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Nouvelles de Renault

mercredi 13 octobre 2010

Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTR (Rueil)

Bilan de Ghosn

Carlos Ghosn « vend » en 2006 une croissance des ventes de 800 000 voitures sur 4 ans. Fin 2009, on a constaté non pas une croissance, mais une décroissance de 220 000 unités (moins 9%). Autre élément à charge, le chiffre d’affaires a chuté de 19% entre 2005 et 2009 (de 41,3 milliards d’euros à 33,7). Le cours de l’action n’a pas, c’est un euphémisme, augmenté puisqu’il est passé de 71,75 euros le 31 août 2005 à 32,06 le 31 août 2010 (moins 55%). Dernier chiffre, le résultat net était de + 3,4 milliards en 2005. Il est passé à - 3,1 en 2009 (moins 191%).

C’est la direction qui déménage

La direction vient de nous communiquer, sous le titre « Renault Losange » ses conclusions concernant le déménagement du CTR qui ferme en 2012. La direction affirme que « le jour J, renseignez-vous auprès de votre chef projet déménagement. » Et si, sans attendre le jour J, on allait tous ensemble à la direction pour poser nos questions qui sont : où, quand, comment, combien, quels engagements, quels droits, quelles indemnités ? Notons que les syndicats n’appellent à rien du tout, pas même à un petit rassemblement, pour dénoncer la politique de la direction...

A qui ment-elle ?

Alors que la direction affiche, en direction des salariés de Rueil, sa volonté d’envoyer les salariés du CTR en grande partie au Technocentre de Guyancourt, elle prétend le contraire. On peut lire ainsi dans "L’Usine nouvelle" :

Renault suspend ses transferts de personnels vers Guyancourt

Le 12 octobre 2010

La direction du constructeur automobile Renault a décidé de suspendre provisoirement le déroulement de son projet de regrouper la plupart de ses équipes franciliennes sur le site du « Losange », nouvelle appellation du Technocentre Renault de Guyancourt (Yvelines).

Selon un porte-parole de l’entreprise quelque 4 500 salariés franciliens ont déjà rallié Guyancourt depuis le lancement, il y a deux ans, de ce programme de regroupement baptisé « Renault Losange » et visant à moderniser le fonctionnement de Renault en région parisienne.

Les déménagements qui devaient se poursuivre au dernier trimestre de cette année sont différés jusqu’en 2011. « Le projet Renault Losange a été décidé dans un contexte de crise économique. Aujourd’hui, l’ambition n’est plus simplement de rassembler des personnels au même endroit mais de s’organiser pour que ces rapprochements permettent de travailler différemment et d’améliorer les processus », explique le porte-parole de Renault.

Le moratoire est également justifié par des raisons pratiques. « Il y a des aspects logistiques à prendre en compte. Certaines directions veulent aujourd’hui rassembler des effectifs supérieurs à ce qui a été initialement prévu », poursuit le porte-parole.

Le Technocentre Renault de Guyancourt qui a fêté son dixième anniversaire en 2008 accueille environ 12 000 personnes, dont 9 000 salariés de Renault. Mais, malgré ses dimensions impressionnantes (ndlr : le centre couvre 150 hectares), il pourrait se révéler trop exigu au regard de l’importance des transferts envisagés. « C’est clair qu’à l’heure actuelle la capacité d’accueil du site est inférieure aux besoins », reconnaît un représentant syndical."

Salariés Vestalia et Renault ensemble

Les Vestalia ne savent rien de leur sort avec la fermeture du CTR. La direction de Vestalia ne leur dit rien et prétend que Renault ne lui a rien dit. Renault fait comme s’il n’était pas concerné. En tout cas, le CTR n’en dit pas plus aux Vestalia sur leur avenir qu’il n’en dit aux Renault. Et si on se fâchait tous ensemble…

En quête d’un alibi

Ça y est, l’enquête est terminée depuis le 24 septembre. Nous ne reverrons plus les mails de harcèlement pour nous pousser à y répondre. Maintenant, c’est le grand suspense des lendemains d’élection… c’est-à-dire que l’on va voir comment elle compte utiliser les résultats et donc transformer les réponses en justifications de sa politique déjà planifiée.
Bien entendu, pas question de chercher dans ce sondage les moyens d’un progrès concret. Non, la direction interprète certaines réponses de façon à faire approuver, soi-disant par les salariés, ce qu’elle a décidé. Il n’y a qu’à voir l’évolution de nos salaires pour s’en convaincre.

Quelle AGS ? 300€ par mois pour tous !

Cela fait des années que les AGS étaient réduites à peau de chagrin, mais il faut croire que c’était encore trop pour la direction. Elle engage des discussions visant à les supprimer purement et simplement, et elle a trouvé pour cela un interlocuteur soi-disant syndical, la CGC, qui serait prêt à avaliser avec complaisance ce recul pour les salariés. Car le remplacement des AGS des ETAM par une prime de performance signifie en clair le gel des salaires, qui menace également les cadres.
A l’heure actuelle, ce qui est à l’ordre du jour, c’est non seulement le maintien des AGS pour les ETAM, mais son extension à tous, cadres compris, pour une augmentation uniforme des salaires.

Pic et pic et colégramme

Un pique-nique géant aurait rassemblé des milliers d’acheteurs de véhicules Dacia, nous apprend l’intranet de la direction. Une occasion de prendre contact entre eux pour la défense des intérêts des consommateurs en cas de défaut technique ?

Flash-désinfo

Dans son « Flash-info », la direction écrit : « information sur la maîtrise du temps de travail et la mise en place d’un workflow didet, heures supplémentaires et heures de roulage ». Visiblement, elle a trouvé un moyen de faire des économies. Elle annonce que « le dispositif sera déployé à partir du 1er novembre » et qu’ »une formation sera déployée auprès des managers ». Les salariés, eux, n’ont rien de plus à en savoir, vu que ce flash n’en dit rien de plus. Pas besoin de cette feuille de choux pour deviner que c’est contre nous que cette « amélioration du temps de travail » se fera. Disons tout de suite, ce que nous appelons amélioration du temps de travail : travailler moins pour gagner plus !

Censure ou sourde oreille ?

Lors de la visite de Carlos à Lardy, 150 salariés sont allés l’interpeller pour se plaindre des rémunérations et notamment du futur gel des salaires des ETAM (politique soutenue par les « gagne-tout » de la CGC). Cet événement a été complètement passé sous silence dans le compte–rendu de la direction. Omission ou censure, cela démontre à quel point, pour gagner la bataille des salaires, il ne suffira pas de dialoguer avec la direction et qu’il ne faudra pas lâcher le morceau pour imposer nos 300€ d’augmentation.

Le mythe des négociations

Comme on vient de le voir, la direction n’écoute personne, ni les salariés ni les syndicats. Même les fanatiques des négociations et de signature d’accord reconnaissent ne pas être entendus. La CFDT écrit : « STOP la comédie a assez duré, la CFDT ne s’engagera plus sur un accord sans réflexion d’envergure avec des objectifs réalistes. » La CGC écrit : « Face à ces préoccupations, nos directions semblent sans réponse. » Mais ces derniers veulent se faire croire ou nous faire croire le contraire afin de retourner à la table des négociations bidon. La CGC conclue : « à n’en pas douter nous aurons donc, espérons-le, des réponses à nos questions. » La CGT ne dit pas mieux : « Nous prenons acte que M. Ghosn partage notre constat de mécontentement des ETAM. (…) Nous prenons acte que la direction dit vouloir discuter (…) Nous sommes prêts à discuter. » Ce n’est pas autour du tapis vert qu’on obtiendra des patrons autre chose que des mots creux et des promesses mensongères !

Le mensonge patronal est pérenne

Tous les syndicats et tous les responsables de Lardy se félicitent que Ghosn déclare que le site serait pérenne, incontournable, indispensable, éternel, un vrai critère international pour la DIM et on en passe… Les salariés de Rueil (on se souvient qu’on parle de site Rueil-Lardy ?) apprécient aujourd’hui ce genre de discours, maintenant qu’on leur annonce la fermeture sans même leur dire leur point de chute. Les salariés de l’Automobile ont payé d’avoir cru à ces discours : ceux de Continental, Caterpillar ou Molex ou General Motors ont eu affaire à de telles promesses creuses des patrons jusqu’à découvrir le mensonge la veille de la fermeture.
Pour la pérennité des sites et des emplois, il faut que la suppression d’emplois soit considérée comme un crime consistant à tuer des vies et des familles.

women@tromperie

Une conférence sur « la diversité » vient d’être organisée à grands sons de trompette par la direction de Renault. Diversité ? La biodiversité ? Il s’agissait de défendre les grands singes du Rwanda ? Vous n’y pensez pas ! C’est la diversité des peuples ? On invitait les aborigènes d’Australie ou les Boshimans d’Afrique du sud ? Mais non, la race à part mise en avant par Renault, c’était la femme… dirigeante ! Il s’agissait en fait de dire aux femmes ouvrières, techniciennes, ingénieures ou … techniciennes de surface, que les femmes dirigeantes étaient des exemples. Où sont-elles ces femmes dirigeantes à Renault pour qu’on ne les ait jamais entendu dénoncer les suppressions d’emplois qui détruisent des familles, le stress au travail causé par la direction et qui en détruit tout autant ?

Non au virus du nationalisme !

Sarkozy a profité du salon de l’Automobile pour pousser son cocorico sur le thème de la défense de l’emploi en France. Mais où était-il ce défenseur des emplois quand les salariés de Molex et autres Caterpilar ont été jetés ? Il a déversé des milliards aux plus grands trusts pour les aider et pas pour sauver des emplois. Il vise par ces discours à opposer travailleurs français et étrangers. Quant aux syndicats qui poussent des cocoricos au salon, ils ne font que tomber dans son piège. Les emplois que les patrons nous volent ne sont pas volés par des travailleurs d’autres pays. Ces derniers sont des membres de la même classe que nous, qui luttent comme nous contre les mêmes patrons.

Remboursez !

Renault va rembourser un milliard sur trois qu’il doit à l’Etat et le clame sur tous les toits, comme une victoire. Mais, nous travailleurs, quand nous devons de l’argent (et pas des milliards) à l’Etat ou aux banques, on ne nous laisse pas ainsi des délais sans limite. A propos, c’est bien l’argent de nos impôts qui a été ainsi offert à Renault sans que le patron pense à nous remercier…

Quoi de neuf sur les suicides ?

On nous a dit que le problème était réglé par les enquêtes, les journées (ou demi-journées) de concertation, les réunions avec les syndicats et des mesurettes d’observation du stress. Ils ont dit la même chose à France Telecom qui avait connu la même vague de suicides. Le bilan est là : 23 suicides cette années (contre 19 l’an dernier) et cinq suicides dans les quinze derniers jours. Une émission récente de France Culture permettait de donner la parole aux veuves de salariés suicidés à Renault et de rapporter ce que s’était passé. C’est d’autant plus nécessaire que la direction affirme toujours qu’elle n’y est pour rien…

Comment se porte Renault ?

Voilà la réponse de la direction : « Porté par une dynamique commerciale forte, le Groupe affiche une situation financière en nette amélioration. » Elle affiche 832 millions de bénéfices sans compter son remboursement de dettes à l’Etat. Comment cela cadre-t-il avec une politique de rigueur toujours aussi féroce vis-à-vis des salariés : suppression d’emplois, fermeture de sites et blocage des salaires notamment ? Eh bien, justement, c’est les sacrifices des salariés qui expliquent la santé des profits !

Renault mène l’enquête

La direction tient à rester en tête pour le nombre des enquêtes ! On a encore droit à un sondage sur l’appréciation des salariés sur leurs encadrement et sur la motivation des salariés. Si la satisfaction devait être proportionnelle au nombre d’enquêtes… on le saurait…

Aussi salaud dans le monde entier

Dans une vidéo de Renault sur intranet We’re, on peut lire que « la responsabilité sociale de l’entreprise n’a pas de frontières. » C’est plutôt l’irresponsabilité sociale de Renault (licenciements, blocage des salaires, exploitation, suppressions d’emplois, fermetures de sites….) qui dépasse les bornes … frontières.

Latitude ou l’attitude ?

Ce n’est pas sous nos longitudes que Renault a choisi de lancer son nouveau véhicule à bas coûts baptisé « latitude ». Cela témoigne de la politique résolument mondialiste de Renault. Ce n’est pas une raison ni de féliciter le patron ni de prendre l’attitude inverse consistant à refuser l’emploi ailleurs qu’en France soi-disant pour défendre l’emploi en France. Nous n’avons pas à répondre au mondialisme patronal par le nationalisme. Nous avons notre propre mondialisme, nous les travailleurs : celui des travailleurs en lutte par delà les frontières, des travailleurs chinois en grève chez Honda aux ouvriers du textile de Bangladesh, aux fonctionnaires d’Afrique du sud en grève générale !


Discrimination patronale

Le « Canard Enchaîné » a révélé que Schweitzer touchait 75.000 euros par an pour siéger à la Halde et qu’il se justifiait ainsi : « Mon activité à la Halde n’était pas une bonne œuvre mais un vrai travail. » Tous les salariés de Renault, qui ont aussi un vrai travail, en comparant ce chiffre avec leur paie, doivent avoir l’impression d’être bénévoles !

La direction plaide non coupable !!!

"L’enjeu de la reconnaissance de la faute inexcusable de Renault est avant tout symbolique", a dit à l’AFP Me Me Jean-Paul Teissonnière, l’avocat de la famille d’Hervé T., technicien de 45 ans, retrouvé noyé aux abords du Technocentre Renault de Guyancourt (Yvelines) en janvier 2007.
Son suicide était intervenu quelques mois après celui d’Antonio B., ingénieur en informatique de 39 ans, qui s’était jeté du 5e étage du bâtiment principal du Technocentre. Il avait été suivi en février 2007 du suicide de Raymond D., technicien retrouvé pendu à son domicile.
Me Teissonnière a plaidé que le "coeur des débats était l’organisation du travail au Technocentre" avec dès 2006 la mise en place de "nouvelles méthodes de management" et le "doublement du nombre de véhicules mis au point, soit 26 modèles en trois ans, avec le même effectif".
Employé depuis 1986 par Renault, Hervé T. avait été affecté en 2005 à un nouveau poste, où faute d’effectif suffisant, il effectuera sa formation "sur le tas", entraînant, selon l’avocat, une "situation de dépression".
En mai 2006, Hervé T. fait une tentative de suicide avant de changer d’affectation quelques mois plus tard, le médecin du travail préconisant un "poste moins stressant".
Le quadragénaire, célibataire et sans enfant, mettra fin à ses jours le lundi 22 janvier 2007, trois jours après son entretien annuel d’évaluation.
Son frère, Alain, qui souhaite au travers de cette audience "faire prendre conscience qu’on ne peut pas diriger les salariés comme des machines", a dit à l’AFP avoir trouvé Hervé "un peu absent" quelques jours avant son suicide.
"Si son suicide n’avait pas de lien avec le travail, il l’aurait fait seul chez lui durant le week-end et non le lundi en retournant au bureau", a-t-il poursuivi.
L’avocate de Renault, Me Yasmine Tarasewicz a contesté la "faute inexcusable" de l’entreprise, arguant notamment qu’"en aucun cas, il n’y avait eu le signalement d’un risque à l’encontre d’Hervé T. au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et que tout le monde était dans le brouillard au lendemain du suicide d’Antonio B.", quelques mois plus tôt.
Me Tarasewicz a assuré que son entretien d’évaluation "n’avait rien de décourageant pour le salarié", tout en reconnaissant un "épisode qui ne s’était pas bien passé début 2006".
Dans le cas du suicide d’Antonio B., la "faute inexcusable" du groupe automobile a été reconnue en décembre 2009 par le TASS de Nanterre. Renault a fait appel de cette décision.

Messages

  • Les pressions de l’encadrement reprennent

    Dans nombre de secteurs de Renault, les pressions avaient momentanément baissé lors de la vague des suicides à Guyancourt, non à cause d’une prise de conscience de la responsabilité sociale du patron, mais du fait des risques d’une mauvaise image médiatique (voir Fillon). Maintenant, que la direction estime que ces risques s’éloignent (et ne se rapprochent qu’en ce qui concerne le dieselgate), elle se sent à nouveau les coudées franches pour faire pression, que ce soit sur les Renault ou sur les prestataires. Nous, salariés, ne devons pas accepter de laisser notre santé au travail, que ce soit pas le stress, la fatigue, le burn out, la dépression et nous devons réagir aux tendances dictatoriales de l’encadrement qui affirme qu’ « impossible n’est pas Renault » ! Assez de l’augmentation permanente de la charge de travail qui suit les suppressions d’emplois ! Assez de la surexploitation qui ne garantit ni nos emplois ni nos salaires mais seulement les gros profits des patrons !

  • Aucun tract par exemple pour prendre position contre les entretiens individuels qui mettent des objectifs inatteignables à tous les salariés. Quel salarié individuellement , ose demander à être accompagné par 1 délégué lors d’1 entretien individuel. Refusons collectivement ces pressions quotidiennes et toute l’année ; refusons le pire : d’accepter de se mettre seul une pression qui est organisée et voulue par la direction. Refusons collectivement aussi le langage dégradant , violent et insultant , utilisé contre tous les salariés. Une maîtrise, chef d’équipe, N+2 ou directeur , qui s’autorise ce genre de comportement , doit être dénoncé par les salariés choqués et unis . Assez du silence autour de ces pratiques scandaleuses qui conduisent aux burn out, dépressions, à des arrêts répétés et parfois au suicide. A bas tous ces chefaillons et ces capo qui sont prêts à écraser les autres pour grimper dans la pyramide . A bas les pyramides et tous les pharaons qui croient encore dans l’avenir du capitalisme.

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