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Pandémie et agressions prétendument sanitaires, nos soi-disant défenseurs nous mettent en danger, organisons nous et agissons nous-mêmes !

mardi 3 août 2021, par Alex, Waraa

Pandémie et agressions prétendument sanitaires, nos soi-disant défenseurs nous mettent en danger, organisons nous et agissons nous-mêmes !

Du fait des contraintes vaccinatoires qu’elle entend imposer, la France se dit en tête de la lutte contre la pandémie mais en réalité elle est parmi les pays de tête pour le nombre de victimes et surtout en lutte contre sa propre population, soignants compris. Et la pandémie, elle, continue de grimper malgré les soi-disant succès de la vaccination. Le nombre de morts et de malades graves et longue durée ne cesse de croitre malgré ou grâce aux mesures gouvernementales. Tout le monde peut constater que les mesures gouvernementales ne font que faire croitre l’épidémie mais il s’agit pour cette propagande pro-vaccination de prétendre le contraire en accusant les victimes ! Par exemple, appeler la population, en juin dernier, à ôter les masques en pleine montée du variant delta et à partir tranquilles sur les lieux de vacances, appeler les vaccinés à faire la fête sans réserve en prétendant qu’ils sont inattaquables par le virus, voilà une mesure contre-productive pour la lutte contre la pandémie !

En réalité, la principale thèse de nos prétendus défenseurs est que ce sont les non-vaccinés qui mettent en danger la population et qu’il ne faut surtout pas de vrai confinement (qui nuirait aux intérêts capitalistes) !!! Sur ce point, les gouvernants sont sur la même position dans tous les pays capitalistes : défendre d’abord l’économie capitaliste en refusant tout confinement... C’est cela le but réel de la vaccination de masse : combattre le confinement, pas la pandémie !

Et surtout, ils veulent que l’on ne mette pas en relation la pandémie avec l’effondrement du capitalisme, autrement que pour prétendre que le capitalisme serait, lui aussi, victime de covid !!!

Les efforts vaccinatoires du gouvernement, soutenus par les média et les déclarations des organismes et des responsables de santé, ne semblent pas convaincre la population d’autre chose que de l’arbitraire du pouvoir. Quant aux partis politiques, même ceux qui critiquent le gouvernement sont en réalité du même bord : pour la vaccination de masse et contre un vrai confinement.

Plus de 100 000 manifestants en France samedi 17 juillet plus de 150 000 samedi 24 juillet ; plus de 200 000 le 31 juillet, le nombre des manifestants contre le gouvernement et son pass sanitaire est une épidémie dans l’épidémie. Ces manifestations viennent en réaction contre la loi instaurant un laissez-passer (baptisé « pass » pour ne pas rappeler le gouvernement du maréchal Pétain), ensuite pour s’opposer à l’obligation du vaccin Covid19.

Le premier résultat obtenu par les manifestants est de s’être attiré les injures quasi-unanimes du gouvernement et des partis politiques, soit directement, soit au travers des media : traitres, idiots, égoïstes, complotistes, suppôts de l’extrême-droite, antisémites, anti-science, futurs déboulonneurs des statues de Pasteur, etc. Et, bien entendu, l’accusation de fond contre les antipass, taxés d’être anti-vaccins et anti-science, est d’être la cause de la reprise de la pandémie en France, ce qui exonère le gouvernement de toute responsabilité et blanchit les vaccins de l’accusation d’inefficacité…

Le spectre du retour des Gilets jaunes fait trembler ces porte-paroles du pouvoir. Les mêmes qui les avaient insultés, en viennent à évoquer avec une larme à l’œil ces Gilets jaunes qui « eux », auraient exprimé un « vrai » mouvement social.

Au centre des revendications, deux sont reprises à juste titre par des travailleurs : non au laissez-passer sanitaire ! non à l’obligation d’être vacciné ! non aux accusations et obligations vaccinales contre les soignants ! Les travailleurs, dont ceux de la santé, qui ne souhaitent pas être vaccinés, savent que les produits n’ont pas atteint le terme de leur expérimentation ; en refusant de jouer les cobayes, ils ne sont pas des « anti-vax » primaires.

Dans ce concert d’injures contre les manifestants, on peut être surpris de retrouver une grande partie de l’extrême-gauche soi-disant révolutionnaire. Le NPA et LO reprenant le refrain gouvernemental « Le vaccin, conquête de la science, est la seule solution », il est difficile pour ces courant de s’opposer à la politique gouvernementale. Selon N. Arthaud (LO) , les troupes de manifestants sont composées d’anti-vaccin et de complotistes ! Cette extrême gauche ne mène pas un débat scientifique. Tout comme les mesures du gouvernement, son attitude est avant tout politique : l’extrême-gauche veut conserver ses laissez-passer dans les allées du pouvoir sous la forme de son intégration dans la bureaucratie syndicale, ainsi que la chasse aux signatures pour l’élection présidentielle. Or ce mouvement qui remet en cause l’Union sacrée n’a pas été déclenché par les directions syndicales : tout comme celui des Gilets jaunes, il n’est donc pas le bienvenu. On remarquera aussi, qu’’en agissant ainsi l’extrême gauche reste aussi à la remorque des appareils bureaucratiques des syndicats.

Il est remarquable qu’aucune de ces organisations, soi-disant du côté des travailleurs, ne s’est réellement mobilisée pour dénoncer l’accusation contre une soignante de l’EPHAD des Landes, nommément désignée par le premier ministre comme responsable de la mort de deux personnes âgées vaccinées, alors qu’il ne dispose d’aucune preuve de ce genre de lien entre la non-vaccination de la soignante et le covid des deux victimes ! Une telle accusation mensongère aurait mérité, comme simple geste de solidarité, une grève générale des personnels des hôpitaux, ou, au moins, des assemblées générales du personnel dans tous les établissements de santé. En ne réagissant nullement à cette grossière accusation, les syndicats ont donné le feu vert à l’attaque suivante : l’obligation vaccinale des soignants qu’ils se sont bien gardés de combattre, ne soutenant même pas les personnels là où ils se mobilisaient spontanément, sous prétexte que les syndicats sont « pour la vaccination ». Mais ces mêmes syndicats qui présentent la vaccination comme un progrès peuvent-ils nous assurer qu’elle soit efficace, sans danger, incapable de sélectionner des nouveaux variants, incapable de produire des maladies auto-immunes ou des accident cardiaques et on en passe ? Non, ils ne sont même pas clairement contre le pass obligatoire et ils sont, comme les classes dirigeantes, pour la recherche d’une immunité collective dont personne ne sait si elle existe vraiment.

La CGT, dans des instructions à ses organisations, affirme : « Nous souhaitons que ce pass, sur le territoire national, disparaisse dès la fin de l’été et qu’une hypothétique nouvelle vague ne serve pas à maintenir un état d’urgence que n’avons quasiment plus quitté depuis les attentats de 2015. » Cette restriction sur la durée du laissez-passer vaut donc acceptation.

Faisant l’apologie d’une vaccination qui donne pourtant de faux espoirs en la fin de la pandémie et le « retour à une vie normale sans masque et sans confinement », mais de vraies restrictions aux droits de la population, la CGT ne propose aucune action contre la vaccination obligatoire et le « pass » du gouvernement. Le syndicat SUD est ainsi le seul à s’opposer au pass obligatoire pour les soignants ! Pourtant, un peu partout, des personnels s’organisent et luttent contre le pass sanitaire obligatoire.

La gauche politicienne ne vaut pas mieux, avec un Parti socialiste qui réclame une obligation de vaccination pour tous ! Comme s’il était indiscutable que la vaccination est réellement efficace et sans danger, comme si les vaccinés ne pouvaient pas être atteints par le virus, comme si la vaccination empêchait la propagation du virus, comme s’il était prouvé que l’on peut atteindre une immunité collective contre covid et comme si la population n’était, pour cette gauche, bonne qu’à obéir au pouvoir capitaliste, le même qui nous disait hier que le covid n’était pas dangereux, que les masques ne servaient à rien, que l’air n’était pas porteur, que les jeunes n’étaient pas menacés et on en passe des mensonges…

Le NPA de Besancenot prétend que la perspective juste consiste à mettre les syndicats et partis de gauche (hypocritement appelés par cette organisation « le mouvement ouvrier ») à la tête du mouvement contre l’obligation du pass sanitaire !!! Comme si on peut battre nos ennemis en plaçant certains d’entre eux à notre tête !
N. Arthaud, de Lutte Ouvrière,dénonce à mots couverts ces manifestations, dans une phraséologie faussement marxiste : « la plupart de ces manifestations étaient menées au nom de la liberté individuelle. Cela ne peut pas représenter nos intérêts. Dans cette société, la liberté n’a pas le même goût selon qu’on est patron ou travailleur. »

N. Arthaud se dit marxiste, voire léniniste. Or la lutte pour la liberté individuelle, les droits de l’homme, n’a pas été rejetée par Marx ni par Lénine. La défense des libertés individuelles élémentaires était au programme des bourgeoisies révolutionnaires anglaise, américaine et française lors de leurs révolutions contre le féodalisme en 1648, 1776 et 1789. Le féodalisme était le règne des contraintes extra-économiques, restrictions aux libertés individuelles. Ces trois révolutions bourgeoise n’y mirent fin qu’en partie, et les bourgeoisies qui les menèrent dans leur pays les empêchèrent sur le reste de la planète qui tomba sous leur domination à travers le colonialisme puis l’impérialisme. L’oppression par l’impérialisme s’ajoutant aux survivances du féodalisme, c’est le lot pour la majeure partie de l’humanité encore aujourd’hui.

Pour la majorité de l’humanité, la révolution signifiera le droit d’exister individuellement, le droit pour un noir des USA de ne pas être tué simplement parce qu’il est noir, le droit pour un Mauritanien ou un Indien de ne pas appartenir à une caste, le droit pour une femmeen Afrique ou en Asie de ne pas être excisée ou mariée de force. La défense de ces « libertés individuelles » que N. Arthaud dénonce, Lénine annonçait au contraire aux paysans pauvres qui subissaient les restes du féodalisme, aux juifs qui subissaient les pogroms du Tsar ami de la IIIème république, que seul le prolétariat les ferait triompher en prenant le pouvoir.

« Nous nous battons pour la liberté et le bonheur de tous ceux qui travaillent. Nous exigeons que tous les citoyens soient entièrement égaux en droit » écrivait Lénine en 1903, s’adressant aux paysans pauvres, ne faisant que reprendre le langage de la Révolution française. Des revendications pour la Russie quasi-féodale en 1903, qui pouvaient paraître dépassées dans un pays comme la France il y a quelques mois, redeviennent d’actualité face à l’exclusion de l’école des enfants non vaccinés que programme le gouvernement : « Les ouvriers veulent que leurs enfants puissent aller à l’école, que les malades soient convenablement soignés dans les hôpitaux ». Lénine allait jusqu’à ajouter : « Nous exigeons la liberté complète de déplacement et d’entreprise. Les passeports intérieurs doivent être supprimés. » Une autre demande des révolutionnaires de Russie, contre les amendes infligées aux ouvriers, semble avoir été écrite aujourd’hui en réaction au droit que Macron veut donner aux patrons de ne plus payer les salariés non vaccinés : « Le patron ne doit pas rendre justice (beau juge que celui qui met dans sa poche les retenus prises aux ouvriers) ».

Lénines’adressait en 1903 aux paysans pauvres, et ce ne sont pas seulement de revendications dont il s’agissait, mais d’une stratégie générale pour les travailleurs à l’époque de l’impérialisme, qui est encore la nôtre. Les « libertés civiles », dont Lénine se faisait le défenseur étaient des droits démocratiques élémentaires. Les attaques contre ces droits touchent en général toutes les classes sociales, il est donc normal que les manifestations qu’elles suscitent réunissent non seulement des travailleurs mais d’autres classes sociales, même plus riches. C’est ce qui peut faire la force de ces mouvements, comme peut-être celui qui commence aujourd’hui. De grands bourgeois, un militaire réactionnaire comme le Capitaine Dreyfus participaient aux campagnes contre l’antisémitisme, cela ne faisait pas de la lutte contre l’antisémitisme une lutte dont les travailleurs devaient se détourner.

Une révolution ébranla la Russie en 1905, l’alliance que Lénine avait proposée aux paysans pauvres en 1903 échoua, mais elle se réalisa en 1917. La classe ouvrière de l’Empire russe prit le pouvoir et ouvrit la voie pour la libération de tous les exploités en prenant la tête des luttes des paysans contre les féodaux, des nationalités opprimées contre le chauvinisme russe, et en mettant fin à la guerre. La lutte pour les libertés individuelles, en premier lieu celui de ne pas mourir dans l’intérêt des capitalistes, fut donc un des moteurs de la révolution russe. En France, les syndicalistes révolutionnaires de la CGT avaient tout comme Lénine posé les bases d’un parti ouvrier révolutionnaire, qui avait fait la démonstration de sa force dans le mouvement pour la journée de 8 heures qui atteint son sommet le 1er mai 1906. Mais la révolte de viticulteurs de 1907 fut une occasion manquée de faire le lien avec les travailleurs agricoles. Et la guerre impérialiste européenne était programmée, la CGT ne s’y était préparée que superficiellement. En se limitant à des revendications économiques comme le salaire et le temps de travail (c’est le programme de l’extrême gauche réformiste aux élections) en négligeant les luttes politiques comme la lutte contre les guerres impérialistes et le colonialisme, la classe ouvrière en France échoua à faire triompher sa révolution en 1936.

Il est impossible de déterminer l’ampleur et la direction que prendront les manifestations actuelles. Mais les travailleurs deviendront une classe dirigeante s’ils prennent l’initiative, face à de tels mouvements, de proposer dans des assemblées générales d’entreprises, de quartiers, de ronds-points des Gilets jaunes de discuter, de définir précisément des revendications concernant pour le moment la vaccination, le laissez-passer.

Dénoncer la politique sanitaire du gouvernement, tous ses zigzags, ses aspects contradictoires, liberticides, son inefficacité, est ce que font des milliers de manifestants. Seule la classe ouvrière, en posant sa candidature au pouvoir, en entrainant derrière elle les exploités du monde entier, peut donner une perspective à de telles luttes.

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