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Pourquoi le mouvement trotskyste a échoué...
mercredi 15 janvier 2025, par
"L’émancipation des ouvriers ne peut être l’oeuvre que des ouvriers eux-mêmes. Il n’y a donc pas de plus grand crime que de tromper les masses, de faire passer des défaites pour des victoires, des amis pour des ennemis, d’acheter des chefs, de fabriquer des légendes, de monter des procès d’imposture, — de faire en un mot ce que font les staliniens. Ces moyens ne peuvent servir qu’à une fin : prolonger la domination d’une coterie déjà condamnée par l’histoire. Ils ne peuvent pas servir à l’émancipation des masses. Voilà pourquoi la IVe Internationale soutient contre le stalinisme une lutte à mort.
Il va sans dire que les masses ne sont pas sans péché. Nous ne sommes pas enclins à les idéaliser. Nous les avons vues en des circonstances variées, à diverses étapes, au milieu des plus grands bouleversements. Nous avons observé leurs faiblesses et leurs qualités. Leurs qualités : la décision, l’abnégation, l’héroïsme trouvaient toujours leur plus haute expression dans les périodes d’essor de la révolution. A ces moments, les bolcheviks furent à la tête des masses. Un autre chapitre de l’histoire s’ouvrit ensuite, quand se révélèrent les faiblesses des opprimés : hétérogénéité, insuffisance de culture, manque d’horizon. Fatiguées, déçues, les masses s’affaissèrent, perdirent la foi en elles-mêmes et cédèrent la place à une nouvelle aristocratie. Dans cette période les bolcheviks (les "trotskistes") se trouvèrent isolés des masses. Nous avons pratiquement parcouru deux cycles semblables : 1897-1905, années de flux ; 1907-1913, années de reflux ; 1917-1923, années marquées par un essor sans précédent dans l’histoire ; puis une nouvelle période de réaction qui n’est pas encore finie. Grâce à ces événements, les "trotskistes" ont appris à connaître le rythme de l’histoire, en d’autres termes la dialectique de la lutte des classes. Ils ont appris et, me semble-t-il, réussi à subordonner à ce rythme objectif leurs desseins subjectifs et leurs programmes. Ils ont appris à ne point désespérer parce que les lois de l’histoire ne dépendent pas de nos goûts individuels ou de nos critériums moraux. Ils ont appris à subordonner leurs goûts individuels à ces lois. Ils ont appris à ne point craindre les ennemis les plus puissants, si la puissance de ces ennemis est en contradiction avec les exigences du développement historique. Ils savent remonter le courant avec la conviction profonde que l’afflux historique d’une puissance nouvelle les portera jusqu’à l’autre rive. Pas tous ; beaucoup se noieront en chemin. Mais participer au mouvement les yeux ouverts, avec une volonté tendue, telle est bien la satisfaction morale par excellence qui puisse être donnée à un être pensant !"
Léon Trotsky dans "Leur morale et la nôtre"
Pourquoi le mouvement trotskyste international a eu du mal à se constituer et est resté faible en nombre et en compétences politiques et sociales ?
Avertissement : nous nous revendiquons du trotskysme et c’est à ce titre que nous dénions tout droit à se revendiquer du trotskysme à des organisations ne faisant aucune propagande ni ne menant aucune action en faveur des soviets, des conseils de travailleurs et de la perspective du pouvoir des conseils ouvriers révolutionnaires, ne faisant aucun effort pour vaincre les ennemis du prolétariat, notamment les réformistes mais aussi les courants pseudo-radicaux militaires ou islamistes notamment.
1°) Le mouvement trotskyste a été décimé, là où il né, en Russie, carrément éradiqué, massacré et aussi discrédité définitivement. Il n’a pas pu renaître car l’essentiel de la politique du stalinisme visait à empêcher une renaissance du mouvement révolutionnaire en Russie puis dans le reste du monde.
2°) Le mouvement trotskyste a été dénoncé, décrié, combattu et ses dirigeants assassinés partout dans le monde par les agents de Staline, spécialement apointés pour cela. Des intellectuels ont été embauchés partout dans le monde pour créditer la thèse « hitléro-trotskyste » et les dirigeants syndicaux aussi ont été manipulés par les officines de Staline.
3°) Ceux qui ont rejoint le mouvement trotskyste, à part un ou deux dirigeants dans chaque pays, ne venaient pas d’une ancienne forrmation communiste et rejoignaient plus par répulsion du stalinisme que par véritable militantisme et formation communiste révolutionnaire
4°) Une grande partie des trotskystes, hors de Russie, ont été coupés du prolétariat, notamment pas la chasse aux trotskystes dans les syndicats.
5°) Le mouvement trotskyste est né dans une phase de défaites successives du prolétariat qui ont marqué les nouveaux militants. Et c’étaient des défaites déterminantes comme celle, sans combat, du prolétariat allemand devant le fascisme. Non seulement mais l’aspect repoussant et démoralisant du stalinisme pour tous ceux qui le combattaient. Même si cela donnait raison à Trotsky, cela ne le renforçait pas. Le basculement des troskystes espagnols dans le sens nationaliste catalan et démocratique petit-bourgeois a signé la défaite de la révolution espagnole.
6°) La mainmise stalinienne sur l’URSS a permis la mainmise sur le mouvement ouvrier communiste mondial.
7°) La campagne mondiale sur les procès de Moscou, relayée par la presse bourgeoise, a contribué à discréditer les trotskystes dans l’opinion ouvrière.
8°) Le mouvement trotskyste, malgré l’influence de Trotsky, a, du coup, été victime de tendances petites bourgeoises qui n’étaient pas compensées par une implantation ouvrière. Il a même rejeté longtemps sa constitution en IVe Internationale, repoussé longtemps son programme de transition, souvent refusé de faire du travail en direction de la classe ouvrière, eu des illusions sur les fronts populaires, parfois même refusé de dénoncer fermement les crimes du stalinisme, etc…
9°) Dans ces conditions, l’assassinat de Trotsky, seul dirigeant révolutionnaire porteur des leçons du passé, a été déterminante pour tuer politiquement le mouvement trotskyste.
10°) Les meilleurs militants trotskystes ont été démoralisés par la guerre et l’après-guerre et particulièrement par l’absence d’une vague révolutionnaire après la guerre, vague éradiquée par avance par le bombardement systématique des quartiers ouvriers des pays vaincus par les forces alliées anglo-américaines. Les bombes atomiques ont achevé de terroriser les peuples, déjà torturés par la barbarie de la guerre dans les deux camps. La guerre mondiale a servi de bain de sng préventif comme pare-feu face aux risques révolutionnaires d’après-guerre. L’influence du stalinisme et du nationalisme ont permis que les révolutions coloniales ne prennent pas un tour prolétarien révolutionnaire.
11°) L’alliance Staline/Hiltler suivie de l’alliance Staline/USA/Angleterre ont transformé l’URSS bureaucratique en agence de l’impérialisme mondial et fait basculer le diagnostic de Trotsky (Etat ouvrier à déformations bureuacratiques) dans le sens des intérêts de la bourgeoisie. Ceux qui sont restés à l’analyse « Etat ouvrier » de la Russie n’en sont pas ressortis plus armés, au contraire. Ils ont continué à prôner la « défense de l’URSS », soi-disant par fidélité à Trotsky, alors même que, Natalia Trotsky et Muniz le soulignaient, la situation mondiale avait changé et que la Russie elle-même n’était plus qu’un facteur contre-révolutionnaire…
12°) Finalement, des groupes trotskystes allaient prendre des positions rompant avec le marxisme révolutionnaire, prêtant au stalinisme la capacité de créer des Etats « ouvriers » sans révolution, sans soviets, sans autre intervention que celle de l’armée de Staline avec l’accord des impérialismes occidentaux ou de l’armée de Mao, ou de celle de Castro ou d’autres encore. Ils allaient soutenir des fausses révolutions, de faux socialismes, des guerilla et autres mouvements situés en dehors de l’action révolurionnaire du prolétariat, et soutenir aussi les gauches bourgeoises, les syndicats bureaucratisés et réformistes, les faux écologistes, les faux féministes, les propagandistes du climat et bien d’autres mouvements qui n’ont rien de révolutionnaires et rien de socialistes.
La défaite de Trotsky en Russie ne voulait pas dire que ce dernier avait eu tort ou était devenu contre-révolutionnaire, contrairement à ce que les staliniens ont prétendu.
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6921
Qui étaient les trotskystes en URSS ?
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3135
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6830
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6864
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6875
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6526
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6476
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6286
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6035
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5426
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4481
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4464
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3259
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6952
Destin d’une révolution isolée et trahie - la contre-révolution stalinienne assassine les opposants communistes
http://www.matierevolution.org/spip.php?article2198
L’assassinat méthodique des dirigeants trotskystes dans le monde
https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1035
https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve890
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6148
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1438
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5985
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5956
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5613
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6239
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5968
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5191
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6149
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6620
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4850
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6358
Le rôle contre-révolutionnaire du stalinisme, le grand organisateur des défaites prolétariennes des années trente
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6240
Le stalinisme a méthodiquement acheté des intellectuels et les a dressés contre le trotskysme…
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6583
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3608
« En 1923-24, des gens ont été expulsés de différents partis pour la seule raison qu’ils n’étaient pas d’accord pour condamner immédiatement Trotsky. Par la suite, ces éléments ont été contraints de regrouper leurs forces, sans avoir ni traditions révolutionnaires ni fondement théorique sous leurs pieds. Certains d’entre eux ne se sentaient même pas faire partie d’une organisation révolutionnaire et en ont vite profité pour l’abandonner. Cette dernière catégorie comprend Madeleine et Maurice Paz, et dans une certaine mesure le vieux Loriot et Souvarine qui, n’ayant pas eu le temps de devenir marxiste, est devenu libre penseur, comme je l’ai déjà écrit plus haut. En Allemagne, Urbahns a compromis pendant plusieurs années l’Opposition entre la social-démocratie et le sapronovisme. Enfin, en Belgique, Van Overstraten - et ce fut une grande surprise pour moi - s’est révélé impressionniste et dilettante. Sans compréhension marxiste, il recommence à zéro sur chaque question, comme sur une page blanche, comme un autodidacte politique, malgré sa formation intellectuelle. J’ai rencontré Overstraten à plusieurs congrès et lors de deux ou trois visites qu’il m’a rendu au commissariat militaire. Si je me souviens bien, il ne parlait jamais aux congrès et dans les conversations personnelles, il écoutait plus qu’il ne parlait. Il est tout à fait clair qu’il ne se sentait pas à l’aise dans le Comintern de Lénine : mais maintenant il l’admet ouvertement. Il a perdu la discipline théorique et organisationnelle, et je crains qu’il ne puisse plus la récupérer.
Les oppositionnels d’Europe occidentale n’ont jamais vécu une vie idéologique et politique cohérente, n’ont pas abordé les grandes questions, ne se sont pas impliqués dans la vie interne des autres partis. C’est ainsi que tous ces compagnons de route accidentels (Urbahns, Overstraten, Souvarine, Paz ) apparaissaient aux autres ainsi qu’à nos camarades, et ils se voyaient tels. Mais au fond, ils nous ont causé beaucoup de tort, en bloquant aux idées de l’opposition la voie de l’entrée dans le parti, qu’ils ont déclaré mort et liquidé. Cette approche était beaucoup plus facile et donnait la possibilité de vivre tranquillement dans son coin, avec une heure par semaine de discussions oppositionnelles.
Notre travail à l’étranger ces deux dernières années a été de mettre un terme à ces fictions, à la multiplication des malentendus fondamentaux et de développer les fondements de l’Opposition de gauche internationale. Pendant ces deux années, j’ai passé plus de temps à défricher qu’à construire. Mais c’était un travail préalable absolument nécessaire, si l’on tient compte du fait que le sol est très encombré, non seulement par les ordures de l’appareil officiel, mais aussi par la confusion et le chaos des regroupements d’opposition aléatoires et accidentels. Une organisation oppositionnelle fonctionnelle n’a été pratiquement présente, dans aucun pays, au cours des deux dernières années. La meilleure organisation était probablement le groupe américain, précisément parce qu’il s’est réellement constitué récemment, recevant une forte et nouvelle impulsion du VIe Congrès. »
https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1930/11/nin_21111930.htm
L’œuvre destructrice des procès de Moscou
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4693
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3160
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3150
Le stalinisme s’est mobilisé, par exemple en France, contre les militants ouvriers trotskistes
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6838
Quand les staliniens français étaient mobilisés contre le trotskisme, proclamé ennemi numéro un et agent du fascisme
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3263
« Oui, la question est de savoir pourquoi nous ne progressons pas en fonction de la valeur de nos idées, qui ne sont pas aussi dénuées de sens que le croient certains de nos amis.
Nous ne progressons pas politiquement. Ce fait est l’expression du recul général du mou\’ement ouvrier dans les quinze dernières années. Quand le mouvèmcnt révolutionnaire décline de façon générale, quand une défaite suit une autre défaite, quand le fascisme s’étend sur le monde entier. Quand le marxisme officiel s’incarne dans la plus formidable machine à duper les travailleurs, il va de soi que les révolutionnaires ne peuvent travailler que contre le courant historique général. Et cela, quand bien même leurs idées sont aussi intelligentes et exactes qu’on peut le souhaiter. »
https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/volumes/Tome%2021.pdf
Comment Trotsky critiquait le courant trotskyste de France sur la question syndicale
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article469
« Les militants de l’Opposition de gauche sont exécutés sans procès, et nombre d’entre eux ont sans doute péri dans le cours de la préparation des procès à spectacle, de ces amalgames dont on conçoit sans peine combien Staline eût aimé y faire figurer, dans le rôle d’accusé avouant ses crimes et battant sa coulpe, l’un des « irréductibles » qui n’avaient cessé de le braver depuis des années. Trotsky lui même redoutait, non sans raison, à l’annonce de chaque procès, d’y voir figurer l’un d’entre eux, brisé par les méthodes perfectionnées dont il ne sous estimait pas l’efficacité. Parmi tous les hommes qui n’avaient pas capitulé, Staline pourtant ne réussit finalement qu’à briser le seul Mouralov, celui là même qu’il avait curieusement épargné en le laissant exercer librement sa profession d’agronome dans la région de Novosibirsk. Ce coup très dur pour Trotsky demeura unique. Parmi les accusés des trois grands procès de Moscou ont figuré certes nombre d’anciens dirigeants ou militants de l’Opposition, mais, à l’exception de Mouralov, tous ces hommes avaient déjà « capitulé » des années auparavant et s’étaient reniés publiquement, Zinoviev et Kamenev, Piatakov et Krestinsky dès 1928, Smirnov, Mratchkovsky, Boguslavsky, Ter Vaganian après Radek en 1929, Rakovsky en 1934 enfin. Mais aucun des bolcheviks léninistes maintenus en isolateur depuis des années, restés fidèles à l’organisation et à son programme, n’a finalement collaboré, même sous la torture, aux procès préfabriqués et la majorité d’entre eux ont payé ce refus de leur vie.
Nous n’avons sur ce qu’étaient ces hommes en 1936 qu’un seul témoignage, celui de Victor Serge. Il écrit à Trotsky, le 27 mai 1936, peu après sa libération et son arrivée en Belgique :
« Nous sommes en ce moment fort peu nombreux : quelques centaines, dans les cinq cents. Mais ces cinq cents ne fléchiront plus. Ce sont des hommes trempés, qui ont appris à penser et à sentir par eux mêmes et qui acceptent avec tranquillité la perspective d’une persécution sans fin. Dans les isolateurs, nos camarades sont quelques dizaines au total, sur des centaines de zinoviévistes, droitiers et autres staliniens véreux. Parmi nous, il n’y a pas grande unité de vues. Boris Mikh(ailovitch Eltsine) disait : "C’est le G.P.U. qui fait notre unité". Deux grandes tendances se divisent à peu près par moitié : ceux qui estiment qu’il faut tout réviser, que l’on a commis des fautes depuis le début de la révolution d’Octobre et ceux qui considèrent le bolchevisme à ses débuts comme inattaquable. Les premiers sont enclins à considérer que dans les questions d’organisation vous aviez raison, avec Rosa Luxemburg, dans certains cas, contre Lénine autrefois. En ce sens, il y a un trotskisme dont les attaches remontent loin (personnellement, je suis aussi de cet avis, pensant toutefois que les principes d’organisation de Lénine ont fait leurs preuves dans une période et un pays donné, particulièrement arriéré). Nous nous divisons aussi par moitié sur les problèmes de la démocratie soviétique et de la dictature (les premiers, partisans de la démocratie ouvrière la plus large dans la dictature : mon impression est que cette tendance est en réalité de beaucoup la plus forte). Dans les isolateurs, un groupe dit du "capitalisme d’État" (Goskappisty) s’est détaché : ils professent que le capitalisme d’État vers lequel s’acheminent également Mussolini, Hitler et Staline, est aujourd’hui le pire ennemi du prolétariat. Ils sont peu nombreux, mais il y a parmi eux quelques camarades des plus capables [ ... ] Il devient de plus en plus difficile, sinon impossible de tenir [ ... ] En général, il n’y a plus d’autorités : les vieux se sont discrédités, les jeunes entendent penser par eux-mêmes. Par "vieux", j’entends ici la génération d’opposants de 23 28 dont il ne reste que quelques cadres admirables, des jeunes d’ailleurs comme les Iakovine et les Dingelstedt. Dans les isolateurs et ailleurs, on trouve surtout maintenant les opposants trotskystes de 1930 1933. Une seule autorité subsiste : la vôtre. Vous avez là bas une situation morale incomparable, des dévouements absolus. »
https://www.marxists.org/francais/broue/works/1980/00/broue_19800000l.htm
« Si Staline s’apprêtait à revenir sur le chemin de la révolution, il n’aurait pas exterminé et démoralisé les révolutionnaires. En dernière analyse, Mussolini a raison lorsqu’il écrit dans le « Giornale d’italia » que « personne jusqu’ici n’a porté de coups plus rudes à l’idéal du communisme (de la révolution prolétarienne) ni exterminé de communistes avec autant d’acharnement que Staline. »
Léon Trotsky – 9 mars 1938
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3088
L’assassinat de Trotsky achève le travail de destruction du trotskysme…
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6008
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5975
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5671
Pendant la deuxième guerre mondiale, plusieurs groupes trotskystes ont viré de bord et quelques rares ont partiellement tenu le cap…
https://www.marxists.org/francais/barta/1945/07/barta_19450702.htm
Les faiblesses du trotskysme en France ont joué un rôle important…
https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1930/11/301125a.htm
Trotsky rappelle à propos des trotskystes américains : « j’écrivais à Cannon :
"Le Parti a seulement une minorité de véritables ouvriers d’usine... Les éléments non prolétariens représentent un levain très nécessaire et je crois que nous pouvons être fiers de la qualité de ces éléments. Mais... notre Parti peut être inondé par des éléments non prolétariens et peut même perdre son caractère révolutionnaire. Evidemment notre tâche n’est pas d’empêcher l’afflux des intellectuels par des méthodes artificielles... mais d’orienter toute l’organisation vers les usines, les grèves, les syndicats...
"Prenons un exemple concret : nous ne pouvons pas consacrer suffisamment ou autant de forces à toutes les usines. Notre organisation locale peut choisir comme champ d’activité durant la période prochaine une, deux ou trois usines dans son rayon et concentrer toutes ses forces sur ces usines. Si nous avons, dans l’une d’elles, deux ou trois ouvriers, nous pouvons créer une commission spéciale de soutien de cinq membres non ouvriers dans le but d’élargir notre influence dans cette usine.
"La même chose doit être faite dans les syndicats. Nous ne pouvons pas introduire des membres non ouvriers dans les syndicats ouvriers. Mais nous pouvons constituer, avec des chances de succès, des commissions de soutien pour l’action orale et littéraire en connection avec nos camarades au sein du syndicat. Les conditions invariables de cette action doivent être : ne pas commander les ouvriers, mais seulement les aider, leur donner des suggestions, les armer de faits, d’idées, de journaux d’usines, de tracts spéciaux, etc.
"Une telle collaboration aurait une énorme importance éducative, d’une part pour les camarades ouvriers, d’autre part pour les membres non ouvriers qui ont besoin d’une solide rééducation.
"Vous avez par exemple, un nombre important d’éléments juifs non travailleurs dans vos rangs. Ils peuvent être un levain de valeur, si le Parti réussit à les extraire peu à peu d’un milieu clos, et à les lier aux ouvriers d’usines au moyen d’une activité quotidienne. Je crois qu’une telle orientation assurerait aussi une atmosphère plus saine à l’intérieur du Parti...
"Nous pouvons poser sans tarder une règle générale : un membre du Parti qui n’a pas gagné au Parti un nouvel ouvrier au cours de trois ou six mois n’est pas un bon membre du Parti.
"Si nous assurions sérieusement une telle orientation générale et si nous en vérifiions chaque semaine les résultats pratiques, nous éviterions un grand danger, celui de voir les intellectuels et les ouvriers en faux col supplanter la minorité ouvrière, la condamner au silence et transformer le Parti en un club de discussion très intelligent, mais absolument inhabitable pour les ouvriers.
"Les mêmes règles devraient être appliquées sous une forme correspondante en ce qui concerne le travail et le recrutement de l’organisation de jeunesse, sans quoi nous courons le danger d’éduquer de bons éléments jeunes en dilettantes révolutionnaires et non en combattants révolutionnaires."
Cette lettre prouve clairement, je l’espère, que je n’ai pas inventé le danger d’une déviation petite-bourgeois… »
https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/defmarx/dma7.htm
« La première chose qu’il faut comprendre dans la situation mondiale, et si on ne la comprend pas tout s’embrouille et l’action devient stérile, c’est que l’Etat et le gouvernement russes actuels, loin d’avoir pour base la révolution bolchevique de 1917, ou le moindre de ses restes, représentent face à elle la plus féroce et achevée des contre-révolutions. L’actuel gouvernement russe a contribué à lui seul à la défaite de la révolution mondiale et à l’état de prostration des masses bien plus que tous les gouvernements capitalistes.
Sans Moscou et le stalinisme mondial, ou bien la guerre impérialiste n’aurait pas éclaté, empêchée par la révolution européenne, ou bien la guerre se serait vite et victorieusement transformée en guerre civile. C’est cette dernière direction que prenait l’action spontanée des masses sous l’occupation nazie, action que le stalinisme et le capitalisme mondial ont, sous un étendard unitaire, réorientée vers la guerre impérialiste via les mouvements nationaux. Nous en sommes ainsi arrivés à l’actuelle complète domination réactionnaire du monde par les Trois Grands victorieux, ce qui entraîne une menace continuelle de nouvelle guerre impérialiste et qui donne aux masses une amère sensation de frustration, gage de domination stalinienne et réformiste. La crise du mouvement ouvrier mondial se résume donc dans la capacité organique du stalinisme (la social-démocratie est un second couteau de peu d’importance) à clouer l’activité des masses, pendant et après la guerre, dans le cercueil mis en place par les vieux impérialismes et la contre-révolution russe…
Face à la guerre le parti américain a eu une attitude opportuniste comparable à celle du centrisme et non à celle qui doit être la nôtre. Lui-même l’a définie comme non-soutien, transformation de la guerre impérialiste en vraie guerre contre le fascisme, opposition politique, etc... et de façon générale s’est abstenu d’agitation et de travail spécifique contre la guerre, tant à l’arrière qu’au front. Et la politique de ce parti est apparue face au monde, pendant des années, comme la politique officielle de la IV° Internationale ! D’autre part, ce qui faisait office de centre international l’a tacitement accepté comme bonne. Evidemment, la politique du parti américain a entraîné vers l’opportunisme tous les groupes de la IV° Internationale dans le monde. [...]
Les camarades qui pendant l’occupation, dans de terribles conditions, ont continué la lutte générale pour la révolution sur la base de nos idées, se sont montrés redevables de l’estime et de l’admiration de toute l’Internationale. Notre respect et notre amitié va à tous ceux qui sont tombés et ceux qui continuent. C’est cela même qui nous oblige à signaler les erreurs qui entravent aujourd’hui la croissance de l’organisation et la marche révolutionnaire. Pour résoudre positivement sa crise, pour aider l’Internationale à résoudre la sienne, le parti français doit analyser sa conduite et celle de l’Internationale pendant la guerre impérialiste, et condamner les opportunismes et les vacillements. L’erreur la plus grave en ce domaine vient de la nouvelle direction élue à la Pré-conférence d’avril 1946. Depuis plus d’un an elle n’a toujours pas mis en discussion la politique des principaux partis pendant la guerre impérialiste (...). Son erreur risque d’être davantage mortelle pour notre mouvement quand cette nouvelle direction rechigne à mettre à l’ordre du jour du Congrès mondial en préparation l’attitude des principaux partis face à la guerre impérialiste et aux mouvements nationaux. Une erreur peut être grave ou très grave, mais un parti qui sait les corriger poursuivra son chemin vers la révolution. Une erreur non rectifiée produit la phtisie théorique, l’ankylose organique, la destruction tôt ou tard. (…)
Ce n’est pas, comme le considèrent malheureusement quelques tendances, consubstantiel à notre mouvement. Le critère qui a toujours prévalu dans notre attitude vis-à-vis de la question est celui-ci : la défense de l’U.R.S.S. dans une guerre contre des ennemis extérieurs aide t-elle ou entrave t-elle la révolution mondiale ? [...] La « défense inconditionnelle de l’U.R.S.S. » s’est révélée incompatible avec la défense de la Révolution mondiale. La défense de la Russie doit être abandonnée de toute urgence parce qu’elle lie tous nos mouvements, pèse sur notre progrès théorique, et nous donne aux yeux des masses une physionomie stalinisante. Il est impossible de défendre la Révolution mondiale et la Russie en même temps. C’est l’un ou l’autre. Nous nous prononçons pour la Révolution mondiale, contre la défense de la Russie, et vous invitons à vous prononcer dans le même sens [...] pour être fidèles à la tradition révolutionnaire de la IV° Internationale, nous devons abandonner la théorie trotskyste de la défense de l’U.R.S.S. ; nous produirons ainsi dans l’Internationale la révolution idéologique indispensable pour la réussite de la Révolution mondiale. »
https://www.marxists.org/francais/4int/postwar/1947/06/nt_19470600.htm
L’Etat russe a été présenté par le stalinisme dans tout le mouvement ourier comme premier pays socialiste alors que Lénine et Trotsky affirmaient le contraire….
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7423
Le mouvement trotskyste en France, le plus… à droite de tout le trotskysme mondial
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5230
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3738
Pourquoi la Quatrième Internationale fondée par Léon Trotsky a échoué…
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4250
Quand l’extrême gauche opportuniste a soutenu les ennemis du prolétariat sous prétexte de lutte contre le fascisme
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7014
Notre principale divergence avec l’extrême gauche française : ils ne sont pas clairs vis-à-vis de la nature de l’Etat capitaliste !