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La dialectique, mode de fonctionnement général du changement

vendredi 22 février 2019, par Robert Paris

La dialectique, mode de fonctionnement général du changement

Quel est donc ce mode général du changement qui devrait animer aussi bien les changements matériels, vivants, humains et sociaux, ceux de l’histoire comme ceux de la géologie, ceux de la physique, de la microphysique et en même temps ceux de l’astrophysique ? Quelle prétention métaphysique est-ce là ?!!! Pourquoi vouloir tout ramener à une même loi qui gouvernerait le monde ? Voilà encore une conception magique à l’ancienne, de philosopher à perte de vue sur le monde, dirons certains !

Mais ce n’est pas ainsi que nous parlerons nous. Car, depuis les philosophies antiques de Mésopotamie, de l’Indus, de la Chine, de l’Afrique ou de la Grèce antiques, les hommes ont appris à raisonner sur le changement. Les paradoxes de Zénon ou la dialectique de Socrate, par exemple, en témoignent.

Est-ce de l’idéalisme ou de la métaphysique que de dire que tout, matière (inerte comme vivante), lumière, mouvement, énergie et vide, sont des formes changeantes et interchangeables du changement ? Pas du tout car il ne s’agit pas de dire que l’idée du changement domine le changement réel, au contraire !

Pouvez-vous, me demanderez-vous, donner des exemples concrets qui montrent que la qualité essentielle commune à la matière, à la vie, à l’homme et à la société soit le « principe du changement » et que ce principe soit le même dans ces différents domaines ?

Prenons un exemple matériel : le nuage. Une quantité extraordinaire de tonnes d’eau se maintient apparemment immobile et inchangée en plein ciel sans que l’eau qu’elle contient tombe immédiatement. Pourtant, si on place une seule goutte d’eau en l’air, elle tombe instantanément. Comment fait le nuage pour maintenir en l’air une telle masse d’eau sous forme de gaz, de liquide (gouttelettes) et solide (cristaux) ?

Sans le principe du changement, ce mécanisme est incompréhensible !

Mais cela n’a rien de spécifique au mécanisme du nuage. Tout ce qui concerne la physique, la chimie, la biologie, la géologie, l’astrophysique et autres sciences naturelles comme sociales n’est compréhensible que si l’ordre est issu du désordre, de l’agitation et du changement, et pas seulement du changement graduel et quantitatif, mais du changement qualitatif et brutal !!!

En particulier, le mouvement n’est pas compréhensible sans ce principe du changement brutal. Il n’existe pas de déplacement lent et graduel sans changement rapide et brutal !!! Le fondement du déplacement est le saut de la propriété « matière durable » d’une particule éphémère à une autre comme le démontre la physique quantique des champs. Il faut que la particule change, et même saute, pour que sa propriété se conserve et les mouvements ne peuvent se faire que par sauts quantiques.

Tous les phénomènes apparemment continus sont fondés sur des sauts et des bonds discontinus. Tout phénomène apparemment fondé sur un changement quantitatif repose sur un changement de base qualitatif.

Revenons à notre exemple de l’eau du nuage. Pourquoi l’eau du nuage ne tombe pas en goutte jusqu’au sol ? Parce qu’en tombant l’eau se réchauffe et la goutte devient gaz et remonte !! C’est le mouvement continuel vers le haut et vers le bas qui permet à la structure globale du nuage de se maintenir.

Il en va de même des autres structures apparemment stables de la matière, la stabilité étant fondée sur l’instabilité, l’équilibre sur le déséquilibre, l’ordre sur le chaos, la fixité apparente sur le changement permanent, etc.

Au fait, on a dit qu’il y avait un « principe du changement » mais on n’a pas dit ce qu’il énonce !!!

Ce principe est fondé sur quelques notions fondamentales qui s’appellent « la contradiction », « la négation », « l’inhibition », « la construction-destruction », l’ensemble de ces notions étant appelées « la dialectique du changement ».

Cette dialectique suppose que le monde est sans cesse dynamique et le moteur de ce changement permanent est dans les contradictions du réel. Ces dernières changent de forme mais ne s’éteignent jamais, les contraires se combattant mais ne s’éteignant pas définitivement mutuellement.

Les philosophes de l’Antiquité comme Héraclite, Parménide, Zénon, Socrate et Platon, et bien plus tard Kant, ont touché du doigt ces problèmes de la dialectique du changement mais leur grand théoricien est Hegel, repris ensuite par Marx et Engels, dans leur traduction matérialiste.

Cette dialectique pousse sans cesse la réalité vers des changements radicaux et brutaux.

Ainsi, la matière change sans cesse. Elle n’est jamais égale à elle-même, contrairement à ce que présuppose la logique formelle et ses principes (identité, tiers exclus, lien univoque de causalité, etc.)

Toute chose doit être à la fois une chose et son contraire afin de pouvoir faire partie de ce changement dialectique permanent. Par exemple, à la fois, ici et quittant cet ici, constante et changeante, discontinue et continue, onde et corpuscule, localisée et délocalisée, obéissant à la flèche du temps et n’y obéissant pas, matérielle et immatérielle, ordre et désordre, etc.

Que les contraires coexistent au sein de chaque structure est un des éléments déterminants du « principe du changement » car ce principe indique que le changement ne provient pas de l’extérieur mais de l’intérieur même des structures.

D’ailleurs, l’intérieur et l’extérieur sont des notions relatives qui sont elles-mêmes dialectiquement reliées et interchangeables. Le principe du changement suppose que toutes les formes contraires sont interchangeables au cours des processus réels.

Ainsi, le mécanisme de base de la matière échange sans cesse matière et vide, matière et énergie, matière et lumière, onde et corpuscule, etc.

Pouvons-nous donner d’autres exemples tirés de nombreuses autres sciences que la physique de ce « principe du changement ».

Prenons l’évolution des espèces. Le mécanisme de base de la conservation semble devoir être la stabilité de la molécule de la génétique, l’ADN, mais nous savons maintenant qu’elle-même subit sans cesse des changements, au sein même de l’espèce et même au sein du même individu. Le mécanisme de réplication de l’ADN, dit à l’identique, n’est pas si identique que cela et, s’il ne produit pas de changements brutaux, c’est parce que des protéines dites de surveillance du stress, ou HSP, sont chargées de supprimer les changements inadéquats.

La conservation suppose donc la transformation et inversement. Cette loi fait partie intégrante du « principe du changement » de même qu’en fait partie le lien entre changement quantitatif et qualitatif.

Ce sont ces lois qui imposent les diverses formes au travers desquelles la réalité change sans cesse…

Ce principe suppose que le réel a une capacité à faire apparaître et disparaître ses diverses formes. Il suppose que les diverses formes ne sont pas seulement opposées mais aussi interdépendantes et interactives.

Qu’est-ce que le phénomène du changement, demande Hegel : il y répond dans « Phénoménologie de l’Esprit ».

« Ce phénomène est un processus d’avènement et de disparition, qui lui-même n’advient ni ne disparaît, mais est en soi et constitue l’actualité et le mouvement de la vérité vivante. »

Le processus s’appelle changement-mouvement-développement.

« La matière, qui est formée et qui a une forme, devient matière pour une autre forme. » expose encore Hegel dans sa « Grande Logique ».

Le changement nécessite un moteur et c’est la contradiction.

« Toutes les choses sont en elles-mêmes contradictoires… Il faut considérer la contradiction non comme une anomalie qui n’apparaît que ça et là ; la contradiction est le négatif dans sa détermination essentielle, le principe de tout mouvement-changement qui ne fait pas autre chose qu’expliciter la contradiction. » (Hegel, Grande Logique)

L’un des principes clefs de la logique du changement est : le changement positif est négation de la négation.

Prenons un autre exemple qui démontre que le principe du changement est indispensable pour comprendre le monde réel : celui du cerveau humain. Comment comprendre autrement la liaison entre corps et esprit dans l’homme ? Comment expliquer la capacité extraordinaire du cerveau de piloter le corps humain et la capacité extraordinaire aussi du corps de communiquer ses informations au cerveau ? Comment peut se construire toute la complexité des liaisons neuronales du centre nerveux de l’homme et sa liaison extraordinaire avec le corps ?

Eh bien, seul le principe du changement développé par la dialectique hégélienne en rend compte :

 destruction constructrice

 négation et inhibition produisant du positif respectivement par négation de la négation et inhibition de l’inhibition

 interactions permanentes dès la naissance entre corps en formation et cerveau naissant avec transformations mutuelles

 destruction au cours de ces interactions de toutes les cellules nerveuses et liaison nerveuses qui ne communiquent pas efficacement avec le corps et sculpture du corps par ces destructions

 inhibition comme moyen de limiter et de contrôler les mécanisme nerveux (inhibition de la douleur par exemple)

Sans le changement permanent des premiers temps du bébé, pas de construction de la liaison corps-cerveau, pas de conscience humaine, pas de pensée humaine, pas d’intelligence humaine, etc…

Comment se construit un cerveau humain ?

Le caractère dialectique du cerveau

Comment le cerveau permet à l’intelligence humaine de comprendre le monde

D’où vient l’intelligence humaine

Comment allons-nous comprendre le fonctionnement du cerveau ?

Misère de la philosophie, Karl Marx :

« Ce qui constitue le mouvement dialectique, c’est précisément la coexistence de deux côtés contradictoires, leur lutte et leur fusion en une catégorie nouvelle : rien qu’à poser le problème d’éliminer le mauvais côté, on coupe court au mouvement dialectique. »

Introduction à la « Science de la logique » de Hegel :

« La seule chose nécessaire pour obtenir la progression scientifique, et vers la compréhension de laquelle il faut essentiellement s’efforcer, c’est la connaissance de cette proposition logique : le négatif est également positif, autrement dit, ce qui se contredit ne se résout pas en zéro, en néant abstrait, mais essentiellement en la négation de son contenu particulier ; autrement dit encore, une telle négation n’est pas complète négation, mais négation de la chose déterminée. (…) Le résultant, la négation, étant négation déterminée, a un contenu. Elle est un concept nouveau, mais plus haut, plus riche que le précédent, car elle s’est enrichie de sa négation, autrement dit de son opposé (…) elle est l’unité d’elle-même et de son opposé. »

"Ni la négation nue, ni la négation vaine, ni la négation sceptique, ni l’hésitation, ni le doute ne sont caractéristiques et essentiels dans la dialectique (...) la négation est conçue en tant moment de la liaison, moment du développement qui maintient le positif, c’est-à-dire sans aucune hésitation, sans éclectisme."

Engels, Dialectique de la nature :

« La dialectique dite objective règne dans toute la nature et la dialectique subjective, la pensée dialectique, ne fait que refléter le règne de la nature entière, du mouvement par opposition des contraires qui, par leur conflit constant et par leur conversion finale l’un en l’autre ou en des formes supérieures, conditionnent précisément la vie de la nature. »

Le géologue et paléontologue Stephen Jay Gould Dans « Un hérisson dans la tempête » :

« Il nous faut comprendre au sein d’un tout les propriétés naissantes qui résultent de l’interpénétration inextricable des gènes et de l’environnement. Bref, nous devons emprunter ce que tant de grands penseurs nomment une approche dialectique, mais que les modes américaines récusent, en y dénonçant une rhétorique à usage politique. La pensée dialectique devrait être prise plus au sérieux par les savants occidentaux, et non être écartée sous prétexte que certaines nations de l’autre partie du monde en ont adopté une version figée pour asseoir leur dogme. (…) Lorsqu’elles se présentent comme les lignes directrices d’une philosophie du changement, et non comme des préceptes dogmatiques que l’on décrète vrais, les trois lois classiques de la dialectique illustrent une vision holistique dans laquelle le changement est une interaction entre les composantes de systèmes complets, et où les composantes elles-mêmes n’existent pas a priori, mais sont à la fois les produits du système et des données que l’on fait entrer dans le système. Ainsi, la loi des « contraires qui s’interpénètrent » témoigne de l’interdépendance absolue des composantes ; la « transformation de la quantité en qualité » défend une vision systémique du changement, qui traduit les entrées de données incrémentielles en changements d’état ; et la « négation de la négation » décrit la direction donnée à l’histoire, car les systèmes complexes ne peuvent retourner exactement à leurs états antérieurs. »

Hegel rajoute à cette conception de la dynamique des contradictions internes un point essentiel : "la deuxième négation, négation de la négation, constitue un dépassement de la contradiction".

Question : pourquoi la pensée dialectique met-elle tellement en valeur la négation ?

Réponse : Toute pensée nouvelle, toute nouveauté en art, tout être nouveau, tout élément nouveau est une contradiction d’une pensée, d’êtres vivants, d’éléments précédents. La contradiction, c’est justement la part de nouveauté. Le positif actuel n’est rien d’autre qu’une négation d’un élément précédent. Dans un monde sans contradiction, il n’y aurait rien de neuf. Toute pensée neuve étant née de la contradiction avec une pensée précédente, la négation est enrichissement. C’est la négation qui amène la richesse du débat. C’est la négation qui constitue la richesse de l’histoire, celle des hommes, celle de la vie comme celle de la matière. La négation, c’est la force de la pensée, la valeur de l’art. C’est la négation qui fait même qu’il y ait une histoire et non la reprise des mêmes oppositions. La négation amène les opposés à innover sans cesse, à changer eux-mêmes. L’affirmation d’une pensée toujours positive annonce un accord permanent. Elle est le propre des courtisans, des flatteurs, des bureaucrates et des arrivistes. La négation vaut engagement car elle exige des explications, des développements personnels. Les scientifiques, les philosophes, les artistes et tous ceux qui sont impliqués dans leurs choix dans la vie ont recours à la négation, à la contradiction. La négation est combat et engagement.

Dans le vivant, tout processus fondé sur une activation possède son inhibition et toute inhibition peut être elle-même inhibée (négation de la négation, comme dirait Hegel). Toute activation, comme toute inhibition est fondée sur un passage de la quantité à la qualité. Des réactions chimiques s’arrêtent ou démarrent à partir d’une concentration seuil d’un produit chimique. A ce seuil, une propriété se change en son contraire : une porte fermée s’ouvre. Les contraires ne se suppriment pas et ne s’annihilent pas, mais coexistent, se produisent et se reproduisent mutuellement. La diversification et la sélection rétroagissent sans cesse négativement comme positivement. Concevoir de tels processus nécessite une philosophie qui n’oppose pas logiquement les contraires, conçoive que ceux-ci sont liés, que les changements brutaux peuvent provenir d’évolutions graduelles et inversement, que les changements à grande échelle peuvent provenir de modifications à petite échelle, que les phénomènes durables peuvent être apparemment stables mais entraîner des modifications brutales inattendues qui ne sont pas dues à l’action extérieure mais à la dynamique interne.

Tout le mécanisme du vivant et de construction de l’homme est le produit d’une inhibition de l’inhibition, d’une double négation, ainsi que l’expose le biologiste Henri Atlan dans « La fin du tout-génétique » : « Apparaissent des processus d’auto-organisation de la matière (...) que Prigogine et Nicolis adaptaient à la thermodynamique en les rebaptisant ’’ordre par fluctuations’’. ( ..) Les erreurs aboutissent à une protéine dont la structure n’est pas une reproduction à l’identique de l’ADN (...) source de l’augmentation progressive de la diversité et de la complexité des êtres vivants. (...) La création par le bruit de complexité fonctionnelle – c’est-à-dire signifiante – fonctionne à la façon d’une double négation. »

Dans le système nerveux et dans le cerveau, les mêmes types de mécanismes sont à l’œuvre. Jean-Pierre Changeux les décrit ainsi dans « L’homme neuronal » : « Singer (1979) a suivi la propagation des impulsions électriques du nerf optique au cortex visuel via le thalamus (...) Si, au moment où elles passent, on stimule la formation réticulée, la traversée des signaux jusqu’au cortex est facilitée de manière spectaculaire (...) L’amplitude de la réponse électrique au niveau du cortex augmente. Cette augmentation correspond à la levée d’une inhibition intrinsèque qui, lors du repos, met le régime du canal au niveau le plus bas. L’acétylcholine sert de neurotransmetteur. Elle inhibe une inhibition, donc, elle active. Le noyau de la formation réticulée qui la contient agit comme régulateur du canal visuel. »
Pourquoi l’inhibition du vivant serait-elle une négation dialectique, plutôt que celle de l’ancienne logique formelle ? La négation dialectique ne supprime pas la contradiction, mais masque momentanément son existence. Dans la négation formelle, à l’inverse, les contraires se suppriment immédiatement et définitivement. Si, dans la génétique, l’inhibition semble dialectique puisque les contraires se combinent, qu’en est-il du suicide cellulaire, l’apoptose, qui provoque la mort de la cellule ? Le mécanisme d’apoptose n’est pas celui de la mort brutale et définitive. C’est un combat permanent au sein de la cellule entre molécules, protéines et gènes de la vie et de la mort, se combattant et s’inhibant mutuellement, gagnant ou perdant des zones, s’appuyant pour cela sur des messages des autres cellules. Tant que la cellule est dite vivante, elle n’est pas exclusivement vivante ou exclusivement morte, répondant à la logique du « oui ou non exclusifs ». Elle répond plutôt à la dialectique qui suppose le « oui et non ». En effet, la cellule vivante est un processus dynamique de combat intérieur permanent entre les gènes et les protéines de vie et les gènes et les protéines de mort. C’est cet équilibre sur le fil du rasoir que l’absence des messages extérieurs, molécules-signaux des autres cellules indispensables à la survie, peut facilement déstabiliser, menant à l’apoptose. La cellule vivante est sans cesse entre la vie et la mort. Elle est « la vie et la mort » et pas « la vie ou la mort ». Comme la matière est sans cesse entre la matière et le vide et pas « la matière ou le vide » (ou exclusif). Une espèce vivante est sans cesse entre la conservation de l’espèce et sa transformation, toujours sur le fil et déstabilisable en cas de changement brutal des conditions extérieures. On peut bel et bien parler de dialectique du vivant, comme de dialectique de la matière. Dans « Le vivant », le biologiste François Dagognet affirme : « On n’en finirait pas, d’examiner les paradoxes ou les propriétés antinomiques qui conviennent au corps, énigme majeure. »

On retrouve dans les mécanismes particulaires, atomiques et moléculaires la notion d’inhibition de l’inhibition comme modèle de l’action. Par exemple, la mise en commun d’un électron permet de lier deux atomes et de former ainsi une structure durable : la molécule. Une autre liaison avec l’un des atomes va libérer l’atome de sa liaison. Il en va de même pour deux molécules. Une autre liaison permettra d’inhiber cette propriété. La particule elle-même est fondée sur cette inhibition de l’inhibition. En effet, la particule isolée est en interaction avec le vide. Elle se lie à des particules et antiparticules virtuelles. Si elle se lie à une antiparticule, elle forme un boson et rend son boson de Higgs qui va se fixer sur une particule virtuelle voisine. L’ensemble particule et boson virtuel a donné un nouvel ensemble particule et boson virtuel mais les individus qui y participent ont changé. Le mécanisme de ce changement est l’accroche entre particule et antiparticule au sein d’un boson. L’approche d’une particule a cassé cette attache pour fonder une autre attache. L’action de rapprochement est une négation, la cassure d’une liaison avant formation d’une liaison du même type. Chaque structure est contradictoire. La lumière l’est également puisque le photon est un couplage entre particule et antiparticule virtuels. C’est dire à quel point la dialectique n’est pas étrangère à la physique.
L’évolution est elle aussi d’abord et avant tout un processus de destructions et d’inhibitions. L’activation de processus de nouveauté est inhibition de l’inhibition, par exemple blocage des protecteurs ou mobilisation des « chaperons » (protecteurs du « soi ») hors de leur rôle d’inhibition de la variation. L’activation par double inhibition, par élimination, permet de faire place à la nouveauté. Nous-mêmes, les hommes, ne devons pas oublier que nous sommes d’abord et avant tout le produit d’un nombre considérable d’inhibitions (des gènes du développement qui sont retardés par inhibition de leur interrupteur génétique, et de la sexualité notamment par réduction de la période sexuelle lors du passage du singe à l’homme ) et de destructions, à commencer par celles des espèces humaines qui nous ont précédé (de l’australopithèque au premier homo sapiens en passant par l’homo habilis et l’homo erectus). Remarquons que ce type de transformation n’est pas propre à l’homme. Les espèces d’origine des divers animaux et autres êtres vivants qui nous entourent n’ont pas été conservées. Les grandes mutations des espèces se déroulent par divergence au sein d’une espèce puis destruction de l’ancienne forme. C’est ce qui distingue les changement radicaux d’espèce (les spéciations ou macro-évolutions que nous appellerons révolution des espèces) des petites évolutions au sein d’une espèce.

Un exemple de négation de la négation : les relations entre matière et vide

Principe du changement : Toute transformation est physiquement possible à condition qu’elle respecte les formes de la matière, de la lumière et de l’énergie et leurs échanges, de telle sorte qu’au cours d’une transformation, entre son début et sa fin et non pas instantanément, la quantité d’action, c’est-à-dire d’énergie fois temps ou encore masse fois carré de la distance divisé par le temps soit conservée. Cela signifie notamment qu’une quantité d’énergie peut être d’autant plus grande peut être émise qu’elle l’est durant moins de temps. Cela signifie que la transformation se réalise par des sauts et aussi que l’agitation minima est une unité de transformation et qu’il n’y a pas moyen de descendre en dessous de cette quantité de transformation : un quanta. Cela impose que le changement est permanent et qu’il y a toujours un mixage d’ordre et de désordre.

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