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La Voix des Travailleurs de Renault en mai 2017

mardi 9 mai 2017, par Robert Paris

Et où est le principe pollueur-payeur ?

Dans le prolongement du dieselgate, une nouvelle étude publiée par le ministère de l’environnement démontre que la pollution de certains modèles peut être multipliée par 2,5 en fonction de la vitesse et des conditions de conduite. La Renault Clio et la Fiat 500 sont pointées du doigt. Dans le prolongement du rapport publié le 5 mai sur les tests de pollution des voitures diesel, de nouvelles études montrent que sur certains modèles des taux de gaz polluants peuvent être multipliés par 2,5 rien qu’en changeant le rythme ou la vitesse du véhicule. Les écarts enregistrés entre les performances de certains moteurs en laboratoire et leur utilisation en conditions réelles révèlent que le seuil d’émission de dioxyde de carbone (NOX) serait supérieur à la normale de 377 % pour le moteur des modèles Captur et de 305 % sur la Clio IV, d’où les conclusions de la DGCCRF. Mais les trusts automobiles, loin de payer pour les pollutions qu’ils occasionnent, se retournent contre les salariés dès qu’ils sont désignés du doigt. La variable d’ajustement, en cas de pépin, c’est toujours les emplois !!!

C’est pas ça un numéro un !

En mars dernier, l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est passée numéro un auto mondial (992.000 véhicules soit +11%) ! Pas pour les embauches ! Pas pour les salaires ! Pas pour les conditions de travail ! Non, seulement pour les ventes de véhicules et les profits !

Et son bilan ?

Carlos Ghosn, qui vient encore de se faire flasher au dieselgate, caracole en tête des patrons les plus courtisés par la bourgeoisie mondiale mais, nous salariés, ne le voyons pas sous le même jour ! Il a supprimé 23 546 emplois chez Renault, grâce à cela il a reversé plus de 4,5 milliards d’euros aux actionnaires, s’est lui-même récompensé de près de 25 millions de salaire et a augmenté ses directeurs de 10 %. Flashé en excès de vitesse salariale, Carlos l’a déjà été maintes fois mais pas pour les salaires de ses employés maintenus de force en AGS zéro !! Depuis le premier accord de compétitivité de 2013, qui avait avalisé plus de 8.000 suppressions d’emplois dans le groupe, les effectifs de Renault ont fondu dans les usines, mais aussi en ingénierie.

Ghosn voudrait privatiser Renault ?

« Le jour où l’État français décide de sortir du capital de Renault, tout est ouvert. Et je peux vous dire que ça ne prendra pas beaucoup de temps. » avait déclaré Ghosn lors d’une conférence avec des analystes financiers, en marge de la présentation des excellents résultats de Renault pour 2016. Or l’État français est toujours le principal actionnaire de Renault, dont il détient depuis 2015 19,74 % du capital. Fin janvier, à l’occasion de la publication du rapport de la Cour des comptes sur les participations de l’État, une note envoyée par Renault à la juridiction indépendante, où le constructeur accusait carrément les pouvoirs publics de conflit d’intérêts, avait refait surface. La Cour des comptes, elle, avait profité de son rapport pour critiquer vertement la stratégie de l’État actionnaire à la fois pour son interventionnisme, mais aussi paradoxalement pour n’avoir pas réussi à peser pour limiter la rémunération de Carlos Ghosn, qui était passé outre la décision de l’assemblée générale des actionnaires pour s’augmenter. Pour faire passer sa rémunération 2016 en toute tranquillité, le PDG de Renault a trouvé la parade : il a repoussé l’assemblée générale des actionnaires en juin, après l’élection présidentielle ! Mais, en ce qui concerne la sortie de l’Etat des actionnaires de Renault, il suffira que le gouvernement manque d’argent dans ses caisses, ce qui va certainement arriver ! Compter sur l’Etat pour nous défendre face à Ghosne, c’est s’appuyer sur une planche pourrie, on l’a bien vu dans le bras de fer Macron/Ghosn, quand Macron était ministre. Il n’en sera pas différemment avec Macron président !

La direction méprise aussi les ingénieurs

On se souvient que la direction prétendait comparer les salaires et les performances des ingénieurs de France à ceux de l’Inde ! On se souvient qu’à l’occasion d’une réunion de négociation du nouvel accord de compétitivité en novembre, le directeur de l’ingénierie, Gaspard Gascon, avait tenu des propos incroyables concernant les ingénieurs et leur management. « Sous-traitance à efficacité médiocre », « management qui manque de rigueur », « techniciens et ingénieurs ringardisés ». « Si demain, un ingénieur passe une étape de réalisation d’outillage sans réunir les conditions, je le vire, je le change de poste ! » On se souvient aussi de la mort de Brahim E., décédé d’une crise cardiaque suite à sa mise en cause dans ratage d’une version du Dokker produite dans l’usine de Tanger et n’était pas homologable. Les ingénieurs sont de moins en moins nombreux pour travailler, sur des objectifs de plus en plus compliqués, avec des délais de plus en plus courts. Au moindre pépin, c’est l’ingénieur qui trinque et pas la direction ! A ceux des ingénieurs qui penseraient que la lutte des classes, c’est seulement pour leurs subalternes, la direction se charge de rappeler la réalité : les salariés sont tous des prolétaires ! A eux d’en avoir conscience !

Assez de harcèlement au travail

Un salarié de l’usine Renault de Sandouville a tenté de se suicider à son poste de travail pour dénoncer son chef d’atelier et son chef d’unité. Il y en a assez de subir, en plus de l’exploitation, la chiourme du patron !!!

En marche ? Mais vers quel avenir ?

Pris en sandwich entre Le Pen et Macron, non merci !!! Pris en sandwich entre terrorisme et anti-terrorisme, non merci !!! Pris en sandwich entre USA et Russie, non merci !!! Pris en sandwich entre république des bandits et dictature policière, militaire ou fasciste, pris en sandwich entre banquiers et trusts, non merci !!!

L’Amérique, de plus en plus pauvre sauf une minorité, serait représentée par le milliardaire Trump. La France de plus en plus pauvre, sauf quelques possesseurs de capitaux qui sont de plus en plus riches parce qu’ils sont nourris à milliards sur fonds publics et par la BCE, serait représentée par deux millionnaires, Le Pen et Macron ! Mensonge !

Macron, c’est un homme prêt à dépenser un SMIC par jour mais prêt aussi à imposer aux salariés de travailler plus en étant payés moins ! La bourse peut sauter de joie ! Mais qu’elle ne se rassure pas trop vite ! Le danger, pour les profiteurs, ce n’est pas Le Pen, c’est la classe ouvrière ! Elle se tait parce qu’elle ne peut pas s’exprimer dans le cirque organisé, au sein du système, mais elle n’est pas battue, elle conserve toutes ses perspectives et sa force !

On nous a proposé le choix entre la démagogue fasciste et le représentant des banquiers et des boursicoteurs au sein de la démocratie bourgeoise ? On n’aurait le choix de n’en sortir que par le fascisme ou par la dictature de quelques généraux putschistes qui s’agitent de plus en plus ? Le cheminement irait vers une dictature militaire et policière ? Et si on changeait ce parcours fatal ?

On n’aurait que le choix entre perdre son travail ou le voir devenir plus dur de jour en jour, avec un salaire plus bas, une charge de travail plus pesante ?

On n’aurait que le choix de financer les trusts de la santé et de définancer sans cesse le médicament, l’hôpital, la sécu, toute la santé publique qui ne cesse de décliner, les plus démunis n’ayant plus les moyens de se soigner et le service public de santé étant transformé en machine à profit d’un côté et en usine de l’autre.

On n’aurait que le choix entre la barbarie des terroristes et celle des armées anti-terroristes ?

On devrait renoncer aux droits démocratiques pour se protéger des attentats… la suppression de la démocratie pour défendre… la démocratie ?!!!

On devrait donner aux flics le droit d’arrêter qui bon leur semble, sans le moindre contrôle, de cogner les manifestants, d’interdire les grèves, tout cela sous prétexte des menaces terroristes, que ces mêmes flics n’ont jamais empêché !

Ou on en finit d’un seul coup avec tous ces chantages ?

Nous, travailleurs, ne sommes pas représentés dans les élections bourgeoises et les milieux populaires non plus ! La petite bourgeoisie elle-même essaie de se croire représentée dans le chevalier blanc Fillon mais c’est difficile d’y croire ! Raison de plus pour s’exprimer en dehors du système, contre le système ! Seule la classe ouvrière peut unir toutes les couches sociales qui n’exploitent personne contre le grand capital, contre les banques, contre les spéculateurs, contre les boursicoteurs, contre les trusts !

Si nous prenons conscience que nous ne sommes pas représentés, cela signifie que nous allons, à un moment ou à un autre, vouloir nous exprimer autrement.

Quel meilleur moyen que de constituer nos propres comités, nos conseils, nos assemblées, nos coordinations, nos élections de délégués…

Cela ne signifie pas que les politiciens soient de plus mauvais clowns que leurs prédécesseurs, cela ne signifie pas qu’ils soient plus menteurs ! Cela signifie que la société perd la boussole. Si la corruption grandit, c’est parce que le système capitaliste est en perte de vitesse. L’argent coule à flots d’un côté, pour « sauver le système », pour éviter que les trusts et les banques ne coulent, et, de l’autre, les hommes du système se sucrent.

Une autre époque ressemble à celle-ci : celle de la chute de Louis XVI, qui était parvenue au summum de défiance populaire, avec la multiplication des scandales, de la corruption, des détournements de fonds publics par les classes dirigeantes au moment même où les caisses de l’Etat étaient pleines de trous…

Assez de la loi du capital qui jette à la rue des familles, qui pousse au suicide des salariés stressés, qui jette au chômage des milliers de salariés, qui bombarde des peuples entiers sous prétexte de lutte contre des groupes terroristes, eux-mêmes financés par des capitalistes !

Assez d’un pouvoir entièrement aux mains d’une infime minorité et qui se cache de plus en plus mal sous les faux semblants de la démocratie électorale ! Il faut sortir les profiteurs et les spéculateurs, les bandits de la bourse et de la finance du pouvoir ! Il faut retirer les moyens de nuire aux capitalistes !

Une seule solution : la révolution sociale !

Messages

  • Renault est très fier de produire au Maroc mais il faut dire que les salaires marocains y sont pour quelque chose !!! L’usine de Tanger est conçue comme complémentaire à celle de Pitesti en Roumanie. Tunç Basegmez, directeur de l’usine marocaine, ne s’en cache pas : « Le salaire mensuel est, ici, 2,5 fois plus avantageux qu’en Roumanie. » Jacques Prost, directeur de Renault Maroc, ne l’affirme pas officiellement, mais il est quasi certain que l’usine de Tanger, lorsqu’elle tournera à pleine puissance et aura surmonté quelques légers ratés au démarrage, sera nettement plus rentable que celle de Roumanie. Et au moins au même niveau de coût que l’usine techniquement sœur de Nissan à Chennai en Inde. Le salaire mensuel d’un ouvrier à Melloussa est d’un peu plus de 3000 dirhams, soit l’équivalent de 280 euros.

  • Le royaume marocain n’a pas lésiné sur les moyens pour séduire Renault. Le tapis rouge a été déroulé sous forme de lourdes dépenses d’infrastructure, de cofinancement du projet qui a nécessité un investissement de 1,1 milliard d’euros, de rabais fiscaux, et de soutien financier à la formation. Le Maroc a construit, à grands frais, pour les besoins de l’usine Dacia, une ligne de chemin de fer à voie unique. Les rails se faufilent jusqu’au port entre les collines bardées de viaducs. Outre l’exemption de TVA, Renault ne paie pas d’impôt sur le bénéfice (23% pour les entreprises autochtones) durant cinq ans, et a obtenu un taux réduit à 8% durant les quinze années suivantes. Les autorités, pour favoriser la formation et l’emploi, ont construit, à leurs frais pour 8 millions d’euros, une école professionnelle installée sur le site de Renault. Dans un premier temps elle est uniquement utilisée pour la formation des employés et cadres marocains embauchés pour la chaîne de production de véhicules à bas prix. Plus de 750 000 heures de formation ont été dispensées. Les autorités marocaines versent au groupe automobile entre 2000 et 6000 euros par personne formée. « Cela couvre très largement les frais de formation, mais on s’engage, en contrepartie, à partager notre savoir-faire et à ouvrir, à terme, le centre à d’autres industriels de l’automobile », explique un cadre de l’usine. « Contrairement à d’autres pays, il n’y a pas de tradition de construction automobile au Maroc, mais le niveau scolaire est bon », confie Tunç Basegmez.

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