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Le peuple pakistanais abandonné par le gouvernement et la "communauté internationale"

lundi 16 août 2010

"Alors que l’aviation US savait envoyer des avions et des drones pour bombarder des civils pakistanais sous prétexte de lutte anti-terroriste, les grandes puissances ont laissé les victimes des inondations crever sans les aider.

On peut lire dans la presse la colère du peuple pakistanais abandonné à ses souffrances :

Allumant des feux et brandissant des bâtons, des victimes des inondations ont bloqué une autoroute lundi au Pakistan pour exiger des secours du gouvernement, tandis que des agences humanitaires déploraient la lenteur de l’aide qu’attendent des millions de sinistrés.
Des Pakistanais réclament de l’aide et bloquent des routes

Le mécontentement grandit après deux semaines d’inondations, ce qui pourrait valoir des troubles sociaux à un gouvernement dépassé par l’ampleur du désastre qui a bouleversé la vie d’au moins 17 millions d’habitants, soit le dixième de la population.

Sur un territoire grand comme l’Italie, des centaines de villages ont été désertés, des routes sont coupées et des milliers de sans-abri réfugiés sous des bâches au bord des routes.

Mais l’aide est loin du rythme de la montée des eaux.
"La vitesse à laquelle se détériore la situation est effrayante", dit Neva Khan, directeur d’Oxfam au Pakistan, dans un communiqué. "Les communautés ont besoin à tout prix d’eau propre, de latrines et de matériel d’hygiène, mais les moyens actuels ne couvrent qu’une petite partie du nécessaire."

Près de la ville de Sukkur, dans la province du Sindh, des dizaines d’hommes et quelques femmes ont entrepris de bloquer cinq voies d’autoroute. Ces villageois ont mis le feu à de la paille et ont menacé des automobilistes en agitant des bâtons.

"Nous avons quitté nos foyers sans rien emporter, nous sommes ici sans vêtements ni nourriture et nos enfants vivent à côté de la route", a déclaré un manifestant, Gul Hasan, dont le poing serrait un gros bâton.

Dimanche soir, des centaines de villageois ont brûlé des pneus dans la province du Pendjab en scandant "A bas le gouvernement".
"Nous mourons de faim ici. Personne ne s’est présenté pour nous soutenir", a dit un manifestant, Hafiz Shabbir, à Kot Addu.

Le gouvernement est sous le feu des critiques pour avoir tardé à réagir à la crise en laissant l’armée et les organisations internationales gérer la situation.

ACCALMIE RELATIVE

Les inondations ont fait 1.600 morts et deux millions de sans-abri privés d’eau potable et manquant de vivres.

Les dégâts causés au pays et les efforts de réhabilitation risquent d’entraîner des difficultés économiques à long terme pour le Pakistan, qui pourrait perdre un point de pourcentage en matière de croissance économique, estiment des analystes.

Seul le quart des 459 millions de dollars nécessaires aux premières opérations de secours est arrivé sur place, dit l’Onu.

La France a annoncé dimanche l’envoi d’un avion transportant 60 tonnes de fret humanitaire. Le président Nicolas Sarkozy a demandé au président de la Commission européenne de faire en sorte que l’UE s’engage à "couvrir davantage encore les besoins humanitaires immédiats" au Pakistan. L’Union européenne a débloqué 40 millions d’euros d’aide début août.

Les autorités pakistanaises s’attendaient lundi à une relative accalmie dans les pluies de mousson qui ont provoqué des inondations.
Le niveau du fleuve Indus a sensiblement baissé au Pendjab, la province pakistanaise la plus peuplée et la plus touchée par les intempéries. Dans le Sindh, en revanche, les autorités craignent une aggravation de la situation.

"Au Pendjab, le niveau du fleuve baisse. Dans les quatre ou cinq prochains jours, nous aurons des pluies éparses mais qui ne devraient pas provoquer de nouvelles inondations", a déclaré à Reuters Qamar-uz-Zaman Chaudhry, directeur général de la Météorologie nationale.

"Reste que dans les endroits où les eaux ont rompu les digues, l’eau continuera à envahir les zones de plaine."
Dimanche, le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon s’est rendu sur place et a exhorté la communauté internationale à accélérer l’acheminement de l’aide. Le Premier ministre Yusuf Raza Gilani a prévenu qu’une "deuxième et une troisième importantes vagues de précipitations pourraient se révéler encore plus dangereuses" que les précédentes.

L’Onu s’inquiète des maladies liées à la contamination des eaux. Un cas de choléra a été confirmé dans un hôpital de la vallée de Swat (nord) et les organisations humanitaires ont pris des mesures pour prévenir une crise sanitaire.

Malgré les carences reprochées au gouvernement, les analystes jugent improbable que l’armée s’immisce dans la vie politique et tente de reprendre le pouvoir, notamment parce qu’elle est assez occupée par la lutte contre les taliban.

A Sukkur, plusieurs centaines de personnes ont installé un camp sur une bande de terre sèche entre les eaux gonflées de l’Indus et un muret de béton. Mais leur refuge rétrécit à mesure que le fleuve monte.

Avec Michael Georgy et Augustine Anthony à Islamabad, Asim Tanveer à Muzaffargarh et Sahar Ahmed à Karachi, Laure Bretton à Paris ; Guy Kerivel et Philippe Bas-Rabérin pour le service français

Messages

  • Plus choquant peut-être, on apprend que pour la famine au Niger au mois de mai, la Croix-Rouge française a récolté « zéro euro de dons de particuliers ».

  • Tu as raison. mais aucun peuple n’est secouru. Le maximum d’aide a été donné aux sinistrés du tsunami. les pauvres pêcheurs n’ont rien reçu. Ensuite, c’est Haïti. le peuple n’a toujours rien ! Le Niger risque de connaître la pire crise alimentaire de son histoire, près la moitié de la population vit dans la pénurie et un enfant sur six est atteint de malnutrition aigüe, estiment des responsables humanitaires.

    Les villageois décrivent une situation plus grave qu’en 2005, quand des dizaines de milliers d’enfants dénutris avaient été traités par les organismes d’aide, pire même que la famine de 1973 qui avait fait des milliers de morts, selon Malek Triki, porte-parole régional pour le PAM (Programme alimentaire mondial) de l’ONU. "Ils disent que c’est la pire crise de mémoire d’homme", ajoute-ti-l.

    Selon des études menées en mai et juin, 16,7% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë. Soit un chiffre supérieur à celui de 15%, repère au-dessus duquel l’ONU considère qu’il s’agit d’une situation d’urgence.

    Pour le PAM, 7,3 millions de personnes, soit près de la moitié de la population totale de ce pays désertique ont désespérément besoin de vivres. Dans des zones rurales comme Diffa, précise M. Triki, la plupart des habitants ne se nourrit qu’une fois par jour, au mieux.

    On ne sait cependant pas si la famine a déjà fait des victimes, même si les travailleurs humanitaires estiment que l’importance de la malnutrition est évidente aux postes de distribution alimentaire.

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