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Grève générale en Bolivie

dimanche 8 août 2010

Un conflit social paralysait mercredi la ville minière de Potosi, dans le sud de la Bolivie, coupant le principal axe routier avec l’Argentine voisine et bloquant durant plusieurs jours des dizaines de touristes étrangers, dont une partie au moins a pu quitter la ville dans la journée.

Les protestations ont commencé la semaine dernière mais se sont tendues au cours des dernières 48 heures. Un comité civil local, regroupant des entreprises et des organisations sociales, réclame que l’Etat s’engage sur des investissements locaux, dont la construction d’un aéroport, d’une route (Tarija-Potosi), d’une usine de ciment et d’une mine de zinc.

Les axes routiers menant à Potosi sont bloqués depuis plusieurs jours par des grévistes qui ont dressé des barrages, retenant de fait des dizaines de touristes, dont 40 Français, des Américains, des Allemands et des Espagnols, dans ou aux abords de la cité historique de 150.000 habitants située à 4.000 m d’altitude, à 550 km environ de La Paz.

Dans la nuit de mardi à mercredi la grève générale régionale a pris une tournure violente : des heurts ont ponctué une manifestation de près de 100.000 personnes hostiles au pouvoir central, tandis que le gouverneur de la province a été pris à partie par une foule.

Le domicile d’un vice-ministre du gouvernement à Potosi a également été attaqué avec une charge explosive qui a provoqué des dégâts matériels.

Mercredi soir, une source policière a Potosi a affirmé à l’AFP qu’une soixantaine de touristes, dont une majorité de Français, avaient finalement pu quitter la ville en bus dans la journée en direction de Sucre à 80 km, à la faveur d’une brève levée des barrages consentie par le comité gréviste.

L’hôtel Carlos V, qui hébergeait un groupe de Français, a confirmé leur départ. Aucun chiffre n’était disponible sur le nombre exact de touristes initialement bloqués et il n’était pas possible de savoir si tous avaient pu partir ou si certains étaient toujours coincés à Potosi.

Le gouvernement socialiste bolivien d’Evo Morales a dénoncé une grève "politique" à Potosi, qui a donné lieu mardi à des revendications fédéralistes, et a accusé le maire de la ville Rene Joaquino, opposant au pouvoir central, d’en être l’animateur.

Le gouvernement a exclu à ce jour une intervention par la force, et le ministre à la Présidence, Oscar Coca, a annoncé qu’une délégation ministérielle était prête à se rendre à Potosi pour négocier, dès que la grève serait levée.

La province de Potosi est l’une des six (sur neuf dans le pays) contrôlées par le Mouvement vers le socialisme (MAS) de M. Morales. Mais la ville elle-même est dirigée par un opposant.

La Bolivie a connu lundi sa première grève générale illimitée sous la présidence depuis 2006 du socialiste Evo Morales, dans un contexte de tension sociale et de manifestations qui ont fait au moins deux morts le weekend dernier, selon les autorités et des sources locales.

La grève pour une hausse des salaires, à l’appel de la Centrale ouvrière bolivienne (COB), première centrale du pays et allié traditionnel de Morales, avait un impact modéré, selon les médias locaux à mi-journée. L’activité était proche de la normale dans les banques, commerces, administrations de La Paz.

Le secteur de l’enseignement public était le plus affecté.

Les syndicats qui réclament aussi un abaissement de l’âge de la retraite, actuellement à 60 ans, ont lancé une marche depuis Caracollo vers La Paz et la présidence, à 200 km.

Le gouvernement a passé la nuit de dimanche en tractations avec la COB : un compromis pourrait porter sur des augmentation échelonnée, 8% pour les bas salaires, 3% pour ceux supérieurs à 1 000 bolivianos (141 dollars).

L’État avait proposé une hausse générale de 5%, rejetée par les syndicats réclamant entre 12 et 25% selon les secteurs.

M. Morales doit par ailleurs recevoir mardi des dirigeants de Caranavi (140 km au nord de La Paz), où des heurts violents entre police et manifestants ont eu lieu vendredi et samedi, selon le ministre de l’Intérieur Sacha Llorenti, qui avait fait état d’un mort et de 24 blessés.

Les habitants ont fait état d’un deuxième mort par balles.

Mario Hernani Jimenez, un étudiant de 19 ans, est décédé à l’hôpital après avoir été blessé samedi dans les affrontements entre policiers et manifestants à Caranavi, selon le père de la victime. La première victime, David Callizaya, 18 ans, avait trouvé la mort dans les mêmes circonstances.

Selon les médias locaux, les affrontements ont fait une trentaine de blessés.

Les manifestants bloquaient depuis 12 jours une route d’accès à l’Amazonie pour réclamer l’installation d’une usine agro-alimentaire, également réclamée par un district voisin. Ils ont incendié le siège local de la police.

Les policiers étaient intervenus pour dégager la route.

Le ministre Llorenti a dénoncé « non pas une mobilisation sociale (...) mais une action politique armée » derrière les violences à Caranavi.

Messages

  • La Bolivie a connu lundi sa première grève générale illimitée sous la présidence depuis 2006 du socialiste Evo Morales, dans un contexte de tension sociale et de manifestations qui ont fait au moins deux morts le weekend dernier, selon les autorités et des sources locales.

    La grève pour une hausse des salaires, à l’appel de la Centrale ouvrière bolivienne (COB), première centrale du pays et allié traditionnel de Morales, avait un impact modéré, selon les médias locaux à mi-journée. L’activité était proche de la normale dans les banques, commerces, administrations de La Paz.

    Le secteur de l’enseignement public était le plus affecté.

    Les syndicats qui réclament aussi un abaissement de l’âge de la retraite, actuellement à 60 ans, ont lancé une marche depuis Caracollo vers La Paz et la présidence, à 200 km.

    Le gouvernement a passé la nuit de dimanche en tractations avec la COB : un compromis pourrait porter sur des augmentation échelonnée, 8% pour les bas salaires, 3% pour ceux supérieurs à 1 000 bolivianos (141 dollars).

    L’État avait proposé une hausse générale de 5%, rejetée par les syndicats réclamant entre 12 et 25% selon les secteurs.

    M. Morales doit par ailleurs recevoir mardi des dirigeants de Caranavi (140 km au nord de La Paz), où des heurts violents entre police et manifestants ont eu lieu vendredi et samedi, selon le ministre de l’Intérieur Sacha Llorenti, qui avait fait état d’un mort et de 24 blessés.

    Les habitants ont fait état d’un deuxième mort par balles.

    Mario Hernani Jimenez, un étudiant de 19 ans, est décédé à l’hôpital après avoir été blessé samedi dans les affrontements entre policiers et manifestants à Caranavi, selon le père de la victime. La première victime, David Callizaya, 18 ans, avait trouvé la mort dans les mêmes circonstances.

    Selon les médias locaux, les affrontements ont fait une trentaine de blessés.

    Les manifestants bloquaient depuis 12 jours une route d’accès à l’Amazonie pour réclamer l’installation d’une usine agro-alimentaire, également réclamée par un district voisin. Ils ont incendié le siège local de la police.

    Les policiers étaient intervenus pour dégager la route.

    Le ministre Llorenti a dénoncé « non pas une mobilisation sociale (...) mais une action politique armée » derrière les violences à Caranavi.

    Le vice-président Alvaro Garcia a estimé en fin de semaine que la grève générale aussi « a un contenu politique ». Il a suggéré une influence américaine dans l’agitation sociale, via « quelques fonctionnaires de l’ambassade »

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