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Bonapartisme et crise de la domination bourgeoise de la société

lundi 5 août 2024, par Robert Paris

Bonapartisme et crise de la domination bourgeoise de la société

(...) C’est en France précisément que le passage du parlementarisme au bonapartisme ‑ ou plus exactement la première étape de ce passage ‑ a pris un caractère particulièrement frappant et démonstratif. Il suffit de rappeler que le gouvernent Doumergue est apparu sur la scène entre l’avant‑première de la guerre civile, le 6 février, et la grève générale du prolétariat, le 12 février [5]. Dès que les camps irréconciliables ont occupé leurs positions de combat aux deux pôles de la société capitaliste, il est apparu rapidement que la machine à calculer du parlementarisme avait perdu toute importance. Il est vrai que le gouvernement Doumergue, comme en leur temps les gouvernements Brüning et Schleicher, semble au premier abord gouverner avec l’accord du parlement. Mais c’est un parlement qui s’est renié, un parlement qui sait que, s’il résistait, le gouvernement se passerait de lui. Du fait du relatif équilibre entre le camp de la contre‑révolution qui attaque et celui de la révolution qui se défend, l’axe du pouvoir s’est élevé au‑dessus des masses et de leur représentation parlementaire. Il a fallu chercher le chef du gouvernement en dehors du parlement et « en dehors des partis » [6]. Le chef du gouvernement a appelé à la rescousse deux généraux [7]. Cette trinité a pris appui à la fois sur sa droite et sur sa gauche en s’assurant des otages parlementaires symétriques. Le gouvernement n’apparaît pas comme l’organe exécutif d’une majorité parlementaire, mais comme l’arbitre entre deux camps en lutte.

Un gouvernement qui s’élève au‑dessus de la nation n’est pourtant pas suspendu dans le vide. L’axe véritable du gouvernement actuel passe par la police, la bureaucratie, la clique militaire. Nous avons affaire à une dictature militaro­policière à peine voilée sous le décor du parlementarisme. Mais un gouvernement du sabre en tant qu’arbitre de la nation ‑ c’est précisément le bonapartisme.

Le sabre, en lui-même, n’a pas de programme indépendant. Il est l’instrument de « l’ordre ». On fait appel à lui pour conserver ce qui existe. S’élevant politiquement au‑dessus des classes, le bonapartisme, comme son prédécesseur le césarisme, a toujours été et reste, du point de vue social, le gouvernement de la partie la plus forte et la plus solide des exploiteurs. Par conséquent, le bonapartisme actuel ne peut être rien d’autre que le gouvernement du capital financier qui dirige, inspire et achète les sommets de la bureaucratie, de la police, de l’armée et de la presse.

La « réforme constitutionnelle », dont on a tant parlé au cours des derniers mois, a pour seule tâche d’adapter les institutions de l’Etat aux exigences et aux convenances du gouvernement bonapartiste. Le capital financier cherche des voies légales qui lui permettraient d’imposer chaque fois à la nation le meilleur arbitre avec l’assentiment forcé du quasi‑parlement. Il est évident que le ministère Doumergue n’est pas l’idéal du « gouvernement fort ». De meilleurs candidats au rôle de Bonaparte sont en réserve. En ce domaine, de nouvelles expériences et de nouvelles combinaisons sont possibles si le cours à venir de la lutte des classes en laisse le temps.

En formulant ce pronostic, il nous faut répéter ce que les bolcheviks‑léninistes ont dit autrefois à propos de l’Allemagne : les chances politiques du bonapartisme français actuel ne sont pas grandes. Sa stabilité est déterminée par l’équilibre temporaire et, par sa nature même, instable, entre les deux camps du prolétariat et du fascisme. Le rapport des forces entre ces deux camps peut changer brutalement, en partie sous l’influence de la conjoncture économique, mais surtout en fonction de la qualité de la politique de l’avant‑garde prolétarienne. La collision entre ces deux camps est inévitable. Le processus se mesurera, non en années, mais en mois. Un régime stable ne pourra être établi qu’au lendemain de cette collision et en fonction de ses résultats.

Le fascisme au pouvoir, comme le bonapartisme, ne peut être que le gouvernement du capital financier. Dans ce sens social, ils ne se distinguent pas, non seulement l’un de l’autre, mais l’un et l’autre de la démocratie parlementaire. Chaque fois, les staliniens font à nouveau cette découverte, oubliant que les questions sociales se résolvent dans le domaine de la politique. La puissance du capital financier ne réside pas dans sa capacité à établir, à son gré, n’importe quel gouvernement, n’importe quand : il ne possède pas cette force. Sa puissance réside dans le fait que tout gouvernement non prolétarien est obligé de servir le capital financier, ou plutôt que le capital financier a la possibilité de remplacer un système de domination en déclin par un autre qui corresponde mieux aux nouvelles conditions. Cependant, le passage d’un système à un autre signifie la crise politique, laquelle, avec le concours de l’activité du prolétariat révolutionnaire, peut se transformer en un danger social pour la bourgeoisie. Le passage du régime de démocratie parlementaire au bonapartisme a déjà été accompagné en France de flambées de guerre civile. La perspective du passage du bonapartisme au fascisme est grosse de troubles infiniment plus graves et, par conséquent également, de possibilités révolutionnaires.

Jusqu’à hier les staliniens considéraient que notre « faute principale » consistait à voir dans le fascisme la petite bourgeoisie et pas le capital financier. Mais là aussi ils substituaient des catégories abstraites à la dialectique des classes. Le fascisme constitue un moyen spécifique de mobiliser et d’organiser la petite bourgeoisie dans les sens des intérêts sociaux du capital financier. En régime démocratique, le capital financier – c’était inévitable – s’est efforcé d’inoculer aux ouvriers la confiance dans la petite bourgeoisie pacifiste et réformiste. Le passage au fascisme, au contraire, est inconcevable sans que la petite bourgeoisie ait été préalablement pénétrée de haine contre le prolétariat. La domination de la seule et même super­classe, le capital financier, repose, dans ces deux systèmes, sur des rapports directement inverses entre les classes opprimées.

La mobilisation politique de la petite bourgeoisie contre le prolétariat est cependant inconcevable sans cette démagogie sociale qui, pour la grande bourgeoisie, signifie jouer avec le feu. Le danger que constitue pour l’« ordre » cette réaction petite-bourgeoise déchaînée vient précisément d’être confirmé par les récents événements d’Allemagne [8]. C’est pourquoi, tout en soutenant activement et en finançant les bandits réactionnaires en tant qu’un de ses détachements, la bourgeoisie française essaie de ne pas pousser les choses jusqu’à la victoire politique du fascisme, mais plutôt jusqu’à l’établissement d’un « pouvoir fort » qui, en dernière analyse, devra discipliner les deux camps extrêmes.

Ce qui vient d’être dit démontre suffisamment l’importance qu’il y a à distinguer la forme bonapartiste du pouvoir de la forme fasciste. Il serait pourtant impardonnable de tomber dans l’excès inverse, c’est‑à‑dire de faire du bonapartisme et du fascisme deux catégories logiquement incompatibles. Tout comme le bonapartisme commence par une combinaison du régime parlementaire et du fascisme, de même, le fascisme triomphant se voit contraint non seulement de faire alliance avec les bonapartistes, mais plus encore de se rapprocher dans sa structure interne du système bonapartiste. La domination prolongée du capital financier au moyen de la démagogie sociale réactionnaire et de la terreur petite‑bourgeoise est impossible. Arrivés au pouvoir, les chefs fascistes sont forcés de réfréner, au moyen de l’appareil d’Etat, les masses qui les ont suivis. Ils perdent du coup le soutien de larges couches de la petite bourgeoisie. Une petite partie d’entre elles est assimilée par l’appareil bureaucratique. Une autre tombe dans l’indifférence. Une troisième, sous des bannières différentes, passe dans l’opposition. Mais, dans le même temps qu’il perd sa base sociale de masse, le fascisme, en prenant appui sur l’appareil bureaucratique et en louvoyant entre les classes, dégénère en bonapartisme. Là aussi, l’évolution graduelle est brisée par des épisodes sanglants et violents. A la différence du bonapartisme préventif ou préfasciste (Giolitti [9], Brüning‑Schleicher, Doumergue et autres), qui reflète l’équilibre extrêmement instable et éphémère entre les camps belligérants, le bonapartisme d’origine fasciste (Mussolini, Hitler, etc. ), qui s’est nourri de la destruction, de la désillusion et de la démoralisation des deux camps des masses, se distingue par sa bien plus grande stabilité.

La question « fascisme ou bonapartisme ? » a fait apparaître dans les rangs de nos camarades polonais certaines divergences quant au régime de Pilsudski [10]. La possibilité même de l’existence de telles divergences atteste que nous ne sommes pas en présence de catégories logiques irréductibles, mais de formations sociales vivantes qui représentent des particularités extrêmement prononcées dans divers pays à diverses étapes.

Pilsudski est arrivé au pouvoir au terme d’une insurrection basée sur un mouvement de masse de la petite bourgeoisie et dirigée directement, au nom de l’« Etat fort », contre la domination des partis bourgeois traditionnels : c’est là un trait fasciste caractéristique de ce mouvement comme de ce régime. Mais le rôle joué par le poids politique, c’est‑à‑dire le rôle joué par les masses dans le fascisme polonais, était infiniment plus faible que celui du fascisme italien en son temps et bien plus encore que celui du fascisme allemand. Pilsudski a été contraint d’utiliser beaucoup plus les méthodes du complot militaire, et il a abordé de manière beaucoup plus circonspecte la question des organisations ouvrières. Il suffit de rappeler que le coup d’Etat de Pilsudski s’est déroulé avec la sympathie et le soutien du parti stalinien polonais [11]. L’hostilité grandissante de la petite bourgeoisie juive et ukrainienne au régime de Pilsudski lui a, à son tour, rendu plus difficile le déclenchement d’une attaque générale contre la classe ouvrière.

Le résultat de cette situation est que l’oscillation entre les classes et les fractions nationales des classes a occupé et occupe encore sous Pilsudski une place plus importante, et la terreur de masse une place moins importante que sous Mussolini et Hitler pour les périodes correspondantes : c’est là l’élément bonapartiste dans le régime de Pilsudski. Il serait néanmoins manifestement faux de comparer Pilsudski à Giolitti ou à Schleicher, et de s’attendre à ce que la relève soit prise par un nouveau Mussolini ou Hitler polonais. Du point de vue méthodologique, il est faux de se former une image d’un fascisme « idéal », et de l’opposer à ce fascisme réel qui s’est développé avec ses particularités et ses contradictions, sur le terrain des rapports entre les classes et les nationalités à l’intérieur de l’Etat polonais. Pilsudski sera‑t‑il capable de mener à son terme la destruction des organisations prolétariennes ? La logique de la situation l’y conduit de façon inéluctable, cependant, cela ne dépend pas d’une définition formelle du « fascisme en tant que tel », mais du rapport réel des forces, de la dynamique des processus politiques dans les masses, de la stratégie de l’avant‑garde prolétarienne et, finalement, du cours des événements en Europe occidentale, et particulièrement en France.

Il est parfaitement possible que l’Histoire enregistre le fait que le fascisme polonais ait été renversé et réduit en poussière avant d’avoir réussi à se trouver une forme « totalitaire ».

Le processus de fascisation de l’Autriche ne présente pas moins d’originalité. Jusqu’à l’écrasement de Vienne sous les obus, le régime de Dollfuss conservait un caractère bonapartiste évident : mandataire de la grande bourgeoisie, sans appui dans les masses, il jouait le rôle d’arbitre armé entre les camps de la social-démocratie, du national‑socialisme et de l’austro‑fascisme de type provincialo‑paysan. Cet antagonisme triangulaire, plus le soutien de l’Italie et de la France, garantissait à Dollfuss une stabilité beaucoup plus grande qu’aux équilibristes de même acabit d’autres pays. L’écrasement des nazis autrichiens ne fût possible que grâce à la neutralité bienveillante de la social-démocratie. L’écrasement de celle-ci, ayant élevé le poids spécifique des Heimwehren [12], a conduit de fait à l’établissement d’un régime fasciste dans lequel Dollfuss incarne les restes de l’héritage bonapartiste. Il ne faut pas oublier que dans le fascisme allemand, dont personne ne niera l’authenticité, Hindenburg et ses suppôts représentent aujourd’hui encore les traditions de la période où le président a rempli son rôle bonapartiste en extirpant l’axe de la constitution de Weimar et en ouvrant les portes au fascisme.

Nous avons dit plus haut que le bonapartisme d’origine fasciste était infiniment plus stable que les expériences bonapartistes préventives auxquelles la grande bourgeoisie a recours dans l’espoir d’éviter le bain de sang du fascisme. Il est pourtant infiniment plus important de souligner ‑ du point de vue théorique comme du point de vue pratique ‑ que le fait même de la dégénérescence du fascisme en bonapartisme signifie le commencement de sa fin. Combien de temps durera le dépérissement du fascisme, à quel moment sa maladie se transformera‑t‑elle en agonie, tout cela dépend de nombreux facteurs externes et internes. Mais le dépérissement de l’activité contre‑révolutionnaire de la petite bourgeoisie, sa déception et sa désagrégation, l’affaiblissement de sa pression sur le prolétariat ouvrent de nouvelles possibilités révolutionnaires. Toute l’Histoire démontre qu’il n’est pas possible de maintenir le prolétariat enchaîné par le seul moyen l’appareil policier. Il est vrai que l’expérience italienne témoigne que l’héritage psychologique d’une gigantesque catastrophe subie antérieurement se maintient dans les masses ouvrières beaucoup plus longtemps que le rapport des forces politiques qui avait engendré cette même catastrophe. Mais l’inertie psychologique créée par la défaite est une base fragile. Elle peut s’écrouler d’un coup sous l’effet d’un choc puissant. Un tel choc ‑ pour l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche et d’autres pays ‑ pourrait être le succès de la lutte du prolétariat français.

La clé révolutionnaire de la situation en Europe et dans le monde entier se trouve maintenant avant tout en France !

Notes

[1] Trotsky estimait que les régimes de Mussolini et de Pilsudski étaient des régimes fascistes. Mais il énumère ici des hommes incarnant des régimes que les staliniens qualifiaient également de fascistes, ce qui était à ses yeux complètement faux. Le général Miguel Primo de RIVERA y ORBANEJA (1870‑1930) exerçait la dictature en Espagne avec l’appui du roi et le soutien de l’armée. Le général CHANG KAÏ CHEK (1887‑1975), chef du parti nationaliste Kuomintang, avait unifié la Chine et persécuté le mouvement ouvrier. Tomas MASARYK (1850‑1937) était un libéral, président de la république tchécoslovaque. Le conservateur catholique BRÜNING avait été chancelier du Reich de 1930 à 1932. Le chrétien social Engelbert DOLLFUSS (1892‑1934), chancelier et admirateur de Mussolini, enfant chéri de l’Eglise catholique, venait de noyer dans le sang la résistance des travailleurs de Vienne. Le roi ALEXANDRE II de Yougoslavie ‑ de la dynastie des Karageorgevitch ‑ (1884‑1934) avait suspendu la constitution et pris un pouvoir sans contrôle avec l’appui de l’armée en 1929. En tant que ministre de l’intérieur de gouvernements de coalition, le social‑démocrate Carl SEVERING (1875-1952) avait dirigé la répression contre les ouvriers révolutionnaires. Enfin, le britannique James Ramsay MAC DONALD était ce premier ministre du Labour Party qui avait choisi en 1931 d’appliquer le programme des banques plutôt que celui de son parti et en avait été exclu.

[2] Brüning avait gouverné avec des « pleins pouvoirs » que lui avait accordés le Reichshstag entre mars 1930 et mai 1932. Ses successeurs avaient eu recours à ce procédé : le hobereau Franz von PAPEN (1879‑1969) avait été chancelier de juin à décembre 1932, et le général Kurt von Schleicher, qui avait vainement tenté de s’appuyer sur les syndicats et de diviser le parti nazi, avait été le prédécesseur immédiat de Hitler.

[3] Claude JUST (1888-1956), tailleur, était le dirigeant du Comité d’Action Socialiste-Révolutionnaire qui avait une certaine audience dans la fédération de la Seine. Il deviendra trotskyste après 1945.

[4] Gaston Doumergue, ancien président de la République avait remplacé Daladier, démissionnaire le 7 février.

[5] C’était dans la nuit du 6 au 7 février que s’étaient produits, devant le Palais-­Bourbon, de sérieux accrochages entre les manifestants d’extrême droite réunis par les Ligues contre le gouvernement Daladier qui venait de décider de remplacer leur protecteur, le préfet de Paris Jean Chiappe, et les forces de l’ordre qui protégeaient la Chambre des députés devant laquelle se présentait le nouveau gouvernement. Le 12 février, journée de grève décidée par la C.G.T., avait vu à Paris la jonction des deux cortèges, celui de la S.F.I.O. et de la C.G.T., celui du P.C. et de la C.G.T.U., une jonction qui exprimait le profond sentiment d’aspiration à l’unité de la classe ouvrière.

[6] Rappelons que Gaston Doumergue s’était retiré de la vie politique quand il fut fait appel à lui.

[7] Le gouvernement Doumergue comprenait deux chefs militaires. Le général Louis MAURIN (1869‑1956) était ministre de la guerre. L’un des principaux « sabres » de réserve de la bourgeoisie française, le maréchal Philippe PÉTAIN, était, ainsi qu’André Tardieu et Edouard Herriot, ministre d’Etat.

[8] Au cours de ce qu’on a appelé la « Nuit des Longs Couteaux », le 30 juin 1934, Hitler venait de se débarrasser par l’assassinat en masse, au nom d’un prétendu complot, de l’aile plébéienne de son parti incarnée par les cadres de sa troupe de choc, les S.A., et leur chef Ernst RÖHM (1887‑1934). Il avait d’ailleurs utilisé la circonstance pour se débarrasser du même coup d’autres « gêneurs », comme le général von Schleicher.

[9] Giovanni GIOLITTI (1842‑1928) était premier ministre en Italie à l’époque de la grève des métallurgistes de septembre 1920. Il avait tenté de gouverner avec l’appui des socialistes et la tolérance des fascistes.

[10] Trotsky venait d’avoir une longue discussion, sur la question de savoir si le régime de Pilsudski en Pologne était « bonapartiste » ou « fasciste », avec son camarade polonais Herschl Stockfisch que lui avait amené Gérard Rosenthal. La section polonaise était divisée sur cette question : Stockfisch lui-même ne pensait pas qu’on pouvait qualifier le régime Pilsudski de fasciste.

[11] Dans un premier temps, le parti communiste polonais s’était montré favorable au régime de Pilsudski, ce qui lui avait valu de la part de l’I.C. ‑ et de Trotsky également ‑ une critique en règle.

[12] En allemand dans le texte. La Heimwehr était la milice bourgeoise.

https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1934/07/lt19340715.htm

Ce n’est pas la rhétorique parlementaire, mais la révolte des ouvriers, la tentative de grève générale-étouffée dès le début par la bureaucratie de Jouhaux-et ensuite les émeutes locales (Toulon, Brest). Les fascistes ayant été remis quelque peu en place, les radicaux respirèrent plus librement. Le Temps, qui, dans une série d’articles, avait déjà trouve le moyen d’offrir sa main et son coeur à la "jeune génération", découvrit de nouveau les avantages du régime libéral, conforme d’après lui au génie français. Ainsi s’est établi un régime instable, transitoire, bâtard, conforme non pas au génie de la France, mais au déclin de la III° République. Dans ce régime, ce sont les traits bonapartistes qui apparaissent avec le plus de netteté : indépendance du gouvernement à l’égard des partis et des programmes, liquidation du pouvoir législatif au moyen des pleins pouvoirs, le gouvernement se situant au-dessus des fractions en lutte, c’est-à-dire en fait au-dessus de la nation, pour jouer le rôle d’"arbitre". Les trois ministères Doumergue, Flandin, Laval, avec l’immanquable participation des radicaux humiliés et compromis, ont chacun présenté de légères variantes sur un thème commun.

Lorsque le ministère Sarraut fut constitué, Léon Blum, dont la perspicacité comporte deux dimensions au lieu de trois, annonça : "Les derniers effets du 6 février sont détruits sur le plan parlementaire" (le Populaire du 2 février 1936). Voilà ce qui s’appelle brosser l’ombre du carrosse avec l’ombre d’une brosse ! Comme si l’on pouvait ,supprimer "sur le plan parlementaire" la pression des bandes armées du capital financier ! Comme si Sarraut pouvait ne pas sentir cette pression et ne pas trembler devant elle ! En réalité, le gouvernement Sarraut-Flandin est une variété de ce même "bonapartisme" semi-parlementaire à peine incliné à "gauche". Sarraut lui-même, réfutant l’accusation d’avoir pris des mesures arbitraires, répondit on ne peut mieux au Parlement : "Si mes mesures sont arbitraires, c’est parce que je veux être un arbitre." Cet aphorisme n’aurait pas été déplacé dans la bouche de Napoléon III. Sarraut se sent non pas le mandataire d’un parti déterminé ou d’un bloc de partis au pouvoir, comme le veulent les règles du parlementarisme mais un arbitre au-dessus des classes et des partis, comme le veulent les lois du bonapartisme.

L’aggravation de la lutte de classes et surtout l’entrée en scène des bandes armées de la réaction n’ont pas moins profondément révolutionné les organisations ouvrières. Le parti socialiste, qui jouait paisiblement le rôle de la cinquième roue du carrosse dans la III° République, s’est vu contraint de répudier à moitié ses traditions cartellistes et même de rompre avec son aile droite (néos). Dans le même temps, les communistes accomplissaient l’évolution inverse, mais sur une échelle infiniment plus vaste. Pendant des années ces messieurs avaient rêvé de barricades, de conquête de la rue, etc. (ce rêve, il est vrai ; avait surtout un caractère littéraire). Après le 6 février, comprenant que l’affaire était sérieuse, les partisans des barricades se jetèrent à droite. Le réflexe spontané de ces phraseurs apeurés coïncidait d’une façon frappante avec la nouvelle orientation de la diplomatie soviétique.

Devant le danger que représente l’Allemagne hitlérienne, le Kremlin se tourna vers la France. Statu quo dans les rapports internationaux ! Statu quo dans le régime intérieur de la France ! Espoirs de révolution socialiste ? Chimères ! Les milieux dirigeants du Kremlin ne parlent qu’avec mépris du communisme français. Il faut donc garder ce qui existe pour ne pas risquer d’avoir pire. La démocratie parlementaire en France ne se concevant pas sans les radicaux, faisons en sorte que les socialistes les soutiennent ; ordonnons aux communistes de ne pas gêner le bloc Blum-Herriot ; s’il est possible, faisons-les entrer eux-mêmes dans ce bloc. Ni secousses, ni menaces ! Telle est l’orientation du Kremlin.

Quand Staline répudie la révolution mondiale, les partis bourgeois français ne veulent pas le croire. Ils ont bien tort ! En politique, une confiance aveugle n’est évidemment pas une vertu supérieure. Mais une méfiance aveugle ne vaut guère mieux. Il faut savoir confronter les paroles avec les actes et discerner la tendance générale de l’évolution pour plusieurs années. La politique de Staline, qui est déterminée par les intérêts de la bureaucratie soviétique privilégiée, est devenue foncièrement conservatrice. La bourgeoisie française a tout lieu de faire confiance à Staline. Le prolétariat français a les mêmes raisons de se méfier.

Au congrès d’unité de Toulouse [2] , le "communiste" Racamond a donné de la politique du Front populaire une formule digne de passer à la postérité : "Comment vaincre la timidité du parti radical ?" Comment vaincre la peur qu’a la bourgeoisie du prolétariat ? Très simplement : les farouches révolutionnaires doivent jeter le couteau qu’ils serraient entre leurs dents, se pommader les cheveux et arborer le sourire de la plus charmante des odalisques ; Vaillant-Couturier dernière manière en sera le prototype. Sous la pression des "communistes" pommadés, que de toutes leurs forces poussaient à droite les socialistes en train d’évoluer vers la gauche, Blum a dû changer une fois de plus de cap. Il le fit, heureusement, dans le sens habituel. Ainsi se constitua le Front populaire : compagnie d’assurance de banqueroutiers radicaux aux frais du capital des organisations ouvrières.

Le radicalisme est inséparable de la franc-maçonnerie. C’est tout dire. Lors des débats qui eurent lieu à la Chambre des députés sur les Ligues, M. Xavier-Vallat rappela que Trotsky avait, à une époque, "interdit" aux communistes d’adhérer aux loges maçonniques. M. Jammy Schmidt, qui est, paraît-il, une autorité en la matière, s’empressa d’expliquer cette interdiction par l’incompatibilité du bolchevisme despotique avec l’"esprit de liberté". Nous ne voyons pas la nécessité de polémiquer sur ce thème avec le député radical. Mais aujourd’hui encore nous estimons que le représentant ouvrier qui va chercher son inspiration ou sa consolation dans la fade religion maçonnique de la collaboration des classes ne mérite pas la moindre confiance. Ce n’est pas par hasard si le Cartel s’est accompagné d’une large participation des socialistes aux loges maçonniques. Mais le temps est venu pour les communistes repentis d’en faire autant. Au demeurant, ces nouveaux initiés n’en seront que plus à l’aise, en tablier, pour servir les vieux patrons du Cartel.

Le Front populaire, nous dit-on non sans indignation, n’est nullement un cartel, mais un mouvement de masse. Les définitions pompeuses ne manquent pas, certes, mais elles ne changent rien aux choses. Le but du Cartel a toujours été de freiner le mouvement de masse en l’orientant vers la collaboration de classe. Le Front populaire a exactement le même but. La différence entre eux-et elle est de taille-, c’est que le Cartel traditionnel a vu le jour au cours des époques de stabilité et de calme du régime parlementaire. Aujourd’hui que les masses sont impatientes et prêtes à exploser, il est nécessaire de disposer d’un frein plus solide, avec la participation des "communistes". Les meetings communs, les cortèges à grand spectacle, les serments, le mariage du drapeau de la Commune avec le drapeau de Versailles, le tintamarre, la démagogie, tout cela n’a qu’un but : contenir et démoraliser le mouvement de masse.

Pour se justifier devant les droites, Sarraut a déclaré à la Chambre que ses inoffensives concessions au Front populaire ne constituent rien de plus que la soupape de sûreté du régime. Cette franchise aurait pu paraître imprudente. Mais l’extrême-gauche la couvrit d’applaudissements. Sarraut n’avait donc aucune raison de se gêner. De toute façon, il a réussi à donner, peut-être sans le vouloir, une définition du Front populaire : une soupape de sûreté contre le mouvement de masse. En général, M. Sarraut a la main heureuse pour les aphorismes !

La politique extérieure est la continuation de la politique intérieure. Ayant complètement abandonné le point de vue du prolétariat, Blum, Cachin et Cie adoptent-sous le masque de la "sécurité collective" et du "droit international"-le point de vue de l’impérialisme national. Ils nous préparent la même politique d’abdication qu’ils ont suivie de 1914 à 1918 en y ajoutant seulement : "pour la défense de l’U.R.S.S.". Quand, de 1918 à 1923, la diplomatie soviétique s’est fréquemment vue obligée de louvoyer et de passer des accords, il ne vint jamais à l’esprit d’une seule section de l’Internationale communiste qu’elle pourrait faire bloc avec sa bourgeoisie ! A elle seule, cette chose n’est-elle pas une preuve suffisante de la sincérité de Staline quand il répudie la révolution mondiale ?

Pour les mêmes motifs qui poussent les chefs actuels de l’Internationale communiste à se coller aux mamelles de la "démocratie" dans la période de son agonie, ils découvrent le radieux visage de la Société des Nations alors que la parcourt déjà le hoquet de la mort. Ainsi s’est crée une plate-forme de politique extérieure commune entre les radicaux et l’Union soviétique. Le programme intérieur du Front populaire est un assemblage de lieux communs qui permettent une interprétation aussi libre que le Covenant de Genève. Le sens général du programme est celui-ci : pas de changement. Or, les masses veulent du changement et c’est en cela que réside le fond de la crise politique.

En désarmant politiquement le prolétariat, les Blum, Paul Faure, Cachin, Thorez tiennent surtout à ce qu’il ne s arme pas physiquement. La propagande de ces messieurs ne se différencie pas des sermons religieux sur la supériorité des principes moraux. Engels qui enseignait que la possession du pouvoir d’Etat est une question de bandes armées, Marx qui regardait l’insurrection comme un art, apparaissent aux députés, aux sénateurs et maires actuels du Front populaire comme des sauvages du Moyen-Age. Le Populaire passe pour la centième fois un dessin représentant un ouvrier désarmé avec cette légende : "Vous comprendrez que nos poings nus sont plus solides que toutes vos matraques." Quel splendide mépris pour la technique militaire ! A cet égard, le Négus lui-même a des vues plus avancées. Pour ces gens, les coups d’Etat en Italie, en Allemagne, en Autriche n’existent pas. Cesseront-ils de vanter les "poings nus", quand La Rocque leur passera les menottes ? Par moment, on en arrive presque à regretter de ne pouvoir faire subir cette expérience à messieurs les chefs, sans que les masses aient à en souffrir.

Vu sous l’angle du régime bourgeois, le Front populaire est un épisode de la rivalité entre le radicalisme et le fascisme pour gagner l’attention et les faveurs du grand capital. En fraternisant d’une façon théâtrale avec les socialistes et les communistes, les radicaux veulent montrer au patron que le régime n’est pas aussi malade que les droites le prétendent ; que le danger de révolution est exagéré ; que Vaillant-Couturier lui-même a troqué son couteau contre un collier ; que par les "révolutionnaires" apprivoisés on peut dissiper les masses ouvrières et, par conséquent, sauver le système parlementaire de la faillite.

Tous les radicaux ne croient pas à cette manoeuvre ; les plus sérieux et les plus influents, Herriot en tête, préfèrent adopter une attitude d’attente. Mais en fin de compte eux-mêmes ne peuvent pas proposer autre chose. La crise du parlementarisme est avant tout une crise de confiance de l’électeur à l’égard du radicalisme.

Tant qu’on n’aura pas découvert le moyen de rajeunir le capitalisme il n’existera pas de recette pour sauver le parti radical. Celui-ci n’a le choix qu’entre différents genres de mort politique. Un succès relatif aux prochaines élections n’empêcherait pas et même ne retarderait pas bien longtemps son effondrement.

Les chefs du parti socialiste, les politiciens les plus insouciants de France, ne s’embarrassent pas de la sociologie du front populaire : personne ne peut rien tirer d’intéressant des interminables monologues de Léon Blum. Quant aux communistes, qui sont extrêmement fiers d’avoir pris l’initiative de la collaboration avec la bourgeoisie, ils présentent le Front populaire comme l’alliance du prolétariat avec les classes moyennes. Quelle parodie du marxisme ! Non, le parti radical n’est pas le parti de la petite bourgeoisie Il n’est pas davantage un "bloc de la moyenne et de la petite bourgeoisie", selon la définition absurde de la Pravda. Non seulement la moyenne bourgeoisie exploite la petite bourgeoisie sur le plan économique comme sur le plan politique, mais elle est elle-même une agence du capital financier. Désigner, sous le terme neutre de "bloc", des rapports politiques hiérarchiques fondés sur l’exploitation, c’est se moquer de la réalité. Un cavalier n’est pas un bloc homme-cheval. Si le parti Herriot-Daladier a des racines dans les masses petites-bourgeoises et, dans une certaine mesure, jusque dans les milieux ouvriers, c’est uniquement pour les duper dans l’intérêt du régime capitaliste. Les radicaux sont le parti démocratique de l’impérialisme français. Toute autre définition est un leurre.

La crise du système capitaliste désarme les radicaux en leur enlevant les moyens traditionnels qui leur permettaient d’endormir la petite bourgeoisie. Les classes moyennes commencent à sentir, sinon à comprendre, qu’on ne sauvera pas la situation par de misérables réformes et qu’une refonte hardie du régime actuel est devenue nécessaire. Mais radicalisme et hardiesse vont ensemble comme l’eau et le feu. Le fascisme se nourrit avant tout de la méfiance croissante de la petite bourgeoisie à l’égard du radicalisme. On peut dire sans exagérer que le sort de la politique de la France ne tardera pas à se décider dans une large mesure selon la manière dont sera liquidé le radicalisme et selon que ce sera le fascisme ou le parti du prolétariat qui prendra sa succession, c’est-à-dire qui héritera de son influence sur les masses petites-bourgeoises.

Un principe élémentaire de la stratégie marxiste est que l’alliance du prolétariat avec les petites gens des villes et des campagnes doit se réaliser uniquement dans la lutte irréductible contre la représentation parlementaire traditionnelle de la petite-bourgeoisie. Pour gagner le paysan à l’ouvrier, il faut le détacher du politicien radical qui l’asservit au capital financier. Contrairement à cela, le Front populaire, complot de la bureaucratie ouvrière avec les pires exploiteurs politiques des classes moyennes, est tout simplement capable de tuer la foi des masses dans les méthodes révolutionnaires et de les jeter dans les bras de la contre-révolution fasciste.

Aussi invraisemblable que cela paraisse, quelques cyniques essayent de justifier la politique du Front populaire en se référant à Lénine, qui, paraît-il, a démontré qu’on ne pouvait pas se passer de "compromis" et notamment d’accords avec d’autres partis. Pour les chefs de l’Internationale communiste d’aujourd’hui, outrager Lénine est devenu une règle ; ils piétinent la doctrine du fondateur du parti bolchevique et vont ensuite s’incliner a Moscou devant son mausolée.

Lénine a commencé sa tâche dans la Russie tsariste, où non seulement les ouvriers, les paysans, les intellectuels, mais de larges milieux bourgeois combattaient l’ancien régime. Si, d’une façon générale, la politique du Front populaire avait pu avoir sa justification, il semblerait que ce fût avant tout dans un pays qui n’avait pas encore fait sa révolution bourgeoise. Messieurs les falsificateurs feraient bien d’indiquer dans quelle phase, à quel moment et dans quelles circonstances le parti bolchevique a réalisé en Russie un semblant de Front populaire ? Qu’ils fassent travailler leurs méninges et fouillent dans les documents historiques !

Les bolcheviks ont passé des accords d’ordre pratique avec les organisations révolutionnaires petites-bourgeoises pour le transport clandestin en commun des écrits révolutionnaires, parfois pour l’organisation en commun d’une manifestation dans la rue ou pour riposter aux bandes de pogromistes. Lors des élections à la Douma, ils ont eu recours, dans certaines circonstances et au deuxième degré [3] , à des blocs électoraux avec les menchéviks ou avec les socialistes révolutionnaires. C’est tout. Ni "programmes" communs ni organismes permanents, ni renoncement à critiquer les alliés du moment. Ce genre d’accords et de compromis épisodiques, strictement limités à des buts précis-Lénine n’avait en vue que ceux-là-n’avait rien de commun avec le Front populaire, qui représente un conglomérat d’organisations hétérogènes, une alliance durable de classes différentes liées pour toute une période-et quelle période !-par une politique et un programme communs-une politique de parade, de déclamation et de poudre aux yeux. A la première épreuve sérieuse, le Front populaire se brisera et toutes ses parties constitutives en sortiront avec de profondes lézardes. La politique du Front populaire est une politique de trahison.

La règle du bolchevisme en ce qui concerne les blocs était la suivante : Marcher séparément, vaincre ensemble ! La règle des chefs de l’Internationale communiste aujourd’hui est devenue : Marcher ensemble pour être battus séparément. Que ces messieurs se cramponnent à Staline et à Dimitrov, mais qu’ils s’arrangent pour laisser Lénine en paix.

Il est impossible de ne pas s’indigner quand un lit les déclarations de chefs vantards qui prétendent que le Front populaire a "sauvé" la France du fascisme ; en réalité, cela veut tout simplement dire que nos héros affolés se sont épargnés par leurs encouragements mutuels une frayeur plus grande encore. Pour combien de temps ? Entre le premier soulèvement de Hitler et son arrivée au pouvoir, il s’est écoulé dix années, marquées par des alternances de flux et de reflux. A l’époque, les Blum et les Cachin allemands ont maintes fois proclame leur "victoire" sur le national-socialisme. Nous ne les avons pas crus et nous n’avons pas eu tort. Néanmoins, cette expérience n’a rien appris aux cousins français de Wels et de Thaelmann. Certes, en Allemagne, les communistes n’ont pas participé au Front populaire qui groupait la social-démocratie, la bourgeoisie de gauche et le Centre catholique ("alliance du prolétariat avec les classes moyennes" !). En ce temps-là, l’Internationale communiste repoussait même les accords de combat entre organisations ouvrières contre le fascisme. Les résultats, on les connaît. Notre sympathie la plus chaleureuse pour Thaelmann, en tant que prisonnier des bourreaux, ne peut pas nous empêcher de dire que sa politique, c’est-à-dire la politique de Staline, a plus fait pour la victoire de Hitler que la politique de Hitler lui même. Ayant tourné casaque, l’Internationale communiste applique aujourd’hui en France la politique suffisamment connue de la social-démocratie allemande. Est-il vraiment si difficile d’en prévoir les résultats ?

https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/ouvalafrance/ovlf5.htm

Un exemple historique en France : le 18 brumaire de Louis Bonaparte

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article347

Un exemple historique en Russie : Kérensky

https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1917/08/elements.htm

Bonapartisme bourgeois et bonapartisme stalinien (pseudo-soviétique)

https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1935/00/bonapartisme.pdf

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