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Proudhon et les femmes

jeudi 28 juin 2018, par Robert Paris

Pseudo-socialiste, pseudo-révolutionnaire, pseudo-prolétaire, Proudhon est un misogyne professionnel !!!

"Les femmes, plus enclines au sentiment qu’à la raison, ont en général de la haine pour les penseurs.
Elles aiment ce qui les fait jouir, non ce qui les fait réfléchir.
Elles se laissent imposer la loi de chasteté, mais ce n’est qu’une marque d’emprunt chez elles ; elles ne sont pas chastes du tout. C’est nous "les hommes" qui le sommes, et qui leur en rapportons tout l’honneur." (in Carnet N°3, 1846).

"La vraie dignité de la femme est dans le ménage : cela est prouvé économiquement ; le travail de cuisine, lingerie, etc., est égal en honneur à celui de la littérature." (in Carnet N°4, 1846).

"Tout ce que les femmes ont produit en littérature pourrait être retranché, sans que la littérature perdît rien." (in Carnet N°4, 1847).

"La conversation et la société des femmes rapetissent l’esprit des hommes, les efféminent, les émoussent. La femme, hormis la société conjugale, est pour l’homme mauvaise compagnie, fatigante, énervante, démoralisante.
Entre mari et femme, il convient que les rapports soient de chef à lieutenant, de curé à vicaire, de roi à ministre ; non d’associé à associé.
Il est absurde de dire que la société puisse être réformée par les femmes ; parce que la femme n’est elle-même que ce que l’homme la fait être." (in Carnet N°4, 1847).

"Courtisane ou ménagère, je n’y vois pas de milieu".

’’Tout attentat au mariage et à la famille est une profanation de la Justice, une trahison envers le peuple et la liberté, une insulte à la Révolution’’

Et dans "Pornocratie" :

« Le mari peut tuer sa femme, selon la rigueur de la justice paternelle : 1/ adultère 2/ Impudicité 3/ trahison 4/ ivrognerie et débauche 5/ dilapidation et vol 6/ insoumission obstinée, impérieuse, méprisante »

« Il faut étudier les races, et trouver celles qui produisent les meilleures épouses, les plus utiles ménagères : la Flamande, la Suissesse, l’Anglaise, la Russe, etc. – c’est à ce point de vue surtout qu’il faut étudier les croisements ».

« C’est une honte pour notre société, une marque de déchéance, que la femme puisse demander le divorce pour incompatibilité d’humeur ou violence du mari ».

« Je ne sais quelle femme se scandalisait que, nous autres hommes, nous trouvons qu’une femme en sait assez, quand elle raccommode nos chemises et nous fait des beefsteaks. Je suis de ces hommes là »

« La femme ne hait point d’être un peu violentée, voire même violée ».

etc, etc...

Et il existe des "anarchistes"qui sont assez incultes pour se revendiquer encore de l’"anarchiste", du "libertaire" Proudhon !!!!

Proudhon contre les femmes

Ouvrage de Pierre-Joseph Proudhon,« La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes »

M. Proudhon et la question des femmes

Proudhon et la révolution

Proudhon est-il le père de l’anarchisme ?

Messages

  • Bonjour. Les gens qui parlent d’un Proudhon "libertaire" ne font qu’afficher leur ignorance. C’est en effet à opposition à... Proudhon (!) qu’en 1857 Joseph Déjacque, dans une remarquable brochure publiée à ses frais à La Nouvelle-Orléans, créa le néologisme ’libertaire’. Et c’est jusque sur Internet qu’est aujourd’hui affichée cette brochure (De l’être-humain, mâle et femelle. Lettre à P.J. Proudhon) ainsi que l’article très détaillé que Valentin Pelosse a consacré à cet épisode dans la revue Economies et Sociétés (tome 6, n° 12, 1972).

  • Proudhon sur la femme :

    "La femme est un diminutif d’homme L’être humain, complet, adéquat, à sa destinée, je parle du physique, c’est le mâle qui, par sa virilité, atteint le plus haut degré de tension musculaire et nerveuse que comportent sa nature et sa fin, et par là, le maximum d’action dans le travail et le combat. La femme est un diminutif d’homme à qui il manque un organe pour devenir autre chose qu’un éphèbe. Partout éclate la passivité de la femme sacrifiée, pour ainsi dire, à la fonction maternelle : délicatesse de corps, tendresse de chairs, ampleur des mamelles, des hanches, du bassin, jusqu’à la conformation du cerveau. En elle-même, la femme n’a pas de raison d’être ; c’est un instrument de reproduction qu’il a plu à la nature de choisir de préférence à tout autre moyen, mais qui serait une erreur, si la femme ne devait retrouver d’une autre manière sa personnalité et sa fin. Or, quelle que soit cette fin, à quelque dignité que doive s’élever un jour la personne, la femme n’en reste pas moins, de ce premier chef de constitution physique et jusqu’à plus ample informé, inférieure à l’homme, une sorte de moyen terme entre lui et le reste du règne animal.

    La faiblesse de son cerveau L’infériorité intellectuelle de la femme vient de la faiblesse de son cerveau, comme son infériorité physique vient de la faiblesse de ses muscles. La force physique n’est pas moins nécessaire au travail de la pensée qu’à celui des muscles ; de sorte que, sauf le cas de maladie, la pensée, en tout être vivant, est proportionnelle à la force. Si la faiblesse organique de la femme, à laquelle se proportionne naturellement le travail du cerveau, n’avait d’autre résultat que d’abréger dans sa durée l’action de l’entendement, la qualité du produit intellectuel n’étant pas altérée, la femme pourrait parfaitement, sous ce rapport, se comparer à l’homme, elle ne rendrait pas autant, elle ferait aussi bien. La différence purement quantitative, n’entraînant qu’une différence de salaire, ne suffirait peut-être pas pour motiver une différence dans la condition sociale.

    Elle a l’esprit faux Or, c’est précisément ce qui n’a pas lieu. L’infirmité intellectuelle de la femme porte sur la qualité du produit, autant que sur l’intensité et la durée de l’action ; et comme, dans cette faible nature, la défectuosité de l’idée résulte du peu d’énergie de la pensée, on peut dire que la femme a l’esprit faux, d’une fausseté irrémédiable. La femme, ne possédant pas de germe, la résorption des spermatozoïdes ne peut se faire dans le cerveau. Dès lors, le cerveau n’est pas fécondé chez la femme. C’est ce qui fait que les universaux lui échappent. Elle ne sait pas abstraire. Capable jusqu’à un certain point d’appréhender une vérité trouvée, elle n’est douée d’aucune initiative. Elle ne s’avise pas des choses, son intelligence ne se fait pas signe à elle-même, et sans l’homme qui lui sert de révélateur, de verbe, elle ne sortirait pas de l’état bestial."

  • Bonjour. Je trouve ce texte blessant en tant que femme mais cependant le trouve plein de franchise. Je pense que ce M soit un fils de son temps, imprimé par des siècles de séparation des sexes et leurs préjugés mais est il possible qu’il ait consciemment exagéré les faiblesses des femmes de peur que celles-ci soient un jour exploitées ? (=chute de la civilisation)

    Mon impression est que malgré son bilan négatif, il ne souhaitait pas nous nuire mais établir un constat. Le fait qu’a cette époque les filles étaient souvent tenues loin des écoles explique pourquoi elles étaient perçues comme "cruches" Il était facile pour les hommes de croire en une vision réductrice "cerveau/cervelle"

    De plus, il est évident que les femmes de ce temps, empêtrées dans les maternités et devant faire avec les moyens, souvent précaires n’avaient sûrement pas le temps de produire une oeuvre de l’esprit. D’ou probablement le regard "naturaliste" de Proudhon sur les femmes.

    Il est possible aussi de se demander si les hommes de ce temps avaient une certaine rancoeur inconsciente de la charge que représente un foyer, dans l’ignorance des charges dédiées aux femmes. Aussi la crainte d’élever des enfants qui ne soient pas les leurs si leur femme s’en libéraient.

    J’ai lu que ce M Proudhon n’avait eu que des filles (a confirmer) cela l’a peut-être marqué dans un contexte très "héritage patriarcal" Il est aussi probable qu’il ait vécu des situations liées a des femmes qui ont contribué au tableau qu’il en peint. Souvent,les gens font de leurs experiences des généralités.

    La baisse des naissances a depuis contribué a révéler que les qualités de la femme ne sont pas seulement esthétiques et maternelles, que nous sommes des êtres pensant, au delà des passives oeuvres de chair. Il y a aujourd’hui certain affranchissement de la Nature qui profite a hommes comme femmes.

    La domesticité dont parle Proudhon, j’imagine qu’elle a du vrai mais uniquement dans le sens ou les femmes étaient forcées de la subir entre dix naissances et les menaces du célibat.

    Il y a cependant un point qui m’a troublée lorsque il parle de notre supposée subordination.. J’ai constaté cette tendance en moi et en d’autres. (loin de faire une généralité) et cela pourrait donner une image de femmes immorales car cédant sur leur personne.J’y vois plutôt de l’adaptation, la ou l’homme a tendance a imposer sa vision du monde. (sans généraliser non plus) Je pense qu’il sagit d’une qualité lorsque personne n’en souffre et qu’il convient de dire que nous les femmes avons un ego diminué comparativement a l’homme que de nous dire immorales. (nous ne sommes pas bêtes)

    Lorsque Proudhon évoque la femme élevée (sauvée ?) par l’homme, je pense qu’il sagit d’un vieux fantasme masculin toujours d’actualité, de faire de l’autre une part de soi. Et ça les femmes le savent très bien et certaines y adhèrent. Je ne pense pas qu’elles soient véritablement transfigurées par l’homme mais que cela canalise un certain désir de pouvoir. Conciemment ou non, beaucoup d’hommes apprécient la femme simple qui les valorisera et dont la "vulnérablité" les désarme.

    Cette analyse des femmes par Proudhon m’est acide et me peine mais j’ai trouvé intéressant de voir un regard d’homme de son époque sur les femmes de cette époque. Un texte s’adressant sûrement d’ailleurs a un auditoire masculin. Plus machiste et biaisé que misogyne a mon sens. Mais qu’il convient de lire avec précaution aujourd’hui car comme l’a souligné ce M, hommes et femmes ne font pas communauté (hommes et femmes sont aujourd’hui encore mystérieux l’un pour l’autre) heureusement que maintenant les femmes se décrivent après des siècles d’analyse masculine.

  • Homme de son temps ? Femmes de son temps ? Je ne sais pas... Marx et Engels étaient aussi de son temps et étaient féministes révolutionnaires !!! Depuis que le matriarcat a été brisé, il y a des hommes comme cela et d’autres qui sont autrement.

  • Les écrivains hommes n’ont pas toujours été incapables de lutter contre l’assujettissement des femmes !!!

    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5409

  • Je trouve triste d’écrire que Proudhon n’avait eu QUE des filles" !!!! C’est blessant ! Même pour excuser Proudhon !!!

  • « les femmes de ce temps, empêtrées dans les maternités et devant faire avec les moyens, souvent précaires n’avaient sûrement pas le temps de produire une oeuvre de l’esprit. » écrivez-vous...

    Mais ce n’est nullement une question d’avoir le temps ! La société n’admettait pas qu’une femme ait de l’esprit !!! Parce que la société bourgeoise est patriarcale !!!

    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4787

    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5352

    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3785

    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4397

    Autrefois, quand on avait bien moins de moyens, il y avait... le matriarcat !!!

    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2288

    • Proudhon contre les femmes ? Oui, mais contre les hommes également, et aussi contre toutes les libertés individuelles, comme toutes les religions.

      Ce n’est pas seulement contre les femmes que le texte indiqué par Rose s’exprime. Il s’en prend à toutes les libertés sexuelles et individuelles.

      Pourquoi ? Parce qu’il défend la seule famille monogame et s’en prend à toute possibilité d’en sortir, d’avoir amant ou maîtresse et n’imagine même pas une sexualité autre qu’hétérosexuelle. Or, le fait d’avoir amant-s ou maîtresse-s est précisément le fait de la famille monogame et du mariage bourgeois fondé sur la propriété privée des fortunes, des biens et ... des individus.

      En défendant la famille monogame religieuse et bourgeoise dans le but de la reproduction, on ne peut que favoriser les oppressions individuelles qui cherchent à s’exprimer en allant chercher un épanouissement personnel ailleurs que dans la prison familiale.

      Proudhon exprime clairement la soumission de la femme à l’homme.

      Ce faisant, il fait deux esclaves :

      => la femme, directement esclave domestique de l’homme, d’une part,
      => d’autre part, l’homme, qui de sa posture de maître qui devra tenir cette fonction de maître, même s’il n’en a pas envie.

      Proudhon enchaîne ainsi maître et esclave. En conséquence, toute aspiration à une égalité et à une liberté est mise de côté. Même la devise des républicains de 1789, « liberté, égalité, fraternité », est mise de côté. Même si cette devise est inconséquente puisque liée à la propriété privée des moyens de productions, avec le texte de Proudhon, on régresse à l’avant 1789... donc a une forme aménagée du féodalisme.

      Le sommet de la défense de la famille bourgeoise inféodant la femme à l’homme chez Proudhon semble bien clairement exprimé ici :

      « Comment les femmes seraient-elles nominativement consultées ? Supposer que la femme puisse exprimer dans l’assemblée du peuple un vote contraire à celui de son mari ; c’est les supposer en désaccord et préparer leur divorce. Supposer que la raison de la première puisse balancer celle du second, c’est aller contre le vœu de la nature et dégrader la virilité. Admettre enfin, à l’exercice des fonctions publiques une personne que la nature et la loi conjugale ont pour ainsi dire consacrée à des fonctions purement domestiques, c’est porter atteinte à la pudeur familiale, faire de la femme une personne publique, proclamer de fait la confusion des sexes, la communauté des amours, l’abolition de la famille, l’absolutisme de l’État, la servitude des personnes et l’inféodation des propriétés.

      « Voilà comment s’établit la subordination de l’épouse à l’époux dans le mariage. Cette subordination n’a rien du tout d’arbitraire ; ce n’est ni une fiction légale, ni une usurpation de la force, ni une déclaration d’indignité pour le sexe le plus faible, ni une exception commandée par les nécessités de l’ordre domestique et social au droit positif de la femme : elle résulte, cette subordination, de ce fait patent et incontestable, que les attributions viriles embrassent la grande majorité des affaires, tant publiques que domestiques ; elle ne constitue pas, du reste, pour l’homme, au détriment de la femme, la moindre prérogative de bien-être ou d’honneur ; tout au contraire, en lui imposant la charge la plus lourde, elle fait de lui le ministre de la fidélité féminine, de laquelle seule il doit tirer ensuite la sienne.

      « Changez, modifiez, ou intervertissez, par un moyen quelconque, ce rapport des sexes, vous détruisez le mariage dans son essence ; d’une société en prédominance de justice vous faites une société en prédominance d’amour ; vous retombez dans le concubinat et la papillonne ; vous pouvez avoir encore des pères et des mères, comme vous avez des amants, mais vous n’aurez plus de famille ; et sans famille, votre constitution politique ne sera plus une fédération d’hommes, de familles et de cités libres, ce sera un communisme théocratique ou pornocratique, la pire des tyrannies. »

      Voilà l’anti-communisme bien établi. Dans ce texte, pas de possibilité d’union libre, pas d’autorisation à avoir plusieurs partenaires. Pas de possibilité d’explorer une autre sexualité que la sexualité établie par toutes les religions : une femme et un homme doivent s’unir avec pour seul projet la reproduction. Et cela serait la loi de la nature !

      Alors pourquoi avoir besoin d’édifier de telles théories et de tels projets ? si la famille monogame relevait réellement de la loi de la nature, il n’y aurait qu’à laisser faire, et la famille serait alors constituée naturellement. Or, il n’en est rien.

      C’est ainsi que de tels charlatans prétendent faire reposer sur la loi de la nature leurs édifications moralistes et doctrinaires. De tels charlatans doctrinaires sont avant tout des combattants de la liberté et de l’épanouissement individuel ! Et leurs attaques, leur haine de la liberté concernent autant les femmes que les hommes.

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