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Nouvelle attaque sur l’assurance-chômage et sur les retraites !!!

mardi 2 juillet 2019, par Robert Paris

Nouvelle attaque sur l’assurance-chômage et sur les retraites !!!

Macron avait déclaré devant l’Organisation Internationale du Travail qu’il y avait « une erreur fondamentale à considérer qu’il y avait des sachants et des subissants ». Ses nouvelles « réformes » indiquent qu’il continue et que ce n’était pas du tout une erreur mais un choix : c’est toujours aux possesseurs de capitaux de décider (d’être les sachants selon le sabir de Macron) et toujours aux plus démunis d’être les subissants. Et c’est donc un choix de classe ! Celui du Capital contre le Travail !

Le projet du gouvernement en la matière est clair : il va négocier avec les syndicats, censés représenter, on sait trop pourquoi, les salariés, les chômeurs et les retraités, pour la forme et a déjà décidé de tout et ne tiendra aucun compte des avis des syndicats. Il le dit d’avance. Il sait qu’ils vont participer quand même et appeler seulement à des journées d’action auxquelles il ne cèdera pas… Il va retarder les échéances pour que cela n’influe pas trop sur les élections. Et c’est tout ! Au bout, il y aura un nouveau recul social d’ampleur : les plus démunis (salariés, chômeurs et retraités) vont y perdre follement !

Il ne s’en cache nullement même si cela déplait aux confédérations syndicales qu’on proclame hautement qu’elles négocieront pour rien ! Il n’y a pas trop de risque que ces bureaucraties renoncent d’elles-mêmes à ce fromage qui fait toute leur existence et justifie les aides d’Etat qu’elles reçoivent !

La manière d’annoncer tout cela est claire. Berger, secrétaire général de la CFDT et négociateur tous azimuts, déclare : « On a l’impression que ce gouvernement récuse toute négociation. » Mais ce « berger » n’en continue pas moins à traiter les salariés, les chômeurs et les retraités comme ses moutons qu’il amène… à l’abattoir !!! Même lui, il déclare maintenant que « Le gouvernement n’en a rien à faire des propositions des syndicats. » Mais il se garde de nous dire pourquoi…

A propos de la réforme de l’assurance-chômage dont le projet a été rendu public le 18 juin par son gouvernement : durcissement des conditions d’ouverture des droits, dégressivité des allocations… Il faudra, au 1er janvier 2020, avoir été salarié au moins 6 mois sur les 24 derniers mois pour ouvrir des droits, contre 4 sur 28 actuellement. Le gouvernement fait baisser les droits des chômeurs de 3,7 milliards sur deux ans. Cette réforme a été imposée à la fois au patronat et aux syndicats… mais cela cache difficilement qu’elle ne favorise que le patronat !

Macron commentait le lendemain son projet en conseil des ministres : « Naturellement, il faudra des mesures d’accompagnement car on ne peut pas changer de système du jour au lendemain. Mais je suis bien conscient qu’il va y avoir des polémiques ; il faudra tenir bon… Les tenants de l’irresponsabilité attaquent la réforme… Berger, je le respecte énormément, mais je sais aussi qu’il est coincé par les autres organisations syndicales comme par l’attitude extrémiste de la CGT. »

En ce qui concerne les retraites, Macron démontre qu’il craint tout aussi peu les appareils bureaucratiques des syndicats (il sait suffisamment qu’ils dépendent des fonds d’Etat pour faire subsister ces appareils !).

Il déclare ainsi : « Je ne veux pas leur donner l’impression que tout est plié, qu’il y a zéro discussion possible. On va donc prendre beaucoup de temps pour discuter avec eux. Il y a bien des discussions à bas bruit avec Delevoye, mais, la négociation sociale, ça doit aussi avoir lieu dans la lumière. »

Plus largement, il a affirmé : « Il faut aussi un dialogue politique, un dialogue dans la société, un débat de fond où chacun puisse apporter sa vision des choses… »

On l’a bien vue cette ouverture démocratique avec son « grand débat » et son refus de toute forme de RIC et surtout avec ses flash-balls, ses grenades de guerre contre ceux qui ont une autre vision des choses que les sacrifices pour les plus démunis et les aides pour les multimilliardaires capitalistes !!!

Le gouvernement Macron se flatte de n’avoir pas cédé aux Gilets jaunes et prétend ainsi pouvoir repartir à l’offensive contre tous les exploités ! Il déclare ainsi, à propos de son opposition politique : « S’ils avaient été confrontés, comme nous, aux Gilets jaunes, ils auraient vite cédé sur les réformes ou, en tout cas, abandonné les plus importantes. Ils seraient peut-être même revenus en arrière sur celles qui étaient déjà faites, comme la baisse de la fiscalité sur les entreprises. »

C’est donc bien clairement sur la faiblesse des organisations syndicales, incapables de se mettre du côté des Gilets jaunes, que comptent les classes possédantes et leurs gouvernants, pour conforter et poursuivre l’attaque antisociale !

Berger peut bien déclarer « J’ai un peu les nerfs parce qu’on n’en parlera plus dans une semaine, alors que ça va s’ancrer dans la vie quotidienne de centaines de milliers de chômeurs. »

Mais de quoi on ne va plus parler ? Pas des attaques du gouvernement ! Mais du coup de colère médiatique de Berger qui n’a aucune incidence sur la réalité sociale puisqu’il ne mène qu’à pleurnicher sur son rôle de tampon perdu…

La ministre du travail, Muriel Pénicaud déclarait :

« Je fais le pari que la négociation est possible. »

Mais elle ne disait pas qu’elle était souhaitable !

Qu’il s’agisse de l’assurance-chômage ou des retraites, il faut d’urgence faire valser des milliards des fonds publics de l’aide sociale aux caisses des trusts, des banques, des financiers et autres capitalistes, sans même prétendre que cela va améliorer quoique ce soit aux emplois, aux salaires, aux conditions de travail, et même pas aux résultats économiques, à rien d’autre que l’argent dans les caisses des milliardaires !

Le projet, confirmé par Delevoye le 26 juin à Paris, consisterait à faire exactement le contraire de ce qu’affirmait Macron au Point avant la présidentielle : « Nous n’avons pas besoin d’une énième réforme d’ajustement des paramètres pour faire des économies de court terme sur le dos des retraités. » Promesse que Macron avait confirmée lors de l’audience de rentrée de la Cour des Comptes : « Je refuse ce que l’on appelle les réformes paramétriques, les approches comptables, qui rognent des droits sans offrir de nouvelles perspectives. »

Désormais, le gouvernement affirme clairement qu’il va modifier « le paramétrage » des régimes de pension ! C’est Philippe qui s’est lancé le premier, affirmant à la mi-mars qu’il allait « falloir travailler plus longtemps ». Le prétexte était que le financement de la dépendance n’était plus assuré !

Et la solution est toute trouvée : sans bouger l’âge légal de départ en retraite (62 ans), il y aurait « une décote minorant le montant de la pension qui incite à travailler plus longtemps.

Le gouvernement voudrait aussi accélérer les processus prévus par la loi Touraine de 2014 qui rogne progressivement les retraites, notamment en augmentant le nombre de trimestres nécessaires pour une retraite à taux plein. Par exemple, 172 trimestres seraient exigés dès la génération 1963 au lieu de la génération 1973 actuellement. Macron et son gouvernement prétendent que ce n’est pas un souci d’austérité mais d’équité qui le guide… Et il y a aussi le projet d’une minoration de la pension des retraités !!!

Comme le dirait à mots comptés, Lavagna de la CGC, « toutes ces réflexions parasitent un peu la réforme Delevoye… et je ne parle même pas des organisations syndicales… » Effectivement, n’en parlons même pas !

Le mot de la fin à la ministre du travail, Muriel Pénicaud, pour son résumé de la réforme pour BFM le 16 juin :

« C’est une réforme contre le chômage et pour la précarité. »

Lapsus que nous corrigeons ainsi : « C’est une réforme contre les chômeurs et contre les précaires » !!!

Et sa déclaration "On est en guerre contre la précarité" devrait aussi être traduite par "on est en guerre contre les travailleurs précaires et pauvres". Les Gilets jaunes l’avaient bien senti, cette guerre !!!

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