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Qui a les armes a le pouvoir !

mercredi 21 juillet 2021, par Alex, Waraa

Qui a les armes a le pouvoir !

S’il y a une démonstration que les classes dirigeantes ne sont pas essentiellement mobilisées par la lutte contre la pandémie, c’est bien entendu le fait que l’essentiel des fonds publics servent à sauver le grand capital, mais c’est aussi le fait qu’une bonne partie de ceux-ci soient mobilisés par la production d’armes en vue d’une nouvelle guerre mondiale. Et cette production est aidée à fond par les Etats, non seulement pour aider l’économie capitaliste mais pour plonger la planète dans un nouveau bain de sang rendu indispensable par la chute inexorable du système capitaliste, effondrement dont la pandémie n’est que l’une des manifestations sanglantes.

La planète entière est plus que jamais militarisée et militariste, les armées ayant une bonne part du pouvoir d’Etat, y compris dans les prétendues démocraties comme la France où, à la faveur de la pandémie, ce sont des « conseils de Défense » qui président.

Comme chaque année depuis 1880, le 14 juillet a encore été l’occasion de subir le défilé d’une des armées qui a le plus de crimes coloniaux et impérialistes contre l’humanité sur la conscience : l’armée française. Le seul 14 juillet digne d’être célébré serait celui de la prise de la Bastille en 1789. Or ce dernier fût une manifestation du peuple parisien … contre l’armée ! Le 14 juillet dès 6 heures du matin, des milliers de parisiens en quête de fusils en réquisitionnèrent plus de 30000 aux Invalides, puis se dirigèrent à la recherche de munitions vers la Bastille. Le peuple en arme fit ainsi reculer la menace des armées royales qui se préparaient à massacrer les rassemblements révolutionnaires, dont l’Assemblée nationale bourgeoise n’était qu’une des plus modérées parmi bien d’autres, et qui resta passive en ce 14 juillet.

En 1880, c’est le bain de sang de la boucherie impérialiste de 1914-1918 que la propagande militariste préparait déjà au moyen du défilé militaire. C’est cette armée française instrument de l’impérialisme, héritière de l’armée coloniale de 1880, qu’on nous demande d’applaudir aujourd’hui. C’est cette bourgeoisie impérialiste de 2021, héritière de la bourgeoisie coloniale de 1880, qu’on nous demande de soutenir.

Cette armée et son alter ego la police sont mises à l’honneur par le représentant en chef de la bourgeoisie E. Macron, qui dispense de vaccination forcée l’armée et la police ! C’est logique, la vaccination imposée par l’Etat français étant un acte policier etnon sanitaire, comme l’était la coupe forcée des cheveux à l’époque du service militaire obligatoire. Les manifestants hostiles à la vaccination obligatoire ont eu bien raison de le rappeler.

Il est fini, le temps des colonies des années 1880 ? L’armée française lutte contre le terrorisme, non plus pour soumettre des peuples opprimés ? Si c’est le cas il est étonnant que le gouvernement ne nous vante pas les récentes manœuvres militaires du « Monde libre »contre la Russie, au nom de la libération de l’Ukraine et de la Crimée, opérations nommées « Seabreeze ».

Le communiqué de l’OTAN annonçant « SeaBreeze » dénonce « l’annexion illégale de la Crimée par la Russie en 2014 », en réponse à laquelle « l’OTAN a renforcé sa présence en mer Noire. L’OTAN soutient la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, qui s’étendent à ses eaux territoriales. L’OTAN ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas l’annexion illégale et illégitime de la Crimée par la Russie et dénonce son occupation temporaire ».

On pourrait presque se féliciter que la France se préoccupe de la libération de l’Ukraine. Car souvenons-nous que c’est par une guerre contre les armées française, polonaise, allemande,anglaise, suivant la révolution russe de 1917, que l’Ukraine conquit son indépendance. La Crimée et l’Ukraine n’étaient alors pour Clémenceau et sa croisade contre le bolchévisme, que la « Russie méridionale ». La bourgeoisie française, par l’alliance franco-russe qui fut en vigueur de 1892 à 191, avait financièrement et militairement soutenu le régime du Tsar, oppresseur des paysans ukrainiens jusqu’à leur interdire de parler leur langue, organisateur des pogroms antisémites dans l’Empire de Russie, surnommé « prison des peuples ». Les révolutions russe et ukrainienne de 1917 furent aussi un soulèvement contre la république française impérialiste.

En programmant l’intégration de son pays dans l’OTAN, le président ukrainien Zelenski, indépendamment de sa bonne volonté, entérine une guerre programmée de l’OTAN, dont la France,contre la Russie.

Face à ce camp pro-Etats-Unis qui se mobilise, un quotidien chinois titrait : « Chine et Russie s’adossent déjà l’une à l’autre, elles vont s’épauler ».

Les bourgeoisies occidentales, russe et chinoise préparent donc leurs alliances, leurs guerres, l’ami d’aujourd’hui étant souvent l’ennemi d’hier et de demain, les opprimés restant leur ennemis commun principal, permanent. Ces manœuvres sont donc un danger pour les travailleurs du monde entier, les organisations syndicales qui gardent le silence s’en rendant d’avance complice comme en 1914.

Que faire ? Premièrement ne pas laisser ces sujets dans l’ombre. Dénonçons haut et fort les manoeuvres de « nos » impérialistes à l’ étranger. E. Macron annonce le départ des troupes françaises du Mali. C’est en partie le résultat des manifestations à Bamako. Elles n’ont eu que peu d’échos en France, les manifestations organisées par les maliens étant quasiment boycottées par exemple par la CGT. Les programmes électoraux de l’extrême-gauche ne les mentionnent même pas. Au moment où des travailleurs maliens manifestent à Bamako et à Paris contre l’armée française, au moment où la population de Birmanie se bat contre le groupe français Total, ce sont des rassemblements, voire des grèves de solidarités qui sont d’actualité. Ces termes mêmes, qui faisaient partie de la propagande quotidienne de la CGT d’avant 1914, ont disparu du vocabulaire des bureaucraties syndicales.

Deuxièmement il est vital comprendre que ces guerres sont des épisodes de la lutte des classes, pas des luttes entre nations ou religions. Les guerres au Yémen, en Syrie, en Libye forment un tout, une vaste guerre contre les exploités, destinée à écraser les séquelles du Printemps arabe.

Que le programme de la classe ouvrière soit donc la voie inverse : transformer ces guerres organisées par les bourgeoisies en révolutions. En 1870-71, c’est suite à la guerre franco-prussienne que la Commune de Paris a été proclamée. En 1905 et 1917, c’est suite aux guerres menées par le Tsar que son régime a été balayé par deux révolutions. En Espagne ce sont les soubresauts économiques dus à la Grande guerre qui ont entraîné les secousses menant à la révolution de 1936. A l’échelle du monde entier, c’est la 2ème guerre mondiale qui a accéléré la vague de décolonisation, révolution manquée car la classe ouvrière y laissa le rôle dirigeant à des bourgeoisies comme en Algérie et toute la Françafrique. C’est au travers de ces guerres impérialistes, plus que dans des grèves économiques, que des millions d’exploités se sont éveillés à la politique.

Face au capitalisme militariste, cantonner les travailleurs à des revendications purement économiques est une impasse.
C’est un programme politique international qui sera peut-être le levier des soulèvements débutant à l’échelle nationale :

A bas les guerres impérialistes, vive les révolutions prolétariennes qui en sortiront, comme en 1871 et 1917 !

Vive la solidarité internationale des travailleurs français, américains, russes, ukrainiens, ouigours ou chinois, contre leurs exploiteurs français, américains, russes, ukrainiens ouigours ou chinois.

Et le premier point de ce programme international doit être l’organisation autonome des travailleurs en comités révolutionnaires et leur prise du pouvoir d’Etat ce qui signifie d’abord et avant tout que les travailleurs prennent les armes et les retirent à la classe capitaliste qui en détient le monopole.

Vive le pouvoir mondial des travailleurs !!!

Messages

  • Oui la seule production qui ne connait pas d’arrêt ou presque est celle du complexe militaro industriel. Les syndicats dont le principal , la CGT, est entièrement complice car il a participé a mobiliser les travailleurs récalcitrants à venir travailler sous Covid lors de la 1 er vague en mars 2020 en France. Les travailleurs ont excercé leur droit de retrait seuls car les délégués étaient devenus invisibles dans les ateliers. Dès la fin mars , les syndicats écrivaient sur leur blog que les chefs d’ateliers allaient appelé les travailleurs concernés par la production stratégique militaire. Comme si cela était normal de différencier ceux qui pouvaient rester confinés à la maison payés à 100% comme pratiquement tous les cadres et ceux des techniciens& ouvriers qui devraient revenir à l’usine pour espérer toucher un salaire même pas complet car amputé de bp de primes. La CGT oublie vite que les sales guerres qui sont menées par la France ou par des pays armées par la France, peuvent vite se retourner contre ce pays impérialiste. La CGT oublie encore plus vite que la classe ouvrière doit alors agir pour la défaite de son propre impérialisme .

  • La dictature progresse dans le monde grâce au prétexte de la pandémie…

    La guerre, la militarisation du monde, le développement de dictatures, comme la pandémie, font partie d’un tout qui est la fin de vie du capitalisme...

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