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La faille qui s’ouvre entre le Capital et le Travail…
samedi 3 septembre 2016, par
Les hauts revenus montent mais les investissements productifs chutent... Un exemple l’Italie qui n’a rien de particulier d’ailleurs...
Edito
La faille qui s’ouvre entre le Capital et le Travail…
Les statistiques économiques nous apprennent qu’actuellement 52% du produit intérieur brut de la planète est contrôlé par les 500 plus grandes sociétés capitalistes transcontinentales. Ces 500 sociétés contrôlent des richesses supérieures aux avoirs accumulés des 133 pays les plus pauvres, ceux des capitalistes de ces pays y compris.
Il ne s’agit pas seulement pour nous de dénoncer simplement la concentration des richesses entre un petit nombre de mains. Celle-ci n’est pas récente même si elle s’est encore aggravée ces dernières années. Non, ce que nous voudrions souligner, c’est que le Capital est de plus en plus déconnecté de l’exploitation du travail humain et cela est bien plus nouveau et étonnant.
Car les sociétés précédemment citées, et qui possèdent 52% du produit de la planète (ainsi que 100% du pouvoir politique, économique et social), n’emploient que 1,8% de la main d’œuvre mondiale. Vous avez bien lu, moins de 2% !!!!
Les trusts multinationaux sont neuf fois plus nombreux qu’il y a trente ans. Certains sont plus riches et plus puissants que des Etats. On peut dire qu’ils ont fondé de nouvelles sortes d’Etats, avec parfois des armées et des services secrets. Et pourtant la part de la main d’œuvre mondiale qui travaille pour eux décroit sans cesse. Ils suppriment massivement des emplois et ce tout particulièrement depuis l’année 2000. Ils se transforment de plus en plus en établissements financiers qui se refusent à investir dans la sphère productive et se contentent de spéculer. L’inévitable ralentissement (de l’investissement et de l’emploi à partir de 2000
Eh oui, c’est plus qu’étonnant, c’est renversant ! En effet, le fondement de l’accroissement du capital, en système capitaliste, est, et a toujours été depuis que ce système d’exploitation existe, fondé sur la plus-value c’est-à-dire l’accroissement de valeur des produits transformés, obtenue en y agglomérant de la valeur-travail impayée, c’est-à-dire de l’accumulation des produits de l’exploitation de l’homme, du prolétaire. Ceci n’est pas du discours marxiste, c’est la réalité profonde de l’ancienne société, même si certains idéologues tentent de le camoufler.
De nombreux travailleurs estiment que le chômage de masse signifie que le rapport de forces de la classe des travailleurs par rapport au capital est en baisse. Ils ne tiennent pas compte du fait que cela signifie que le capitalisme est en perte de vitesse. De plus en plus de capital n’est plus investi. Voir la courbe n°1. Le taux de marge augmente et le taux d’investissement diminue et la courbe indique très clairement (dans l’exemple de l’Allemagne) que tel est la racine du chômage.
Courbe n°1 sur l’Allemagne - taux d’investissement et part du revenu en % du PIB
Le total des 500 plus grandes fortunes professionnelles de France est passé en un an de 200 à 280 milliards d’euros et pèse désormais 15% du PIB contre 6% il y a dix ans, selon le classement 2007 établi par le magazine Challenges. Au cours de la décennie 1997-2007, le patrimoine professionnel des 500 plus grosse fortunes a triplé et a progressé trois fois plus vite que la richesse nationale, note le magazine. » ( « Le moniteur », 12.07.2007) Par contre, ces plus grandes fortunes correspondent à une part des salariés de plus en plus réduite.
Certains se diront : ce n’est pas étonnant, ce sont des vases communicants, moins ils paient les salariés et plus ils s’enrichissent !
Mais ce n’est pas aussi simple !
Les capitalistes, pris individuellement, sont momentanément plus riches s’ils font fonctionner leur entreprise avec moins de main d’œuvre mais la plus-value globale des capitalistes, qu’ils se répartissent entre eux et notamment entre capitaux investis dans la production et ceux qui ne le sont pas, est produite exclusivement par le travail humain et pas par l’échange et le commerce, pas par la spéculation et par les dettes et prêts. Il n’y a pas de plus-value sans extraction de celle-ci du travail des salariés.
Or, si les profits capitalistes continuent d’être distribués, l’accumulation décroit en même temps que les investissements productifs. Voir courbe n°2 :

La rupture entre taux de profit et taux d’accumulation
Dans le monde, les trusts industriels suppriment sans cesse du travail humain. Par exemple, en France, l’industrie a perdu 1,9 million d’emplois entre 1980 et 2007, soit 36 % de ses effectifs. En France, il y a eu 29400 emplois industriels supprimés en 2012, 40000 en 2013 et ainsi de suite... Voir la courbe n° 3 :

Le taux de chômage augmente
Bien entendu, dans chaque pays, ce sont les délocalisations qui sont accusées mais, dans la réalité, les emplois chutent partout dans le monde, y compris en Chine, en Inde, au Brésil et en Afrique du sud ou en Russie… Et aussi les emplois productifs chutent dans tous les pays riches, anciens pays industriels comme nouveaux…
En France, 71 000 emplois détruits en moyenne chaque année, et un total de 36% des effectifs industriels. Eh bien, sur près de deux millions d’emplois détruits en 27 ans, seuls quelques dizaines de milliers peuvent être attribués à des délocalisations.
Bien entendu, les capitalistes prétendent accuser, en plus de la concurrence, les taxes, les impôts, la législation du travail, les syndicats, le niveau des salaires, les tribunaux, et pour finir les travailleurs eux-mêmes. Sauf que, pendant des années, ces causes existant déjà, l’emploi productif ne cessait de croître et l’investissement productif des trusts de même.
Officiellement, le chômage baisse aux USA mais les statistiques ne prennent pas vraiment en compte les 92,6 millions d’Américains qui ne cherchent pas de travail. Si l’on rajoute les 11 millions de chômeurs « reconnus » aux 91,5 millions de déclassés, on obtient la bagatelle de plus de 102 millions d’Américains en âge de travailler sans emploi, près d’un tiers de la population totale des Etats-Unis. Quant à l’emploi productif privé, il a plongé aux USA comme ailleurs…
Le journal bourgeois « Les Echos », peu accusable de critiques anticapitalistes, écrivait en janvier 2016 : « L’incapacité du secteur privé à créer des emplois est problématique… »
L’INSEE, dans un rapport de février 2015, écrivait :
« L’effectif des fonctions de production concrète, notamment la fabrication industrielle et la production agricole, a été divisé par deux en trente ans. Leur part dans la sphère productive est passée de 64 % en 1982 à 37 % en 2011. »
La chute massive et mondiale des emplois de la sphère productive privée a une cause clairement établie et qui n’est nullement l’accroissement de la concurrence mondiale mais le désinvestissement massif des capitaux de la sphère de production vers celle de la spéculation et du tout bancaire. C’est la cause de la chute de la production et des emplois productifs en 2000. C’est également la cause de la chute de 2007-2008 qui est due à l’accroissement fou de l’endettement poussé par ces capitaux spéculatifs qui jouent sur les dettes privées et publiques.
Courbe n°4 : de plus en plus de capital n’est plus investi
Le grand capital n’a pas cessé d’exiger un profit accru pour chaque investissement de ses fonds mais, en même temps, il s’est détourné de ce qui est, en régime capitaliste, la source même de la plus-value : le travail humain productif et salarié.
Pourquoi, crise ou pas crise, le capital ne s’est jamais massivement détourné de l’investissement productif et pourquoi le fait-il aujourd’hui ?
La réponse est dans la masse du capital accumulé qui atteint des sommets. Voir courbe n°5 :
Le résultat est le fait que le grand capital se détourne de l’accumulation productive et se tourne vers le tout bancaire. voir ici
La racine réelle de la crise n’est pas cette dette des Etats : c’est la crise de l’investissement productif du capital privé, la base même du capitalisme !
C’est l’investissement privé qui n’a pas repris depuis 2008….
La suraccumulation, c’est la rançon du succès du capitalisme qui a réussi au-delà de ses capacités à absorber les plus-values et à les réinvestir…
La baisse de l’investissement, pendant près de vingt-cinq ans au plan mondial et plus de trente ans dans le cas des pays capitalistes centraux, ne renvoie pas l’image d’un système en expansion, mais plutôt d’un système dont nous, ou certains d’entre nous, aurions dit autrefois qu’il avait « achevé sa mission historique de développer les forces productives », pour n’être qu’un système marqué dans les mots de Lénine par « le parasitisme et la putréfaction ».
La suraccumulation de capacités de production s’accompagne d’une immense accumulation de capital fictif, de droits à valoir sur la valeur et la plus-value et de « produits financiers dérivés ». C’est dans la sphère financière que la crise a commencé. En ce sens elle est celle du régime d’accumulation à dominante financière ou financiarisé mis en place à la fin des années 1980. Elle met fin aussi à la période d’hégémonie mondiale sans partage des États-Unis à partir de la fin des années 1980 et à partir de 1992 en particulier. Tout a été mis en oeuvre, et continuera à l’être, par le gouvernement états-unien pour essayer d’assurer la pérennité tant de l’hégémonie américaine que de la domination de Wall Street, des banques et les fonds de placement financier.
Même confronté à la suraccumulation et à la surproduction, à une situation où la masse de plus-value produite par les entreprises ne peut pas être réalisée, le Capital cherchera à assouvir sa soif illimitée de plus-value. Les obstacles rencontrés ne feront que l’exacerber. Ce que l’on nomme la financiarisation est marquée par la place prise par les grandes banques, les sociétés d’assurance et les fonds de pension dans la configuration interne de la bourgeoisie des pays capitalistes centraux et dans leur poids dans la détermination au jour le jour des politiques économiques. Ainsi que cela nous est rappelé quotidiennement, aujourd’hui les dirigeants des Goldman Sachs et autres Morgan Stanley sont les premiers « représentants, supports conscients du mouvement de valorisation sans limite ». Le capital a toujours été marqué par sa profonde indifférence quant à l’usage social des marchandises produites ou de la finalité des investissements.
Thomas Joseph Dunning cité par Karl Marx dans Le Capital :
« Le capital fuit le tumulte et les conflits. Il est peureux de nature. Cela est très vrai, mais n’est pourtant pas toute la vérité. Le capital a horreur de l’absence de profit ou des très petits profits comme la nature a horreur du vide. Quand le profit est adéquat, le capital devient audacieux. Garantissez-lui 10 pour cent, et on pourra l’employer partout ; à 20 pour cent, il s’anime, à 50 pour cent, il devient carrément téméraire ; à 100 pour cent il foulera aux pieds toutes les lois humaines ; à 300 pour cent, il n’est pas de crime qu’il n’osera commettre, même s’il encourt la potence. Si le tumulte et les conflits rapportent du profit, il les encouragera l’un et l’autre. La preuve : la contrebande et la traite des esclaves. »
Et quand ce qui profite consiste à détruire l’économie elle même, il est incapable de se retenir et aucune force même les Etats capitalistes ne peuvent pas le retenir...
Mais pensez-vous que les travailleurs puissent supporter durablement d’être retransformés en misérables sans emploi, sans logis, sans nourriture et sans espoir ? Certainement pas et les pouvoirs capitalistes le savent si bien que toutes leurs mesures n’ont fait que retarder cet effondrement social pour préparer des contre révolutions : fascismes, dictatures et terrorismes comme guerres intestines de toutes les sortes, y compris la guerre mondiale.
Quelle est l’issue ? La seule issue, ce sont les prolétaires qui en détiennent la clef, et elle consiste à ses passer des fondements de l’économie capitaliste, historiquement morte, c’est-à-dire de la propriété privée des moyens de production, des matières premières, des entreprises et des capitaux, tous ces éléments dont le vol au prolétariat a donné naissance au capitalisme.
Certes, ce ne sont pas les travailleurs qui auront lancé cette nouvelle société mais ce sont les capitalistes qui auront contraint le prolétariat à cette nouvelle révolution historique, en retirant massivement aux prolétaires leurs emplois et tout ce qui va avec : le logement, la nourriture, les vêtements, l’éducation et la santé.
Eh bien, nous pourrons alors clamer haut et fort : le capitalisme est mort, adieu au capitalisme ! Et commencer à écrire l’histoire d’une société fondée sur la propriété collective des moyens de production et sur le bien-être de tous au lieu de celui d’une infime minorité !
Messages
1. La faille qui s’ouvre entre le Capital et le Travail…, 24 août 2016, 09:17
S’ils ne peuvent plus nous donner d’emploi, si le travail devient sans cesse du chômage, s’ils veulent faire de nous des soldats et de la jeunesse de la chair à canons, ils sauront bientôt que nos balles sont pour nos propres généraux et nos luttes pour nous débarrasser des patrons...
2. La faille qui s’ouvre entre le Capital et le Travail…, 10 septembre 2016, 09:44
Les interventions massives des gouvernements et banques centrales ont sans doute contribué à éviter que ne se déroule dans l’immédiat le schéma tant redouté par les classes dirigeantes d’un processus massif d’effondement et de perte de confiance massif.
Mais les mesures prises ensuite, tant pour activer une reprise qui ne venait jamais (les QEs) que pour réduire les risques futurs d’une nouvelle grande crise financière (Prudential Regulation) font que l’économie mondiale se retrouve aujourd’hui de nouveau piégée dans une inextricable et mortelle combinaison d’effets pervers dont la situation actuelle sur les marchés financiers, en particulier celui des valeurs fixes accaparé par les achats des banques centrales (au point d’y nourrir une spéculation sans limite puisque les QE s’offrent à tout investisseur quasiment la garantie de pouvoir, demain, tout revendre à l’acheteur public avec profit), est l’un des révélateurs les plus manifestes.
Paradoxalement, les politiques poursuivies depuis neuf ans ont eu pour effet, d’une part, d’assurer le retour en force de comportements de casino, pourtant tant décriés, fondés sur la recherche du risque (yield search) , et donc de recréer les conditions d’un nouvel accident ; d’autre part, de provoquer un mouvement de réduction globale de la liquidité monétaire mondiale qui s’est amorcé dès 2008 avec la contraction des activités de Shadow Banking, mais s’est accentué ensuite avec le durcissement progressif des mesures d’encadrement réglementaire des banques et organismes financiers non-bancaires (Dodd-Franck, Basle III), l’alourdissement du coût de leurs activités (en particulier celles associées à des opérations de tenue de marché) et, à partir de 2013/2014, le retournement du dollar (taper tantrum).
3. La faille qui s’ouvre entre le Capital et le Travail…, 10 septembre 2016, 09:46
Dans sa dernière visite en Asie en tant que président, Obama a prononcé une de ses déclarations les plus belliqueuses jusqu’ici contre la Chine. De manière significative, elle comprenait non seulement une référence aux conflits en mer de Chine méridionale, mais s’étendait à l’économie. « Là où nous les voyons violer les règles et les normes internationales, comme nous l’avons vu dans certains cas, en mer de Chine méridionale ou dans certains de leurs comportements en matière de politique économique, nous avons été très fermes. Et nous leur avons indiqué qu’il y aura des conséquences. »
Même appréciation de la part du quotidien Le Monde qui y ajoute le feuilleton Clinton-Trump : « Lors du rassemblement des ministres des Finances du G20 à Shanghaï, en février, la Chine faisait encore trembler le monde, avec une nouvelle chute de sa monnaie et de ses Bourses. Les inquiétudes sur la dépréciation du yuan et la croissance ont diminué, l’économie chinoise s’est stabilisée, et les turbulences immédiates liées au Brexit restent contenues. » Néanmoins, les dirigeants des pays, devront réfléchir aux solutions permettant d’enrayer la chute des échanges mondiaux. Leur croissance ne dépasse pas 3% par an, contre plus de 7% avant la crise. Entre le Brexit, la campagne du candidat républicain Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, l’opposition désormais affichée de la France et de l’Allemagne au traité de libre-échange avec les Etats-Unis, ou encore la crise migratoire, la mondialisation n’a pas bonne presse. (...) Le dossier du verdissement de l’économie devrait au moins bénéficier d’un élan supplémentaire. Le premier pollueur du monde, responsable de 24% des émissions de CO2, vient, en effet, de ratifier l’accord de Paris. »
4. La faille qui s’ouvre entre le Capital et le Travail…, 11 septembre 2016, 09:13
Il n’y a pas de reprise de l’économie mondiale alors qu’on enchaîne les mesures d’urgence et les responsables de la politique économique et monétaire n’ont aucune idée de comment en créer une. Ce n’est pas le résultat d’une incapacité intellectuelle. Cela provient du fait que les événements de 2008 ne sont pas une crise conjoncturelle, mais une rupture fondamentale du système capitaliste mondial, qui continue de s’approfondir.
La seule réponse des autorités financières à chaque tournant de la situation a été de rendre disponible encore plus d’argent ultra bon marché, une politique dictée par la crainte qu’un retour à des taux « normaux » pourrait déclencher une nouvelle crise et des exigences insatiables des parasites financiers qui commandent les hauteurs de l’économie.
Lorsque ce programme a été annoncé, il a été affirmé qu’il fournirait un stimulus à la croissance de l’économie réelle. Cette affirmation a été complètement discréditée. L’assouplissement quantitatif sous ses diverses formes nationales n’a rien fait pour relancer l’investissement dans l’économie réelle. Il a plutôt accéléré le processus par lequel la manipulation financière et la spéculation deviennent les principales formes d’accumulation du profit.
Ce parasitisme a non seulement conduit à la destruction pure et simple des forces productives, comme par le biais des fusions et acquisitions géantes menant à des opérations de démembrement et des licenciements, il est aussi accompagné d’attaques toujours plus graves de la classe ouvrière et d’une augmentation, sans précédent historique, de l’inégalité sociale.
Les actions de la BCE et de la Banque populaire de Chine soulignent aussi le caractère mondial de la crise. D’une part, la BCE invoque les problèmes de la Chine comme raison des nouvelles mesures de relance monétaire, d’autre part les autorités chinoises, dont le président Xi Jinping, désignent la situation globale qui s’aggrave comme raison des difficultés croissantes auxquelles ils sont confrontés. La « Fed » elle, indique le ralentissement de la Chine et la turbulence potentielle des marchés émergents comme facteurs contraignants dans tout éloignement de la politique des taux d’intérêt nuls des sept dernières années.
Les gardiens de l’ordre économique et financier sont incapables d’avancer quoi que ce soit qui ressemble à une réponse coordonnée. Les divisions se creusent ; la Fed est au moins théoriquement engagée à relever les taux tandis que la BCE, la Banque centrale chinoise et la Banque du Japon sont déterminées à maintenir des taux faibles record.
Leur perplexité et leurs politiques contradictoires proviennent d’une contradiction centrale du système capitaliste : celle entre le caractère global de l’économie et le système de l’État-nation dans lequel ont leurs racines la propriété et les bénéfices de chaque classe dirigeante capitaliste.
Cette contradiction ne peut être résolue dans le cadre du système capitaliste. Elle continuera de couver sous la forme de l’aggravation de la crise économique et de la croissance des antagonismes nationaux et mènera inexorablement à une nouvelle guerre mondiale. La réorganisation historiquement nécessaire des relations sociales en conformité avec le caractère global des relations économiques ne peut être accomplie que par la classe ouvrière sur la base du programme de la révolution socialiste mondiale.
5. La faille qui s’ouvre entre le Capital et le Travail…, 4 octobre 2016, 05:03
Au niveau mondial, la richesse globale se partage en deux parts égales, une, pour 1% de la population , les plus riches, et l’autre moitié, pour les 99% restants. On peut aussi affirmer que les 85 personnes les plus riches dans le monde possède la même fortune que la moitié de la population la plus pauvre de la planète soit 3,6 milliards d’êtres humain ( Voir l’article : 3,6 milliards de petits fauchés... ).
En Grande-Bretagne, l’ONG Oxfam indique que cinq familles possèdent plus que les 12 millions de personnes les plus pauvres dans ce pays. Et, cet écart continue de se creuser. Ces deux dernières décennies, les 0,1 % les plus riches ont vu leurs revenus croître presque quatre fois plus vite que 90 % de la population la moins aisée. Par ailleurs, Oxfam révèle que pour la première fois, parmi les ménages « pauvres », ceux vivant grâce à un revenu du travail sont plus nombreux que ceux n’ayant aucun emploi. « La Grande Bretagne est en train de devenir une nation profondément divisée, avec une riche élite qui voit ses revenus s’envoler tandis que des millions de familles luttent pour joindre les deux bouts » a commenté un porte-parole de l’organisation.
La richesse du monde peut être divisée à part égales entre riches et pauvres mais la première moitié appartient à 1% de la population et l’autre moitié à 99% !
Pas étonnant que le rapport de la Nasa sur l’état de la civilisation capitaliste en déduise que cette civilisation approche de sa fin...
6. La faille qui s’ouvre entre le Capital et le Travail…, 8 novembre 2016, 09:35, par Robert Paris
Peut-on avoir les sources de cet article ? nous demandent à juste titre nos camarades de Robin Goodfellow.
En voici quelques unes :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/09/02/nouvelle-deception-sur-le-marche-de-l-emploi-americain_4991759_3234.html
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=36462#.WCCjB_QtFck
http://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_368569/lang--fr/index.htm
http://www.ilo.org/global/research/global-reports/weso/2015/lang--fr/index.htm
http://www.ilo.org/global/research/global-reports/world-of-work/lang--fr/index.htm
http://www.forumsocialprovence.org/spip.php?article1766
https://www.wsws.org/fr/articles/2015/mai2015/stab-m26.shtml
http://www.leconomiste.com/article/965883-creation-d-emploisles-messages-chocs-de-la-banque-mondiale
http://www.banquemondiale.org/fr/topic/jobsanddevelopment/overview
http://pratclif.com/economy/husson30102008/main.htm
http://www.voltairenet.org/article162008.html
http://www.leftcommunism.org/spip.php?page=imprimer&id_article=102
https://www.oxfam.org/.../62-personnes-possedent-autant-que-la-moitie-de-la-population-du-monde
http://www.lesechos.fr/21/08/2015/lesechos.fr/021274253623_les-entreprises-chinoises-bien-installees-dans-le-top-500-des-entreprises-les-plus-riches-du-monde.htm
http://archives.enmarche.be/Actualite/A_suivre/2014/20141204_tous_les_fusils_ne_tuent_pas.htm
https://www.oxfam.org/sites/www.oxfam.org/files/file_attachments/bp210-economy-one-percent-tax-havens-180116-fr.pdf
http://www.undp.org/content/undp/fr/home/librarypage/hdr.html
http://www.banquemondiale.org/fr/about/annual-report
http://criseusa.blog.lemonde.fr/2015/03/04/i-le-ralentissement-inevitable-emploi-et-creation-de-valeur/
http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/19/les-1-les-plus-riches-possederont-bientot-la-moitie-de-la-richesse-mondiale_4558585_3234.html
https://books.google.fr/books?id=v1FINkggC_4C&pg=PA216&lpg=PA216&dq=1,8%25+de+la+main+d%E2%80%99%C5%93uvre+mondiale&source=bl&ots=B3Nq-mU5U5&sig=Hyvz1qxOs0BjFZNET99w3TNCUhg&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiolsPBkJbQAhXDshQKHd_hA78Q6AEIMjAE#v=onepage&q=1%2C8%25%20de%20la%20main%20d%E2%80%99%C5%93uvre%20mondiale&f=false
https://blogs.mediapart.fr/jean-philippe-gaborieau/blog/060516/selon-economist-les-profits-des-entreprises-americaines-sont-trop-eleves-1
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20140707trib000838822/mardi-matin-500-entreprises-ont-genere-autant-de-benefices-que-le-pib-italien-en-2013.html
http://www.humanite.fr/jean-ziegler-nations-unies-reveillez-vous-avant-quil-ne-soit-trop-tard-617310
http://criseusa.blog.lemonde.fr/2013/07/04/inegalite-de-revenus-sous-accumulation-du-capital-et-crise-actuelle-des-capitalismes-historiques/
https://www.google.fr/search?hl=fr&q=emploi+ch%C3%B4mage+site%3Ahttp%3A%2F%2Fwww.matierevolution.fr+OR+site%3Ahttp%3A%2F%2Fwww.matierevolution.org&btnG=Recherche&meta=&gws_rd=ssl
7. La faille qui s’ouvre entre le Capital et le Travail…, 13 novembre 2016, 09:17, par RG
Cher camarade,
Merci pour ces références.
Par rapport au premier sujet, [52% du produit intérieur brut de la planète est contrôlé par les 500 plus grandes sociétés capitalistes transcontinentales], la source semble être les déclarations de Ziegler qui lui-même se réfère à la banque mondiale [« En 2015, selon la Banque mondiale, les 500 plus grandes sociétés transcontinentales privées, tous secteurs confondus, contrôlaient 52,8 % du produit mondial brut » http://www.humanite.fr/jean-ziegler-nations-unies-reveillez-vous-avant-quil-ne-soit-trop-tard-617310 ]
Nous ferons la recherche de la source originale, mais d’autres éléments présents dans les sources que tu cites laissent penser que cette affirmation est douteuse. En effet, dans l’article de la tribune qui s’appuie sur le classement de fortune, il est dit que le chiffre d’affaires cumulé des 500 premières en 2013 était de 31100 milliards de dollars.[http://www.latribune.fr/actualites/ economie/international/20140707trib000838822/mardi-matin-500-entreprises-ont-genere-autant –de-benefices-que-le-pib-italien-en-2013.html.]
Au même moment, le PIB mondial était de l’ordre de 70 000 milliards [http://www.lafinancepourtous.com/Decryptages/Articles/PIB-mondial], soit un rapport d’ores et déjà inférieur à 50% alors que nous comparons d’un côté, des chiffres d’affaires et, de l’autre, des valeurs ajoutées. La valeur ajoutée de ces multinationales est, bien entendu, beaucoup plus faible que le chiffre d’affaires. Par exemple, le numéro 1, Wallmart, est un commerçant ; de son chiffre d’affaires doit être déduit, notamment, celui des fournisseurs des marchandises vendues dans ses magasins pour pouvoir calculer la valeur ajoutée. Autre exemple, pour les banques, le chiffre d’affaires dont elles sont créditées est de plusieurs fois supérieur au véritable chiffre d’affaires des banques, le produit net bancaire, lequel est lui-même généralement supérieur à la valeur ajoutée prise en compte dans le PIB [http://www.insee.fr/fr/insee-statistique-publique/connaitre/ colloques/acn/pdf13/diaporama-fournier-marionnet.pdf]. Pour ne prendre qu’un seul exemple, dans l’article, la BNP dispose d’un chiffre d’affaires de 121,93 milliards de dollars pour un bénéfice de 6,41millards de dollars alors que le rapport d’activité 2013 (http://rapportannuel.bnpparibas.com/2013/ra/Rapport_Annuel_2013_BNPParibas.pdf ; p.8) fait état d’un produit net bancaire de 38,8 milliards d’euros pour 4,8 milliards d’euros de résultat net (comme la moyenne du cours du dollar était de 1,328 pour un euro en 2013 [http://fxtop.com/fr/loupe-graphique-historique-taux-change.php?C1=EUR&C2=USD&A=1 &DD1=08&MM1=11&YYYY1= 2011 &DD2=08&MM2=11&YYYY2=2016&LARGE=1& LANG=fr&CJ=0&MM1Y=0], nous retrouvons bien le résultat)
Ziegler parle de « contrôle », ce qui peut autoriser des interprétations et de 2015 versus 2013 pour La Tribune, mais il est peu probable que les ordres de grandeur aient été considérablement modifiés. Cela nous conduit à notre deuxième sujet.
Tu mets en opposition les 52% aux moins de 2% d’emplois. « Car les sociétés précédemment citées, et qui possèdent 52% du produit de la planète (ainsi que 100% du pouvoir politique, économique et social[1]), n’emploient que 1,8% de la main d’œuvre mondiale. Vous avez bien lu, moins de 2% !!!! »
Ici aussi, en ce qui concerne le poids relatif des emplois, il n’y a pas de source. Peux-tu l’indiquer ?
Fraternellement
Robin Goodfellow
[1] Sur ce point qui n’est pas statistique, nous divergeons totalement, mais ce n’est pas le sujet. La démocratie représentative et sa forme la plus évoluée, la république démocratique, est la forme de gouvernement qui permet la domination de l’ensemble de la bourgeoisie et non seulement de la grande bourgeoisie libre échangiste.
8. La faille qui s’ouvre entre le Capital et le Travail…, 13 novembre 2016, 09:19, par Robert Paris
cher camarade,
il est exact que nous divergeons sur bien autre chose que des statistiques mais je te remercie encore cependant de ta revue précise de notre écrit.
Le calcul sur l’emploi dans les trusts les plus riches venait d’Oxfam mais leur site semble difficile d’accès actuellement, ce qui ne permet pas de vérifier pour le moment. Voici le même type de calcul mais pris autrement en ce qui concerne l’emploi :
http://www.alternatives-economiques.fr/les-multinationales-et-l-emploi_fr_art_85_8346.html