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L’été 2017 à l’hôpital public, tranquillité et bien-être assurés pour les malades comme pour les patients

jeudi 20 juillet 2017, par Robert Paris

L’été 2017 à l’hôpital public, tranquillité et bien-être assurés pour les malades comme pour les patients !!!

Bel été à l’hôpital !

Travailler l’été à l’hôpital, on croit rêver ! On a tellement de beau temps, de chaleur, de soleil qu’il ne manque plus que les parasols et la mer ! Et question chaleur, on peut les compter sur les doigts de la main les climatiseurs, les ventilateurs, les chambres fraiches, les brumisateurs, les appareils à eau, les boissons fraiches ! Il faut que les personnels comme les malades aiment les étés chauds, on vous le dit ! Et la direction en achète quand même de ces appareils mais seulement mal conçus, inefficaces, fragiles, irréparables, qui cassent tout de suite… Pas de risque de ne pas apprécier la chaleur vu que les fenêtres, condamnées, n’ouvrent pas, que les rideaux sont un vieux souvenir ou un vieux tissus tout pourri ou encore sont bloqués, que les fenêtres des patients donnent au sud. Il a été dit que les patients sont là pour profiter à fond de l’été ! Eh bien, les personnels aussi !! Ils peuvent faire le plein de chaleur. Pas de chaleur humaine, dans les relations avec l’encadrement, non de chaleur tout court ! Parce que la charge de travail augmente en proportion de la baisse des effectifs, baisse nullement compensée par des embauches, ni en fixe, ni en précaire, ni en exceptionnel. Alors, si on vous dit de profiter de l’été, que vous soyez patients ou personnels, une adresse à ne pas manquer, c’est bien l’APHP = à profiter, hautes pressions !!

Bienvenue à la conciergerie Happytal

Happy ! Heureux ! Qu’ils disaient ! Heureux déjà d’apprendre que des services, autrefois gratuits, de l’hôpital, viennent d’être privatisés par l’APHP : bibliothèque, repas, boissons, pharmacie ou hygiène. C’est l’APHP qui fournit les clients de cette entreprise privée et c’est elle qui paie même la publicité distribuée partout dans les hôpitaux ! Et tout cela pour que les patients ou les personnels soient obligés, sans la moindre concurrence autorisée – libéralisme oblige ! -, de payer, pour un service autrefois gratuit, le prêt de livre à 5€ l’ouvrage, la trousse d’hygiène à 15€ - alors que la brosse à dents ou le dentifrice étaient fournis gratis -, sans parler des chocolats à 26€ les 470g et de la chambre d’hôpital à 48€ par jour. Pour la corbeille de fruits, le nouveau service préfère ne pas annoncer de prix ! Et encore, ces tarifs-là, ce sont des prix d’appel, pour l’ouverture. La société – be happy profiteurs ! -, ayant le monopole, ne se gênera pas pour les augmenter très rapidement !

Les cadres sortent du tableau

On a tous remarqué que les cadres ont complètement changé d’attitude : ils sont devenus carrément agressifs, grossiers, violents et menaçants. Ils ont des mots et un ton incroyables sous des prétextes et dans des situations qui ne justifient même pas une petite réprimande, simplement parce que les personnels leur signalent un problème ou leur font une demande classique. Pour un rien, ils montent sur leurs grands chevaux, pètent un plomb, affirment qu’ils sont les maîtres, qu’on doit la fermer et autres gentillesses du même style, tout en finesse ! Il faut croire que, ces derniers temps, nous, les personnels qui faisons le travail, nous avons été trop coulants avec ces dindes et ces dindons ! Il va falloir que, collectivement, on se hâte de leur voler dans les plumes, avant qu’elles se prennent pour des vautours !

Arrêts d’épuisement et de harcèlement

Les personnels, ceux qui ne sont pas arrêtés, sont au bord du burn out, de la crise et de la maladie au point d’être de plus en plus nombreux à être contraints de s’arrêter et pour cause : la charge de travail, le manque d’effectifs, les heures sup, le refus des congés, le stress, la maltraitance et la violence de l’encadrement et on en passe… Bien entendu, auprès de ceux qui travaillent encore, cadres et directions sont accusateurs contre les malades mais ils ne font rien, absolument rien, pour pallier au manque d’effectifs et à la surcharge de travail. C’est comme cela qu’ils préparent un nombre encore plus grand d’arrêts-maladie. Et ce n’est pas le rétablissement du jour de carence par le gouvernement Macron qui va les aider à se rétablir ni encore rétablir un niveau des effectifs suffisant. Bien au contraire, cela va pousser les personnels à ne pas se contenter d’arrêts de courte durée ! Il n’y a qu’un moyen d’arrêter la machine infernale : arrêter tous ensemble le travail !

Dernière nouvelle : on était trop nombreux !

Macron avait affirmé, dans sa propagande électorale, que dans les suppressions d’emplois qu’il programmait, qu’il ne toucherait pas à la Santé. Eh bien, gouverner, c’est mentir ! C’est 22.000 postes qu’il s’apprête à supprimer à l’hôpital public ! On aurait pu penser que, comme De Villiers, vulgaire chef des armées, le chef de l’hôpital Hirsch allait se fâcher et donner sa démission devant ce refus de moyens pour la Santé. Eh bien, non ! Hirsch, lui, aurait plutôt suggéré 40.000 suppressions de postes. Tous même, sauf le sien !!!

L’été, l’insécurité aussi s’échauffe

Le manque d’effectifs provoque de nombreux effets collatéraux : le stress des malades et des familles, l’abandon des personnels, laissés seuls dans des services et, du coup, l’augmentation des agressions. On l’a vu ainsi avec la multiplication d’agressions sexuelles à l’hôpital de Marseille ! On ne vient pas au travail pour prendre des risques, ni en faire prendre aux malades du fait qu’on travaille seuls et sans moyens !

Silence ! On torture les vieux !

Les conditions les pires de toutes pour les patients dans les secteurs de Santé sont celles des vieux : services de gériatrie, maisons de retraite… Le fait que nombre de ces personnes ne soient pas très suivies par des parents permet aux directions de réduire les moyens et les effectifs, l’encadrement médical et non-médical, au point que nombre de ces vieux sont carrément à l’abandon, sur des brancards, sans soins, développent des escarres, souffrent ou même subissent des violences et des pressions, sont menacés s’ils se plaignent ! Et pourtant, les vieux sont un gros fromage sur lequel se jettent des intérêts privés. C’est même la cause principale de cette situation catastrophique, en plus de l’abandon des moyens publics ! L’hôpital se décharge de ces personnes. Il faut dire que ce qu’il recherche, c’est des patients qui ont des soins couteux, très techniques, avec un minimum de journée d’hospitalisation, exactement le contraire de ce qui arrive aux vieux !

L’Ophtalmo, c’est pas à l’œil !

Ça a coûté une paille (pas dans l’œil !), le bâtiment neuf de l’Ophtalmo qui a déménagé à Cochin. Pour cela, on n’a pas lésiné sur l’argent. Pour ce que le service rapporte à l’hôpital, là aussi le rapport est bon : entre les rentrées et les dépenses puisque les malades sortent souvent directement après les opérations ! Mais, pour les personnels, on ne peut pas en dire autant ! Le regroupement, la mutuellisation de moyens se traduit par une baisse d’effectifs et une augmentation de charges de travail. Cela a été jusqu’à demander à des collègues d’aller travailler dans d’autres services, alors que ces personnels n’avaient nullement demandé de reclassement !

L’hôpital de Guyane est toujours sacrifié

En Guyane, l’hôpital est complètement à l’abandon… Insalubrité, manque de personnels, sous-investissement, le CHAR (Centre hospitalier Andrée-Rosemon de Cayenne) est régulièrement critiqué par la population et les élus locaux. En 2016, cinq grands prématurés y sont décédés des suites d’une infection nosocomiale. Après le conflit social qui a paralysé la Guyane en mars-avril dernier, le gouvernement a débloqué "une provision d’urgence de 20 millions d’euros" pour l’hôpital. Mais les agents ont poursuivi leur mouvement de grève pour réclamer notamment des effectifs supplémentaires, et le 9 juin, après plus de dix semaines de grève, un protocole d’accord a été signé entre la mission envoyée par le gouvernement, des élus guyanais, l’ARS, la direction de l’hôpital et le syndicat UTG de la santé. Mais la réalité de cet hôpital n’a pas changé pour autant. Au lieu de recruter, on envoie les patients aux Antilles !!! Des femmes accouchant avant terme et les nouveau-nés prématurés de Guyane française sont actuellement évacués vers les Antilles car ils ne peuvent pas être pris en charge par l’hôpital de Cayenne, à cause d’un manque de personnel. Cinq femmes enceintes et quatre grands prématurés suivis par le centre hospitalier ont ainsi été évacués depuis la fin juin, vers les Antilles, dont les hôpitaux sont pourtant déjà débordés. En cause le manque d’embauches et le surmenage des agents en Guyane…

Contre leurs mensonges, on est vaccinés

En 2008, le retrait du vaccin DTP, du fait d’effets secondaires, a laissé sur le marché un vaccin hexavalent (qui comprend six sérotypes de l’agent infectieux), ce que n’ont pas cessé de dénoncer les anti-vaccins, jusqu’à saisir la plus haute juridiction administrative. C’est leur succès judiciaire qui a amené le gouvernement Hollande à prévoir l’obligation vaccinale. C’est aussi la réponse gouvernementale à la baisse de confiance des Français dans les vaccins. Seul 69 % se disaient "confiants", selon les résultats de l’Observatoire sociétal du médicament (2016). Mais, fondamentalement, pourquoi la ministre rend obligatoires les vaccins ? Pour aider faire cadeau de l’argent public aux trusts pharmaceutiques, comme le lui demande son mari, lui aussi dans les affaires médicales ! Pas de conflit d’intérêt au sein de la même famille ?

Messages

  • Contre les nouveaux rythmes de travail à l’hôpital

    Un peu partout les personnels se fâchent contre les nouveaux rythmes de travail, de l’hôpital d’Arras à celui de Dieppe, de l’hôpital psychiatrique Daumezon ou au CHRU de Lille, en fait partout, de manière plus ou moins visible et publique. Ne demandez pas aux centrales syndicales d’en profiter pour contester : ce n’est pas seulement à cause des vacances qu’elles sont aux abonnés absents vu que l’hôpital ne prend pas de vacances ! La coordination des luttes n’est pas leur tasse de thé. Il faudra mettre en place notre propre coordination des luttes sans l’autorisation des bureaucraties syndicales.

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