Accueil > 16- EDITORIAUX DE "LA VOIX DES TRAVAILLEURS" - > Ils ont les solutions, nous avons les problèmes !

Ils ont les solutions, nous avons les problèmes !

lundi 17 avril 2017, par Robert Paris

Edito

Ils ont les solutions, nous avons les problèmes !

Les hommes politiques qui se présentent aux suffrages populaires, lors des élections « démocratiques » ou prétendues telles, affirment « avoir des solutions pour le pays », « avoir des politiques pour gouverner l’Etat » mais ils n’ont même pas des conseils, et encore moins de consignes ou d’ordres, à donner aux classes dirigeantes et pas du tout d’exigences à leur égard, même lorsque leurs « programmes économiques » ne consistent qu’en aides financières aux mêmes classes dirigeantes. Ce n’est pas elles qu’ils accusent de licencier, de fermer les entreprises, de casser l’économie, de semer la misère et le désespoir.

Et aussi, ils ont des solutions nationales à un problème qui n’est nullement national mais mondial ! Car nous savons bien que la source de tous les problèmes que nous connaissons aujourd’hui est mondiale, qu’il s’agisse de l’effondrement des investissements productifs privés, qu’il s’agisse de la propension générale des capitaux à rechercher des investissements spéculatifs, qu’il s’agisse de la perte massive d’emplois productifs qui en découle, qu’il s’agisse du chômage, de la misère, de l’insécurité sociale qui découlent encore de cela, qu’il s’agisse de la montée des violences, des communautarismes, des racismes, des répressions policières qui en sont également la conséquence immédiate, ou encore de la montée des guerres locales, régionales, internationales qui s’accroit sans cesse, avec des peuples entiers soumis à des bombardements, à des destructions de villes entières, à des violences civiles de grande ampleur.

Tout cela est la conséquence du même effondrement économique qui a pris un tour dramatique en 2007-2008, avant d’être bloqué et momentanément retardé, jusqu’à la prochaine crise financière mondiale, par l’intervention massive des Etats et des banques centrales, dans tous les pays du monde, pour « sauver » les grandes banques, les trusts, les grandes assurances, les bourses, les établissements financiers, tous ceux qui sont « trop gros pour chuter » parce qu’ils représentent un « risque systèmique », ce qui signifie que leur chute peut entraîner en cascade une panique qui serait finale pour le système entier…

Les catastrophes actuelles, sociales, économiques, politiques et même policières et militaires (l’Etat policier et carcéral et l’Etat guerrier à l’intérieur et à l’extérieur se développant à grande échelle, comme jamais) sont la conséquence d’un fait qui est mondial et incontournable, à savoir le fait que l’accumulation du capital a atteint un sommet et ne peut que reculer, le système étant contraint d’offrir aux capitaux privés des modes d’investissements purement artificiels, complètement spéculatifs comme l’ont été les subprimes, ces investissements sur la chute des acheteurs de logements, incapables de payer les remboursements de leurs prêts d’achat immobilier aux USA. La titrisation de ces dettes privées a été une manière pour le capital excédentaire, en masse toujours plus considérable, de trouver malgré tout des investissements produisant de nouveaux profits, quitte à ce que ces profits soient fondés sur les bases tout à fait absurde comme des dettes privées et, par la suite, des dettes publiques. Investir des actions et des titres dans des dettes, quoi de plus délirant ? Mais laisser des plus-values sans pouvoir les investir nulle part, voilà ce qui paraissait le plus délirant au système capitaliste, au point de créer des investissements complètement fictifs et reconnus comme tels ! On remarquera que les emplois fictifs font couler plus d’encre que les profits fictifs, les actions fictives, les investissements fictifs !!!!

Loin d’avoir réglé ce problème, le système capitaliste n’a fait que le retarder en l’aggravant. En effet, introduire des milliers de milliards de dollars de fonds publics des Etats et des banques centrales pour « sauver le système », comme l’ont fait tous les Etats de la planète, cela signifiait rajouter encore de l’argent dans une situation dont la catastrophe était déjà fondée sur le trop plein de capital relativement aux capacités d’offrir des investissements rentables. L’essentiel de l’argent public a donc servi à augmenter encore les risques spéculatifs, les bénéfices issus de ce domaine, et donc l’attractivité de la spéculation au détriment de la production. Les dettes publiques qui sont résultées de ces interventions de l’Etat dans l’économie ont produit des bases pour de nouvelles spéculations. Au point que le niveau alarmant des dettes de 2007, qui a produit les spéculations sur elles et la crise, est maintenant multiplié par plus de trois !

Dans tous ces événements, qui sont cruciaux pour le monde entier, il n’a jamais été question de politiques nationales, de solutions nationales, d’opinions publiques nationales. Il n’a jamais été question que chaque pays offre ses propres points de vue sur ces questions pourtant déterminantes pour l’avenir du capitalisme mais aussi pour celui des peuples puisque tous les problèmes que nous vivons aujourd’hui découlent de l’effondrement de 2007-2008…

Si aujourd’hui, tous les hommes politiques, tous les partis politiques, tous les média, tous les économistes, sociologues, politiciens et autres commentateurs publiques nous parlent de leurs solutions politiques nationales, qui seraient la politique des gouvernants s’ils étaient élus, c’est parce qu’ils se gardent bien de parler de tout ce qui vient d’être dit, qu’ils ne donnent aucun avis personnel, n’ont aucune proposition contradictoire, par rapport au choix qui a été fait alors mondialement de soutenir à coups de milliers de milliards le grand capital dans la crise pour éviter que celle-ci éclate.

En refusant d’en parler, en affirmant qu’il y aurait des « solutions nationales » aux problèmes actuels, les hommes politiques, qu’ils soient ou pas candidats aux plus hautes fonctions d’Etat, commettent un énorme mensonge. Ils affirment que le problème serait dans la conduite de l’Etat alors que le vrai problème est celui de la conduite des propriétaires privés de capital. Ils présentent ces derniers comme les créateurs d’emplois au moment même où ils en sont les destructeurs !

Ils affirment que c’est l’Etat qui ponctionnerait l’économie au moment même où le capital privé ponctionne les fonds publics ! Ils affirment que le nombre de fonctionnaires et leurs salaires sont le poids lourd qui entraîne au fond l’économie des entrepreneurs alors que ce sont les entrepreneurs qui entraîne au fond l’économie et que c’est en prenant sur l’argent des services publics que ces entrepreneurs ne coulent pas, ou du moins retardent le moment où ils vont inéluctablement couler… En fait, ils ne le retardent que pour les grandes entreprises et ils laissent les petites couler, les petits artisans, les petits commerçants, les petits paysans et les petits pêcheurs buvant la tasse sans que les fonds d’Etat viennent à leur secours. Ils ponctionnent même l’argent des petits épargnants, des petits retraités et même des petits rentiers.

Et, au lieu que les petits bourgeois se révoltent contre le grand capital qui leur taille des croupières, ils s’arrangent pour accuser de tous les maux les fonctionnaires, les travailleurs, les chômeurs, les migrants, les roms, les jeunes de banlieue, les musulmans, les terroristes et on en passe des ratons laveurs de cette liste à la Prévert… Tous ces commentateurs politiques mentent sur tous les points : ils posent une question internationale comme une question nationale, une question qui pose le problème de la fin du système comme une question qui pose le problème de sa gestion, une question qui pose le problème du refus d’investissement productif de la classe capitaliste comme une question de l’intervention de l’Etat pour les aider à… ce qu’ils sont bien décidés à ne pas faire !

Mensonge sur toute la ligne ! Et de tous les politiciens et commentateurs bourgeois, y compris la gauche, la gauche de la gauche et les dirigeants syndicaux, eux qui sont les seuls à diffuser leurs thèses dans le grand public. Les travailleurs n’ont aucun porte-voix, aucun porte-parole, aucun organe d’expression, aucun média, aucune organisation de classe, aucun point de rencontre, de discussion, d’échange, aucune mesure de leurs idées, de leurs programmes, de leurs perspectives propres, de leurs forces, de l’impact de leurs aspirations sur l’ensemble de la population, des chômeurs, des jeunes, des petits bourgeois, des milieux populaires…

Personne ne pose la question de réguler l’économie, de légiférer sur les investissements pourris, nocifs, nécrophiles, destructeurs, dangereux pour le système. Alors que les autorités publiques sont le seul moyen pour les capitaux privés de ne pas couler complètement, les mêmes autorités n’ont aucune… autorité sur ce que font ces capitaux qu’ils viennent de sauver !!! Et personne ne propose qu’il en soit autrement !

Aucun homme politique bourgeois, d’aucune couleur politique de l’éventail électoral classique, de l’arc en ciel des politiciens, du rouge au bleu profond, démagogues de tous poils, ne pose la vraie question : est-il normal de faire fonctionner toute une économie mondiale qui vise au profit du capital privé en faisant en sorte que tous les investissements soient sans cesse aidés sur fonds publics ?!!!

Cette question qui se pose de manière évidente, une fois qu’il a été clair que ce choix n’a en rien réglé les racines de la crise de 2007-2008, eh bien personne ne la pose, qu’il y ait ou pas des élections, que l’on prétende ou pas poser tous les problèmes et proposer tout l’étalage possible des « solutions » !

Et si on ne la pose pas, ce n’est pas parce qu’elle se résout d’elle-même, ni parce que ce n’est plus un problème, ni parce qu’on ne voit pas le problème. C’est parce que, pour les hommes du système et pour tous les réformistes qui n’osent pas se poser le problème de le renverser, il n’est pas question de remettre en question les fondements du système capitaliste et que la crise actuelle pose une seule question : dans quel sens le capitalisme va-t-il s’abattre, vers une société socialiste ou vers une barbarie moderne, une guerre des bandes armées où les chevaliers en armures seront remplacés par des kalachnikovs et des drones bombardiers, sans parler de la bombe atomique !

Pour tous ces hommes politiques, comme pour les classes dirigeantes, la question de la sortie du capitalisme ne se pose absolument pas et il faut même éviter à tout prix de la poser, quitte à la détourner en parlant de sortie de l’Europe, de sortie de l’euro, de sortie de la « dictature de la finance » (Remarquez la nuance ! Comme s’il existait une finance d’un côté et un capital propre de l’autre !), de sortie de la « mainmise du capital étranger », de sortie de la domination sur les ventes et les emplois des pays émergents, de sortie de tout ce que vous voulez sauf de remise en question de la domination mondiale des possesseurs privés de capital.

Bien entendu, personne ne s’attendait que des défenseurs du capitalisme le remettent en question, quelle que soit la gravité de la crise du capitalisme, ne remettent en cause la légitimité de la propriété privée des grands moyens de production et des capitaux, même si cela devait amener l’humanité au seuil d’une barbarie plus atroce que celles du passé ! Nulle ne comptait sur eux pour remettre en question aussi la mainmise du grand capital sur l’Etat, sur les gouvernants, sur les forces policières, sur les forces armées, sur l’administration, sur les services publics, ni leur droit à licencier, à fermer les entreprises, à détruire l’économie, à détruire les emplois, à ponctionner les fonds publics,à ponctionner même les épargnes privées ! Personne ne s’attendait qu’ils contestent la mainmise de ce grand capital sur les vraies décisions, mainmise que le système électoral bourgeois et le système parlementaire est juste là pour camoufler plus ou moins habilement.

Ces hommes politiques, présidents, ministres, gouvernants de tous poils, parlementaires de toutes sortes sont seulement là pour détourner l’attention publique sur la direction de l’Etat et détourner la colère populaire des classes dirigeantes, pourtant les vrais responsables des catastrophes. Ils acceptent de prendre sur eux la responsabilité de la hausse du chômage mais qui licencie sinon les patrons ? Ils acceptent de prendre sur eux la responsabilité de la corruption mais qui sont les corrupteurs sinon les possesseurs privés de capitaux ? C’est leur propre crédibilité qui est mise en cause, leur popularité, leur avenir politique et ils le savent, ils l’acceptent car leur rôle est de cacher à tout prix la responsabilité des classes dirigeantes et même les crimes de celles-ci, de faire croire qu’elles n’ont joué aucun rôle dans les catastrophes, dans les crises, dans les effondrements économiques, sociaux et politiques, dans les guerres, dans les dictatures, dans les fascismes. Ce sont les peuples qu’ils mettent en cause dans toutes ces catastrophes mais pas la classe capitaliste qui exerce pourtant la réalité du pouvoir…

D’ailleurs dans le discours de ces gens-là, il n’est surtout pas question d’une division en classes sociales de la société !

On peut même remarquer que, plus le système capitaliste est déstabilisé, ne tient plus qu’à un fil, plus ces hommes politiques bourgeois craignent de parler du problème, de l’évoquer même ! Il n’est même plus question, contrairement au lendemain de l’effondrement juste arrêté de 2008, de réformer le système, de le canaliser, de le contrôler, de le mettre sous surveillance. Une telle réforme ne pourrait être qu’internationale et aucun homme politique bourgeois ne se hasarde à parler d’autre chose que de la politique nationale ! Parce qu’il s’agit seulement de faire croire que l’élection, au niveau national, permet de changer les choses ! Aucun ne se hasarde à dire qu’il était contre l’utilisation de milliers de milliards de dollars pour sauver les banquiers, les financiers et les capitalistes des trusts. Aucun ne se hasarde à dire ce qu’il ferait lors du prochain effondrement financier. Recommencerait-il à compter sur les banques centrales et les finances étatiques pour « sauver » les banques, les trusts et les financiers, les bourses et les assurances, et, à nouveau, laisser couler les salariés et la petite bourgeoisie ainsi que tous les milieux populaires ? Poser la question est déjà interdit, au point qu’aucun journaliste ne la pose, au point qu’aucun homme politique ne se permet de l’évoquer, au point que l’extrême gauche elle-même ne se permet pas de le demander !!!

Le monde capitaliste a atteint ses limites, des limites de capacité d’accumulation du capital, un seuil à partir duquel il ne peut plus faire en sorte que ses profits soient réinvesties dans la production, la seule qui produit non seulement des richesses mais qui permet d’exploiter la force de travail, de lui faire produire du surplus de richesses, de la plus-value. Or, sans cette plus-value, le capital ne peut plus se distribuer des revenus que parce que l’argent public pallie ce manque de production de plus-value. Mais jusqu’à quand ? Comment les banques centrales et les Etats pourront-ils faire face à la prochaine chute financière, au vu des trous dans leurs caisses ? Là non plus, personne n’ose poser la question ! Et d’autant moins que les dettes et les spéculations sur ces dettes ont été multipliées par trois depuis 2007 ce qui signifie que la prochaine faillite aura une ampleur encore plus grande…

On pourrait se dire que ces hommes politiques et ces commentateurs ne croient pas que le capitalisme en soit à ce point de non retour, en soit à atteindre ses limites, ait cessé son fonctionnement normal. Mais, dans ce cas, comment expliquer qu’ils trouvent normal les politiques publiques de substitution des investissements publics aux investissements privés, eux qui se disent inquiets des trous dans les caisses des Etats ? Comment se ferait-il qu’ils trouvent normal de sauver tous les trusts et toutes les banques en faillite, alors que le capitalisme ne l’avait jamais fait dans aucune crise générale ? Comment expliquer que les gouvernants aient décidé d’inoculer des sommes folles d’argent public alors que la crise est causée par de trop grosses sommes circulant de manière spéculative et ne trouvant pas d’investissements productifs aussi rentables que ces spéculations ? Comment se fait-il qu’ils n’aient pas condamné les spéculateurs, eux qui ont été causes du pire effondrement du capitalisme, et ne leur aient pas interdit d’intervenir dans les marchés financiers désormais ? Comment se fait-il qu’ils ne se posent nullement le problème de réformer le système, eux qui ne parlent que de réformer, dès qu’il s’agit du droit du travail, des retraites, des services publics, des emplois publics, des conditions de travail, des tribunaux prud’homaux et on en passe des réformes comme celle de la sécurité sociale ou de Pôle emploi, alors qu’ils ne parlent jamais de mettre à la réforme l’utilisation des fonds publics pour aider des intérêts privés, de mettre à la réforme le sacro-saint droit de chaque capitaliste de faire ce qu’il veut de son capital, quitte à s’en servir pour casser des entreprises, des emplois, des régions, des pays entiers, à tout mettre dans des spéculations folles, à fonder des titres pourris, alors que ce sont les banques centrales et les Etats qui sont ensuite, sur l’argent de nos impôts, chargés de racheter ces titres pourris ?

Ce n’est pas la bourgeoisie, ni ses hommes politiques, ni ses économistes, ni ses patrons, ni ses responsables administratifs et étatiques qui vont s’en prendre au droit du capital de faire tout ce qui lui paraît le plus rentable à court et à moyen terme, même lorsque ces choix signifient des destructions massives de richesses, des destructions de pays entiers, la destruction même du capitalisme lui-même !

Seule la classe ouvrière est capable d’avoir une solution face au problème qui s’est posé de manière brutale en 2007 et qui n’a jamais cessé de se poser depuis, le capitalisme étant incapable de sortir de l’ornière, le choix de 2008 étant non seulement incapable de le remettre sur les rails mais signifiant le renoncement définitif à toute remise en route, à toute reprise économique, étant donné que la récession classique n’a pas eu lieu, a été détournée, camouflée, étouffée. C’est la seule classe sociale dont les intérêts économiques et sociaux lui permet de concevoir l’intérêt de l’ensemble de la société sans s’en remettre à la bonne volonté des propriétaires privés du grand capital. C’est la seule classe capable de trouver choquant pour la BCE d’offrir aux banques européennes des taux négatifs, c’est-à-dire de leur donner de l’argent en leur demandant de bien vouloir accepter de prêter aux entreprises, ce qui sous-entend que, sans ces prêts, elles ne le font pas et que toutes les aides précédentes des Etats et de la BCE aux banques européennes n’ont pas suffi à les pousser à investir leurs capitaux !!! Et tout cela alors que les prêts que font les banques européennes, eux ne sont pas à taux faibles, ni à taux zéro et encore moins à taux négatif ! Quelle meilleure démonstration que, spontanément et sans aide étatique ou institutionnelle, le grand capital refuse aujourd’hui de s’investir, quitte à scier lui-même la branche sur laquelle il a été si longtemps assis ?

Quelle classe sociale, à part le prolétariat, est capable de s’en prendre au grand capital ? La petite bourgeoisie, même lorsqu’elle est tondue par le grand capital, se plaint certes mais n’ose pas s’en prendre au capitalisme, de peur pour ses petits capitaux ! Les petits paysans sont tondus par les les banques et les grandes surfaces, ainsi que par les paysans capitalistes, et pourtant ils ne cessent de les suivre, de chercher à s’appuyer sur eux et on parvient aisément à les lancer démagogiquement contre les travailleurs, contre les fonctionnaires, contre les couches de salariés, contre les étrangers, etc… Il en va de même des artisans ou des commerçants, ou encore des épargnants et des petits rentiers. Pourtant, les Etats déclarent ouvertement que, lors de la prochaine faillite financière, ce seront les Etats qui se porteront garants d’une petite partie des épargnes et des comptes en banque et toutes ces sommes pourront être saisies par les banques et autre établissements financiers. Mais, bien entendu, la garantie des Etats pour ces comptes est du pipeau intégral puisque les fonds publics seront bien trop débordés par la défense des capitalistes !!! Eh bien, même la simple question de ce qui va advenir des épargnes des masses populaires, même les partis qui s’en revendiquent ainsi que les syndicats sont incapables de la poser, tétanisés à l’idée d’évoquer le malheur et qu’on les accuse de le provoquer !!!

Seule la classe ouvrière est capable d’unir à elle les couches petites bourgeoises frappées par l’effondrement capitaliste ou mortellement menacées par lui, mais les partis de gauche ou de gauche de la gauche, ainsi que l’extrême gauche officielle, tout comme les appareils syndicaux ne représentent pas en termes de classe le prolétariat et sa capacité de changer le monde. Ils n’expriment en rien cette capacité, même si certains ont le mot de lutte sociale ou de grève à la bouche et même, pour certains, le mot de révolution. Ils n’en défendent pas la réalité puisqu’ils n’abordent pas réellement les deux points principaux de cette réalité : la suppression de la propriété privée des moyens de production et la suppression de l’Etat bourgeois et capitaliste, de son armée, de sa police, de sa justice, de son administration, de ses prisons, de ses guerres et de son appareil politique, parlementaire et gouvernemental ! Ils ne lèvent même pas le drapeau d’un tel changement radical. Ils n’en montrent pas la réalité : le fait qu’il découle non des aspirations des masses populaires mais de l’effondrement du capitalisme. Il suffit qu’aucun de ces partis ou courant n’accepte même l’idée que le capitalisme a atteint ses limites et ne fait plus que se survivre, en fonctionnant en roue libre.

La réalité, c’est que ce monde capitaliste est voué à l’effondrement économique et social comme politique, aux horreurs du terrorisme et du contre-terrorisme, aux fascismes et aux dictatures parce que le capitalisme est incapable de porter l’humanité plus avant et qu’il ne peut de lui-même céder la place. Il faudra que les prolétaires lui ôtent tout pouvoir s’ils veulent lui ôter ce pouvoir de nuisance, celui de détruire toute la société qu’il avait fallu des centaines d’années pour construire. Et seul le prolétariat peut relever ce défi : celui de mettre au service de l’humanité tous les grands moyens techniques et scientifiques produits par le capitalisme en bâtissant une société libre et réellement démocratique qui ne fonctionne pas au service de moins d’un pourcent de profiteurs.

Messages

  • Dix ans après la crise financière, les gendarmes financiers de la planète pensaient mettre un point final au cadre censé éviter une nouvelle tornade financière sur la planète. Les acteurs bancaires aussi. Ce ne sera sans doute pas le cas, même si le souvenir de la crise commence à s’estomper.

    Malgré la peur du prochain krach financier, la réforme du capitalisme n’aura pas lieu.

  • « Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre », disait déjà Albert Einstein !!

    Compter sur le banquier Macron ou sur la millionnaire fasciste Le Pen pour résoudre les problèmes issus du capitalisme, c’est au mieux se raconter des histoires et au pire se tirer une balle dans le pied !

  • Dans un article d’opinion (« How Healthy is the Global Financial System ? », ‘Quel est l’état de santé du système financier mondial ?’) publié sur le site Project Syndicate, Mohamed A. El-Erian, conseiller économique en chef chez Allianz et ancien CEO de PIMCO, affirme que la nouvelle crise est inévitable, même si elle ne sera pas identique à la précédente :

    « C’est certain, une autre crise financière systémique menace la croissance mondiale et la prospérité économique… »

    « Les activités qui ont été abandonnées volontairement ou involontairement par les grandes banques, ont été reprises par des établissements non-bancaires, qui ne sont pas soumis aux mêmes règles et à la même surveillance. Certains de ces établissements non bancaires peuvent être amenés à proposer à leurs clients des produits financiers particuliers, en leur promettant des rendements liquides très élevés, notamment des obligations sur des entreprises des marchés émergents, ou à forte rentabilité. (El-Erian évoque une « illusion de liquidité »). Or, ces produits sont très volatiles….Réduire les risques hors de l’économie est comme faire pression sur le lit d’une rivière : le risque réapparaît souvent ailleurs. Il en va de même en ce qui concerne les efforts qui ont été faits pour sécuriser le système financier depuis la crise financière. »

  • Eh bien, justement, changer le monde, c’est échanger entre ceux qui ont les problèmes et ceux qui ont les solutions !!!

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.