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Impérialisme français, hors d’Ukraine, et s’il y va, souhaitons sa défaite, car l’ennemi principal reste le Capital de notre propre pays, et ses larbins sociaux-patriotes !

jeudi 13 mars 2025, par Alex, Waraa

Impérialisme français, hors d’Ukraine, et s’il y va, souhaitons sa défaite, car l’ennemi principal reste le Capital de notre propre pays, et ses larbins sociaux-patriotes !

Discours » du président Macron

Dans son Adresse aux Français du 5 mars dernier, le président Macron a prétendu nous a faire un cours d’histoire, et surtout nous faire peur :

Les Etats-Unis d’Amérique, notre allié, ont changé leur position sur cette guerre, soutiennent moins l’Ukraine et laissent planer le doute sur la suite. Dans le même temps, les mêmes Etats-Unis d’Amérique entendent imposer des tarifs douaniers aux produits venant d’Europe.

(...)

Il faut bien le dire, nous entrons dans une nouvelle ère.

(...) La guerre en Ukraine dure maintenant depuis plus de trois ans. Nous avons dès le premier jour décidé de soutenir l’Ukraine et de sanctionner la Russie et nous avons bien fait car c’est non seulement le peuple ukrainien qui lutte avec courage pour sa liberté, mais c’est aussi notre sécurité qui est menacée.si un pays peut envahir impunément son voisin en Europe alors personne ne peut plus être sûr de rien

Alors, Macron va-t-il déclarer la guerre à la Russie pour reconquérir les territoires de l’Ukraine dans ses frontières de 1991, comme prétendent le croire les journalistes de tous les media bourgeois ? Non, c’est le contraire. Dans son discours, contrairement aux apparences, Macron ne parle pas de guerre, mais de paix, il entérine implicitement les nouvelles frontières conquises par l’armée russe :

Toutes les initiatives qui aident à la paix vont dans le bon sens, et je veux ce soir les saluer. Nous devons continuer d’aider les Ukrainiens à résister jusqu’à ce qu’ils puissent négocier avec la Russie une paix solide pour eux-mêmes et pour nous tous.

Ce que des troupes françaises feraient, c’est donc la police des nouvelles frontières, la consolidations des conquêtes impérialistes russes :

La paix en Ukraine passera aussi, peut-être, par le déploiement de forces européennes. Celles ci n’iraient pas se battre aujourd’hui, elles n’iraient pas se battre sur la ligne de front, mais elles seraient là, au contraire, une fois la paix signée, pour en garantir le plein respect. Dès la semaine prochaine, nous réunirons à Paris les chefs d’état major des pays qui souhaitent prendre leurs responsabilités à cet égard C’est ainsi un plan pour une paix solide, durable.

Pour les militants ouvriers conscients, la situation est claire. La "nouvelle ère" ne date pas de semaine, du mois, ou de l’année dernière, ni du discours de l’Adresse aux français du 5 mars de Macron, mais de 2008, avec le blocage, l’effondrement du capital sous son propre poids. C’est lors de cet effondrement du capitalisme que s’est dessinée la perspective inéluctable de la marche à une guerre mondiale.

La seconde étape, conséquence de la première, fut la volonté des USA d’empêcher l’industrie allemande de se connecter aux matières premières de la Russie, le tout relié à la réserve de main d’oeuvre bon marché de la Chine. L’unification de l’Eurasie ferait émerger un concurrent des USA. L’ennemi des USA n’est pas la Russie en elle-même, mais comme en 1941, l’unification de l’Europe derrière l’Allemagne, que seules des manoeuvres militaires pourraient empêcher.

La paix entre Poutine et Trump, est cohérente avec ce scénario : l’impérialisme des USA s’est opposé à l’impérialisme russe qui voulait s’allier avec l’Allemagne, en empêchant cette alliance, pour forcer la Russie à s’allier .... avec les USA. Les USA ont ainsi rabaissé les impérialismes allemands et français. Les USA ont humilié l’Allemagne en détruisant le gazoduc Nord-stream, ils ont humilié la bourgeoisie française en la laissant expulser d’Afrique.

Finis les grands rêves russes et africains des impérialismes allemand et français, mais pour les garder à son service et perpétuer leurs division, les USA proposent à ces impérialismes de second ordre, déclassés en troisième ordre, de veiller eux-mêmes sur ce champ de ruine qu’est devenu l’Ukraine, nouveau mur de Berlin à l’échelle d’un pays, pour y mettre la main sur des matières premières. Comme en Afrique, chaque pays enverra ses armées "protéger une mine" contre les habitants et au profit d’une multinationale.

La fiction de la "défense de l’Europe contre la Russie" est démentie par le fait que l’Australie est invitée à participer à la gabegie, comme si les troupes russes menaçaient l’Australie !

C’est cette "africanisation" de l’Ukraine que Macron, représentant de l’impérialisme français, appelle une "nouvelle ère".

L’impérialisme français agressif et militariste

L’armée française dont, officiellement, le rôle est de « défendre le pays », ne l’a fait qu’une seule fois, historique, quand elle était l’armée de la révolution sociale et politique, une armée de volontaires commandée par des généraux de 18 ans ! Sinon, elle n’a fait que des guerres de conquêtes contre les peuples, comme les guerres napoléoniennes, les guerres coloniales, les guerres mondiales, les guerres néo-coloniales et les nouvelles guerres impérialistes comme en Yougoslavie, au Liban, en Libye, en Ukraine, etc… Dans aucune de ces guerres, elle n’a défendu le peuple contre une agression armée étrangère et, au contraire, a toujours été l’instrument d’agressions armées contre des peuples.

Les exemples les plus fameux sont l’armée française pactisant avec son soi-disant ennemi allemand contre le peuple révolutionnaire de la Commune de Paris de 1871, l’armée française soi-disant chargée de « libérer l’Alsace et la Lorraine du joug prussien » et qui écrase le peuple de ces deux régions sous les bombes, l’armée française de 1940 qui ne se bat surtout pas contre le fascisme allemand, qui finit par pactiser directement avec lui et finira par faire semblant d’avoir toujours combattu dans le camp des impérialismes anglo-américains, etc…

Aujourd’hui, c’est une armée qui fait semblant de combattre des dictatures aux quatre coins du monde, de la dictature fasciste de Milosevic en Yougoslavie (qu’en fait la France soutenait) aux dictatures de Roumanie, d’Afghanistan, d’Irak, de Syrie, du Liban, du Mali, du Tchad, du Centrafrique, etc, en instaurant ensuite des dictatures encore plus sanglantes quand elle réussissait réellement à renverser un dictateur.

Aucun peuple n’a été libéré par l’armée française et de nombreux peuples souffrent encore dans leur chair des horreurs que lui ont infligé l’armée française et parmi lesquelles on peut citer le million de morts du peuple algérien, le continent africain réduit en esclavage de manière sanglante et l’Indochine également. Ce n’est pas le gouvernement actuel qui glorifie ces actes de barbarie (voir Retailleau-Bayrou avec l’Algérie) qui pourrait nous faire changer d’avis.

Si l’impérialisme a perdu ses guerres coloniales, en Afrique et en Indochine notamment, il continue celles-ci dans ses colonies des Antilles, de Nouvelle Calédonie, de La Réunion notamment…

Si l’impérialisme armé de la France vient d’être viré de nombreux pays d’Afrique, il continue dans d’autres et essaie de s’étendre en Europe sous prétexte de l’impérialisme russe.

En tout cas, plus que jamais, l’impérialisme est la fusion des intérêts du grand capital et de l’Etat capitaliste.

Expulsé d’Afrique, de plus en plus indésirable en Roumanie, viré sans ménagement de Géorgie, discrédité dans les Balkans, malmené dans les Antilles et en Nouvelle Calédonie, contourné par son maître états-unien à propos de l’Ukraine, ridiculisé sur la scène européenne (la signature par l’UE du traité avec le Mercosur – mortel pour l’agriculture française mais favorable à l’industrie allemande – malgré l’opposition unanime du parlement français le prouve !), l’impérialisme français décadent n’en devient que plus agressif sur la scène internationale comme sur la scène intérieure.

La guerre d’Ukraine : une aubaine pour l’Etat français incapable de payer sa dette

Le rabaissement de l’impérialisme français, du 2ème au 3ème rang, par les USA a un avantage pour notre impérialisme : il peut temporairement éviter la faillite financière.

Car il y a quelques semaines, les ministres regardaient les travailleurs d’un air hautain et sévère, répétant que les dépenses publiques devaient diminuer, pour rembourser la dette. Ils insinuaient au passage que les dépenses de santé sont un des chapitres de ces dépenses publiques, alors que ce qui finance la sécurité sociale, ce sont les salaires, pas les impôts.

Ces politiciens proclament aujourd’hui que la survie de notre pays passe par non plus par la baisse, mais au contraire l’explosion des dépenses publiques ! Pour l’armée, donc encore au détriment des "dépenses sociales". L’option de l’économie de guerre permet à l’Etat français d’augmenter son endettement, les subventions aux grands groupes français pour "défendre notre souveraineté", avec la caution de l’Union Européenne, l’accord tacite des agences de notation. La psychose de la guerre, des chars russes Place de la Concorde, a pour but de sauver les Etats de la faillite, leur permettant de supprimer tout plafond pour leur endettement. La banqueroute est rebaptisées "projet de civilisation" ! Certes la menace vague de la Russie est aussi réelle que celle de l’ogre agitée devant les enfants, mais des dizaines de journalistes (France info France inter etc) sont grassement payés pour nous faire peur. Rappelons que dans son discours du 5 mars, Macron a déclaré "la paix" à la Russie !

Mais les dépenses d’armement sont improductives. Les entreprises privées pourront recevoir à court terme des milliards, mais la crise du capitalisme, l’absence d’investissement réellement productif à grande échelle persistera. C’est la perspective de la révolution prolétarienne qui est la seule alternative à celle des guerres impérialistes.

Les sociaux-patriotes à la Glucksmann

Les appels de Macron à l’économie de guerre ont suscité l’enthousiasme des politiciens de gauche comme R. Gluksmann, qui a déclaré : « Si nous laissons libre cours à l’agressivité de Poutine, une guerre frontale est possible ». C’est en 1914 que le PS a eu accès aux postes gouvernementaux, qu’un L. Blum a lancé sa carrière comme chef de cabinet d’un Marcel Sembat Chargé des Travaux publics dans le Cabinet d’union sacrée de Viviani le 26 août 1914.

Des postes, des carrières, de grasses prébendes, c’est la récompense pour les socio-démocrates qui comme Gluksmann soutiennent l’impérialisme français.

En 1934, le PS Léon Blum fit une alliance politique avec le stalinien M. Thorez, au moment où Staline exterminait par la faim des millions d’Ukrainien par une famine organisée, nommée depuis le Holodomor, contre les ukrainiens. Les staliniens et les socio-démocrates français ont donc le sang ukrainien sur leurs mais, eux qui nous somment aujourd’hui de soutenir l’économie de guerre pour prétendument aider les ukrainiens !

Les socio-patriotes, les agents de la bourgeoisie impérialiste française, sont à dénoncer aujourd’hui, comme Lénine, Trotsky et Rosa Luxemburg les dénoncèrent en 1914.

A bas les socio-patriotes ! est slogan à populariser dans la classe ouvrière.

Les nouveaux Jouhaux

Les socio-patriotes étant des ennemis historiques de la classe ouvrière, les prétendus révolutionnaires qui ne les dénoncent pas le sont également. En 1914, en parallèle avec le Parti socialiste, les sommets de la CGT entrèrent dans l’Union sacrée. L. Jouhaux, dirigeant de la CGT, l’équivalent de S. Binet aujourd’hui, devint "commissaire à la nation".

Un des pires successeurs de L. Jouhaux est le Réseau Européen de Solidarité avec l’Ukraine, animé par Solidaires, et qui joue de rôle de porte-parole de l’OTAN dans le mouvement syndical en France. Trois partis se réclament plus ou moins de Lénine et Trotsky en France, Lutte Ouvrière (LO), le NPA-R, Révolution permanente (RP). Or les trois porte-parole de ces partis sont adhérents de Solidaires. Mais dans leurs interventions médiatisées, ils ne dénoncent ni n’évoquent la participation de Solidaires à ce RESU !

Quand N. Arthaud, dans son éditorial du 10 mars, dénonce la gauche politique, elle "oublie" de dénoncer la gauche syndicale de Solidaires et de la CGT, car son porte-parole en fait partie :

Du RN au PCF et à LFI, tous les partis approuvent le passage à l’économie de guerre. La gauche a abandonné toute référence à la lutte de classe et se réclame, comme la droite, du général de Gaulle et de son souverainisme

Les confédérations syndicales sont innocentées ! Pourtant, S. Binet déclare régulièrement que "nous" devons être une puissance industrielle qui doit être souveraine face aux USA. Elle est la digne héritière, avec Solidaires, de Jouhaux, une jaune à la tête de la principale organisation syndicale française.

A bas les faux révolutionnaires de LO, NPA-R et RP, JP Mercier, G. Quirante, A. Kazib, cautions pseudo-révolutionnaires des socio-patriotes !

Conclusion

L’agressivité de l’impérialisme français sur le territoire d’Europe de l’Est est un corollaire de ses défaites en Afrique, de son affaiblissement en Nouvelle-Calédonie, à Mayotte, aux Antilles.

Ce n’est pas l’invasion russe que redoutent nos capitalistes, mais la faillite financière de l’Etat français. Répondons leur : Non à l’économie de guerre, aux dépenses militaires ou pseudo-militaires, aux subventions publique en faveur du privé, au nom de la guerre !

L’ennemi principal du peuple français est dans son propre pays, ce n’est pas la Russie, c’est le grand capital représenté par Macron et ses larbins socio-patriotes comme R. Gluksmann, S. Binet ou le stalinien Roussel !

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