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Un gilet jaune de Poitiers à propos de la lutte actuelle

lundi 9 décembre 2019, par Robert Paris

Le comité inter-luttes de Poitiers, composé de gilets jaunes, de salariés, de chômeurs, de précaires, de femmes, de jeunes, d’étudiants appelle à un cortège commun et à une assemblée commune décisionnelle

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Nous avons été nombreux à manifester ou à être grève contre la retraite à point du gouvernement. Alors qu’à la SNCF ou à la RATP, les préavis sont reconductibles d’autres entreprises comme Vitalis par exemple sont sur le préavis de 24H de l’intersyndical confédéral. Nous sommes dans une situation analogue à 2010 ou seules quelques secteurs seront en grève reconductibles tandis que d’autre reprendront dans l’attente d’une nouvelle journée d’action hypothétique. La grève générale annoncée n’en est pas une. Par même si l’attaque sur les retraites est extrêmement grave, elle fait partie d’un tout. C’est encore plus grave de l’isoler des autres attaques alors que nous sommes face à une offensive sans précédent :

 La casse des retraites, de l’assurance chômage, de la sécurité sociale, des services publics,

 La casse de nos salaires et des minima sociaux

 des suppressions de postes par milliers dans les SP, les licenciements de masse dans le privé

 des hausses de prix, les hausses de taxes etc

Les conséquences sont immédiates : hausse de la pauvreté et des inégalités.

Alors que les chiffres du Chômage augmentent (en réalité 27% de la pop Active entre les chômeurs et les allocataires du RSA), le gouvernement casse l’Assurance Chômage.

Cette offensive de ce gouvernement au profit des très grandes fortunes et grands groupes capitalistes a pour conséquence :
9 millions 300 mille personnes sous le seuil de pauvreté (14,7 %) de la population.

Et les femmes en sont les premières victimes :

53% des personnes pauvres

57% des bénéficiaires du RSA

70% des travailleurs pauvres

82% des emplois précaires

85 % des cheffes de familles monoparentales.

Pas étonnant que pour beaucoup on ne puisse finir le mois voire le commencer tout court.

La pauvreté et son développement ont pour conséquence le mal logement quand on est logé du tout pour certains. 4 millions de mal logés

Sur ces 4 millions :

• 91.000 vivent dans une tente, un mobile-home ou une cabane
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• 208.000 gens du voyage n’ont pas d’aire aménagée
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• 330.000 ont des logements sans eau courante, douche ou WC intérieur
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• 1,8 million ont un logement mais souffrent du manque de chauffage, de l’absence d’une cuisine ou avec des fissures profondes dans les façades. Tout le monde se rappelle de cet immeuble qui s’est effondrée à Marseille.
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• 934.000 vivent dans les logements surpeuplés
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• 143.000 n’ont pas de domicile

Et pour faire face au soulèvement que cela peut engendrer dans le peuple comme avec les GJ, le gouvernement remet en cause des droits démocratique même si certains l’étaient déjà depuis longtemps comme l’interdiction du droit de vote pour les travailleurs étrangers ou l’encadrement du droit de grève.

Nous sommes face à un État policier qui pratique :

 les arrestations arbitraires de manifestants

 la justice punitive et les nombreuses condamnations cette année notamment de GJ

 l’emprisonnement pour délit d’opinion

 la répression policière (LBD, GLI F4)

 l’interdiction des manifestation non déclarées

 et légifère une loi anti casseurs

Nous devons construire une contre-offensive générale. Mais le nombre n’est pas une condition suffisante de victoire. En 2010, nous avons été des millions dans la rue mais nous avons perdus. Contre la loi travail aussi. La dernière grande grève à la SNCF a été également une défaite. Pourquoi auraient-ils reculé quand l’objectif affiché n’était pas de les faire battre en retraite mais d’ouvrir des négociations, qui, au final, ont débouché sur des reculs. Ces gens-là reculent uniquement quand ils craignent de trop perdre comme avec les cheminots de Châtillon, le mouvement des Urgences et maintenant des hôpitaux ou les Gilets Jaunes.

Ces trois mouvements ont des points en commun. Ils se sont organisés, ont contrôlé et dirigé eux-mêmes leurs luttes n’ayant confiance qu’en leur propre force. Et dans cette lutte, il doit en être de même. Si nous ne voulons pas d’une nouvelle défaite. Voilà ce que craignent les capitalistes : un peuple qui s’assemble et commence à se diriger lui-même est un peuple qui lutte contre son asservissement et qui ne peut être gouverné. Par contre ils ne craignent pas un peuple qui suite et se laisse balader. Et ils craignent encore moins ces ralliés en parole à la grève générale alors qu’ils l’ont combattu toutes ces années. Comment pourraient-ils vouloir d’une grève générale qui mettent à bas la société des milliardaires alors qu’ils reconnaissent l’État, les élections, ses gouvernements, sa police, sa justice, son armée, bref leur république. Ces faux amis ne sont pas à une entourloupe près. Ils peuvent très bien appeler à reconduire dans certains secteurs comme en 2010 mais sans pour autant créer les liens nécessaires au travers d’assemblées interprofessionnelles décisionnelles, et sans étendre réellement la grève. Avec pour conséquence l’isolement et l’épuisement des plus combatifs. Certains pourront même appeler à l’auto-organisation sans jamais la mettre en œuvre. Alors viendra le faux recul du GVT qui permettra d’enclencher des « négociations-reculs » qui auront soi-disant améliorer le texte et sera présenté comme une victoire partielle. Mais cela n’aura pas empêché les autres attaques contre l’Hôpital, les Services Publics, les privatisations, la casse de la sécu ou de l’assurance chômage ou la remise en cause de nos libertés….

Mais cela n’est pas une fatalité si nous faisons comme à Châtillon, aux Urgences ou avec les GJ.

Et cela commence par dire ouvertement qu’une journée de grève ne suffira pas. Qu’une grève générale, ce n’est pas juste quelques secteurs en grève reconductibles. Il faut donc l’étendre tout en l’enracinant dans les entreprises déjà en grève. Que se battre sur les retraites uniquement sans la lier aux autres attaques c’est se tirer une balle dans le pied. Comme il ne suffit pas de suivre tel ou tel appel mais d’organiser nous-mêmes la lutte avec nos objectifs et nos rythmes. Pour cela il est nécessaire d’appeler à former des comités de grèves ou de lutte, à ce que ces assemblées ou comités votent leurs revendications et mandatent des délégations élues et révocables pour les prochaines assemblées locales. Mais surtout il faut dès maintenant appeler à une coordination nationale de tous les secteurs en lutte.

Même avec cette organisation nous ne sommes pas assurés de les faire battre en retraite mais bien plus que si nous ne nous organisions pas et suivions les artisans des défaites de ces dernières années. Là c’est la défaite assurée.

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