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Que révèlent les sondages ? L’opinion publique ?

mardi 15 mars 2016, par Robert Paris

Que révèlent les sondages ? L’opinion publique ? Non, ce sont les intentions cachées des classes dirigeantes !

Les média et les hommes politiques, comme le gouvernement et les classes dirigeantes font semblant d’être tributaires de l’opinion, démocratie oblige : ils ne feraient rien sans le « consensus du pays ». Ils sont, paraît-il, rivés sur les sondages et ne pourraient pas s’en passer pour gouverner…

Balivernes ! Ce ne sont pas les sondages qui guident la politique des gouvernants : c’est celle des classes dirigeantes qui guident les questions posées, la manière de les poser, et, du coup, les réponses.

C’est le résultat des sondages qui nous montre le « CQFD », ce qu’il fallait démontrer : si les sondages nous disent que l’opinion voudrait un pouvoir fort, sans poids du politique, sans démocratie, sans élections, sans politiciens, c’est que tel est l’objectif des classes dirigeantes ! Si les sondages disent que l’opinion publique est pour que la France lance des guerres partout dans le monde au nom de l’antiterrorisme, c’est ce que veulent les classes dirigeantes qui préfèrent noyer le mécontentement contre un système capitaliste foutu dans un bain de sang ! Si les sondages disent que l’opinion en a assez des syndicats, ce n’est bien entendu pas pour favoriser l’auto-organisation des travailleurs, sous forme de comités, de conseils, d’interprofessionnelles, d’assemblées générales, de délégués s’unissant localement, régionalement et nationalement, élus et révocables, cela va de soi ! Si les sondages disent que la population souhaite qu’on jette à la poubelle des ordures le code du travail, inutile de préciser que tel est le désir des classes dirigeantes ! Si les mêmes sondages affirment que les salariés seraient prêts à travailler plus, en étant payés moins, pour des emplois plus flexibles, avec une charge de travail collant aux carnets de commande des patrons, ce n’est pas le hasard qui fait coller ces sondages avec les désirs les plus chers des patrons ! Si les sondages disent que l’opinion n’aime pas les Roms, ne veut pas des migrants, est d’accord pour dresser les frontières, soutient des mesures sécuritaires comme l’augmentation des policiers, des militaires, des forces de l’ordre, de l’espionnage et du contre-espionnage comme des gardiens de prison, ce ne sont pas les sondages qui ont devancé les choix des gouvernants et de leurs maîtres de la classe capitaliste, vous l’aurez deviné.

Bien entendu, moins que jamais en pleine période de faillite du monde capitaliste et d’effondrement de l’ancien système économique qui a si longtemps dominé, les classes dirigeantes ne comptent s’en remettre à l’opinion pour savoir comment gouverner mais seulement se cacher derrière elle pour mener leurs manipulations à visées sanglantes et barbares qu’ils ne dévoileront pas bien entendu…

Si on trouve dans la presse patronale des sondages selon lesquels l’opinion publique serait pour la fin des 35 heures, pour la fin du code du travail, pour la fin du CDI, pour la fin du chômage à taux fixe, pour la diminution des charges des entreprises, pour les aides étatiques aux entreprises, aux trusts, aux banques, aux financiers, aux bourses, etc.

Bien entendu, inutile de rêver qu’un jour les sondages vous apprennent que :

 la majorité de la population est contre qu’on distribue des milliards pour lutter contre le chômage alors que leurs bénéficiaires ne font qu’aggraver le chômage

 la majorité de la population est contre qu’on envoie des militaires partout sur la planète pour bombarder des populations civiles pacifiques

 la majorité de la population est contre qu’on se serve de l’argent public pour favoriser des intérêts privés qui cassent les services publics, qui détruisent les aides publiques, qui démolissent la santé publique, les transports publics, l’éducation publique, la recherche publique

 la majorité de la population est contre tous ceux qui licencient, qui prennent en ôtage les salariés en les menaçant de licenciement pour casser leurs salaires, leurs horaires, leurs conditions de travail et les rendre plus précaires

 la majorité de la population estime que l’Etat favorise les plus riches au détriment des milieux populaires

Tout cela on ne le saura jamais car la question ne sera bien entendu jamais posé par les instituts de sondages qui sont aux mains des classes dirigeantes comme le sont les média, les gouvernants, la justice, la police et l’armée, tout comme le sont la haute hiérarchie de l’université, des religions, de tout ce qui tient en mains l’opinion.

Ces instituts de sondage savent comment il faut poser une question et comment faire en sorte que la réponse soit interprétée dans un sens qui intéresse les classes dirigeantes. Par exemple, on demandera à l’ « homme de la rue » :

 Que pensez-vous de prendre des mesures d’urgence pour assurer la sécurité des Français en augmentant la présence militaire et policière ?

 Que pensez-vous de développer la solidarité entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en n’ont pas quitte à modifier, du fait de la situation catastrophique du chômage, les contrats de travail et permettre aux entreprises d’embaucher plus librement ?

 Que pensez-vous d’attaquer à la racine le terrorisme, qui est venu tuer de jeunes Français en plein Paris, en supprimant les chefs terroristes dans leurs bases mêmes ?

 Avez-vous peur que l’on n’en fasse pas assez contre le terrorisme, avez-vous peur que l’islam ne soit contraire à la démocratie, avez-vous peur des migrants, avez-vous peur des Roms, avez-vous peur d’être envahis par les étrangers, avez-vous peur que les frontières soient trop ouvertes et perméables ?

Voilà la manière partiale de poser les questions !!!

Toutes ces questions sont bien entendues orientées de manière à tromper celui qui y répond de sorte que la réponse soit évidente et serve à donner un support populaire et démocratiques aux manigances des classes dirigeantes : les sondages sont pacifistes quand les classes dirigeantes le sont et inversement…

Et, bien entendu, on demande aux sondages de répondre sur ce qu’est la réalité de la situation quand on ne veut pas dire ce qui se passe vraiment : au lieu d’une explication sur les causes profondes de la crise économique, de la crise des migrants, de la crise sociale, de la crise politique, des guerres, on se goberge des commentaires des sondages censés exprimer l’état de l’opinion publique comme si c’était l’opinion qui donnait sa signification aux crises, aux guerres et aux politiques des classes dirigeantes…

Il en va de même maintenant de questions de sciences, de santé, de climat, de nucléaire, d’énergie, de médecine, etc…

Qui va nous dire s’il est vrai ou pas que la température qui augmente est le facteur clef du climat de la Terre ? Eh bien ! Mais c’est le sondage !

Qui va nous dire si les centrales nucléaires sont dangereuses ou pas ? Des mesures ? Des faits ? Des scientifiques ? Non, c’est l’opinion ou plus exactement le sondage !!!

Qui va nous dire que penser des médicaments, des médecins, de l’hôpital, de la santé, des politiques de santé, eh bien, mais le sondage bien sûr !!!

Qui va nous dire quel est le problème de l’économie capitaliste qui fait que ce système ayant gouverné le monde depuis longtemps se révèle incapable de continuer à le faire ? Pas les rédactions des journaux et des télés ! Ceux-là se contentent de donner la parole à des économistes, des isntitutions financières, des gouvernants et… des sondages !!!

Pour eux, le sondage, c’est le fondement même de la démocratie, entre deux élections.

On ne peut pas faire voter sans cesse la population mais on peut la sonder. C’est « presque » pareil : c’est bidon !!!

Quand on veut nous faire dire que le problème de l’économie, c’est l’Europe, c’est l’euro, c’est la Grèce, c’est l’Espagne, c’est l’Italie, pas besoin de chiffres, de preuves, d’analyses : il suffit de le faire dire à un sondage ! Et de ne discuter ensuite que sur l’état de l’opinion plutôt que sur l’état de l’économie capitaliste !!!

Certains trouvent que la limite des sondages proviendrait du petit nombre de sondés, du manque de réelle variété des populations choisies et autres critères sociologiques. Mais pas du tout ! Le sondage est mensonger par le fait même de la question posée, du contexte dans lequel elle est posée, de celui qui la pose, de celui qui va la diffuser et l’interpréter : c’est-à-dire du fait que l’information, instituts de sondage comme média, gouvernants, sont aux mains de la même classe dirigeante.

L’illusion sur la démocratie comme sur les média, sur le gouvernement ou sur l’opinion et son expression par les sondages, tout cela revient à la même question : l’illusion fondamentale dans le rôle de l’Etat bourgeois. Ce dernier n’est nullement l’expression du peuple mais celui d’une infime minorité, celle des propriétaires de capitaux !

Voici un exemple sur la manière dont un journal suggère des réponses pourries à ceux qui participent à son sondage

Le règne mensonger de l’opinion publique

Les sondages et la transformation de l’opinion publique

Du bon usage des sondages…

Mille et un mensonges des statistiques

Qu’est-ce que l’information ?

Qu’est-ce que la démocratie capitaliste ?

Démocratisme bourgeois et démocratie prolétarienne

L’élection présidentielle en France : belle démocratie, en vérité !

Les élections contre ... la vraie démocratie

La grande tromperie de l’Etat prétendûment au dessus des classes sociales

Les mensonges de la démocratie bourgeoise

Comment les slogans "démocratiques" peuvent tromper les masses

La question de l’Etat

Messages

  • Et quand le sondage révèle que les jeunes sont révoltés par la nouvelle loi ?

  • Il révèle surtout que les classes dirigeantes veulent créer un fossé entre jeunes et salariés âgés pour faire croire que ces derniers ont profité sur le dos de l’avenir des jeunes !

  • L’institut d’études d’opinion Ipsos a été mis en examen jeudi pour recel de favoritisme. Trois autres instituts, Opinionway, Ifop et TNS-Sofrès avaient été placés ces dernières semaines sous le statut intermédiaire de témoin assisté, qui leur permet à ce stade d’espérer échapper à un renvoi en procès.

    Déclenchée par une plainte de l’association Anticor, après un rapport cinglant de la Cour des comptes en 2009, l’enquête porte sur plusieurs volets, notamment sur des contrats passés sans appel d’offres entre l’Élysée et divers instituts. Dans ce contexte, Ipsos, dirigé par le conseiller de Nicolas Sarkozy Pierre Giacometti jusqu’à début 2008, est considéré par les enquêteurs comme "l’institut par excellence de l’Élysée, en volume et en montant, puisqu’il a facturé près de 1,5 million d’euros HT entre mai 2007 et octobre 2009, soit 92 % du montant total" des sondages commandés, selon une source proche du dossier. Les responsables actuels d’Ipsos n’ont pas fait de commentaire.

    Côté Élysée, le juge d’instruction a mis en examen pour favoritisme son ancien secrétaire général, Claude Guéant, l’ancienne directrice de cabinet Emmanuelle Mignon et deux anciens conseillers, Julien Vaulpré et Jean-Michel Goudard. L’enquête porte aussi sur les contrats passés entre l’Élysée et la société Giacometti-Peron après le départ de Pierre Giacometti d’Ipsos et avec les cabinets (Publifact, Publiopinion) de l’influent conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson. La convention signée en 2007 par Patrick Buisson avec l’Élysée prévoyait d’une part du conseil rémunéré 10 000 euros par mois et octroyait d’autre part à Publifact "l’exécution de sondages", à sa liberté d’appréciation et avec les instituts de son choix.

  • Au final, les enquêteurs ont retrouvé trace de 235 sondages achetés par le cabinet de Patrick Buisson et revendus à la présidence entre 2007 et 2009, avec un bénéfice d’environ 1,4 million d’euros, soit entre 65 % et 70 %. Le juge d’instruction l’a mis en examen pour recel de favoritisme, mais aussi pour le détournement de ces fonds publics. Certains des sondages revendus avaient déjà été diffusés dans la presse.

    D’après l’enquête, l’Élysée a payé environ 7,5 millions d’euros en sondages et conseils lors du quinquennat 2007-2012. Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont demandé la nullité de leur mise en examen. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris devra notamment se pencher sur l’obligation de passer par des appels d’offres pour la présidence de la République en matière de conseil politique. Une question dont dépend en partie la suite de l’affaire.

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