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Dix questions à ceux qui ne croient pas que le capitalisme a définitivement chuté en 2007-2008

mardi 5 février 2019, par Robert Paris

Dix questions à ceux qui ne croient pas que le capitalisme a définitivement chuté en 2007-2008

1- Pourquoi le choix mondial en 2008 des gouvernants, des institutions financières centrales, des classes dirigeantes et des possesseurs de capitaux a été le sauvetage de tous les trusts, de toutes les grandes banques, de tous les grands financiers, un par un, tous pays confondus ? Pourquoi jamais dans une crise économique internationale, ils n’avaient jamais procédé ainsi ? Pourquoi ils ont décrété que ce qui était en jeu étant le capitalisme dans son entier puisque c’était une « crise systémique », laisser chuter un seul, c’était les laisser chuter tous ? Pourquoi ont-ils ainsi empêché la chute des « brebis galeuses » comme ils l’avaient fait des plusieurs dizaines de crises mondiales ? Pourquoi, s’il était aussi simple de ne pas laisser chuter trusts et banques, bourses et financiers, ne s’en sont-ils jamais avisé dans les grandes crises capitalistes du passé ?

2- Pourquoi Karl Marx aurait-t-il expliqué que la crise économique est le mode de respiration et de relance de l’économie capitaliste, le seul moyen pour ses investissements et sa production en aveugle de réguler l’économie, le seul moyen de se débarrasser périodiquement des « canards boiteux », s’il s’avère que le capitalisme aurait intérêt à arrêter toutes les crises comme il l’a fait depuis 2008, depuis la chute de la banque Lehman Brothers ?

3- Comment les Etats et les institutions financières centrales seraient-ils capables de financer sans cesse les chutes économiques, de racheter la production permanente d’ « actifs pourris », de sauver sans cesse les banques, de redresser sans cesse les bourses, d’aider sans cesse le développement économique, d’investir dans la production à la place du grand capital, où trouveraient-ils autant d’argent ? Eh bien, ils reconnaissent eux-mêmes que les caisses publiques sont vides !!!

4- On touche là au point essentiel : si les capitalistes sont plus riches que jamais, s’il n’y a jamais eu autant de capital privé, si les capacités productives sont au plus haut, comment se fait-il que tout le monde capitaliste ne bruisse plus que des craintes de « fin du monde » ? Seul le monde des travailleurs ne se préoccuperait-il que des fins de mois, ses organisations se gardant de jamais dire un mot sur le caractère de la fameuse « crise systémique » ?

5- Pourquoi le grand capital pourrait périr d’être arrivé à son plus haut niveau d’accumulation du capital ? Le fond du problème est là : le grand capital est plus grand que jamais mais justement il est devenu trop… grand, par rapport aux capacités d’absorption des investissements productifs et rend du coup ces derniers de moins en moins rentables, du moins relativement. La spéculation n’est pas la seule à détourner le capital. Il y a aussi les investissements non productifs, par exemple les activités informatiques, du type applications du net qui ne produisent rien et détournent capitaux et profits… Ces dernières ne possèdent pas les entreprises, les matières premières, les machines, ne paient pas les travailleurs et elles engrangent une part croissante des profits !!!

6- Pourquoi le grand capital est-il devenu aussi nécrophile, producteur d’autant de moyens de destruction de son propre système ? Ce n’est pas parce qu’il aurait changé de règles : au contraire, sa loi est toujours le profit individuel, toujours le rendement des investissements, toujours l’accumulation de surprofit le plus élevé possible par rapport au capital investi, et même plus que jamais ! Alors, qu’est-ce qui cloche ? Eh bien, cette recherche du maximum de profits maintenant le détourne irrémédiablement des investissements productifs devenus non pas conjoncturellement mais durablement moins rentables que les investissements spéculatifs et en général non productifs.

7- Pourquoi les aides massives des Etats ne permettraient pas finalement de relancer l’économie ? Parce qu’elles viennent se mettre dans le puits sans cesse plus creusé des dettes privées et y rajoutent les dettes publiques et que les dettes sont un des moyens de détourner les investissements privés productifs en leur offrant des sources de profits : l’endettement des uns sert la rentabilité des prêts des autres.

8- Pourquoi, si ce n’était pas vrai, pourquoi gouvernants et capitalistes crieraient-ils en 2007-2008 aux risques de fin du système ? Ils ne l’avaient jamais fait dans les crises passées ! Quel intérêt auraient-ils à se faire peur et à prévenir tout le monde ? Pourquoi ont-ils continué à parler de « risques systémiques » par la suite dans toutes les crises qui ont suivi ? Pourquoi la presse économique (celle de la bourgeoisie) continue-t-elle d’écrire qu’il y a des risques d’effondrement du système et parle-t-elle de menaces de « fin du monde », ce qui signifie de fin du capitalisme ?

9- Pourquoi constate-t-on que, partout dans le monde, les classes dirigeantes préparent un avenir violent, beaucoup plus violent que par le passé, en attisant toutes les sortes d’affrontements, internes et externes, les guerres, les guerres civiles, les causes de guerre mondiale même ? Bien sûr, le capitalisme n’a jamais été pacifique mais il est cependant évident que la planète est plus inquiétante que jamais, plus hostile aux migrants, plus hostiles à tous les peuples, alors pourquoi les classes possédantes, si elles étaient sures de leur avenir, pousseraient-elles à tous ces affrontements entre peuples ou fractions de peuples et autres montées des fascismes, de répressions violentes et de dictatures ? Pourquoi tous les Etats de la planète auraient-ils en même temps relancé la course aux armements qu’ils avaient abandonnée partiellement lors de la chute de l’URSS et des pays de l’Est ? Pourquoi constate-t-on, en même qu’une prétendue reprise économique entièrement artificielle, forcée par les interventions étatiques, que la situation sociale est en déclin dans toutes les régions du monde ? Pourquoi n’y a-t-il aucune région du monde où l’état des exploités s’améliore, où les attaques antisociales diminuent, où les forces de répression soient moins lourdes ? Pourquoi des peuples entiers sont bombardés, massacrés ? Si la stabilité du pouvoir mondial des classes possédantes était assurée, tout cela aurait-il une raison de se produire dans le monde entier ? Pourquoi l’ensemble du monde capitaliste deviendrait-il une dépendance des Etats et des institutions financières centrales en pleine époque de libéralisme exacerbé ? Pourquoi un Bush, adversaire déclaré de toute intervention d’Etat dans l’économie, a-t-il dû mettre en place en catastrophe la plus grosse intervention de l’Etat dans l’économie qu’aie connu les USA à l’époque si l’idée de « risque systémique grave » n’était que du bluff ? Eh bien ce n’en est donc pas un et il est réel que le système vit actuellement une phase d’agonie seulement ralentie et retardée par des aides massives d’Etat !

10- Et, plus fondamentalement, si une reprise économique réelle avait marqué la période actuelle comme on l’a prétendu, pourquoi ne reverrait-on pas une reprise des investissements productifs privés s’ils n’étaient pas définitivement moins intéressants que la spéculation et les autres investissements improductifs, au point que la formation de la plus-value extraite du travail humain en soit menacée durablement ? Pourquoi le chômage de masse est-il devenu une situation permanente et mondiale ? Pourquoi la misère augmente-t-elle sans discontinuer ? Pourquoi constate-t-on que montent partout les révoltes des peuples opprimés, sinon parce que la prétendue reprise du capitalisme n’est que de la poudre aux yeux organisée par les gouvernants ? Pourquoi les organisations qui se réclament de la classe ouvrière refusent-elles systématiquement de prendre en compte que les jours du capitalisme sont comptés, sinon parce que le sort des bureaucraties qui les dirigent est accroché au système autant que les autres institutions de la bourgeoisie et que les appareils syndicaux ne veulent absolument pas d’une révolution sociale qui renverse le système du salariat, la propriété privée des capitaux et des moyens de production, le système duquel ils tirent leurs rôle social de tampons et de négociateurs et leurs moyens financiers ?

Qu’est-ce qui distingue la crise actuelle du capitalisme des anciennes crises ?

Le capitalisme peut-il durablement se passer des crises ?

Le capitalisme peut-il s’effondrer de lui-même définitivement ?

Le capitalisme à l’agonie

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