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Hirsch et le gouvernement contre l’hôpital public !

jeudi 17 novembre 2016, par Robert Paris

L’attaque Hirsch se poursuit

Avec la nouvelle organisation du travail liée au plan Hirsch de suppression de nos RTT (leur diminution n’étant qu’un début !), c’est toute l’organisation du travail au quotidien dont la remise en cause est en perspective. Le temps des transmissions entre équipes est de plus en plus raccourci et les cadres sont sollicités par la direction pour s’assurer que des transmissions non essentielles ne seraient pas faites, comme des informations sur les patients et sur les matériels qu’elle ne juge pas indispensables. Mais qu’est-ce qui est essentiel sinon l’intérêt des malades et les transmissions sont un des points importants pour ceux-ci comme pour les personnels car il y a quasiment toujours des situations particulières qui nécessitent des transmissions. Nous n’avons pas l’intention de laisser la direction imposer de tels critères qui n’ont rien à voir avec la santé !

Les 7h30 au volontariat !!!

La direction fait pression sur ses cadres pour que ceux-ci fassent pression sur nous afin que davantage de personnels « choisissent » les 7h30 ce qui signifie perdre trois jours de RTT chaque année ! Beau choix en effet !!! Elle impose les 7h30 à tout nouvel embauché, à tout personnel revenant de congé parental, à tout personnel changeant de secteur ou même de service, etc… Et ensuite, elle voudrait présenter les personnels comme ayant librement choisi les 7h30 !!!

La manifestation du 8 novembre

Nous sommes des êtres humains qui soignons d’autres êtres humains et pas des machines à T2A, à rendement, à économies, à quotation par activité, pas une entreprise de profit comme une autre, pas une machine à travail qui cherche à supprimer les RTT, les pauses, les repos, aux dépens de la santé, avec la multiplication des risques de maladie professionnelle, de stress, de dépression, de suicide, pas une machine à accroître l’exploitation en « rendant des postes » dans tous les services, pas une machine à rechercher les pathologies les plus rentables en éjectant les autres, pas une machine à pousser dehors les patients le plus vite possible pour rentabiliser la chambre d’hôpital, pas une machine à supprimer des emplois en rendant le travail infaisable, en nous faisant prendre des risques ainsi qu’aux patients, voilà ce qu’ont clamé les infirmières qui manifestaient le 8 novembre. On ne peut qu’approuver cette révolte ! Cependant, les syndicats y ont été tout doucement, sans se mobiliser vraiment, sans chercher à déborder le cadre purement corporatif infirmier qui était celui des personnels libéraux et du secteur privé de santé. Ils n’ont même pas contesté que les libéraux en profitent pour mettre en cause l’HAD. Ils n’ont nullement mobilisé les autres secteurs de l’APHP. Pourtant, ce sont tous les personnels de l’APHP et pas seulement les infirmières qui sont concernées, qui s’étaient mobilisés ensemble, notamment dans le mouvement anti-Hirsch. La véritable mobilisation des personnels de santé, il faudra qu’elle soit organisée indépendamment des appareils syndicaux.

Un supplément sur la paie…

Eh oui, on ne vous avait pas mis au courant : il y a ces derniers temps un supplément à la feuille de paie ! C’est une feuille de propagande des discours de la direction qui est diffusée dans la même enveloppe. La dernière nous affirme que nous avons la parole, que c’est à nous de dire ce que nous souhaitons, notamment pour la sécurité à l’hôpital, comme si la direction ne venait pas de démontrer à tous les personnels que l’APHP était sourde à nos avis, à nos revendications, et à nos problèmes ! Et, en particulier, elle est sourde à nos revendications de salaires. Ils n’ont pas été revalorisés depuis des années.

A bas le présentéisme !

Une prime de présentéisme a été créée l’an dernier et reconduite l’année suivante. Il est à remarquer que la direction a prétendu avoir le soutien des syndicats pour la mise en place de cette prime et les syndicats n’ont pas démenti… Or cette prime est remise en cause dès qu’on a une seule absence, quelle qu’en soit la raison. Il suffit d’une maternité, d’un accident du travail ou de trajet, d’une maladie quelconque, grave ou pas, et même d’un arrêt pour décès familial !!! Les motifs de suppression de la prime sont punitifs et scandaleux. Et cette prime sert encore de prétexte pour ne pas augmenter nos salaires !!!

Bonifié !

Qu’est-ce qui est bonifié à l’APHP ? Rien, bien entendu et pas même les « congés bonifiés » dont bénéficiaient les personnels originaires de l’outremer et qui pouvaient ainsi cumuler des congés pour aller dans leurs familles. Les cadres ont, en effet, pour consigne de se débrouiller pour en limiter l’usage, en prétendant que le planning ne le permet pas aux dates demandées ! Voilà encore un « acquis » social qui est remis en question !

Sauver l’hôpital public, qu’ils disaient !

Hirsch et le gouvernement prétendent que la « réforme » viserait à « sauver » l’hôpital public grevé de dettes ! Mais, si le plan Hirsch fait des économies sur les personnels et les moyens, en même temps Hirsch, le gouvernement et les directions d’hôpitaux n’ont jamais autant dépensé pour des constructions de bâtiments parfois nullement nécessaires. Tous les hôpitaux sont transformés en chantiers ! L’hôpital public et la sécurité sociale n’ont jamais autant donné d’argent aux trusts du médicament et du matériel médical ou même aux trusts des matériels informatiques !

La Maternité en lutte

Depuis plusieurs semaines, le personnel de la maternité de Tenon se bat pour avoir un effectif décent pour s’occuper des mères et des bébés. Les locaux de la maternité ont été enfin rénovés mais la direction veut augmenter le nombre d’accouchement sans augmenter le personnel, laissant une infirmière s’occuper seule de 21 patientes, dont certaines avec des pathologies graves et lourdes comme la drépanocytose ; et en voulant interchanger le travail de l’auxiliaire de puériculture et l’aide soignante. Les personnels, après avoir interpellé à plusieurs reprises la direction tentent d’appeler les autres services à les rejoindre, car le cas de la maternité n’est pas isolé et c’est chaque service qui est en sous effectif avec des conditions de travail mettant en péril aussi bien la sécurité des patients que des soignants. Les collègues de la maternité relèvent la tête, c’est tous ensemble qu’il faudra nous battre.

Trump, un symptôme de l’impasse capitaliste

L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis n’est pas le produit de l’opinion des Américains, exprimée grâce à la grande démocratie capable d’aller contre tous les média, comme cela est généralement présenté mais le produit de l’effondrement social et économique subi par la population américaine sous Bush et Obama, c’est-à-dire depuis la crise des années 2000 et l’effondrement du capitalisme en 2007, et jamais relevé depuis. Jamais les Américains moyens et pauvres n’ont vécu aussi mal. Jamais les travailleurs n’ont été aussi attaqués. Jamais les noirs n’ont été aussi arrêtés injustement et même tués par les forces de l’ordre. Jamais les USA n’ont été autant en guerre aux quatre coins du monde. Jamais les capitalistes n’ont autant fait la loi dans ce pays que toute l’opinion publique appelle « le pays du 1% de riches ». Et la démagogie de ce milliardaire de Trump est de prétendre que lui serait du côté des Américains sacrifiés. Son discours, c’est le retour vers l’intérêt du pays, vers le nationalisme, contre l’étranger, contre les interventions extérieures.

Certes, il y a eu des gens dans le monde, tous les réformistes en gros, qui ont été émerveillés que l’Amérique soit une si belle démocratie pour choisir un Noir à la présidence et qui affirmaient que cela correspondait à une nouvelle Amérique ayant rompu avec son passé raciste et violent. Mais, comme tous les discours réformistes, ce n’était qu’un mensonge. Jamais il n’y a eu autant de racisme anti-Noirs aux USA, jamais autant de milices d’extrême droite fascistes, jamais autant de Noirs emprisonnés à tort que sous la présidence d’Obama. Ce dernier a fait plus de discours pour les policiers attaqués que pour les noirs assassinés par les policiers !

Parce qu’Obama n’était pas le président des Noirs ni des opprimés et des exploités des USA, pas même des migrants, des latino-américains, ni d’aucune catégorie subissant le système capitaliste. Non ! Il était simplement le candidat des 1% de capitalistes ! De ce point de vue, Trump et Clinton sont du même côté bien entendu : celui des capitalistes ! Ils ont les mêmes positions sur le terrain économique même si Clinton a eu d’avantage le soutien des appareils syndicaux.

Ce qui est remarquable, ce n’est pas seulement l’élection d’un démagogue populiste aux USA ni l’élection d’un candidat qui a eu contre lui les appareils des grands partis et tous les média. C’est que l’élection ne serve plus à réconcilier les deux Amériques mais, au contraire, à développer les ferments d’une guerre civile intérieure, entre petits blancs racistes et Noirs, entre hommes et femmes, contre les latinos, les musulmans, les étrangers, les migrants. Ce qui est remarquable, c’est le tournant vers le fascisme dans le pays le plus puissant et riche du monde ! Et c’est un nouveau signe des conséquences politiques de l’effondrement du capitalisme.

Le discours guerrier, favorable à la guerre contre la Russie et à la guerre mondiale, qui était celui de la candidate Clinton n’était pas moins significatif de ce tournant de la situation mondiale engendré par le fait que le système capitaliste n’est jamais sorti de la chute économique phénoménale de 2007-2008, n’a pas connu de véritable reprise, n’a pu se maintenir en place qu’en effectuant une ponction historique des fonds publics (Etats et banques centrales) sans parvenir à développer l’économie réelle d’une simple fraction significative des sommes colossales publiques mises sur les marchés. Cette politique qui a été menée dans le monde entier n’a pas eu plus d’effet aux USA qu’en Europe, en Russie qu’en Chine, en Inde ou au Japon. Partout au monde, le capitalisme ne tient plus que par des ficelles et les bulles spéculatives fondées sur des dettes publiques et privées sont la véritable source des profits privés qui se détournent toujours autant des investissements productifs. C’est cela le signe évident de l’autodestruction du système. Chacun sait aujourd’hui que les Etats et les banques centrales seront complètement démunis dans le prochain effondrement bancaire et financier !

C’est cette situation qui est catastrophique : un capitalisme à bout de souffle face à un prolétariat qui ne s’est pas relevé politiquement des trahisons stalinienne, social-démocrate et réformistes en général.

Ce n’est pas les Trump qui sont un danger, c’est tous ceux qui démoralisent tous les jours les travailleurs en les présentant comme des assistés des gouvernants ou patrons qui leur « donnent » du travail, c’est tous ceux qui, se disant dans le camp des travailleurs, désamorcent complètement sa capacité de changer le monde, changement aujourd’hui inévitable et sans lequel ce monde est capable non seulement de mener à la barbarie capitaliste de fascisme et de guerre mondiale mais même à une barbarie pré-capitaliste !!!!

Messages

  • Pour 80% des personnes sondées, le système de santé sera à l’avenir "plutôt moins bon qu’il ne l’est actuellement", 19% pronostiquant un avenir "plutôt meilleur", selon cette étude réalisée pour Orange Healthcare, la MNH, la Fédération Hospitalière de France et Ramsay-Générale de santé

  • Hirsch travaille sur les économies ?!!! Pour la seule année 2016, l’Assistance publique Hôpitaux de Paris (AP-PH) a dépensé plus de 1,2 million d’euros dans des missions de conseil et d’audit réalisées par des entreprises extérieures comme Cap Gemini. La directrice précédente s’était faite épingler par la Cour des comptes pour avoir recours à ce type de prestations. Le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch assurait pourtant il y a quelques mois avoir mis un terme à ce type de contrats.

  • Hirsch travaille sur les économies ?!!!

    Pour la seule année 2016, l’Assistance publique Hôpitaux de Paris (AP-PH) a dépensé plus de 1,2 million d’euros dans des missions de conseil et d’audit réalisées par des entreprises extérieures comme Cap Gemini. La directrice précédente s’était faite épingler par la Cour des comptes pour avoir recours à ce type de prestations. Le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch assurait pourtant il y a quelques mois avoir mis un terme à ce type de contrats.

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