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Anti-islamophobie (4)

dimanche 3 mars 2019, par Alex

Anti-islamophobie (1)

Anti-islamophobie (2)

Anti-islamophobie (3)

Le NPA fait du combat contre l’islamophobie un aspect de la défense des pauvres.

Premièrement le fait que l’Islam est une religion de pauvres est une absurdité politique et même sociologique. On sait qu’une des fonctions de l’Islam comme du christianisme est de proposer une idéologie qui masque la division de la société en classes sociales, pour réconcilier riches et pauvres. Certains courants religieux peuvent certes correspondre à certaines classes sociales, Abraham Léon l’a montré à propos du Judaïsme à certaines époques et dans certaines sociétés. Il faudrait un travail sérieux pour soutenir une tell thèse.

Or toute l’histoire politique de l’Islam montre que cette religion n’est absolument pas une “religion de pauvres”, ni en pratique, ni en théorie.

Tournons-nous d’abord vers le fondateur de l’Islam, Mahomet (570-632).
Mahomet appartient au clan des Hasinmites, un des clans Qurayshites qui se partageaient le pouvoir à la Mecque, ces clans étaient issus d’un commun ancêtre Qurraysh et d’un de ses descendants Qusayy, qui consolida définitivement le pouvoir politique et commercial des Qurayshites à la Mekke, les transformant de bédouins en riches commerçant sédentaires :

Qusayy se conduit comme un fondateur de cité (...) il a définitivement sédentarisé les Qurayshites, qui sont passés, sous sa direction, de la tente à la maison.(...)

Sur le plan économique, la Mekke va profiter des guerres qui opposent l’empire Byzantin à l’Empire Perse entre 502 et 641. Les caravaniers qui au Vème siècle préféraient convoyer leur marchandises de l’Arabie du Sud à Alep, en Syrie, en suivant la piste qui longeait le golfe Persique, puis obliquaient vers Alep, vont emprunter plus fréquemment la route du Hejdaz. LA Mekke, parfaitement organisée politiquement, connaitra alors un boom économique et deviendra l’ojet de bien des convoitises. (...) Ainsi vers l’an 500, à peu près à l’époque où en occident Clovis organise le royaume des Francs le Qurayshites, unifiés par Qusayy, sont définitivement les maîtres de la Mekke. La cité va pouvoir prospérer et devenir une sorte de petite république commerciale et financière, à la manière de celles qui se créeront, quelques siècles plus tard en occident, à Gênes et à Venise par exemple. Muhammad - Prophète de l’Islam Roger Caratini

Le grand-père de Mahomet,

Abd al-Motallib devait peut-être sa position au fait qu’il était à la tête d’un de ces groupes que les clans mekkois, dans leur lutte pour le pouvoir, avaient formé. Il commerçait avec la Syrie et le Yémen, et avait obtenu des privilèges profitables au sanctuaire mekkois. C’est lui qui fournissait l’eau et la nourriture aux pèlerin. Maxime Rodinson, vie de Mahomet

Certes ascendance noble ne signifie pas richesse, mais un mariage d’argent lança Mahomet. Mahomet eut 11 épouse, la première, Khadija, qu’il épousa à 25 ans alors qu’elle enavit 40 le propulsa dans la sphère des riches :

Ton Seigneur ne t’a pas abandonné (...) il t’as trouvé miséreux et il t’a enrichi.

Mahomet devint un marchand prospère grâce à son mariage d’argent :

Il était maintenant prospère. Il continuait certainement à faire ses affaires. Son langage sera toujours émaillé de locutions commerciales. Il était bien considéré de ses pairs. Ses filles devaient faire d’honorables mariages. (Mahomet, par Maxime Rodinson)

Ce mariage permettait à Mahomet de ne pas perdre l’oreille des riches, l’Hégire période difficile pour Mahomet, est le résultat d’une rupture avec les riches et les puissants, rupture qui ne fut pas souhaitée par Mahomet :

Le premier être humain qui se convertit à la nouvelle religion qui venait d’être révélée à Muhammad fut donc son épouse Khadija. Cet événement a eu des conséquences fondamentales pour l’avenir de l’Islam. Tout d’abord Khadija était riche et bine considérée à la Mekke, où l’on respectait la fortune, et lorsque les Qurayshites commençaient à boycotter le clan Hashim (le clan de Muhamad) et à persécuter les fidèles de la nouvelle religion, sa situation lui permettra d’atténuer les effets du boycott ; c’est pourquoi à la mort de Khadija (619) obligera le prophète à envisager l’émigration en masse de la communauté musulmane

Cette fois-ci, comme on dit, Mahomet avait le pied à l’étrier : il était le mari d’une des plus riches femmes de la ville, il gérait une importante entreprise de négoce, dans laquelle il avait maintenant une participation.

Mahomet fut le leader d’une révolution politique, pas d’une révolution sociale

le message social du prophète s’est présenté comme une négation du système clanique et ribal qui régnait en Arabie et à la Mekke

Mais le terme de négation est à prendre dans le sens de Hegel. Mahomet n’a pas dissout les clans, les tribus (les monarchies du Golfe sont aujourd’hui tribalo-claniques et musulmanes, pas seulement musulmanes). Il les a niées mais en leur permettant de passer à un stade supérieur. L’islam a été un outil pour passer à un stade plus moderne d’enrichissement. Cette dialectique est incarnée par le clan Abd-Shams, un clan rival du clan Hasim (Abd-Shams et Hasim étaient frères, tous deux petits-fils de Qussay). Mahomet appartenait au clan Hasim, et le clan Abd-Shams prit la tête de l’opposition à la nouvelle religion de Mahomet, l’Islam. Mais le clan Abd-Shams finit par se convertir à l’Islam, et son chef fonda la première dynastie de l’empire islamique, la dynastie des Ommeyades. Le clan le plus riche de la Mecque devint donc grâce à Mahomet encore plus riche et de petit clan Bledard, devint une dynastie impériale à Damas.

L’ascension économique et politique du clan Abd-Shams est irrésistible. L’homme fort de la Mekke, qui va devenir le plus riche et le plus puissant, mais aussi le plus habile des Qurayshites est abu-Soufiane, né vers 565, chef du clan Abd-Shams, il a très vite compris le danger que représentait l’Islam naissant pour son clan, et il a été le leader de la lutte contre la communauté musulmane à la Mekke (613-622) et contre l’Etat musulman créé par le Prophète à Médine (622-630). Puis il fit sa soumission (630) mais il resta un homme puissant jusqu’à sa mort (653). Son rêve hégémonique fut réalisé par l’un de ses fils, Muawiyya qui s’empara du Califat en 661, fondant ainsi la dynastie des Umayades, dont le nom rappelle celui du grand père d’Abu-Soufiane, Umayya, fils de Abd-Shams (Roger Caratini, Muhammad - Prophète de L’Islam

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