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La trahison des mouvements des exploités et opprimés et les moyens de la combattre
vendredi 10 octobre 2025, par ,
La trahison des mouvements des exploités et opprimés et les moyens de la combattre
De l’élan du 10 septembre au fiasco syndical du 2 octobre : la salutaire divergence entre luttes de la base et luttes réformistes
Comme prévu, la journée syndicale du 2 octobre fut un fiasco, et on peut presque s’en féliciter. Cette journée d’inaction fut la confirmation du fait que l’appel syndical du 18 septembre avait pour but de faire semblant de raccrocher les organisations syndicales au mouvement du 10 septembre, initié par la base, afin de l’étouffer.
Les révolutionnaires ne pouvaient qu’appeler au mouvement du 10 septembre ; ils pouvaient participer à la journée syndicale du 18 tout en sachant qu’elle avait été annoncée avant le 10 pour iniciter à ne pas inscrire les salariés des grandes entreprises dans le mouvement ; ils ne pouvaient que boycotter l’appel du 2 octobre, tant sa nature était claire.
Si des Gilets jaunes partisans du 10 septembre ont voulu croire que se voir rejoindre par les syndicats le 18 ne pouvait qu’amplifier le mouvement, au pire n’avoir aucun effet, la démonstration est faite que les appels des directions syndicales ont été nocifs. Les particpants du mouvement du 10, qu’ils soient ou pas anciens Gilets jaunes, n’ont pu que constater que les cortèges syndicaux étaient tout sauf faits pour inciter à la lutte, pour donner de l’élan, pour faire avancer la motivation et la conscience des enjeux, des moyens et des buts. Rien de plus plat que des cortèges organisés par l’intersyndicale. Il y a de quoi s’endormir sur place !
Les appels pour le 10 septembre incitaient au combat contre la société capitaliste, ceux du 18 étaient l’oeuvre de ses défenseurs, les réformistes qui veulent aider à son fonctionnement. La convergence entre ces courants est impossible, elle est à combattre.
La transition entre le premier mouvement de la base, Gilet jaune, et le second a ainsi été raté.
Il a manqué chez les anciens Gilets jaunes des révolutionnaires capables de comprendre, de combattre et de dévoiler la manœuvre des appareils réformistes, politiques et syndicaux.
Il a manqué chez les anciens Gilets jaunes des révolutionnaires capables de comprendre le contenu profondément révolutionnaire du premier mouvement de la base et de l’insuffler au deuxième, en proposant des méthodes, des moyens, des buts qui déstabilisent le vieux monde.
Il a manqué chez les anciens Gilets jaunes des révolutionnaires capables d’aller interpeller les syndiqués, les convaincre de rejoindre des AGs a-syndicales, souveraines, se fédérant dans des coordinations.
Il a manqué dans les syndicats des révolutionnaires capables d’y faire la même chose, mais de l’intérieur. Seul des syndicalistes révolutionnaires, héritiers de Rosmer et Monatte, peuvent remplir cette tâche. Les fausses extrêmes gauches opportunistes n’ont pas été formés à cette école. La gauche réformiste pas davantage !
L’amalgame entre des Gilets jaunes et des syndiqués révolutionnaires, dans des AGs communes, est le pire cauchemar de la gauche réformiste, ce qui explique sa forte mobilisation pour le 18, afin d’être majoritaire dans le mouvement, pour l’étouffer. Les plus actifs dans cette lutte contre tout germe de syndicalisme révolutionnaire furent les partis de l’extrême gauche opportuniste.
Trois partis que se disent révolutionnaires incarnent la forme révolutionnaire sous laquelle peut se masquer la trahison syndicale : Lutte Ouvrière (LO), Révolution permanente (RP) et le NPA-R. Ces partis se prétendent parfois, lorsque cela les arrange, "trotskistes". Bien entendu, Ttotsky, dont le leitmotiv était de constituer des comités auto-organisés de travailleurs indépendants des appareils réformistes n’est pour rien dans la politique de ces groupes.
Au lieu de prôner la séparation entre entre ceux les adversaires su capitalisme (les Gilets jaunes) et ses partisans (les directions syndicales), ces partis veulent les réconcilier au nom de la convergence des luttes. Au lieu d’expliquer en quoi des journées du type du 10 et du 18 septembre sont en contradiction, ces partis appelaient à amplifier le 10 par le 18. Leur porte-paroles sont des "révolutionnaires" qui se disent aussi "syndicalistes", mais combattent le syndicalisme révolutionnaire.
L’extrême-gauche opportuniste au coeur du 18 septembre
Le point commun de ces partis est d’avoir pour porte-parole des délégués syndicaux qui sont également porte-paroles du syndicat Sud-Solidaires, car nommés comme délégués syndicaux par cette confédération. Ainsi, ces "trotskistes" qui prétendent souvent "dénoncer" les directions syndicales (jamais dans leurs écrits syndicaux, mais dans des textes confidentiels qui servent de baume à leurs militants) sont porte-parole de l’une d’entre elle ! C’est ce qui explique leur 0¨% aux élections, tant leur politicaillerie est grossière.
Mais comment la direction de Solidaires peut-elle accepter de se faire "injurier" par de tels porte-paroles qui en tant que "trotskistes", ont à leur programme la dénonciation des directions syndicales comme des agents de la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier ?
Car ces trois partis, LO, NPA et RP n’ont en fait rien de trotskistes. Eux et Solidaires font partie de la famille de la gauche anti-communiste, dont la bourgeoisie a grand besoin.
Solidaires est en partie sortie de la CFDT, elle même sortie de la CFTC en 1964. Or la CFTC fut crée en 1919 comme organisation syndicale anti-communiste, le communisme étant incarné dans le syndicalisme par la minorité de la CGT (exclue en 1921), qui contre Léon Jouhaux avait combattu l’Union sacrée depuis 1914, par les voix de Monatte, Rosmer, Péricat et d’autres.
Ces militants syndicalistes révolutionnaires de la CGT étaient les camarades de Trotsky. RP, LO et le NPA-R n’ont jamais écrit un seul manifeste syndical de la forme : nous sommes la fraction syndicaliste révolutionnaire, héritière de Rosmer et Monatte. Ces trois partis sont en accord avec les statuts de SUD-Solidaires, et avec les staliniens sur ce plan : aucune filiation au syndicalisme révolutionnaire de Monatte et Rosmer ! Le syndicat Solidaires est aujourd’hui l’animateur d’un Réseau de Solidarité avec l’Ukraine, ramassis de socio-patriotes, hommes sandwichs des marchands de canons français.
LO, RP et le NPA-R sont des partis dits centristes, réformistes déguisés en révolutionnaires, les pires imposteurs. Ils font donc bien partie de la famille anti-communiste, anti-bolchévique, anti-trotskiste ; aussi surprenant que cela puisse paraître. Si l’on relit leurs textes, ces partis critiquent la CGT, jamais Solidaires. Dans un des derniers articles de LO critiquant les directions syndicales à propos de la journée du 2 octobre, on lit :
les directions syndicales mentent aux travailleurs. La CFDT accepte d’avance de nouveaux reculs et semble compter sur la bonne volonté patronale. La CGT prétend que « jamais le rapport de force n’a été aussi favorable » … parce que les syndicats sont unis et que le gouvernement est faible. Mais elles ne disent rien du rapport de force réel, c’est-à-dire social, entre les capitalistes et les travailleurs.
(...) Les confédérations syndicales programment certes des journées comme celle du 2 octobre, pour rappeler au gouvernement qu’il convient de compter avec elles. Mais les travailleurs doivent les utiliser pour se préparer aux combats qui sont devant eux, combats qui se feront sans, et même très probablement contre, les directions syndicales.
Bref : les directions syndicales sont toutes pourries, sauf Sud, celle de J-P Mercier comme le souligne le dessin, mais les travailleurs "doivent" absolument participer à leurs journées ! Dans son communiqué pour le 2 octobre, LO oublie toute critique :
Manifestations du 2 octobre 2025 à 14h00. Lutte ouvrière appelle à participer aux manifestations organisées le 2 octobre contre les attaques du gouvernement contre les classes populaires.
A Paris, la manifestation partira de la place d’Italie à 14h.
Lutte Ouvrière, par ce communiqué, est le simple porte-voix des directions syndicales.
L’hostilité envers la CGT, que ces partis mirent en avant à propos du 10 septembre pour paraitre rejoindre le mouvement de la base, est une forme d’anti-communisme primaire, que ces partis font passer auprès de leurs militants pour une "critique des directions syndicales". La palme du suivisme vis-à-vis des directions syndicales relativement au mouvement du 10 septembre revient à RP, dont le porte-parole Anasse Kazib est à également à Solidaires :
Au moment où Bayrou lance une offensive austéritaire historique, la dirigeante de la CGT a finalement pris position sur l’appel du 10 septembre. Loin de soutenir cette date, Sophie Binet s’est délimitée du mouvement pointant son caractère « nébuleux » et ses « actions floues ».(...)
Comment pourrait-il en être autrement, quand cette bureaucratie syndicale évite, voire méprise, une partie de la classe ouvrière qui cherche à en découdre, avec un niveau d’expérience de la lutte proche de zéro pour beaucoup ? Certain·e·s n’ont jamais fait grève ou manifesté avant.
Comment veulent-ils que des gens, partant de rien, s’organisent autrement que de manière « nébuleuse » ? Ils n’ont ni UD, ni UL, ni permanents syndicaux, ni imprimante, ni site internet, rien. Juste quelques comptes Facebook ou Telegram pour discuter et partager l’immense colère qui les anime.
C’est quand même fou d’être à la tête d’un syndicat et d’attendre des gens de base une clarté revendicative et organisationnelle digne du parti bolchevique !
Faudra-t-il désormais réciter le Manifeste du Parti communiste pour avoir le droit de lutter ?
(...)
Les syndicats auraient au contraire une carte énorme à jouer : pour eux-mêmes, mais aussi pour l’ensemble du mouvement ouvrier. À condition de tirer le bilan de leur attitude méprisante vis-à-vis des Gilets jaunes.(...) Bravo aux syndicats qui ont déjà exprimé des appels à rejoindre le 10/09. Ce ne devrait pas être à la patronne de la CGT d’empêcher cela, mais aux militants d’imposer démocratiquement l’orientation. Binet explique souvent qu’elle ne décide de rien, qu’elle suit la base, il faudrait encore la consulter réellement, déclencher une assemblée de tous les secteurs, plutôt qu’imposer déjà une forme de cordon sanitaire par en haut.
Ainsi RP dit "bravo" aux syndicats, fait l’apologie des ULs, des UDs, alors que ceux qui ont lancé les appels du 10 septembre sont des "zéros". RP appela avec enthousiasme aux journées du 18 et du 12. Les directions syndicales (sauf Solidaires) sont pourries, mais il faut suivre leurs appels !
La haine d’Anasse Kazib contre Sophie Binet a des relents anti-communistes : Sophie Binet mépriserait les "travailleurs de base" car elle serait léniniste, marxiste. C’est digne du courrier des lecteurs du Figaro !
En résumé LO, le NPA-R et RP ne disent rien contre Solidaires, vilipendent la CGT, mais prétendent qu’il faut absolument répondre à tous leurs appels, et que c’est parce que les travailleurs n’y répondent pas assez nombreux que ces appels n’aboutissent à rien. On voit à travers ces textes que ces partis ne s’adressent jamais aux syndiqués, en tant que révolutionnaires (de peur de perdre leurs mandats syndicaux), et ne font finalement que leur transmettre les appels des confédérations, qui seraient "pourries".
De même qu’Engels affirmait que l’anti-sémitisme est le socialisme des imbéciles, on peut dire que le syndicalisme de nos prétendus "révolutionnaires" est le syndicalisme-révolutionnaire des imbéciles.
Pour les authentiques révolutionnaires, le syndicalisme révolutionnaire converge totalement avec le mouvement de la base, vers la remise en cause et le renversement du pouvoir étatique des milliardaires, c’est un mouvement à la fois économique et politique et il construit, tout en formant la mobilisation du peuple travailleur, les bases du futur pouvoir des travailleurs. Rien à voir avec les calculs politiciens et des appareils syndicaux comme de leurs soutiens opportunistes.
La reconnaissance de l’Etat palestinien
En même temps que se déroulaient les opérations des appareils réformistes en France, la question palestinienne était aussi discutée par les travailleurs et instrumentalisée par les ennemis des travailleurs. Un Macron pouvait se faire passer pour porte flamme d’une aspiration à la liberté en donnant droit à l’existence de l’Etat palestinien en y mettant la condition que le peuple palestinien n’y gagne aucune assurance de sauvegarde de sa vie et de celle de ses enfants ! Et les partis et syndicats que l’on a vu plus haut tromper les travailleurs en font autant pour la question Israël-Palestine !
C’est la Conférence de San Rémo, qui réunit, du 18 au 24 avril 1920, les délégués de l’Angleterre, de la France, de l’Italie et du Japon, qui mit en forme les décisions précédemment acquises : la France exercera son mandat sur la Syrie et l’Angleterre sur la Mésopotamie et la Palestine. 1920 est pour les Arabes de la région appelée « l’année de la catastrophe ».
Quelques semaines plus tôt un Congrès syrien s’était réuni :
Nous donc, aujourd’hui, en notre qualité de représentants réels de la nation arabe dans toutes les parties de la Syrie, parlant en son nom et manifestant sa volonté, avons déclaré à l’unanimité l’indépendance de notre pays, la Syrie, dans ses limites naturelles, la Palestine y compris
Ce Congrès exprimait la volonté d’unifier le territoire arbitrairement coupé en deux au profit des mandats français et britannique, puis à leur tour découpés ultérieurement dans la chair des peuples : Liban et Syrie pour le territoire du mandat français, Palestine et Jordanie pour le mandat britannique. La Palestine britannique sera elle-même plus tard découpée en Israël et une sous-Palestine (cis-Jordanie, bande de Gaza). Et c’est cette sous-Palestine que la gauche française, de l’extrême-gauche à Macron, prétend "reconnaître". L’extrême-gauche prétend aller "plus loin" que Macron et crie "Palestine libre", mais ne remet absolument pas en cause le partage colonial du Traité de Versailles.
C’est Millerand, le père du réformisme français moderne, qui représentait la République française à la Conférence de San Remo : c’est la gauche réformiste française, les ancêtres de LFI, du PS et du PC qui ont créé le "foyer national juif" qui deviendra Israël. L’extrême gauche se rallie à ce colonialisme, en affirmant faussement que tout commence en 1947, à cause d’un impérialisme "étranger", celui des USA. L’impérialisme français ne serait que "complice" ! C’est comme si l’on accusait cet impérialisme français d’avoir été "complice" de la colonisation en Algérie, alors qu’il est le responsable numéro 1.
Le fait que c’est à San Remo en Italie en 1920 que fut acté un des pires montages coloniaux contre les populations du Proche orient rend d’autant plus choquante la célébration que l’extrême-gauche opportuniste orchestre autour des récentes manifestation prétendument "pro-palestinienne" en Italie :
Vendredi 3 octobre, du nord au sud du pays, plus de cent manifestations ont rassemblé des foules immenses. Du jamais vu depuis des décennies, tant de l’avis des médias que des manifestants. « Je milite depuis l’âge de 14 ans et j’espérais cela depuis 30 ans », dit une manifestante, à Florence.(...)
La CGIL parle d’un total de deux millions de manifestants. Le gouvernement dit entre 400 000 et 500 000. Un chiffre difficile à estimer, car ces manifestations ont eu lieu spontanément, sans nulle part de demande déposée en préfecture. Elles ont donné lieu parfois à des affrontements avec la police ; des blocages ont eu lieu dans des ports et aéroports, des gares, sur des routes autour des grandes villes. En bloquant les livraisons d’armes à destination d’Israël, les dockers de Gênes, suivis par ceux d’autres ports, ont rendu crédible le mot d’ordre « Bloquons tout ! ».« S’ils bloquent la flottille, nous bloquerons l’Italie » : l’avertissement repris par les syndicats de base avant de l’être massivement dans la rue, a amené la CGIL à rejoindre l’appel à la grève générale annoncée le 3 octobre par les syndicats de base et à la manifestation nationale à Rome le lendemain.
Ainsi, un mouvement de solidarité parti de la base aurait "obligé" la CGIL à agir, le tout aboutissant à un mouvement de grande ampleur. Or la CGIL ne peut qu’étouffer un mouvement authentique de solidarité avec les Palestiniens opprimés et exterminés par l’armée israélienne, tout comme le but de la CGT pour le 18 septembre ne pouvait être "amplifier le 10 septembre", mais seulement "étouffer le 10 septembre".
Car la CGIL, célébrée par le NPA-R, est un des complices des pires crimes de l’impérialisme au Moyen Orient. 1920 fut non seulement l’année de la Conférence de San Rémo, mais celle d’une grève générale avec occupation des usines à Turin. Les tâches du prolétariat d’Italie, à l’ordre du jour, étaient la mise en place de la dictature du prolétariat sous la forme des soviets d’ouvriers et paysans pauvres, comme en Russie en 1917. Le pouvoir ouvrier aurait déchiré les accords Sykes-Picot et le Traité de Versailles, comme le firent les bolchéviks, alors que la Russie du tsar était partie prenante des accords Sykes Picot (avec notamment l’occupation de Jérusalem).
C’est par la dictature du prolétariat en Italie, en France, aux Etats-Unis, que le prolétariat pourra apporter son soutien aux palestiniens, comme le fit la Russie de d’Octobre 1917, pas autrement. Et au fait qu’apportent ces manifestations en Italie ? Rien, du vent, comme en France. Les pseudo-révolutionnaires font croire "qu’il n’y avait pas assez de monde", c’est pourquoi rien n’a été obtenu. Ça n’a pas suffit, il faut recommencer. Ça ne suffira pas, il faudra recommencer. C’est ce qu’on appelle une journée d’inaction syndicale. Pire : c’est un signal au prolétariat de Palestine : les organisations syndicales et politiques du mouvement ouvrier sont les chiens de garde de leur colonialisme, les "trotskystes officiels " n’en sont qu’une variante, rien n’a changé depuis 1920, n’ayez aucun espoir.
Dénoncer les vrais réformismes et les faux révolutionnaires est une tâche vitale, bien que négative, pour préparer l’avenir. Que l’extrême gauche opportuniste encense, ou dénigre les CGTs, le but reste le même : étouffer dans l’oeuf tout politique des révolutionnaires dans les syndicats.
En 1920, la CGIL sauva la bourgeoise italienne, ouvrant la voie au sionisme dans le territoire du mandat britannique, au fascisme de Mussolini en Italie. Et c’est cette CGIL que le NPA-R célèbre, se réjouissant qu’elle ait rejoint le mouvement pro-Palestine !
La taxe Zucman
Les appels au 10 septembre étaient le signe d’une agitation souterraine contre une république bourgeoise dont les politiciens millionnaires sont au services d’oligarques milliardaires. L’un d’eux comme Bernard Arnault a redonné du crédit à la gauche réformiste en propulsant la "taxe Zucman" au rang des mesures "radicales", "inacceptables" pour la bourgeoisie. Certes du point de vue purement économique, la taxe Zucman, consistant à taxer à 2% les plus riches n’a rien de particulièrement révolutionnaire, mais sa mise en avant par un des meneurs de la bourgeoisie française, qui mit E. Macron au pouvoir, est avant tout politique et symptomatique de la peur bourgeoise due au 10 septembre.
Le fait que l’extrême gauche opportuniste soit réformiste est mis en lumière par le fait que cette polémique autour de la taxe Zucman l’a déstabilisée : cette extrême gauche s’est retrouvée dépassée, sur le plan des revendications, par la gauche ouvertement réformiste. D’où la bourde de N. Arthaud, qui s’est mise à dénoncer, en compagnie de Bernard Arnault, cette taxe Zucman, qui ne serait "rien", par rapport à "l’expropriation" qu’elle, préconise.
La grossier mensonge de N. Arthaud est de faire croire à la classe ouvrière que la différence entre les révolutionnaires et les réformistes est que leur revendication économiques "vont plus loin" que celle des réformistes. Or les grands bourgeois sont tout à fait capable de taxer, exproprier, voire exterminer (Hitler le fit pour les bourgeois juifs d’Allemagne) d’autres grands bourgeois. C’est par exemple ce que les bourgeois européens souhaiteraient prochainement faire en s’appropriant les "avoirs russe", pas à 2% comme la taxe Zucman, mais à 100 % ! Leurs politiciens comme Macron prient même pour que des "drones russes" lancés à partir des "vaisseaux fantômes", pilotés par des équipages chinois, donnent un bon prétexte pour le faire.
C’est la revendication du pouvoir politique pour le prolétariat, l’objectif de la dictature du prolétariat, qui différencie les communistes authentiques des réformistes, rien d’autre. Or la taxe Zucman laisse entrevoir la question du pouvoir : quelle classe sociale est au pouvoir ? Quelle classe, sinon le prolétariat, pourrait imposer une taxe Zucman ? C’est en liant cette revendication économique avec cette question qu’un programme de transition est à l’ordre du jour.
L’argument : mais si le prolétariat prend le pouvoir, une taxe à 2% sera dépassée, c’est l’expropriation qui sera à l’ordre du jour, est une erreur d’écolier. C’est ignorer qu’une révolution prolétarienne peut être victorieuse dans un seul pays momentanément, alors qu’est impossible le "socialisme dans un seul pays".
Après la reprise du pouvoir en 1917, l’Etat ouvrier de Lénine et Trotky resta isolé. Ils jugèrent que les paysans moyens ne devaient pas être expropriés, car obtenir leur neutralité politique était le seul but accessible. C’est le contre-révolutionnaire Staline qui les expropria à partir de 1929. Des "taxes de type Zucman" furent donc préconisées par Lénine et Trotsky face aux paysans moyens, dans le cadre de leur programme pour la révolution mondiale ; leur expropriation et la collectivisation forcée fut une des premières mesures de la contre révolution mondiale que fut le stalinisme.
Pour construire le parti révolutionnaire, renouer les liens entre le syndicalisme révolutionnaire et les mouvements de la base
Que ce soit pour le Front unique ouvrier, ou pour le Front unique anti-impérialiste, c’est en reprenant les interventions de Rosmer et Monatte contre Jouhaux, contre l’impérialisme français, que les révolutionnaires trouveront des exemples à suivre. Rosmer de la CGT participa au Congrès de Bakou dont une des thèses sur la question palestinienne est :
Le slogan du prolétariat juif doit être "Bas les pattes de la Palestine" ! (Congrès de Bakou, 1920)
1. C’est la politique de l’Entente (et en particulier de la Grande-Bretagne) concernant la création d’un Etat juif en Palestine, où l’écrasante majorité de la population est arabe - une politique soutenue par la Seconde Internationale jaune - qui fournit la base de l’agitation du parti sioniste bourgeois parmi les masses populaires juives en faveur du sionisme. Dans les conditions actuelles, cette agitation favorise l’Entente, en particulier la Grande-Bretagne.
C’est en combattant non pas la CGT, mais les courants "jaunes" dans tous les syndicats que les révolutionnaires seront utiles. Ce n’est pas en brandissant le drapeau palestinien dessiné par le Traité de Versailles, mais le drapeau rouge du prolétariat mondial, que la jeunesse sera utile dans les manifestations. Mais surtout, que cette jeunesse fonde des cercles de lecture marxistes, dans les établissements scolaires, afin de ne pas sombrer dans le "mouvementisme" dans lequel les réformismes, avec l’aide des pseudo-révolutionnaires, les ont promenés les 18 et 2 octobre !
C’est comme cela que la classe ouvrière pourra prendre la tête des révoltes qui explosent partout dans le monde, du Népal au Maroc, de Madagascar à l’Asie du sud, et ne pas laisser la jeunesse seule face au pouvoirs répressifs.
Les chutes de nombreux gouvernements dans le monde, dont ceux de la France avec Bayrou et Lecornu, montrent que les classes possédantes ont peur des vagues révolutionnaires et que celles-ci sont capables de changer le monde. Les manœuvres de ceux qui se prétendent nos amis et détournent nos mouvements n’en sont que plus criminelles. Le seul moyen de combattre ces trahisons est d’imposer l’auto-organisation des mouvements et les buts réellement radicaux de ceux-ci, visant à renverser le pouvoir des milliardaires et non à composer et négocier avec lui !
Messages
1. La trahison des mouvements des exploités et opprimés et les moyens de la combattre, 11 octobre, 06:07, par alain
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Lors de la lutte précédente des Gilets jaunes, toutes ces organisations, réformistes comme opportunistes ont montré leur talent… pour tromper, trahir, dénigrer, diviser et dévoyer la lutte.
https://www.lacommune.org/Parti-des-travailleurs/archives/CCI-POI-et-TCI-POid/Un-parti-ouvrier-contre-les-Gilets-jaunes-i1822.html
https://www.matierevolution.org/spip.php?breve1124
https://www.matierevolution.org/spip.php?breve1132
https://www.matierevolution.org/spip.php?breve1115
https://www.matierevolution.org/spip.php?article6601
Et ce n’est pas parce qu’ils auraient prévu, eux aussi, des contre-offensives face à l’offensive anti-ouvrière du gouvernement. Pas du tout ! Ils ont juste négocié sans cesse et sans le moindre succès avec Bayrou-Macron ! Et même, une fois qu’il a été évident pour tout le monde que leur fièvre négoiatrice n’a nullement sauvé les retraites, n’a nullement bloqué l’austérité, n’a nullement entravé la marche à la guerre, n’a pas cherché même à combattre les mesures fascistes et la montée de l’extrême droite, eh bien, aucune de ces organisations n’en a conclu qu’il fallait passer à l’action directe, à l’appel au peuple travailleur, en lui demandant de s’assembler en masse en vue de remettre en question cette fausse démocratie quei ne sert que l’infime minorité capitaliste.
Il faut le constater : aucun parti ou groupe politique (y compris l’extrême gauche), aucun syndicat n’appelait réellement à soutenir le mouvement « On bloque tout le 10 septembre » en adoptant la manière et les buts de son lancement ! Aucun ne fait de propagande dans ce sens, aucun n’appelle les travailleurs à tirer des leçons du mouvement précédent. Ils espèrent tous encore que cela fera un flop et que les Gilets jaunes ne vont pas se relancer… Et pourtant ils savent tous qu’aucun parti ni aucun syndicat n’a une meilleure proposition pour lutter contre l’austérité, contre le fascisme montant, contre la guerre qui progresse sans cesse, contre le pouvoir des milliardaires…
La gauche du parti socialiste et ses alliés mobilise contre la guerre ? Contre l’austérité ? Contre les mesures fascistes ? Contre l’extrême droite ? Pas du tout ! Elle soutient même tout cela puisqu’elle faisait pareil quand elle gouvernait.
Les syndicats mobilisent ? A l’annonce de l’attaque anti-sociale générale, ils ont lancé des assemblées partout sur les lieux de travail pour en appeler aux travailleurs ? Pas du tout ! Rien de tout cela. Ils annoncent juste qu’ils ne décideront rien avant la rentrée. Ils protestent et c’est tout. Quand quelqu’un avance des perspectives de lutte, ils font la moue…
L’extrême gauche opportuniste l’a fait ou même l’a suggéré dans ses écrits et discours ? Pas du tout !
C’est l’inverse : au mieux ils appellent les Gilets jaunes (qu’ils n’appellent pas à rejoindre) à se mettre sous la coupe des réformistes (gentiment appelés mouvement ouvrier organisé » par les pseudo-révolutionnaires de Révolution Permanente, du NPA ou du POI…).
2. La trahison des mouvements des exploités et opprimés et les moyens de la combattre, 12 octobre, 07:00, par Laurence
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La trahison des mouvements par les mêmes traitres ne date pas d’hier...
Par exemple en mai 68 !
https://ekladata.com/wCgMWbd4Z3-dXZ2do4R18ijh5bI/MAI-68-LA-TRAHISON-OPPORTUNISTE-MAJ.pdf
3. La trahison des mouvements des exploités et opprimés et les moyens de la combattre, 15 octobre, 05:52, par Laurence
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Le parti socialiste (qui n’en est pas à sa première trahison !) se contente que la réforme des retraites soit suspendue et pas retirée pour soutenir Lecornu deuxième version !
https://www.lemonde.fr/politique/live/2025/10/14/en-direct-discours-de-politique-generale-de-sebastien-lecornu-olivier-faure-confirme-que-le-ps-ne-censurera-pas-le-gouvernement-dans-l-immediat_6645554_823448.html
https://www.liberation.fr/politique/suspension-de-la-reforme-des-retraites-le-pari-reussi-mais-conteste-dolivier-faure-20251014_CUBNIDC4Z5EOTA4MRS4BNIAHMA/
4. La trahison des mouvements des exploités et opprimés et les moyens de la combattre, 17 octobre, 09:26, par Laurence
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Le parti socialiste a sauvé le premier ministre Lecornu deuxième version mais il ne peut pas sauver le capitalisme français et son Etat de la faillite financière, économique et politique ! Ni la démocratie du naufrage général...
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article8449
https://www.wsws.org/fr/articles/2025/10/13/xvmr-o13.html
https://www.matierevolution.org/spip.php?article8315
5. La trahison des mouvements des exploités et opprimés et les moyens de la combattre, 19 octobre, 06:04, par Laurence
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Rien d’étonnant : Lecornu (deuxième version) veut faire payer les pauvres et aider les riches !
https://www.liberation.fr/economie/budget-2026-les-plus-precaires-mis-a-tres-forte-contribution-par-le-gouvernement-20251018_DHXAIZFKVNE37NNFVFPDBSR6KM/
Même soutenu par le Parti socialiste (ce nom fait vraiment sourire), même en suspendant momentanément la réforme contre les retraites, les gouvernements de Macron ne peuvent fait autre chose que d’être des gouvernements du grand capital qui s’attaque au travail. Le reste de la gauche prétend réformer... cette gauche là et baratine elle aussi.
LFI de Mélenchon, lui, prétend réformer la république capitaliste en lui donnant une sixième version.
Les syndicats, eux, prétendent juste revendiquer sur le terrain économique sans donner de perspective politique alors que le peuple travailleur ne peut pas s’en passer...
Ils mènent tous à la même impasse : celle du système tout entier qui va nous jeter dans le fascisme et dans la guerre mondiale.
Virons-les tous ! Débarrassons-nous des directions réformistes !
C’est à la base des syndicats et de la gauche de prendre conscience de la nécessiter de l’auto-organisation du peuple travailleur en rompant avec les directions qui le trahissent !