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ALLEZ LES ROUGES !!!!!

jeudi 19 juillet 2018, par Robert Paris

Allez les rouges !

A l’occasion du Mondial de football de Moscou, ça tricolore à fond en France ! Ce n’est pas spécialement l’art du foot qui est ainsi célébré mais le peuple de France qui est ainsi appelé à se féliciter de cette prétendue appartenance à une communauté nationale. Curieusement, c’est en même temps l’individualisme qui est célébré, la réussite et la fortune personnelle qui sont glorifiés au travers d’une morale à la Macron qui annonce que chaque jeune ne peut que rêver de devenir milliardaire… Tout ce qu’il y a de moins sympathique est ainsi porté au pinacle y compris dans des milieux populaires ou prolétariens qui n’y voient pas malice…

Mais le nationalisme footballistique n’est pas séparé ni séparable du nationalisme xénophobe, agressif, guerrier et aussi du nationalisme économique selon lequel patrons et prolétaires nationaux seraient du même bord, y compris du nationalisme exacerbé de l’extrême droite. Les violences de fête des matchs gagnés par la France en sont un exemple. En tout cas, le nationalisme sous toutes ses formes a un caractère antisocial parce qu’il sert à diviser les prolétaires entre nationaux et non nationaux et à casser ainsi toute conscience de classe.

C’est pourquoi l’absence totale des gauches, syndicales et politiques, dans la lutte contre le nationalisme est particulièrement criminelle. Et elle l’est encore davantage lorsque l’agonie du capitalisme menace la planète d’un nouveau détournement vers un massacre mondial.

On peut dire en fait que ces réformistes « de gauche » sont de fervent partisans du nationalisme et même certains comme Mélenchon virent à l’ultra nationalisme au point de se draper encore plus que les autres dans son drapeau, le drapeau des fusilleurs de la Commune de Paris, tout en prétendant que c’est le drapeau populaire.

L’idée même que les intérêts des travailleurs se déclineraient d’abord sur le mode national est tellement rentrée dans les mœurs des militants syndicalistes et politiques qui se revendiquent des travailleurs que c’est seulement l’idée adverse qui choque ! Le nationalisme trouve désormais dans les syndicats et partis de gauche de fervents adeptes. Aucune occasion de tricoloriser n’est manquée par ces gens-là. Les occasions de dénoncer les crimes commis sous ce drapeau sont systématiquement perdues, par contre. Jamais on ne les a vus se rassembler pour commémorer le massacre commis par la classe possédante française, que ce soit au Rwanda ou ailleurs en Afrique, pour ne prendre que cet exemple. On attend toujours de les voir descendre dans les rues pour exiger que la France arrête d’être le pays le plus en guerre de la planète si on compare ses interventions au nombre de ses habitants ! On attend toujours de les voir dénoncer le soutien de cette nation à tous les dictateurs africains.

Ces organisations ne se revendiquent plus réellement de la Commune de Paris ou de la Révolution d’Octobre et ne les fêtent pas comme ils fêtent le quatorze juillet. Or ce dernier ne les gêne pas, transformé de longue date par les classes possédantes de manifestation populaire en défilé guerrier, en glorification de l’armée et de la guerre ! Quant aux occasions de marquer le lien entre les prolétaires du monde, quand les prolétaires se révoltent comme en ce moment en Haïti, au Nicaragua, en Iran, en Chine ou ailleurs, elles sont systématiquement passées sous silence. Et les occasions de mener des luttes internationales sont manquées, cassées, détournées ou oubliées…

Ce n’est pas seulement les commémorations du prolétariat mondial qui sont sautées, mais c’est les festivités de l’anti-prolétariat qui sont reconnues par les prétendus dirigeants des « travailleurs français ». Et cela au moment même où les classes dirigeantes se donnent pour but de les transformer en « classe ouvrière blanche », c’est-à-dire en suppôts de la xénophobie, du racisme, de l’anti-migrants, de l’anti-Roms, de l’anti-étrangers…

Oubliée l’époque où le parti communiste s’appelait « section française de l’Internationale communiste » ou SFIC, et encore plus oubliée celle du parti socialiste qui s’intitulait « section de l’internationale ouvrière » ou SFIO, et même l’appartenance de la CGT à la Fédération Syndicale Mondiale. Evidemment, le stalinisme était passé par là, rendant hommage à tous les nationalismes et trahissant toute idée d’internationalisme, en le changeant en solidarité avec la bureaucratie du Kremlin.

Bien sûr, chacun est désormais libre d’imaginer que notre internationalisme prolétarien serait un résidu du passé, que ce serait simplement de la nostalgie et que la faucille et le marteau, ce serait « collector », c’est-à-dire que la révolution prolétarienne ne menacerait plus le pouvoir des classes possédantes, les fils de prolétaires ayant désormais, grâce à tous les Macron de la planète la liberté… de s’imaginer milliardaires !!!

Et les classes possédantes s’imaginent ainsi qu’au lieu de partir à l’assaut du pouvoir capitaliste, les prolétaires iront la fleur au fusil à la troisième guerre mondiale, qu’ils s’embaucheront dans les milices fascistes, qu’ils accepteront de transformer la planète en terrain de boucherie mondial. Ce n’est pas impossible bien entendu.

Mais cela signifie aussi que la seule manière que les classes possédantes voient encore pour détourner la révolution prolétarienne, c’est la contre-révolution violente et sanglante, que ce soit sous la forme des guerres, des dictatures ou du fascisme. Cela signifie que malgré leurs discours, ils craignent plus que jamais la force internationale du prolétariat révolutionnaire.

Le capitalisme, ayant atteint ses limites de capacité d’accumulation du capital, dans le cadre devenu trop étriqué du capitalisme, ne peut que provoquer des soubresauts révolutionnaires et contre-révolutionnaires, dans lesquels les travailleurs n’auront que ces deux choix.

N’attendons pas que la situation devienne critique pour préparer la seule issue d’avenir : la révolution sociale ! N’oublions pas la proclamation fameuse de Marx et Engels dans « Le Manifeste Communiste » : les prolétaires n’ont pas de patrie et n’ont que leurs chaînes à perdre et un monde nouveau à gagner !!!

Heureusement que la patrouille de France s’entraîne au rouge : bientôt elle pourra faire dans le ciel les couleurs du drapeau du prolétariat mondial !

Messages

  • Alors qu’il casse les statuts des travailleurs et prépare un vaste programme d’austérité sociale, l’Administration Macron dépense des milliards d’euros sur les ultra-riches et sur la guerre. Le 13 juillet, Macron a promulgué la Loi de programmation militaire (LPM) pour 2019-2025, qui prévoit une hausse de dépenses militaires pour atteindre 2 pour cent du PIB d’ici à 2025.

    Le budget militaire augmentera de 1,7 milliards d’euros par an jusqu’en 2022, puis de 3 milliards par an à partir de 2023. Les dépenses militaires totales sur cette période seront au-delà de 300 milliards d’euros. Le budget militaire pour 2018 est de 34,2 milliard d’euros, soit 1,82 pour cent du PIB comparé à 1,77 pour cent du PIB (32,7 Md€) en 2017.

    L’augmentation massive des dépenses militaires souligne que la France se prépare à de grandes guerres, sur fond d’escalade des tensions entre les grandes puissances. Macron se prépare aussi à instaurer le service militaire universel, prétendument pour rapprocher l’armée des Français.

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