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Capitalisme 2007-2017 : chronique d’une mort annoncée

dimanche 26 novembre 2017, par Robert Paris

« La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même : le capital et sa mise en valeur par lui-même apparaissent comme point de départ et point final, moteur et fin de la production ; la production n’est qu’une production pour le capital et non l’inverse : les moyens de production ne sont pas de simples moyens de donner forme, en l’élargissant sans cesse, au processus de la vie au bénéfice de la société des producteurs. Les limites qui servent de cadre infranchissable à la conservation et la mise en valeur de la valeur-capital reposent sur l’expropriation et l’appauvrissement de la grande masse des producteurs ; elles entrent donc sans cesse en contradiction avec les méthodes de production que le capital doit employer nécessairement pour sa propre fin, et qui tendent à promouvoir un accroissement illimité de la production, un développement inconditionné des forces productives sociales du travail, à faire de la production une fin en soi. Le moyen développement inconditionné de la productivité sociale entre perpétuellement en conflit avec la fin limitée : mise en valeur du capital existant. Si donc le mode de production capitaliste est un moyen historique de développer la force productive matérielle et de créer le marché mondial correspondant, il représente en même temps une contradiction permanente entre cette tâche historique et les rapports de production sociaux qui lui correspondent. »

Karl Marx, Le Capital, livre Trois

Capitalisme 2007-2017 : chronique d’une mort annoncée

Ce n’est pas une crise de surproduction de marchandises (ou de sous consommation) mais une crise de surproduction ... de capital ! La suraccumulation du capital a pris des proportions telles que le seul moyen trouvé par les Etats pour éviter un effondrement total et immédiat du capitalisme en 2008 a été de continuer à faire croître les capitaux privés en injectant des centaines de milliards des banques centrales et institutions financières internationales... Ce qui est reculer pour mieux sauter ! Ils ont ainsi accru la taille du problème tout en étendant aux Etats l’endettement... Il n’y a pas de possibilité pour le capitalisme de s’en sortir par des moyens classiques, par des politiques économiques. L’effondrement du système a été retardé mais ce n’est que partie remise.

Le caractère particulier de l’intervention financière des Etats et des banques centrales depuis 2008 ne consiste pas seulement dans son caractère inconditionnel et massif (des centaines de milliards de dollars) mais dans son caractère d’investissement à contre-rentabilité. Le mode d’intervention massive des banques centrales et des Etats nous montre que nous sommes sortis de la phase des crises classiques car jamais, au grand jamais, au cours des multiples crises du capitalisme que l’histoire a connues, elles n’ont agi en ce sens, pour empêcher des faillites, pour inhiber le mécanisme même de la crise capitaliste.

Toutes les mesures les plus fantasmagoriques prises par les Etats ou les grandes institutions financières ont beau déverser des centaines de milliards sur les marchés, elles ne parviennent pas à recréer la circulation des capitaux normale. Cela revient à étayer les murs d’une cathédrale dont la voûte s’est effondrée. Cela ne reconstruira jamais l’édifice !

Dans ces conditions, le pire des mensonges consisterait à prétendre qu’il s’agirait simplement d’une crise dans laquelle les riches se débrouilleraient pour faire payer les pauvres. Non, c’est la fin d’un système qui est annoncée et il convient de s’y préparer si on ne veut pas mourir avec... Politiquement, socialement, dans les luttes, dans la propagande politique, les conséquences sont considérables. les organisations révolutionnaires qui refusent de prendre la mesure des événements iront dans le sens inverse des intérêts du prolétariat révolutionnaire... Les crises "classiques" du capitalisme n’étaient rien d’autre que le mode de respiration (l’expiration) indispensable au système. Pour catastrophiques qu’elles aient pu être parfois, détruisant des masses de capitaux et de biens, ces anciennes crises étaient indispensables au fonctionnement du capitalisme, nettoyant périodiquement les actifs qui ne correspondaient plus à une activité rentable. Le fonctionnement d’un grand nombre d’acteurs indépendants agissant en aveugle nécessitait ce type de régulation après coup. Des crises financières, des crises de la dette se sont surajoutées aux crises de surproduction sans changer le caractère "normal" des crises du capitalisme.

Ce qu’on voit depuis 2007 est bien différent. La dette privée suivie de la dette publique et l’effondrement des banques ne sont que les conséquences (et plus les causes) des mesures précédentes de sauvetage du système. La catastrophe n’a pas commencé en 2007. En 2000, elle se profilait déjà aux USA (effondrement d’Enron, de Vivendi Universal, des compagnies aériennes et menace de krach au World Trade Center) et les classes dirigeantes ne sont parvenues à retarder la catastrophe qu’en produisant d’autres catastrophes. La course à l’endettement privé n’a été que l’une de ces mesures. la course à la guerre en a été une autre. L’accélération de l’ultra-libéralisme du commerce, des marchés financiers et de la gestion des Etats (privatisation des services publics notamment) a été la troisième. Mais ces médicaments ont atteint leur limite d’efficacité et se sont transformés en nouvelles formes de la maladie. ils ne sont pas cependant la véritable cause de celle-ci.

Le capitalisme a évité la chute brutale en 2008 et, à l’aide de moyens financiers étatiques d’une exceptionnelle quantité, il est parvenu à une chute en pente douce qui se poursuit et se généralise. Cependant, cela ne change rien à l’avenir : récession et inflation, chômage de masse, destruction des services publics et misère massive ne pouvant que mener à des désordres extraordinaires au plan politique et social. Et, il n’y a plus qu’à attendre le prochain effondrement boursier, financier ou économique... Pour arriver à ce résultat, tous les états du monde se sont mis en faillite. Il n’y a pas d’issue économique pour le capitalisme. Pour les classes dirigeantes, il est indispensable de préparer un avenir fait d’affrontements ethniques, régionaux, raciaux, de guerres, de dictature et de fascisme.

Chronologie

Début des années 2000 : Faillites des trusts américains Enron, Vivendi Universal, Tyco et WorlCom.

Octobre 2000 : Fannie Mae achète et titrise 2 milliards de dollars de prêt éligibles au Community Investment Act

Novembre 2000 : Fannie Mae annonce que son Department of Housing and Urban Development (HUD) va consacrer 50 % de son activité aux familles à faible revenu, l’objectif étant de financer 500 milliards sous l’égide du Community Investment Act en 2010

Décembre 2000 : Le Commodity Futures Modernization Act of 2000 définit les taux d’intérêts, les monnaies et les indices boursiers comme actifs non contrôlables et permet le commerce des Credit default swaps par les hedge funds, les banques d’investissement et les compagnies d’assurance avec un minimum de surveillance, ce qui a contribué à la crise de 2008 pour les banques Bear Stearns, Lehman Brothers et AIG

2001 : krach du Nasdaq et scandales financiers américains, crises argentine, turque et brésilienne

En 2006, la Fed, au début du mandat de Ben Bernanke à la présidence de la FED américaine, a augmenté son taux directeur de 1 % à 5 % afin de réduire les pressions inflationnistes grandissantes. Cette hausse du taux directeur a provoqué un dégonflement de la bulle immobilière américaine des années 2000, et a entraîné un renchérissement des mensualités de remboursement des crédits immobiliers (les crédits étant souvent à taux variables). Près de trois millions de foyers américains étaient en situation de défaut de paiement et ont dû quitter leur bien immobilier, saisi puis mis en vente par les établissements de crédit, entraînant une augmentation de l’offre sur le marché immobilier, et faisant donc davantage baisser les prix. Du fait de la baisse des prix, les établissements ne récupèrent que partiellement la somme prêtée. Les effets du dégonflement d’une bulle immobilière se limitent généralement à des faillites personnelles et à des pertes réduites pour les établissements financiers.

Deuxième semestre 2006, krach des prêts immobiliers (hypothécaires) à risque aux États-Unis (les subprimes), que les emprunteurs, souvent de condition modeste, n’étaient plus capables de rembourser.

Février 2007, annonce d’importantes provisions passées par la banque HSBC, elle s’est transformée en crise ouverte lorsque les adjudications périodiques n’ont pas trouvé preneurs en juillet 2007.

Le 8 février 2007 : le premier signal de la crise des subprimes est lancé. La banque britannique HSBC annonce que la hausse des impayés sur ses crédits immobiliers américains amputera son bénéfice de 10,5 milliards de dollars.

Le 2 avril 2007 : New Century, numéro 2 du crédit à l’habitat aux Etats-Unis, se déclare en faillite.

Le 10 juillet 2007, L’Agence de notation Moody’s abaisse la note de 399 titres liés aux prêts subprime octroyés par des grandes banques américaines (Citigroup, Morgan Stanley, Merril Lynch, Bear Stearns).

Le 17 juillet 2007, l’indice Dow Jones de la Bourse de New York franchit les 14.000 points, au plus haut de son histoire. Le surlendemain, l’agence de notation Standard&Poor’s abaisse la note de près de 500 émissions obligataires fondées sur des crédits subprime.

Le 17 juillet 2007, la banque d’investissement américaine Bear Stearns annonce que la valeur de ses fonds a fondu de moitié à cause des subprimes. Cette annonce provoque un premier recul des bourses européennes.

Les 26-27 juillet 2007, baisse record à Wall Street. Recul également à Londres, Francfort, Paris et Tokyo.

Le 1er août 2007, des établissements financiers australiens et américains annoncent être aussi affectés par la crise des subprimes. Les bourses européennes s’enfoncent

Le 2 août 2007, la banque d’affaires Oddo ferme trois fonds "monétaires dynamiques" sans provoquer de réaction.

Le 6 août 2007, la banque belge Fortis se joint à Royal Bank of Scotland et Banco Santander pour une OPA sur la néerlandaise ABN Amro. D’un montant de 71,1 milliards d’euros, c’est la plus grosse fusion de l’histoire financière. Barclays qui proposait 67 milliards, renonce.

La forte hausse, à partir du mois d’août 2007, des taux à court terme auxquels se refinancent les banques constitue un vrai risque pour leur équilibre financier : « L’envolée des taux du marché du refinancement bancaire (Eonia et Euribor), devenus supérieurs aux taux des prêts sans risque à long terme, [constitue] une situation intenable pour les établissements financiers », écrit le 15 septembre le journal spécialisé Investir.

Les 9-10 août 2007, la banque française BNP Paribas annonce qu’elle gèle trois fonds de placements composés de titres adossés à des subprimes.
La BCE, la Federal Reserve (Fed) et la Banque centrale du Japon injectent plus de 330 milliards de dollars dans le circuit monétaire mondial.

Le 10 août 2007, tous les indices boursiers sont en chute. La BCE et la Fed injectent encore de fortes sommes. HomeBanc, société américaine de crédit immobilier qui compte plusieurs banques européennes (dont BNP Paribas) parmi ses créanciers, se place sous la protection de la loi sur les faillites.

Le 13 août 2007, les banques centrales réinjectent de la monnaie. Les bourses repartent à la hausse.

Le 14 août 2007, les bourses de Paris, Londres et New York sont en chute.

Le 17 août 2007, la Réserve fédérale abaisse son taux de 6,25% à 5,75%, pour la première fois depuis juin 2006. C’est le début d’une série de baisses.

Le 22 août 2007, action concertée des banques centrales américaine, européenne et britannique qui apportent 330 milliards de liquidités au système monétaire.

Le 14 septembre 2007, ruée aux guichets de Northern Rock, une banque importante du nord de l’Angleterre, fragilisée par l’assèchement du marché interbancaire. Les autorités ont décidé de lui apporter des financements en urgence, mais les dépôts ne sont garantis que jusqu’à 2000 livres sterling, et les clients prennent peur. L’intervention publique ne parvient pas à stopper l’hémorragie des dépôts.

Le 1er octobre 2007, Citigroup annonce une chute de 60% de son bénéfice au troisième trimestre. UBS annonce pour 4 milliards de francs suisses de dépréciations d’actifs.

Le 29 octobre 2007, démission de Stanley O’Neal, PDG de Merrill Lynch, la troisième banque de Wall Street, après l’annonce d’une perte de 2,24 milliards de dollars.

Le 4 novembre 2007 : démission de Charles Prince, PDG de Citigroup.

Le 8 janvier 2008 : démission de James Cayne, PDG de Bear Stearns.

Le 18 janvier 2008 : George Bush, à la surprise de son propre parti éberlué, car viscéralement hostile aux interventions étatiques dans l’économie, annonce un premier plan de relance de 150 milliards d’euros.

Le 16 février 2008, le président de la FED, Ben Bernanke, devant le Comité bancaire du Sénat : « Les banques des grandes places financières et les autres grandes institutions financières ont été l’objet d’importantes pressions pour prendre sur leurs propres feuille de bilan les actifs de certains moyens de placement hors bilan qu’elles avaient parrainés. Les feuilles de bilan des banques ont encore enflé, suite à la forte réduction des investisseurs prêts à acheter du crédit titrisé, ce qui a forcé les banques à conserver dans leurs propre portefeuille la plus substantielle part des nouveaux prêts déjà engagés. Les banques ont aussi rapporté d’importantes pertes, reflétant la baisse marquée du prix du marché du prêt hypothécaire et d’autres actifs qu’ils détiennent. Récemment, la détérioration de la situation financière de certains assureurs obligataires a conduit quelques banques d’affaires et d’investissement à accepter de nouveaux démarquages, ajoutant aux tensions des marchés financiers. L’incertitude entourant actuellement les perspectives économiques est inhabituellement grande. »

Le 11 Mars 2008, était annoncée la bonne nouvelle faisant repartir les bourses à la hausse : La Fed décidait de mesures de refinancement des banques, "à guichet ouvert", d’un montant supérieur à toutes les interventions précédentes opérées depuis un an (environ 400 milliards de dollars), le message, éminemment politique étant : Le refinancement des mauvaises créances par l’Etat, le rachat des dettes, l’injection massive dans les circuits financiers de liquidités par les Etats, leurs interventions, via les banques centrales, comme prêteurs en derniers ressorts, ne manqueront pas à l’appel. La nationalisation de la banque Northern Rock en Grande Bretagne, pour faire payer par l’Etat et les contribuables les créances de ces messieurs, était d’ailleurs intervenue, quelques semaines plus tôt. Pour conforter le retournement espéré de la confiance, John Lipsky Directeur Général adjoint (de Dominique Strauss Kahn) au FMI (Fond Monétaire International) déclarait explicitement à Washington que le FMI monterait en première ligne avec en perspective « l’utilisation potentielle des fonds publics pour conforter les systèmes financiers ».

« On se souviendra des dix derniers jours comme d’une période où le gouvernement a jeté aux orties un demi-siècle de règles pour sauver le capitalisme américain de la chute », affirme le Wall Street Journal.

Le 14 mars 2008, Bear Stearns est à court de liquidités. La Fed organise le sauvetage "pour empêcher une faillite désordonnée et ses conséquences imprévisibles", expliquera Ben Bernanke. JP Morgan reçoit un prêt de 30 milliards et une garantie publique pour racheter Bear Stearns à 1% de sa valeur deux semaines plus tôt.

Dans un câble diplomatique du 17 mars 2008, le président de la banque d’Angleterre, Mervyn King, explique que les banques ne disposent pas d’assez de ressources dans leurs caisses pour répondre aux besoins de leur créancier, à long terme. En effet, si le Ratio McDonough impose une limite de fonds propres, ce ratio n’a pas été suffisant pour pallier les problèmes engendrés par la crise. Cependant, la limite entre crise de solvabilité (qui serait particulièrement pénalisant pour l’économie), et une crise de liquidité (qui ne nécessite qu’un ajustement conjoncturel), est difficile à cerner.

Le 2 avril 2008 : la banque américaine Lehman Brothers tente de se sauver en lançant une augmentation de capital de 4 milliards de dollars. Sans succès… La crise de cette banque va marquer l’ensemble de la situation car le gouvernement va tenter d’éviter de la sauver, menant ainsi le système mondial au bord du gouffre !!!!

Le 9 juin 2008, Lehman Brothers annonce 2,8 milliards de dollars de pertes au 2e trimestre.

Le 11 juillet 2008 : faillite d’Indymac, filiale bancaire de Countrywide. C’est la plus grosse défaillance bancaire américaine depuis celle de Continental Illinois en 1984.

Le 13 juillet 2008, en une semaine, les actions de Fannie Mae et Freddie Mac, deux sociétés parapubliques de refinancement du crédit immobilier, ont perdu 45% en Bourse. L’Etat fédéral annonce un plan de soutien.

Le 30 juillet 2008, le président Bush promulgue un plan de sauvetage de l’immobilier de 300 milliards de dollars.

Le 17/08/2007, le Financial Times titrait : « Pour l’instant le verdict sur l’issue de la crise est encore incertain »

Le 7 septembre 2008, la Réserve Fédérale doit garantir la dette de Fannie Mae et Freddie Mac à hauteur de 100 milliards de dollars chacune. C’est pratiquement une nationalisation.

Le 9 septembre 2008, JP Morgan réclame davantage de garanties à Lehman Brothers pour lui prêter au jour le jour.

Le 10 septembre 2008, Lehman Brothers annonce 3,9 milliards de pertes pour le 3e trimestre et cède sa division gestion d’actifs. La quatrième banque de Wall Street ne trouve plus de financements sur le marché. Bank of America est prête à la racheter mais décide finalement de reprendre Merrill Lynch.

Le 15 septembre 2008, la banque américaine Lehman Brothers est lâchée par la Fed et fait faillite ! (du moins, elle va essayer…) Cette nouvelle stupéfiante déclenche une panique mondiale qui dépasse en ampleur celle du 9 août 2007. Les banques centrales injectent des liquidités sans parvenir à calmer les marchés. Plus personne ne veut acheter ni prêter. Les indices boursiers dégringolent, le marché interbancaire se bloque. La Banque centrale européenne injecte 100 milliards d’euros en deux jours sur les marchés européens.

Le 16 septembre 2008, l’assureur américain AIG, qui couvre les risques de défaut sur les crédits de centaines d’établissements à travers le monde, est à cours de liquidités. Considérant que c’est un acteur vital pour le système financier, la Fed lui apporte 85 milliards de dollars contre 79,9% de son capital.

Le 18 septembre 2008, une action concertée Fed, BCE, Banque d’Angleterre et banques centrales du Canada et de Suisse est menée pour sauver le système !!!
La "vente à découvert" est interdite provisoirement à la Bourse de Londres et à Wall Street pour enrayer la baisse des cours.

Le 19 septembre 2008, le secrétaire au Trésor Henry Paulson annonce un plan de 700 milliards de dollars pour racheter aux banques leurs créances toxiques.

Le 21 septembre 2008, la Fed accorde le statut de banque de dépôts à Goldman Sachs et Morgan Stanley pour leur donner accès aux aides publiques.

Le 24 septembre 2008, Goldman Sachs obtient 5 milliards de dollars du mythique investisseur Warren Buffett, ce qui lui permet d’en lever 5 autres.

Le 25 septembre 2008, Washington Mutual, la plus grosse des caisses d’épargne américaines, fait faillite. Ses actifs sont repris par JP Morgan Chase, qui devient la première banque de dépôts des Etats-Unis.

Le 29 septembre 2008, le Congrès américain, à majorité hostile (du parti de Bush) aux interventions étatiques dans l’économie, rejette le plan Paulson-Bush. L’indice Dow Jones plonge de 7%.

Le 3 octobre 2008, le Congrès cède et accepte le plan Paulson qui est immédiatement promulgué par George Bush.

Le 6 octobre 2008, "Lundi noir" pour les bourses mondiales.

Le 10 octobre 2008, nouvelle chute historique des indices boursiers.

Le 13 octobre 2008, le Royaume-Uni recapitalise Royal Bank of Scotland, HBOS et Lloys Banking Group pour 37 milliards de livres soit 46 milliards d’euros. L’Allemagne adopte un plan de 500 milliards d’euros (dont 400 en garanties). L’Italie autorise la conversion de 40 milliards de dettes en obligations d’Etat. Les Bourses mondiales, rassurées, rebondissent de 10% et plus.

A Londres, le Daily Telegraph écrit : « Le 13 octobre 2008 restera dans l’histoire comme le jour où le système capitaliste britannique a reconnu avoir échoué. »

Le 15 octobre 2008, rechute des indices boursiers.

Le16 octobre 2008, la BCE assouplit ses règles de refinancement pour les banques.

Le 23 octobre 2008, à Washington avec l’audition d’Alan Greenspan par la Commission chargée du contrôle de l’action gouvernemental, cet ancien directeur de la banque fédérale américaine, la FED, déclare : « Oui, j’ai trouvé une faille. Je ne sais pas à quel point elle est significative ou durable, mais cela m’a plongé dans un grand désarroi. J’ai vu un abîme s’ouvrir sous nos pieds. J’ai fait une erreur en croyant que le sens de leurs propres intérêts, notamment chez les banquiers, était la meilleure protection qui soit. La crise cependant a pris une dimension beaucoup plus grande que ce que j’avais imaginé. Les banques centrales et les gouvernements se retrouvent contraints d’adopter des mesures sans précédent. »

14 septembre 2008, plusieurs établissements financiers américains entrent en cessation de paiement. Il est décidé de les sauver in extremis directement par la Réserve fédérale américaine (Fed) (la compagnie d’assurance AIG par exemple), par rachat par des concurrents en meilleure situation, par mise en liquidation (Lehman Brothers) plutôt qu’indirectement en sauvant les emprunteurs de condition modeste. La crise touche tous les pays du monde, en particulier en Europe où plusieurs institutions financières connaissent de très graves difficultés et sont sauvées par l’intervention des États et des banques centrales (Banque centrale européenne dans la zone euro). Certains marquent le début de la crise par la nationalisation de Freddie Mac et Fannie Mae le 6 septembre 2008.

La crise s’étend à l’ensemble des banques en relations avec les banques américaines, notamment les banques françaises et européennes.

Septembre 2008, annonce du plan de sauvetage de Paulson de 1000 milliards de dollars !

Le 9 novembre 2008, la Chine adopte un énorme plan de relance de 461 milliards d’euros.

Le milliardaire américain Warren Buffet à chaîne américaine CNBC lundi 9-03-2009, parlant de « Pearl Harbour économique » : « L’économie est tombée d’une falaise. ( …) Je n’ai jamais vu un tel niveau de peur auparavant. »

La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé, mercredi 18 septembre 2013, qu’elle maintenait son soutien exceptionnel à la reprise économique. Elle va continuer d’acheter chaque mois pour 85 milliards de dollars de bons du Trésor et de titres hypothécaires, jugeant qu’un resserrement actuel des conditions financières, "s’il continuait, pourrait ralentir le rythme de la reprise de l’économie et du marché du travail".

Bilan chiffré :

19 mille milliards de dollars : c’est la chute de la capitalisation boursière due au krach de 2008. Pour comparaison, la totalité du PIB américain est de 12 mille milliards de dollars.

2.100 milliards de dollars : c’est l’estimation du coût de ce qu’a déjà représenté en trois ans la crise du crédit pour l’économie globale.

700 milliards : c’est le montant, en dollars, du plan Paulson voté le 3 octobre par la Chambre des représentants américains pour venir en aide au secteur bancaire, « victime » de la crise des subprimes.

780 milliards de dollars : c’est le coût du plan Obama.

Au début du premier mandat d’Obama en janvier 2009, un plan de sauvetage bancaire de 750 milliards de dollars a été annoncé par Obama. Il s’ajoutait à celui de 700 milliards de dollars octroyé par l’administration Bush dans le cadre du Troubled Assets Relief Program (TARP).

En tout, les deux programmes atteignaient une somme astronomique de 1,45 billions de dollars, financée par le Trésor étasunien. (Il faut comprendre que le montant réel d’« aide » financière aux banques était significativement au-delà de 1,45 billions de dollars.) À cette somme s’ajoutait le montant ahurissant alloué au financement de l’économie de guerre d’Obama (2010), 739 milliards de dollars. Les plans de sauvetage, combinés aux dépenses de la Défense (2189 milliards de dollars) engouffraient donc presque la totalité des revenus fédéraux, lesquels se chiffraient à 2381 milliards de dollars pour l’année fiscale 2010.

Sur les 605 milliards injectés par le Trésor américain, 245 milliards de dollars l’ont été à destination des banques et des institutions financières, 187 milliards pour nationaliser Freddie Mac et Fannie Mae, près de 80 milliards en direction de l’industrie automobile (General Motors et Chrysler), 67,8 milliards pour le géant de l’assurance AIG et 24 milliards dans diverses opérations de rachat d’actifs toxiques et programme en direction du marché immobilier.

Les principales banques et institutions financières ayant reçues une aide de l’Etat sont Bank of America (45 milliards), Citigroup (même somme), JPMorgan (25 milliards), Wells Fargo (25 milliards), Goldman Sachs (10 milliards) et Morgan Stanley (10 milliards). La grande majorité de l’aide aux banques a été réalisée dans le cadre du "Capital Purchase Program" d’octobre 2008, et consiste en une prise de participation de l’Etat sous forme d’actions privilégiées donnant droit à un versement d’un dividende de 5% par an.

Là où le Trésor américain est en train d’encaisser de belles pertes, c’est en ce qui concerne le secteur automobile, mais surtout sur Freddie Mac et Fannie Mae. Pour sauver Chrysler et General Motors (GM) de la faillite, l’Etat a pris des parts dans les deux ex-géants de l’industrie automobile. Le total des aides pour General Motors s’élève à près de 50 mds d’euros, et 10 milliards pour Chrysler. L’Etat contrôle toujours environ 26,5% de GM, mais s’il revendait ses actions au cours de bourse actuel, la perte pour l’Etat serait d’environ 15 milliards de dollars. Pour Chrysler, la perte définitive s’élève à 1,3 milliard de dollars ; l’Etat ayant revendu l’ensemble de sa participation lors de l’alliance entre Fiat et Chrysler en 2009.

Des journalistes américains ont épluché 20 000 pages de documents officiels pour se rendre compte que, à la fin 2008, l’État américain, par le biais de la Réserve Fédérale, avait prêté en quelques mois 1200 milliards de dollars aux banques américaines au taux de... 0,01% !Avec cet argent, ces mêmes banques ont reprêté à tous les États du monde, y compris les États-Unis, à des taux incomparablement plus élevés de 3, 6 ou 10%. C’est donc avec l’aide des États que les banques récupèrent des milliards de profits privés sur le dos des peuples qui n’en finissent pas de payer les intérêts de ces prêts !Ce sont les capitalistes et les financiers qui donnent le ton.

Aux États-Unis, en 2008-2009, un total de 1,45 milliards de dollars a été acheminé aux institutions financières de Wall Street dans le cadre des plans de sauvetages de Bush et Obama.

Les Etats européens ont versé 1600 milliards d’euros d’aides aux banques depuis la crise.

Bilan politique et social

Sans les avions qui ont percuté, « miraculeusement » pour le grand capital, les tours du world trade center, tous les économistes annonçaient pour les semaines à venir la plus grande crise financière dans ce même centre de la finance américaine et mondiale… Merci Ben Laden devraient dire les capitalistes, si tant est qu’ils n’étaient pour rien dans ce coup fourré, ce qui n’est pas prouvé. Cette affaire a permis aux USA de prendre le tournant, de mobiliser des moyens financiers invraisemblables dans la production d’armes, de mobiliser les Etats du monde à leurs côtés dans leu soi-disant « guerre contre le terrorisme » qui était d’abord et avant tout une guerre contre une crise économique qui allait entraîner une crise sociale sans précédent aux USA mêmes, dans le plus grand centre du système mondial. Le coup a été écarté et les USA ont pu retarder leur propre perte de quelques années. Les guerres d’Afghanistan et d’Irak n’ont pas eu d’autre but que de permettre de détourner la crise intérieure américaine en mobilisant toute la population au nom de la défense de sa propre sécurité. Retarder ne voulait dire qu’aggraver les conditions de la crise. La misère a grandit aux USA et les classes dirigeantes américaines n’ont pas trouvé d’autre moyen de dériver le coup une fois de plus que de recourir aux crédits hypothécaires. En même temps, le « Patriot act » soi-disant anti-terroriste permettait d’encadrer les réactions de la population. Les crises sont des modes de régulation indispensables au système. Aujourd’hui, tous les commentateurs économiques et politiques, adeptes du capitalisme de droite et de gauche, nous bassinet avec la nécessité d’introduire des régulations. La crise actuelle est le produit de dizaines d’année pendant lesquelles l’objectif général du pouvoir capitaliste était d’empêcher la crise mondiale d’éclater. Quelle est la cause fondamentale de cette crise qui fait qu’elle ne devrait pas éclater selon les dirigeants de l’impérialisme ? Toutes les années de 1985 à 2000 ont été marquées par la nécessité de produire plus de plus-value par rapport au capital investi. On peut dire que cela a été un succès marquant. Cela a signifié la concentration du grand capital uniquement sur les investissements ultra-rentables. Donc la diminution des possibilités de réinvestissement rentable relativement à l’accroissement du capital total. Du coup, il a fallu développer massivement des investissements factices de substitution très rentables eux aussi de type financiers et boursiers. Mais, on est rentrés là dans une spirale car il fallait que le capital productif permette d’extraire de plus en plus de plus-value totale pour payer les revenus de tous ces capitaux là. Les possibilités d’investissements suffisamment rentables se sont encore réduites et la course à la rentabilité est devenue plus difficile. D’où la crise actuelle qui est une crise de suraccumulation du capital. De l’argent, la classe capitaliste n’en a jamais eu autant dans toute l’histoire du grand capital. Les capacités productives totales n’ont jamais été aussi grandes quantitativement et qualitativement (technicité, rapidité et efficacité de la production et de l’exploitation de la main d’œuvre). Mais justement ce succès excède maintenant les capacités d’investissement suffisamment rentables des capitaux. Les tentatives un peu folles de créer des investissements financiers sur des bases totalement vides provient de la nécessité absolue pour le grand capital, sous peine de mort, que ses fonds s’investissent quelque part. L’affolement impressionnant du grand capital en 2008 n’a pas d’autre base. Les « solutions » qui ont permis de retarder la crise ont atteint leurs limites et le monde est maintenant gouverné à vue, sans projet, sans issue. En même temps, la crise prend de l’ampleur avant d’éclater à nouveau dans la sphère financière. La prétention du plan Paulson d’être capable d’absorber les « actifs pourris » a fait long feu. Il y a plus de quarante mille milliards de dollars de titres bidon sans aucune valeur. Ce n’est pas avec 700 milliards de dollars que cela peut être réglé. La crise n’est pas seulement économique mais sociale et politique, et mondiale dors et déjà. La population américaine a perdu confiance dans sa classe dirigeante et dans ses gouvernants et peut-être même un peu dans le système capitaliste. L’épicentre de la crise, les USA, sont probablement le centre de la déstabilisation des classes dirigeantes. L’élection d’Obama a reflété indirectement ce discrédit même si cela traduit aussi la capacité du système d’incarner le besoin populaire de changement par un homme de la grande finance et de la grande banque. Mais les classes dirigeantes savent bien que cette illusion ne durera pas. Il faudra d’autres « solutions » à cette crise sociale de grande ampleur qui se profile aux USA. Il ne suffira pas non plus d’une guerre au Moyen Orient ni de dire que les USA sont menacés par les Musulmans et le terrorisme. L’ampleur de la crise et des sacrifices exigent des « solutions » plus violentes pour les classes dirigeantes. Les méthodes actuelles ne sont que des moyens de gagner du temps. Il faudra sans doute détourner la crise sociale en crise raciale : contre les noirs. Et aussi, il faudra sans doute engager la guerre mondiale, probablement contre la Russie et la Chine. Même si on n’en est pas encore là, il faut être prévenu. Mais c’est du côté du prolétariat américain qu’il faut aussi regarder car il peut aussi ouvrir un tout autre avenir pour tous les peuples de la planète qui commencent à se révolter. Dans des pays comme l’Islande, les classes dirigeantes sont conspuées régulièrement massivement dans les rues par des manifestations. En Chine et en Inde, la crise a à peine frappé que la classe ouvrière est entrée en lutte massivement et fortement. Et elle a été souvent réprimée violemment. Les fermetures d’usines en Chine sont gardées par l’armée. Les manifestations massives ont parfois été attaquées en Chine par des policiers avec chiens. Et ce n’est encore que le début. La crise vient à peine de commencer à frapper. Les « ateliers du monde » n’ont nullement un marché intérieur capable de remplacer les achats des pays capitalistes en crise. La crise va donc être particulièrement violente dans les « pays émergents ». La Chine est une dictature féroce contre la classe ouvrière et elle l’a toujours été. La nouvelle classe ouvrière est jeune, récemment issue de la paysannerie. Elle est combative et elle l’a montré ces dernières années. Elle peut, elle aussi, renouer avec les plus glorieux actes révolutionnaires du passé, notamment avec la Commune de Paris de 1871 et la révolution d’octobre 1917 en Russie. C’est là qu’est l’avenir pour toute l’humanité.

« La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même. »

Karl Marx

Reste à répondre à la question que posait Marx :

« Il ne s’agit pas de savoir ce que tel ou tel prolétaire, ou même le prolétariat tout entier, se propose comme but momentanément. Il s’agit de savoir ce que le prolétariat est et ce qu’il doit faire historiquement, conformément à son être. Son but et son action historiques lui sont tracés, de manière tangible et irrévocable, dans sa propre situation historique, comme dans toute l’organisation de la société actuelle. »

Karl Marx, « La sainte famille »

Messages

  • La valorisation de la Bourse est très élevée, même en prenant en compte la croissance américaine. L’indice de Shiller la corrige des fluctuations conjoncturelles. Son niveau actuel n’a été dépassé que deux fois, en 1929 et dans la bulle spéculative qui a conduit à la crise financière des TIC (technologies de l’information et de la communication) en 2000. La survalorisation boursière saute aux yeux. A chaque fois que ces indices ont été dépassés, une crise financière a surgi : très importante en 1929, étouffée par l’ancien président de la Fed, Alan Greenspan, en 2000, en relançant la bulle immobilière. Puis il y a eu 2007 qui n’a pas été étouffée mais retardée... Et maintenant...

  • Le cours du bitcoin s’est envolé mercredi au-dessus de 11.000 dollars après avoir vu sa valeur multipliée par dix en moins d’un an, suscitant un intérêt des investisseurs mais aussi un risque de bulle croissants.

    Sans existence physique, le bitcoin qui ne valait que quelques centimes en 2009 lors de son lancement, s’appuie sur un système de paiement de pair-à-pair basé sur la technologie dite "blockchain" ou "chaîne de blocs". Il s’échange sur des plateformes spécifiques sur internet et n’a pas de cours légal.

    Il n’est pas régi par une banque centrale ou un gouvernement mais par une vaste communauté d’internautes et accepté dans un nombre grandissant de transactions (restaurants, immobilier, etc.).

    A la mi-septembre, le PDG de la banque JPMorgan, Jamie Dimon, avait estimé que le bitcoin était une "escroquerie" destinée à "imploser", tandis que le patron de Credit Suisse, Tidjane Thiam, avait déclaré récemment que c’était "la définition même d’une bulle".

    "C’est une bulle et il y a beaucoup de mousse. Ca sera la plus grosse bulle de notre vie", a prévenu Mike Novogratz, gestionnaire de fonds spéculatifs, lors d’une conférence sur la cryptomonnaie mardi à New York.

  • un vrai titre de polar ! sauf que nous sommes les principaux personnages de l’Histoire . A nous d’écrire la suite donc.

  • Ce soir à voir à la TV sur Arte : un doc sur HSBC .
    Blanchiment, fraude fiscale, corruption, manipulation des cours... : depuis la crise de 2008, la banque HSBC est au coeur de tous les scandales.
    Créée à Hong Kong, il y a un siècle et demi, par des commerçants écossais liés au trafic d’opium, HSBC (Hongkong and Shanghai Banking Corporation) n’a cessé de prospérer en marge de toute régulation. Aujourd’hui, la banque britannique à l’ADN pirate incarne à elle seule les excès et les dérives de la finance internationale. Blanchiment de l’argent du crime – celui des cartels de la drogue mexicains et colombiens –, évasion fiscale massive, corruption ou manipulation du cours des devises et des taux d’intérêt : depuis la crise de 2008, ce géant a été mêlé à de nombreux scandales avec régularité et en toute impunité. Car l’opaque HSBC, experte en sociétés-écrans, dont les coffres débordent d’argent liquide déposé par ses clients discrets et douteux, est devenue "too big to jail", "trop grosse pour aller en prison". La banque, riche de quelque 3 000 milliards de dollars, s’en tire chaque fois avec des amendes dérisoires. Trait d’union entre l’Orient et l’Occident, elle sert aussi désormais de pipeline pour les centaines de milliards d’euros de capitaux chinois partant à la conquête des marchés occidentaux : HSBC navigue aujourd’hui sous pavillon rouge.

    Nouvelles menaces
    Cinq ans après "Goldman Sachs ""– La banque qui dirige le monde", Jérôme Fritel et Marc Roche plongent dans les arcanes d’un empire tentaculaire qui se cache derrière sa vitrine de banque de détail britannique. De Hong Kong aux États-Unis en passant par l’Europe, cette édifiante enquête révèle non seulement l’ampleur ahurissante des malversations commises par HSBC, mais éclaire aussi – avec une remarquable limpidité – les menaces qui se profilent sur la stabilité financière mondiale, dix ans après la crise des "subprimes".

  • « La première et la plus importante prémisse d’une situation révolutionnaire, c’est l’exacerbation intolérable des contradictions entre les forces productives et les formes de la propriété. La nation cesse d’aller de l’avant. L’arrêt dans le développement de la puissance économique et, encore plus, sa régression signifient que le système capitaliste de production s’est définitivement épuisé et doit céder la place au système socialiste.
    La crise actuelle, qui embrasse tous les pays et rejette l’économie des dizaines d’années en arrière, a définitivement poussé le système bourgeois jusqu’à l’absurde. Si à l’aurore du capitalisme des ouvriers affamés et ignorants ont brisé les machines, maintenant ceux qui détruisent les machines et les usines ce sont les capitalistes eux-mêmes. Avec le maintien ultérieur de la propriété privée des moyens de production, l’humanité est menacée de barbarie et de dégénérescence.
    La base de la société, c’est son économie. Cette base est mûre pour le socialisme dans un double sens : la technique moderne a atteint un tel degré qu’elle pourrait assurer un bien-être élevé au peuple et à toute l’humanité ; mais la propriété capitaliste, qui se survit, voue les peuples à une pauvreté et à des souffrances toujours plus grandes.
    La prémisse fondamentale, économique, du socialisme existe depuis déjà longtemps. Mais le capitalisme ne disparaîtra pas de lui-même de la scène. Seule la classe ouvrière peut arracher les forces productives des mains des exploiteurs et des étrangleurs. L’histoire pose avec acuité cette tâche devant nous. Si le prolétariat se trouve pour telle ou telle raison incapable de renverser la bourgeoisie et de prendre le pouvoir, s’il est, par exemple, paralysé par ses propres partis et ses propres syndicats, le déclin de l’économie et de la civilisation se poursuivra, les calamités s’accroîtront, le désespoir et la prostration s’empareront des masses, le capitalisme-décrépit, pourrissant, vermoulu-étranglera toujours plus fort les peuples, en les entraînant dans l’abîme de nouvelles guerres. Hors de la révolution socialiste, point de salut. »

    Léon Trotsky, Où va la France

  • La décision de Bridgewater, principal hedge funds de la planète qui a décidé de vendre plus de 22 milliards d’actions européennes, a fait l’effet d’une bombe sur les marchés financiers. Bridgewater est un bulldozer de la finance internationale, il gère plus de 160 milliards de dollars investis partout dans le monde. C’est dire si le moindre clignement d’œil de l’un des traders est capable de faire bouger les marchés.

    En général, on ne connaît pas à l’avance les intentions d’arbitrage sauf quand ils agissent sur l’espace européen.

    En vertu de la réglementation qui a été mise en place au lendemain de la crise, les fonds doivent prévenir de leur intention.

    Et depuis 24 heures, on sait que l’intention de Bridgewater est claire : ils vont vendre à découvert pour 22 milliards d’actions d’entreprises européennes, des actions qu’ils ne possèdent pas. Airbus, BNP, Société Générale, Total, Sanofi et Vivendi en France sont dans leur collimateur. En Italie, ils visent le groupe pétrolier ENI et le groupe de services aux collectivités Enel. En Allemagne, ils ont ciblé Siemens, BASF et Allianz.

  • contre la « théorie » ou « thèse » de l’écroulement du capitalisme, lire Pannekoek

  • La dette de la banque Lehman Brothers avait atteint la somme de 600 milliards de dollars au moment de sa faillite et a démontré qu’à ce niveau elle atteignait celle d’un risque systémique, menaçant le capitalisme lui-même du fait de ses conséquences en chaîne.

    Cette faillite, que l’Etat US n’avait pas bloquée, était la dernière faillite de haut niveau car depuis on ne les a plus laissé se développer, les Etats et les banques centrales ayant mis en place des dispositifs de défense systémiques. Ainsi, les USA ont organisé jusqu’à aujourd’hui avec l’accord de tous les partis l’OLA ou Orderly Liquidation Autority, un dispositif central chargé des liquidations d’établissements de crédit en faillite ayant un niveau à risque systémique, l’estimation de ce type de situations étant établi par le SRAC, c’est-à-dire Systemic Resolution Advisory Committee.

  • Les nouvelles chutes sur les marchés financiers américains, puis asiatiques et européens, ont fait ressurgir la crainte d’une nouvelle crise financière.

    Et ce n’est encore qu’un signe annonciateur...

  • Laurence Boone, chef économiste de l’OCDE : « Les risques de crise sont en train de se matérialiser »

  • Un signal parmi tant d’autres que les possesseurs de capitaux anticipent la chute : l’inversion des courbes de taux d’emprunt.

    Normalement, il coûte plus cher d’emprunter à long terme qu’à court terme. C’est logique. Les investisseurs qui bloquent leur argent sur une période longue exigent une rémunération supérieure à celle obtenue sur courte période. Le long terme doit rapporter plus que le court terme. Lorsqu’on s’attend à une forte croissance, on s’attend à une forte inflation, et l’on exige des taux encore plus élevés.

    Sauf qu’aux Etats-Unis, c’est l’inverse qui se passe. Il va bientôt coûter plus cher d’emprunter à court terme qu’à long terme. Dans le détail, la courbe est encore légèrement pentue : les taux à trois mois sont d’environ 2,33, tandis que les taux à dix ans de 2,91, mais ces derniers étaient de 3,26 début octobre. Plus significativement, les taux à cinq ans sont désormais très légèrement inférieurs à ceux à trois ans (2,796 contre 2,803). L’écart était encore d’un demi-point il y a deux ans.

    Cette inversion est un signal d’effondrement !

  • La banque danoise Saxo Bank est connue pour son prédictionnisme et elle prévoit que la tempête de 2019 ridiculisera les crises capitalistes du passé du fait des turbulences du marché de la dette...

    Lire ici

  • Karl Marx, dès la première phrase du « Capital » annonce que le capitalisme apparaît comme un développement immense de marchandises, soit un incroyable mystère de multiplication des pains, et il en donne ensuite la clef : de la valeur-travail accumulée !!!

    Lire ici

    Même dans les pires crises capitalistes, cette base n’est pas mise en cause : quiconque ne perçoit pas durablement du travail accumulé ne peut que chuter, faire faillite !

    A partir du moment où l’essentiel des revenus du grand capital ne sont plus « de la valeur-travail accumulée », on est en droit de dire que le fonctionnement du capitalisme n’est pas perturbé, n’est pas malade, n’est pas gravement atteint, MAIS EST MORT !

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