective a son être et sa substance."

L’Histoire a-t-elle un sens ?

Diverses philosophies de l’Histoire

C’est Hegel a inventé la philosophie de l’histoire telle que nous la connaissons.

Pour Hegel, il n’y a pas seulement une histoire mais une philosophie de l’Histoire et cette philosophie est dialectique. Cela signifie qu’étudier l’Histoire, ce n’est pas indiquer la liste des faits ni faire connaître les buts que se donnaient à eux-mêmes les hommes mais trouver le fil conducteur des buts que l’Histoire s’est donnée, au travers des buts particuliers et généraux des hommes.

Tous les philosophes qui ont suivi Hegel sont redevables de l’introduction de la dialectique dans la pensée de l’histoire (Marx, Engels, Lénine, Rosa Luxemburg, Trotsky …) même s’ils ont eu des philosophies très différentes de la sienne (matérialiste alors que la sienne était idéaliste). Ils ont eu en commun de considérer que l’histoire n’est pas l’effet du seul hasard ni la punition des fautes humaines ni la simple réalisation des grands hommes, que l’Histoire exprime, au travers des hasards et des sauts historiques comme des catastrophes et des effondrements, et même grâce à eux, un déterminisme plus profond, une nécessité qui correspond à des évolutions réelles de la société.

Cependant, pour Hegel, l’histoire est le jeu d’une dialectique dont se sert la Raison pour se réaliser, autrement dit l’histoire selon Hegel est un processus d’autoréalisation de l’Idée, dont la fin est la liberté humaine.

Pour Hegel, « L’histoire est le processus par lequel l’esprit se découvre lui-même ».

Hegel construit l’histoire du monde au travers d’un récit, étapes par des étapes, de la liberté humaine, de la liberté publique sous la République romaine, à la liberté individuelle de la Réforme protestante, en passant par la liberté civique de l’Etat moderne. Il tente d’intégrer les civilisations de l’Inde et la Chine dans sa compréhension de l’histoire du monde. Hegel isole des moments spécifiques de l’histoire comme « moment historique » pour la liberté humaine. Par exemple, la conquête de Napoléon d’une grande partie de l’Europe est dépeinte comme une étape vers la construction de l’État rationnel bureaucratique, achèvement de l’Etat selon Hegel.

Hegel identifie la raison dans l’histoire, mais c’est une raison latente, et qui ne peut se comprendre qu’une fois l’histoire achevée : « La chouette de Minerve ne prend son envol qu’à la tombée de la nuit ».

On a souvent critiqué la philosophie de l’histoire de Hegel, lui reprochant de n’être qu’une construction intellectuelle spéculative, en oubliant le travail d’analyse très fourni et pertinent de l’histoire pure faite par Hegel. Ce dernier cherche à dégager le sens, immanent, de l’histoire à partir des évènements passés. Pour Hegel, le philosophe doit chercher à découvrir le rationnel dans le réel et ne pas imposer le rationnel sur le réel. Son approche n’est ni purement philosophique, ni purement empirique.

Chez Hegel, le but ultime de l’histoire est la liberté subjective de l’homme en tant qu’individu et en tant qu’être universel. Hegel divise l’histoire en plusieurs étapes distinctes (à savoir, l’Oriental, le Persan, le grec, le romain, l’Allemand, et le moderne). Chacune de ces civilisations est définie par sa relation à l’Esprit. Chaque civilisation subit un choc dialectique avec son successeur.

La réussite de l’historien est sa capacité à comprendre les processus. Tous les événements, les individus et les institutions sont un processus en constante évolution. Rien n’est éternel, sauf le changement lui-même : ainsi, le défi ultime pour tout historien est sa capacité à comprendre l’interdépendance, à la fois temporelle et logique, entre les événements, les individus et les institutions. Tous les évènements sont le résultat direct de l’affrontement entre deux forces opposées ; en saisissant cette dialectique, les historiens peuvent comprendre pourquoi les événements se produisent. Les individus jouent un rôle important dans la création de leur propre histoire, mais en tant qu’individus, ils sont incapables de comprendre leur propre rôle dans le grand « plan de la Providence ».

Ainsi, la science historique selon Hegel est une science globale : une histoire qui ne serait pas pétrie par les questions culturelles, intellectuelles, religieuses, sociales, géographiques, morales et technologiques serait une histoire inefficace.

L’idéalisme historique d’Hegel a sa dialectique, c’est-à-dire que la base matérielle du développement historique est loin d’être niée diamétralement mais dialectiquement :

« Ce qui relève de la nature et ce qui relève de l’histoire, forment une figure vivante, et c’est là l’histoire » (« La Raison dans l’Histoire »)
« Les peuples, dans la mesure où ils se présentent sur ce terrain [les différents continents avec leurs particularités selon les parties], ont des caractères déterminés qui coïncident avec le milieu local. La place des peuples (dans l’histoire) est d’ordre spirituel, mais la déterminité de leur principe exprime la dimension naturelle du terrain sur lequel ce principe se présente. »

EN ANGLAIS

Philosophie de l’Histoire de Hegel en anglais

Introduction à la Philosophie de l’Histoire de Hegel en anglais

Index de Philosophie de l’Histoire de Hegel en anglais

Commentaires de Philosophie de l’Histoire de Hegel en anglais

Philosopie du droit (en anglais)

EN FRANÇAIS

Leçons sur la philosophie de l’histoire

1er extrait

2ème extrait

3ème extrait

4éme extrait

5ème extrait

6ème extrait

7ème extrait

8ème extrait

9ème extrait

10ème extrait

11ème extrait

12ème extrait

13ème extrait

14ème extrait

15ème extrait

16ème extrait

17ème extrait

18ème extrait

19ème extrait

20ème extrait

La Raison dans l’Histoire

Lire ici

Principes de la philosophie du droit

« Comprendre ce qui est est la tâche de la philosophie, car ce qui est est la raison.
Quant à ce qui concerne l’individu, chacun est du reste un fils de son temps ; la philosophie est donc aussi son temps conçu dans la pensée. Il est aussi insensé de prétendre qu’une philosophie, quelle qu’elle soit, surpasse le monde qui lui est contemporain, que de dire qu’un individu franchit d’un saut son temps, saute par-dessus le rocher de Rhodes. Si sa théorie va de fait au-dessus de son temps, elle s’édifie un monde tel qu’il doit être, et alors elle existe bien, mais seulement dans son opinion, - élément faible où n’importe quoi peut être imaginé. Pour dire encore un mot du fait d’enseigner comment le monde doit être, la philosophie au reste vient toujours trop tard pour cela. En tant que pensée du monde, elle n’apparaît qu’à l’époque où la réalité effective a achevé son processus de formation et en a fini avec lui. Quand la philosophie peint son gris sur gris, c’est qu’une figure de la vie est devenue vieille, et on ne peut pas la rajeunir avec du gris sur gris, mais on peut seulement la connaître ; la chouette de Minerve ne prend son vol qu’à la tombée du crépuscule. »

Hegel, Préface au Principe de la philosophie du droit

C’est dans cet ouvrage qu’Hegel énonce que « Tout ce qui est réel est rationnel ». lire ici

Une discussion sur cette question

Contribution à la critique de « La philosophie du droit » de Hegel

Engels écrit dans « Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande »

« La réalité n’est aucunement, d’après Hegel, un attribut qui revient de droit en toutes circonstances et en tout temps à un état de choses social ou politique donné. Tout au contraire. La République romaine était réelle, mais l’Empire romain qui la supplanta ne l’était pas moins. La monarchie française de 1789 était devenue si irréelle, c’est-à-dire si dénuée de toute nécessité, si irrationnelle, qu’elle dut être nécessairement abolie par la grande Révolution dont Hegel parle toujours avec le plus grand enthousiasme. Ici la monarchie était par conséquent l’irréel et la Révolution le réel. Et ainsi, au cours du développement, tout ce qui précédemment était réel devient irréel, perd sa nécessité, son droit à l’existence, son caractère rationnel ; à la réalité mourante se substitue une réalité nouvelle et viable, d’une manière pacifique, si l’ancien état de choses est assez raisonnable pour mourir sans résistance, violente s’il se regimbe contre cette nécessité. Et ainsi la thèse de Hegel se tourne, par le jeu de la dialectique hégélienne elle-même, en son contraire : tout ce qui est réel dans le domaine de l’histoire humaine devient, avec le temps, irrationnel, est donc déjà par destination irrationnel, entaché d’avance d’irrationalité : et tout ce qui est rationnel dans la tête des hommes est destiné à devenir réel, aussi en contradiction que cela puisse être avec la réalité apparemment existante. La thèse de la rationalité de tout le réel se résout, selon toutes les règles de la dialectique hégélienne, en cette autre : Tout ce qui existe mérite de périr. »

Exposé de A. Ott

Exposé de J. Willm

Exposé de A. Marrast

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