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Un Etat de plus en plus policier, militaire, carcéral, liberticide, licencieur et propatronal, non merci !

mardi 26 avril 2016, par Robert Paris

Un Etat de plus en plus policier, militaire, carcéral, liberticide, licencieur et propatronal, non merci !

Avec l’effondrement du capitalisme mondial initié en 2007, l’Etat est plus que jamais « une bande d’hommes en armes au service des classes dirigeantes », comme le qualifiait Engels, le compagnon de lutte de Karl Marx. Il a suffi, par exemple, que le syndicat français CGT fasse une affiche innocente pour dire que la police est là pour défendre les citoyens, pas pour les matraquer, pour que ce syndicat reçoive une volée de bois vert de la part des gouvernants, des média, des hommes politiques et des classes dirigeantes. Pourtant une telle affiche, loin de montrer que ces matraquages dévoilaient la nature même de l’Etat prétendument démocratique, qui est toujours au service exclusif des classes dirigeantes et pas de la sécurité des citoyens, disait en fait le contraire.

La « bande d’hommes en armes » qui menace les libertés des citoyens, ce n’est pas une simple bande de terroristes mais « notre » Etat, « notre » police, « notre » armée, « notre » justice, « notre » contre-espionnage, contrairement à ce que le syndicat CGT affirme en dénonçant le fait que ce prétendu rôle de défense des citoyens soit détourné.

Mais, si on ne voit pas encore l’affiche de la CGT sur les murs, on ne cesse d’y voir les affiches du gouvernement qui proclament partout : engagez-vous dans l’armée de terre, engagez-vous dans l’armée de l’air, engagez vous dans la marine, engagez-vous dans la police, engagez-vous dans le contre-espionnage, engagez-vous dans la justice, engagez-vous dans le service des prisons. Le but : la fameuse « guerre intérieure et extérieure » clamée partout par Hollande-Valls-Le Drian-Cazeneuve !

Mais ce même gouvernement se garde d’afficher : engagez-vous pour la santé, engagez-vous pour l’hôpital public, engagez-vous pour le rail public, engagez-vous pour l’enseignement public, engagez-vous pour la recherche publique, engagez-vous pour Pôle emploi, engagez-vous pour la sécu et pour cause… L’Etat ne crée pas d’emplois dans ces secteurs : il ne cesse d’en supprimer ! Il réserve l’argent des impôts au soutien des trusts et des banques. Malgré toutes les aides aux capitalistes, tous les crédits d’impôts, toutes les mesures de suppressions des taxes patronales, toutes les casses du code du travail, toutes les privatisations, les patrons ne cessent de supprimer des emplois. Le gouvernement ne peut pas davantage afficher « engagez-vous, devenez ouvrier, devenez employé, devenez technicien, devenez dessinateur, etc. ». Dans tous ces domaines, l’avenir est bouché car tous les moyens sont réservés pour faire la guerre à tous les peuples « à l’intérieur comme à l’extérieur », pour faire la guerre aux migrants, pour faire la guerre aux chômeurs, pour faire la guerre aux fonctionnaires, pour faire la guerre aux Roms, pour faire la guerre aux travailleurs.

Oui, les forces de l’ordre sont mobilisées mais pas contre le terrorisme. Si elles luttent contre « la radicalisation », il s’agit de la radicalisation sociale et politique et pas terroriste !

L’Etat policier, appelé « état d’urgence », instauré sous prétexte des attentats, s’attaque à la radicalisation des travailleurs et des jeunes, des militants environnementalistes, des militants syndicalistes, des lycéennes, des étudiants, des manifestants de NuitDebout ou de tout autre rassemblement contre les attaques antisociales ! C’est la révolte sociale que le gouvernement entend écraser, pas le terrorisme dont il affirme d’ailleurs qu’on ne pourra jamais empêcher les attaques ! Pas étonnant que les forces de l’ordre, déployées massivement, s’estiment incapables d’empêcher les attentats, puisque mobilisées devant le Bataclan et sachant ce qui s’y passait, il leur a fallu deux heures et demi pour intervenir !!! Et que le gouvernement, soi-disant mobilisé contre le terrorisme, n’est toujours pas capable de nous expliquer qu’un commissaire, seul, ait pu entrer dans le Bataclan et y supprimer un terroriste, mais pas les plus capables des forces antiterroristes du RAID et de la BRI !

Du coup, tous les Valls, tous les Cazeneuve, tous les Le Drian comme Hollande clament que les attentats vont continuer et qu’ils justifient la multiplication des interventions militaires extérieures et le quadrillage intérieur du pays.

La France n’est dans ce domaine qu’un exemple parmi tant d’autres de la dérive générale vers la violence de la répression, des attaques contre les libertés sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Ce n’est pas une stratégie purement française mais une stratégie internationale du grand capital. Partout le terrorisme grandit et partout il sert à justifier un prétendu anti-terrorisme qui s’attaque d’abord aux libertés, aux droits syndicaux, aux droits des salariés, aux droits des jeunes, à tous les peuples. Et la violence anti-sociale monte partout dans le monde. Il n’y a aucun havre de paix au monde du capitalisme.

Ce n’est pas le terrorisme qui est le point de départ de cette montée internationale de la violence. Dans tous les pays où le terrorisme s’est véritablement développé, il ne l’a fait qu’à la suite des interventions guerrières, violentes et massives, des puissances occidentales. Ce n’est pas le terrorisme qui est à l’origine de ces guerres mais l’inverse. Partout, la guerre impérialiste, loin de détruire le terrorisme, l’ont nourri quand elles ne l’ont pas financé, payé ou même organisé elles-mêmes sous le prétexte de lutter contre des dictatures. Précédemment, ces mêmes grandes puissances avaient nourri et soutenu ces dictatures, sous le prétexte de lutter contre le sous-développement. Auparavant, les mêmes puissances avaient écrasé tout développement de ces pays, sous le prétexte de lutter contre le communisme…

Et aujourd’hui, les peuples, les travailleurs et les jeunes, y compris ceux des pays occidentaux peuvent constater que « la guerre intérieure et extérieure » ne se mène pas seulement en orient mais aussi dans leur propre pays. L’état d’urgence s’est attaqué violemment aux mobilisations contre la loi El Khomri, comme elle l’a fait contre les mobilisations écologistes, contre les travailleurs qui défendent leur emploi, ceux d’Air France comme ceux de Goodyear, ceux de PSA ou ceux de l’hôpital public. Pourtant ces travailleurs n’agissaient pas du tout en terroristes ! Non, c’est le patronat de Goodyear comme d’Air France ou de l’hôpital public qui agit en preneur d’otages, en maitres chanteurs, en terroristes, en cassant des emplois et des vies par milliers.

Les travailleurs licenciés, pour cause d’attaque patronale ou pour punition contre des prises de position sociales, comme ce salarié de Renault Guyancourt, ceux de La Poste, ou ceux de Goodyear, constatent que la police se radicalise contre eux, que la justice se radicalise contre eux. Ceux d’Air France constatent qu’il suffit d’une chemise de DRH pour perdre son emploi et être menacé d’emprisonnement alors que faire perdre ses moyens d’existence à des milliers de salariés n’est nullement condamné par la même justice. Et il faudrait croire que cet Etat-là est au service des citoyens !!! Non, la justice tout comme la police, l’armée, les prisons et l’administration sont radicalisés contre les travailleurs, contre les jeunes, contre les chômeurs, contre les plus démunis comme ils le sont contre les Roms, contre les migrants !!! Les agents de La Poste d’Asnières l’ont constaté en voyant leur réunion d’information syndicale envahie par des policiers en armes. Les travailleurs de Mayotte en grève générale l’ont également constaté en se voyant attaqués par des gendarmes mobiles intervenant comme dans une guerre sous prétexte de débordements des jeunes déclassés. On l’a vu également au grand nombre de salariés licenciés simplement pour avoir fait grève contre la loi El Khomri, comme si le droit de grève était déjà supprimé en France !

Les classes dirigeantes entendent ainsi accroitre progressivement la violence sociale, la répression, les licenciements, les exclusions des droits sociaux, les suppressions de services publics,

Oui, les patrons et le gouvernement (qu’il se dise de gauche, de droite ou d’extrême droite) changent la donne dans les rapports sociaux et la violence monte du fait de leurs attaques !

Ce n’est pas seulement ou particulièrement Hollande ou Valls ou Macron, pas plus ou pas moins que Sarkozy, Fillon ou Le Pen, ce ne sont pas particulièrement les dirigeants français ou de tel ou tel pays, c’est toute la classe capitaliste mondiale qui est en guerre contre nous, contre tout le prolétariat mondial ! Elle l’est en France comme en Chine, en Russie comme aux USA ou en Grèce ! Et elle ne l’est pas du fait de tout les MEDEF, des choix de tous les Gattaz du monde, pas du fait de choix politiques individuels, mais pour la même raison que toute la classe capitaliste du monde, parce que les classes dirigeantes ont besoin de casser la classe travailleuse. S’ils ne se retenaient pas, s’ils ne craignaient pas une réaction ouvrière incontrôlable, ils attaqueraient bien plus fort, ils supprimeraient immédiatement le CDI et les retraitas, privatiseraient sur le champ les services publics, supprimeraient le code du travail, comme les aides sociales et les allocations chômage. Ce qu’elles appellent réformer, c’est pratiquer ces attaques de manière progressive, graduelle, mais en les radicalisant sans cesse, en allant toujours plus loin dans la casse antisociale.

Et ces soi-disant « réformes », ils ne les font pas pour des raisons de sécurité, ni pour des raisons de défense de la démocratie, ni pour défendre l’économie ou l’emploi.

Ils les font pour casser, socialement, politiquement et organisationnellement, la classe des travailleurs, pour la diviser, pour l’affaiblir, pour la démoraliser, pour la déboussoler.

ILS LE FONT PARCE QUE, DEVANT LA MONTEE DES PERILS, ILS CRAIGNENT LA CLASSE DES TRAVAILLEURS, TOUT EN FAISANT COMME S’ILS CONSIDERAIENT QUE LES TRAVAILLEURS N’ETAIENT PAS UNE FORCE, NE DISPOSAIENT D’AUCUNE PERSPECTIVE SOCIALE ET POLITIQUE, NE POUVAIENT PAS S’UNIR NI S’ORGANISER EUX-MEMES !

Mais ce que ces attaques entendent d’abord cacher, c’est que l’effondrement, que le monde constate depuis 2007 et qui ne s’est nullement enrayé avec les aides massives des Etats et des banques centrales du monde entier, ce n’est pas celui de la classe des travailleurs mais celui de la classe capitaliste et de la dynamique de son système.

Le capitalisme n’a pas connu en 2007 un simple incident de parcours, une simple crise économique suivie d’une reprise des investissements productifs privés. Non, ceux-ci ne sont pas repartis ! Et c’est parce que les classes dirigeantes, dépassées dès lors par une situation à laquelle ils ne peuvent rien, ne veulent pas aussi être dépassées par la réaction des travailleurs et des peuples, par des révolutions sociales incontrôlables et le basculement du monde dans une violence sans cesse croissante, dans des guerres, des terrorismes mais aussi des attaques antisociales violentes n’est rien d’autre qu’une conséquence de cette volonté des classes dirigeantes capitalistes des s’accrocher à tout prix au pouvoir, même maintenant qu’il est clair que ce pouvoir a atteint ses limites, que le système ne fonctionne plus jamais comme avant.

C’est cela qui pousse les classes capitalistes du monde à la violence, à la guerre, au terrorisme, aux confrontations de toutes sortes comme à tous les reculs sociaux les pires que l’on n’avait pas connu depuis longtemps…

C’est le capitalisme qui est historiquement mort, pas l’humanité pas le camp des travailleurs, des jeunes et des peuples. Personne ne pourra plus lui redonner son dynamisme. On ne peut que cacher momentanément la situation aux peuples pour faire durer le statu quo mais la vérité finira par réapparaître en même temps que l’effondrement seulement retardé.

Tous les réformistes du monde ne pourront pas faire revivre le capitalisme. Ils peuvent seulement nous tromper, nous désarmer, nous empêcher de prendre conscience des enjeux et aider ainsi les classes dirigeantes à nous aveugler.

Ils le font en nous disant que ce qui se passe pourrait être évité en gérant normalement l’Etat, en gérant normalement l’entreprise, en gérant normalement les forces de l’ordre, en exploitant normalement les exploiter.

Ils le font en nous faisant croire que nous sommes attachés à cet Etat, à ce système, à cette économie d’exploitation, à ce monde-là.

Cela ne le sauvera pas ! Et cela ne fera que nous couler avec !

Alors, ne suivant pas tous les trompeurs réformistes, politiques, syndicaux et associatifs, clamons :

Le capitalisme est mort ! Vive l’avenir sans dictature des possesseurs de capitaux !

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