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Tchernobyl, 20 ans après

mardi 20 septembre 2011

Article envoyé par Max

Professeur de médecine spécialisé en anatomopathologie, Youri Bandazhevsky aurait pu mener dans le nord du Bélarus, à Grodno, sa région natale, ou à l’étranger, une brillante carrière scientifique

« La philosophie de ma vie ».
Journal de prison
Tchernobyl 20 ans après

Youri Bandazhevsky

Editeur Jean-Claude Gawsewitch, 2006.

Le destin hors du commun d’un scientifique qui voulait connaître la vérité sur les conséquences de Tchernobyl

Scientifique biélorusse de renom, le Professeur Youri Bandazhevsky était destiné à une brillante carrière. L’explosion, en avril 1986, du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, en a décidé autrement.

Le Belarus est lourdement touché et notamment la région de Gomel, où le Pr. Bandazhevsky obtient l’autorisation de créer un institut de médecine en 1990, pour former les médecins qui font cruellement défaut aux victimes de Tchernobyl.

De 1991 à 1999, Youri Bandazhevsky accumule les observations et les recherches. Il démontre les effets nocifs sur l’organisme de l’ingestion chronique d’aliments contaminés, et dénonce le gaspillage des fonds normalement destinés aux recherches sur les conséquences de Tchernobyl.

C’est beaucoup trop pour les autorités. Il est brutalement arrêté en juillet 1999 et c’est le début de la descente aux enfers.

Le Professeur Bandazhevsky a recouvré la liberté en août 2005 mais il est toujours privé de ses outils de recherche. La Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD), association française possédant un laboratoire d’analyse indépendant à Valence, a mis en place avec Youri Bandazhevsky un partenariat scientifique et conçu à sa demande un vaste projet : créer un laboratoire indépendant au Bélarus, le laboratoire CRIIRAD & Bandazhevsky, afin de mettre fin à une situation injuste et de permettre la poursuite de recherches essentielles pour notre radioprotection.

De ses années passées en prison, le Professeur Bandazhevsky sort aujourd’hui un livre, traduit en français (320 pages) :

La CRIIRAD distribue ce livre et reversera l’intégralité des bénéfices pour le financement du laboratoire CRIIRAD-Bandazhevsky. Les droits d’auteur seront également entièrement destinés au projet. L’éditeur ayant fixé le prix de vente de l’ouvrage à 21 Euros, vous pouvez vous le procurer auprès de la CRIIRAD pour 23,80 Euros (21 Euros + 2,80 Euros de frais de port).

Vous soutiendrez ainsi directement la cause de Youri Bandazhevsky.

CRIIRAD
471 av. Victor Hugo 26000 VALENCE
Tel : 04 75 41 82 50 / Fax : 04 75 81 26 48
contact@criirad.org / www.criirad.org

Bonjour de Paris

Je vous envoie un texte sur les 25 ans de Tchernobyl, qui a été co-signé par Jacques Testard, qu’on ne présente plus, Frédérick Lemarchand sociologue, Marc Atteia mathématicien, Paul Ariès philosophe et moi-même qui l’ai commis.

L’accident de Fukushima est venu comme un révélateur : qu’avons-nous appris de Tchernobyl et "ces leçons" ont-elles été utilisées pour Fukushima ? La réponse est négative pour des raisons qu’il serait trop long de tirer ici mais qui sont déductibles du texte joint.
D’ailleurs, nous pouvons d’ores et déjà dire que Fukushima est en grande partie une répétition de Tchernobyl, même si techniquement, factuellement, politiquement, économiquement, les conditions sont différentes.

Mais reste un point commun capital : la biosphère et les populations seront aussi touchées quelle que soit la partie du monde où le prochain accident grave se produira. Seule l’orientation des vents et des pluies feront la différence. Autrement dit les autorités privées et publiques seront amenées à mentir autant qu’elles mentent encore sur Tchernobyl et Fukushima.

Or si nous sommes, nous citoyens français, parmi les plus exposés au monde, vous l’êtes également ainsi que la population des USA. C’est en lisant l’article de Gentile que j’ai eu envie de vous envoyer cet article encore inédit en France. Et aussi pour jeter un pont sur l’Atlantique (un des sites les plus sérieux sur le nucléaire est celui d’Arnie Gundersen sur Fairewinds.com).

Jean-Marc Royer

Il fût et il reste très difficile de se faire une idée de ce que représente Tchernobyl, tant parce que l’évènement a surpris toutes nos représentations habituelles de la catastrophe que parce la vérité met de très nombreuses années à se frayer un chemin dans le nucléaire, c’est une constante depuis Hiroshima. Les nuages radioactifs n’ayant pas le bon goût de s’arrêter aux frontières, les responsabilités internationales des États nucléaires sont à l’évidence mises en jeu, elles sont énormes, ils le savent.

En effet, ce sont plus de 2 000 explosions, dont certaines équivalaient à 50 fois celles du Japon qui ont eu lieu, sans parler des ratés et des dizaines d’accidents dont les premiers connus datent de l’automne 1957 à Windscale (UK) et Maïak (URSS). Mais qui en connaît les conséquences ? Aucune enquête épidémiologique internationale digne de ce nom n’ayant été diligentée à ce propos, un comité européen sur les risques de radiations (CERR) [1] a étudié, à la demande des députés verts, et confirmé, l’impact de l’activité atomique depuis 65 ans sur les populations mondiales, ce dont on pouvait se douter étant donné qu’on en retrouve les traces, années après années, jusque dans les glaces du Pôle Sud [2].

Les enjeux sont tellement grands que les effets pathologiques de toutes ces contaminations à petites doses au long cours sont farouchement niés par tous les pays et les organisations intergouvernementales dans un bel ensemble. L’omerta, y compris médiatique, est à la mesure du problème. C’est pourquoi ceux qui travaillent à l’émergence de ces vérités qui dérangent si fort de si nombreux acteurs ont droit à notre profond respect. La grande majorité des informations qui suivent sont extraites du livre d’Alexeï V. Yablokov, Vassili B. Nesterenko, Alexeï V. Nesterenko, « Tchernobyl, conséquences de la catastrophe pour l’homme et la nature », annales N°1181 de l’académie des sciences de New York [3] 2 et dont le choix des textes traduits en français sont dus à Wladimir Tchertkoff avec la collaboration de Lisa Mouravieff.

Irradiation et multi contaminations « à rebonds » imprévisibles.
Tout comme le 6 août 1945, le 26 avril 1986 est une date historique pour l’ensemble de l’humanité. Pour s’en faire une idée, il faut brosser à grands traits le tableau des irradiations, des contaminations et de leurs conséquences sur le long terme. En explosant, le réacteur N°4 de la centrale Lénine de Tchernobyl n’a pas seulement rejeté des gaz et des aérosols divers issus de la désintégration atomique du combustible comme le ferait une bombe, mais également « des particules chaudes solides » de combustible : ce sont des morceaux de toutes tailles qui, combinés avec d’autres radionucléides, sont retombés sur le site ou à proximité de la centrale.

Au moment de l’accident, l’activité de certaines « particules chaudes » atteignait 10 à 12 mille becquerels, ce qui pouvait provoquer la mort en quelques heures. Par la suite, des « particules chaudes liquides » se sont également formées dans le sol à la suite des pluies. Lorsque ces particules pénètrent dans l’organisme à travers la peau, l’eau et l’alimentation ingérés ou l’air inhalé, elles produisent, même longtemps après leur émission, des doses élevées d’irradiation. Dès les débuts du cataclysme, les irradiations sont donc violentes, multiples, complexes et pérennes quelle que soit la distance de l’accident, c’est une des particularités de Tchernobyl par rapport aux bombardements de 1945. Cette remarque est importante pour la compréhension de la suite et des suites de cet accident.

Dans le documentaire « La bataille de Tchernobyl » on peut voir des réservistes, bardés de plaques de plomb attachées avec de la ficelle (on dirait de grands enfants se prêtant à des jeux de rencontres moyenâgeuses comme il en existe sur Internet), qui enlèvent ces « particules chaudes solides » hautement radioactives du toit d’un bâtiment, pour les balancer en contrebas, à concurrence de deux pelletées maximum par personne, avant de décamper rapidement, conformément à l’ordre qu’ils ont reçu afin de préserver leurs chances de survie.

Depuis le jour de la catastrophe, les irradiations sont peu à peu supplantées par des contaminations de long terme, mais la situation radiologique évolue d’une manière que personne ne pouvait prédire. En effet, suite aux processus de désintégration du plutonium-241, la formation naturelle de l’américium-241, puissant émetteur de rayons gamma, va constituer un aspect important de la contamination de nombreux territoires distants, jusqu’à un millier de kilomètres. À cause de cette désintégration progressive, les territoires dont le niveau des rayonnements gamma était faible, sont devenus à nouveau dangereux.

Par ailleurs, il y a eu une forte redistribution des radionucléides dans les écosystèmes du fait de leur concentration par les organismes vivants et de leur migration, après quelques années, dans les parties du sol où plongent les racines : ces radionucléides deviennent alors de plus en plus accessibles pour les végétaux qui les reportent pour la deuxième fois à la surface du sol. C’est l’une des causes de l’expansion et de l’aggravation de la morbidité et de la mortalité atomique dans les territoires contaminés.

D’après les données existantes relatives à l’action des radionucléides incorporés sur la santé, à partir de 50 Bq/kg d’accumulation du césium-137 dans l’organisme de l’enfant (70-75 Bq/kg pour les adultes), des altérations pathologiques peuvent apparaître dans les systèmes vitaux (cardio-vasculaire, nerveux, endocrinien, immunitaire), dans les reins, le foie, les yeux et les autres organes :

La glande thyroïde concentre jusqu’à 40% de la quantité totale des radionucléides d’iode chez les adultes et jusqu’à 70% chez les enfants. L’hypophyse aussi la concentre considérablement (de 5 à 12 fois). Du fait que tous les autres organes de la sécrétion interne (glandes parathyroïdiennes, épiphyse, pancréas et glandes surrénales) sont étroitement liés dans l’équilibre hormonal, la contamination radiologique de Tchernobyl a influé sur le fonctionnement de tous les organes du système endocrinien.
L’effondrement de la fonction hormonale du thymus joue le rôle principal dans le développement de la pathologie du système immunitaire.
Les maladies des organes circulatoires sont l’une des causes principales d’invalidité et de mort des « liquidateurs ».
Le vieillissement accéléré provoqué par la catastrophe de Tchernobyl a déjà touché des centaines de milliers de personnes et en touchera des millions dans le futur.

Par ailleurs, dans le documentaire déjà cité, de nombreuses personnes parlent du goût de plomb qu’elles avaient en permanence dans la bouche durant les évènements. Et en effet, entre 2400 et 6720 tonnes de plomb ont été déversées au cours des opérations d’extinction. Pendant les quelques jours qui ont suivi, une partie importante de ce plomb a été rejetée dans l’atmosphère suite à sa fusion, à son ébullition et à sa sublimation dans l’incendie du réacteur. C’est pourquoi le saturnisme est devenu une des pathologies importantes de Tchernobyl.

De plus, les conséquences génétiques de la catastrophe de Tchernobyl, en ajoutant de nouvelles atteintes, toucheront pendant des siècles des centaines de millions de personnes, parmi lesquelles :
celles qui ont subi le premier choc radiologique (irradiation externe forte et brutale), parce que la quantité des radionucléides rejetés par la Catastrophe dans la biosphère fût des milliers de fois supérieure, et bien plus virulente que celle d’Hiroshima ;
celles qui vivent, et vivront pendant les 300 ans à venir dans les territoires contaminés par le strontium-90 et le césium-137 ou qui vivront dans les territoires contaminés par le plutonium et l’américium pendant des milliers d’années,
les enfants des géniteurs irradiés pendant des générations, où qu’ils vivent par la suite.

Le Secret, la falsification officielle sans retour des statistiques en ex URSS, l’absence d’une statistique fiable en Ukraine, au Bélarus, la volonté des structures gouvernementales et de l’industrie atomique, ainsi que des principales organisations intergouvernementales (CIPR, AIEA et OMS) de minimiser les conséquences de Tchernobyl sont légion, en voici quelques exemples.

Dans aucuns des livrets militaires des 60 000 militaires en service qui ont participé aux travaux de « liquidation », n’a été enregistré le dépassement de la norme de 25 rœntgens, alors en vigueur. Mais l’examen clinique de 1100 militaires liquidateurs a révélé chez 37% d’entre eux les symptômes hématologiques de la maladie des rayons qui indique que ces personnes ont reçu à l’évidence plus de 25 rœntgens.

D’autre part, Vingt et un ans après la Catastrophe, les observateurs des mystérieux vols d’avions et les « pluies noires » qui s’en sont suivies à partir du 1er mai ont commencé à parler ; les pilotes militaires aussi, qui pulvérisaient réellement de l’iodure d’argent pour déclencher ces pluies et empêcher ainsi qu’une dangereuse contamination radioactive n’arrive sur les territoires densément peuplés de Voronej, Nijni Novgorod et … de la place rouge à Moscou.
La médecine officielle n’a commencé à reconnaître la fréquence de la cataracte « tchernobylienne » que 8 ou 9 ans après que la chose ait été découverte. Même chose en ce qui concerne le cancer de la thyroïde, la leucémie et l’affection du système nerveux central. Cette façon de faire traîner la reconnaissance de l’évidence (et la prise des décisions nécessaires pour en minimiser les effets) restera sur la conscience de ceux pour qui les intérêts de l’industrie atomique sont plus importants que l’aide aux millions de victimes.

Les autorités soviétiques ont non seulement officiellement interdit aux médecins de faire le lien entre les maladies et l’irradiation mais elles ont de plus classé « secrets » tous les matériaux concernant Tchernobyl. Des années après, lorsqu’il est devenu impossible de cacher la manifestation évidente de la hausse de la morbidité, on a tenté d’expliquer cette hausse par les conséquences d’un stress national généralisé et une psychologie de très bas étage (phobie de la radioactivité !), alors que la psychologie n’a jamais été la préoccupation majeure des organisations soviétiques ou internationales en question.

Hors des frontières de l’ex URSS, on a entrepris de cacher les informations sur la morbidité grandissante des populations directement ou indirectement touchées par les retombées de Tchernobyl : il n’y a pas de données instrumentales disponibles de la contamination de tous les pays d’Europe par tous les radionucléides de Tchernobyl, et désormais il n’y en aura plus jamais. S’appuyant sur ce manque, le rapport de l’AIEA/OMS « Forum Tchernobyl » (2005) ne discute que des données concernant les territoires du Bélarus, de l’Ukraine et de la Russie Européenne, passant sous silence la contamination des autres pays européens.

Dans le même ordre d’idée, même si la densité actuelle de la contamination n’est pas actuellement élevée dans un territoire, l’énorme contamination des premiers jours et des semaines qui ont suivi la catastrophe - on sait par reconstruction que dans certains territoires l’activité des retombées radioactives dépassait 10 000 fois les niveaux du fond naturel - ainsi que la faible contamination persistante pendant des décennies, a pu causer et causera une influence considérable sur la santé des habitants et de l’environnement. Les déclarations rassurantes comme quoi la contamination de Tchernobyl n’ajoute que 2% au fond radioactif naturel sur la superficie de la Terre, constituent donc une désinformation consciente.

D’autre part, la suppression des institutions chargées des suites pathologiques de Tchernobyl, le détournement des équipes de chercheurs de l’étude des problèmes engendrés par la catastrophe, le harcèlement et l’emprisonnement de certains médecins spécialisés, sont autant de tentatives concertées et persistantes de cacher la vérité. Yuiri Bandajevski fût arrêté en juillet 1999, prétendument dans le cadre des mesures d’urgence destinées à combattre le terrorisme. Arbitrairement détenu, puis accusé de corruption et condamné le 18 juin 2001 à 8 années de prison malgré la rétractation publique de son accusateur au terme d’un procès digne de ceux des années 30, il fût incarcéré jusqu’en 2005.

Vassili Nesterenko, directeur de l’Institut indépendant biélorusse de protection radiologique Belrad qu’il a créé en 1989 avec l’aide d’Andreï Sakharov, Ales Adamovitch et Anatoli Karpov, a été menacé d’internement en asile psychiatrique par le KGB, a subi deux attentats et est décédé le 25 août 2008 après une opération à l’estomac. Aussi, l’exigence avancée par les spécialistes de l’AIEA et de l’OMS de la nécessité d’une « corrélation certaine » entre la charge radioactive d’une personne concrète (jamais reconstituable avec précision, et pour cause), et l’atteinte à la santé pour qu’il y ait démonstration évidente du lien de la maladie avec l’irradiation de Tchernobyl, relève-t-elle d’une série de manœuvres intellectuelles particulièrement malhonnêtes.

En résumant sommairement les données publiées dans le livre déjà cité, la contamination radioactive de Tchernobyl a touché près de 400 millions de personnes (205 millions en Europe et environ 200 millions hors de l’Europe), à un niveau de 4 kBq/m2 (0,1Ci/km2) et plus. L’analyse des courbes de la morbidité générale des enfants vivant dans les territoires contaminés de l’ex URSS est particulièrement désespérante : seulement 20% d’entre-eux sont en bonne santé.
Dans certaines régions du Polessié il n’y en a plus un seul. En Allemagne, les dents des enfants nés après la Catastrophe avaient 10 fois plus de strontium-90, tout comme on retrouve de l’Uranium dans les dents de lait des enfants anglais habitants près de Windscale (rebaptisé Sellafield) 53 ans après cette catastrophe atomique. Le nombre des victimes de Tchernobyl croîtra pendant plusieurs générations. Au cours des 15 premières années après la Catastrophe, celui-ci peut être estimé de la manière suivante : Bélarus, Ukraine Russie d’Europe 237 000 Le reste de l’Europe-contaminée à plus de 1 Ci/km2 170 000 contaminée de 0,1 à 1 Ci/km2 255 000 Asie, Afrique, Amérique du Nord 323 000 Le monde entier 985 000 [4]
Une nouvelle race d’hommes appelée à se développer : « les liquidateurs ».

Cette expression est en soi un subterfuge qui vise à faire croire que ce type de catastrophe, qui est essentiellement en devenir, « serait liquidable », de manière à clore le dossier des responsabilités. On ne connaît pas le nombre exact de personnes (armée, polices, milices, réservistes, mineurs, volontaires …) ayant participé à la « liquidation » car : des dispositions secrètes interdisaient de rendre public l’appel à la participation aux travaux concernés (lettre du Ministère de la défense de l’URSS du 9 juin 1989) ;
amenés de toutes les régions de l’ex-URSS par des moyens d’urgence gouvernementaux, ils y ont été renvoyés aussitôt après sans le moindre début de suivi épidémiologique.

Leur nombre total s’élève vraisemblablement à plus de 800 000. Leur exposition, lorsqu’elle était contrôlée, (la limite fût relevée à 25 Rœntgens), était de toute manière systématiquement minimisée (documentaire cité). Comme au cours des premières années il a été officiellement interdit d’établir une corrélation entre la morbidité et la radioactivité, celle des liquidateurs, obtenue avant 1989 a été falsifiée sans retour. Mais nous savons qu’au début, tous les liquidateurs étaient obligatoirement des jeunes gens en bonne santé. En Russie, cinq ans après la catastrophe, 30% d’entre eux étaient déjà considérés officiellement « malades » ; dix ans plus tard, moins de 9% des liquidateurs étaient considérés « en bonne santé », et après 16 ans il n’en restait » pas plus de 2%.

Qu’est-ce qu’une catastrophe au temps de l’Anthropocène
[5] ? Des sols de cours d’écoles ont été entièrement retournés au Japon, mais il n’y a aucun moyen de décontaminer des territoires entiers avec leur faune et leur flore. Se pose toujours la même question lancinante du « stockage de déchets éternellement radioactifs » (bel oxymore). À l’échelle continentale, il s’agirait rien moins que de créer d’immenses cimetières de la Terre. Les catastrophes atomiques ont ceci de particulier qu’elles délimitent toujours une fracture multidimensionnelle de l’histoire du vivant :
La perte irrémédiable de tout un monde vivant sur d’immenses territoires, un printemps sans les cris des oiseaux, et des arbres roussis par un gigantesque et silencieux incendie.

Une mortalité si nombreuse dans des conditions si inhumaines que le travail de deuil s’avère impossible à réaliser, surtout « au temps de la mort sèche » [6].

Un évènement imprévu et inconcevable, qui dépasse nos facultés d’imagination, et dont les conséquences futures sont elles-mêmes imprédictibles.

Des irradiés/contaminés subissant une atteinte aussi bien mentale que physique dont certains effets s’étaleront sur plusieurs générations pour donner naissance à des lignées d’êtres difformes.
Autrement dit, « un avant et un après » sans retour possible. Un trou dans la mémoire symbolique des humains, dans leur inconscient, ce qui nous prépare « un retour du refoulé » à la mesure de l’évènement. Mais de plus, et c’est là le « double effet paradoxal » des catastrophes atomiques, elles n’ont pas de fin, pas de terme prévisible : c’est un monstre qui pousse et dévore de l’intérieur l’humanité, dont la morbidité persistante est difficilement évitable. La catastrophe atomique « colonise l’avenir et n’offre aucune possibilité d’échapper au destin tragique : aucune culture n’est prête à affronter ce pari » [7].

Une politique négationniste

Face à ce cancer, les États et les organisations intergouvernementales (UNSCEAR, CIPR …) ont délibérément minimisé les conséquences sanitaires de Tchernobyl : ce parti pris des jugements concerne également l’OMS et sa fameuse thèse d’une trentaine de morts, car un accord a été signé en 1959 entre l’AIEA et l’OMS obligeant celle-ci à soumettre sa position à celle de l’AIEA dans tous les cas où le nucléaire est en jeu. Quand les nucléaristes déclarent, vingt ans après la Catastrophe de Tchernobyl : « aujourd’hui, la condition principale de la garantie de la sûreté radiologique n’est plus dans l’abaissement des charges de doses déjà insignifiantes, mais dans la garantie du fonctionnement efficace des entreprises et de la production de l’énergie atomique », ils tentent par ce biais de faire oublier le sort de millions de victimes de la catastrophe.

Cette politique nationale et internationale consistant à tout faire pour effacer les traces et la mémoire de la catastrophe … rappelle furieusement celle qui a accompagné la « solution finale ». Un autre versant de la politique négationniste face à tous ces dangers, consiste en un raisonnement de type scientiste qui les transforme en risques statistiques : c’est un nouveau mode de justification rationnelle des aspects périlleux à court, moyen et long terme de l’industrie atomique. Ce type de calcul du risque a connu depuis trente ans une vogue envahissante qui se décline dans ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui le rapport comparé des coûts et des risques encourus.

Cette raison calculatrice est complétée par une politique systémique d’externalisations maximales, lesquelles seront imputées de facto aux populations et à la biosphère. Ce que vise à cacher cette manipulation intellectuelle du risque, c’est qu’en cas de catastrophe (« le risque résiduel »), ce sont toujours les États qui sont appelés à la rescousse car les moyens privés sont à l’évidence insuffisants pour y faire face.
Mais depuis Tchernobyl et Fukushima, les habitants de tous les pays de la planète savent également qu’ils ne peuvent plus compter sur leurs gouvernements pour le protéger efficacement ni avant et encore moins après une catastrophe atomique. C’est pourquoi nous pouvons dire que les populations du monde entier, après avoir été évacuées du choix politique - aucune société civile ne fût jamais consultée - courent le risque d’être évacuées de leurs territoires nourriciers.

Étant donné la taille et la complexité des réalisations techniques de l’ère « thermo-industrielle » [8], cela transforme de facto le monde en « laboratoire d’essais » : ce fût le cas à Hiroshima comme à Tchernobyl. Le concept de « laboratoire-monde », tiré du livre d’Alain Gras sur les macro-systèmes techniques, renvoie, d’une part à l’extension planétaire des réseaux qui permettent la division internationale du travail (à vous la fabrication et les risques majeurs, à nous la conception et le profit majeur) et d’autre part à une volonté de puissance illimitée sur le monde.

Ce qu’il s’est produit à la centrale Lénine, destinée à devenir la plus grande usine de production d’électricité atomique au monde (6 000 MW), en est malheureusement une parfaite illustration. En effet, la catastrophe trouve son origine dans le projet inouï consistant à « expérimenter » en vraie grandeur : il s’agissait, dans le cas d’un arrêt d’urgence, d’utiliser le dégagement calorifique résiduel pour une production supplémentaire d’énergie électrique ! Une véritable expérience atomique dans le laboratoire-monde, la suite logique d’un fantasme de toute puissance.

Autrement dit, le monde vivant est devenu le laboratoire à grande échelle de la technoscience. Mais le rejet du seul réacteur N°4 de la centrale Lénine a provoqué une contamination des dizaines de fois supérieure à la contamination due aux bombes lâchées sur Hiroshima et Nagasaki et le « nuage de Tchernobyl » a fait au moins deux fois le tour de la Terre, ce qui fait de Tchernobyl la plus grande catastrophe technologique de l’anthropocène [9] à ce jour.

Mais il y a plus grave. Le Pr. V. Nesterenko, qui fut directement en charge des conséquences de la catastrophe, explique dans le documentaire déjà cité, que 1400 kg du mélange uranium-graphite au contact de l’eau constituaient une masse susceptible de provoquer une explosion atomique d’une puissance de 3 à 5 Mégatonnes soit entre 50 et 80 fois la puissance de l’explosion d’Hiroshima si une quantité suffisante de Corium, qui avait déjà percé la cuve du réacteur, avait transpercé la dalle de béton qui le séparait des masses d’eau contenues dans les sous-sols du réacteur. « Une explosion d’une telle puissance pouvait provoquer des radiolésions massives des habitants dans un espace de 300-320 Km de rayon (englobant la ville de Minsk) et toute l’Europe pouvait se trouver victime d’une forte contamination radioactive rendant la vie normale impossible. […] Mon opinion est que nous avons frisé à Tchernobyl une explosion nucléaire. Si elle avait eu lieu, l’Europe serait devenue inhabitable. » [10]

Qu’est-ce qui a permis d’éviter l’apocalypse Européenne à Tchernobyl ? D’abord cette nouvelle race d’hommes appelée « liquidateurs » que l’on conduit rapidement et par milliers sur les lieux du sacrifice : les réservistes qu’on envoie ramasser les débris mortels du réacteur, les pompiers qui évitent la propagation de l’incendie puis auxquels on demande de pomper l’eau sous le coeur en fusion, les mineurs qui creusent une galerie souterraine de cent cinquante mètres et une chambre de 1800m3 trois fois plus vite qu’en temps ordinaires pour combler le sous-sol de béton et tous les autres services, civils et volontaires.
Puis on distribue des diplômes, des médailles, on édifie des stèles et des statues dans le plus pur style réaliste socialiste aux nouveaux hommes de marbre du nucléaire, (y compris en Occident et bientôt au Japon), mais on continue de dissimuler, de falsifier des documents, de déroger aux plus élémentaires principes de sécurité ou de précaution envers les populations civiles et l’on pourchasse les physiciens ou les médecins qui mènent des études sur les suites de ces catastrophes. On encense les uns pour mieux isoler ou décrédibiliser les autres. Quand on se souvient de la durée et des efforts gigantesques qu’il a fallu déployer à Tchernobyl, on peut clairement affirmer que Fukushima sera dans l’actualité pour un long moment, malheureusement pour les habitants de l’archipel et du monde entier.

En effet, les moyens mis en œuvre par le puissant régime totalitaire soviétique sont sans commune mesure avec ce que peut faire le Japon ou n’importe quel autre pays au monde (Chine exceptée) : en ex-URSS il était possible d’enrôler 800 000 « liquidateurs », les services de secours civils de tout un immense pays, des centaines de pompiers, dix mille mineurs, une armée encore puissante avec ses milliers de réservistes, sur ordre du secrétaire du Politburo. Le déploiement de tels moyens ne sera plus possible dans d’autres cas similaires et il est douteux que l’appel aux autres pays soit suffisant : en démocratie libérale, il y aura peu de volontaires pour mourir dans des souffrances que l’on sait atroces et pérennes sur plusieurs générations.

Au Japon, vu leur état, les systèmes de refroidissement ne pourront plus jamais être remis en service. Tandis que l’on injecte du Bore pour inerter l’atmosphère des réacteurs en fusion, une énorme quantité d’eau y est quotidiennement déversée pour les refroidir afin d’éviter qu’ils ne transpercent l’enceinte et atteignent ces mêmes des masses d’eau, ce qui pourrait être très grave. Or la chape de béton, construite dans les années soixante-dix, dont l’épaisseur ne fût pas prévue pour une telle éventualité, est par ailleurs vieillie.

Et ce n’est pas un, mais quatre réacteurs, dont le N°3 qui fonctionnait au MOX [11] français, qui sont concernés. Sans parler des conséquences d’une éventuelle réplique sismique qu’on ne peut malheureusement pas écarter vu la situation de la centrale. Dans ces conditions, qui peut prédire les effets cumulatifs possibles de ce type de situation au Japon, ou ailleurs ? Or, ce qu’il fût possible de mettre en place à Tchernobyl pour éviter la catastrophe planétaire, ne le sera vraisemblablement plus jamais sauf, pour quelques temps encore en Chine …

On l’a vu, une catastrophe de grande ampleur, continentale, ne peut être exclue.

Dans les territoires contaminés par les dépôts de Tchernobyl, il est dangereux de s’occuper d’agriculture, il est dangereux de cultiver les forêts, dangereux de pêcher le poisson et de chasser le gibier, il est dangereux de consommer les denrées produites localement sans contrôler leur radioactivité, dangereux de boire le lait et même l’eau. Tout ce qui constituait depuis des millénaires la plus sûre et la plus fidèle des sources de vie - l’air, les eaux naturelles, les fleurs, les fruits de la terre, les forêts, les fleuves et les mers - tout cela est devenu en quelques jours source de danger pour l’homme, car les radionucléides se sont propagés du réacteur en ruines à travers tous ces territoires et au-delà [12].

Les éléments radioactifs ont rempli tout notre espace vital et sont devenus source d’irradiation et de contamination dangereuse pour l’homme et toute la biosphère, ce que le rapport du Comité européen sur les risques de radiations (CERR) [13] a été le premier à confirmer en 2003. Sans doute est-ce d’ailleurs là un des facteurs expliquant l’explosion du nombre de cas de cancers dans le monde (les cas ont officiellement doublé en France entre 1985 et 2000).

La perspective d’une survie en territoire contaminé impose de bien comprendre la différence essentielle entre irradiation et contamination. Les discours officiels se focalisent sur l’irradiation due aux rayons émis par les matières fissiles lors de l’explosion. La catastrophe ukrainienne nous l’a enseigné, il faut également prendre en compte les effets délétères sur la santé des « faibles doses » inhalées ou ingérées par l’alimentation, qui vont ensuite se fixer dans l’organisme et produire leurs effets des années plus tard.
Les produits radiotoxiques issus des centrales (Césium137, Strontium 90, etc.), sont d’une toxicité phénoménale : de toutes petites doses produisent un effet qu’il est impossible de nier. Des mesures efficaces de protection pour la diminution de la teneur en radionucléides incorporés doivent commencer à partir du niveau d’accumulation du césium-137 de 25-28 Bq/kg dans l’organisme (ce qui correspond à la charge de dose de 0,1 mSv/an) mesure que le CERR recommande également dans son étude. Les appareils automatiques de spectrométrie de radiation interne du corps humain tels le SCRINNER en usage en Biélorussie, sont conçus pour mesurer l’activité dans le corps humain des radionucléides suivants : Cesium-137, cesium-134, potassium-40, radium-226, thorium-232, manganèse-54, cobalt-60, iodine-131, etc.
Ces appareils devraient être d’usage courant dans tous les pays sous le vent de centrales atomiques en activité. Par ailleurs, dans de véritables prescriptions publiques à grande échelle, il faudrait préciser les avantages et les limites des pastilles d’iode et des mesures de confinement, les gestes qui sauvent, les « périmètres d’évacuation » des plans d’urgence …

C’est pourquoi, dans tous les pays, les organisations de la société civile doivent considérer l’importance de la création d’un système de contrôles radiologiques indépendant du système officiel.

Figures de la défaite déshonorante, les « hibakushas », assimilés aux pestiférés par peur d’une contagion fantasmée, furent l’objet de la honte publique, décourageant ainsi la plupart des rescapés de participer à un quelconque travail de mémoire, témoignages dont on a vu avec Primo Lévi, Robert Antelme, David Rousset et les autres survivants l’importance capitale dans l’Europe intellectuelle de l’après-guerre. Les édiles japonais procédèrent à une « reconstruction » rapide de la ville qui eût pour but avoué d’effacer méticuleusement toutes les traces de leur défaite et … de ce crime effroyable. Comme si à la place d’Auschwitz s’élevait maintenant une sorte de parc d’attraction ultra moderne pour la paix.

Les USA ont activement contribué à ce processus en menant sur place et avec l’aide des autorités japonaises des études sur toutes les conséquences de ce bombardement. Mais « la raison d’État » primant sur les souffrances de milliers d’innocents, ces études furent versées dans des archives secrètes de Washington, longtemps inaccessibles. Plus de traces, telle est le credo commun à tous les criminels et négationnistes (Cf. ce qu’en dit plus précisément Günter Anders). Contrairement à ce qui s’est produit pour la Shoah, vainqueurs et vaincus se sont associés pour aveugler l’humanité, avec succès jusqu’à ce jour, sur la nature des crimes commis à Hiroshima et Nagasaki. Il en fût de même à Tchernobyl et en sera de même à Fukushima. Le travail de mémoire est ainsi forclos comme on tente d’enfermer un déchet radioactif dont on sait pertinemment qu’on en repasse la dangerosité aux générations suivantes.

L’invention atomique était manifestement porteuse de mort généralisée du vivant sur la planète, mais les gouvernements et la plupart des médias occidentaux (la guerre froide, qui devait durer quarante ans, y a bien pourvu) ont tout fait pour recouvrir cette défaite historique de l’humanité d’un épais manteau d’admiration et de dévotion devant le génie et la puissance des chercheurs, de la science, de la technique, de l’industrie … Un nouveau dieu est apparu ce 6 août, à la puissance inquiétante certes, comme tous les dieux, et à la gloire duquel de nouveaux hymnes ont été forgés illico presto (une étude qui reste à faire).

Le largage des bombes atomiques ainsi que « l’expérience Tchernobyl » furent non seulement un crime contre l’humanité, mais fait nouveau, un crime contre la Nature, ce que l’on appellerait aujourd’hui un Écocide. Si le refoulement de ce type de catastrophe systémique pour la biosphère persiste, il ne sera pas sans conséquences pour l’avenir de l’humanité et sa manière d’en écrire l’histoire.
À travers son concept de « banalité du mal », Hannah Arendt a démontré dans les années soixante que des crimes contre l’humanité avaient été perpétrés par des hommes ordinaires parce qu’ils ne se posaient pas de questions sur les fins de leurs « activités ». À partir du moment où ils étaient liés par un serment de fidélité à leur hiérarchie (ou à une idéologie, toutes choses qui sont aujourd’hui érigées en valeurs universelles par la raison calculatrice dans le monde du « travail » et ailleurs), ils tenaient ces activités pour légitimes. Ces « hommes » manquaient d’imagination ou l’avaient bannie en tant « qu’état d’âme contre-productif » (comme on dirait aujourd’hui) s’opposant à l’efficience technocratique.

Ce concept de « banalisation du mal » n’est donc pas issu de supputations sur une « nature humaine », mais bien d’une analyse socio-historique de ce qui s’est passé en Europe entre 1933 et 1945 et de ce qui en a préparé l’avènement. Soixante ans après, à moins de croire en un monde fixiste, il faut oser tirer les conclusions de ce qu’Hannah Arendt avait écrit. Historiquement, la banalisation du mal occidental s’est répandue à grande échelle à partir du moment où le travail et les êtres humains ont été « thermo industrialisés » avec l’appui massif de la technoscience, c’est-à-dire coupés de leur réalité nourricière, terrestre, pour être encasernés, prolétarisés, disqualifiés, déréalisés et finalement déshumanisés.

À partir de ce moment, tout a été possible dans l’ordre de la banalisation et tout est devenu acceptable dans l’ordre du mal puisque toutes les fins humaines ont été discréditées au seul profit de l’aliénation productiviste, marchande et consommatoire. Les choses ne se sont pas arrangées depuis un siècle : cela est vérifiable sur tous les plans, y compris psychique [14]13. Alors, il faut avoir le courage de dire que cette banalisation du mal est devenue omniprésente et qu’en conséquence nos sociétés ne sont plus que des « totalitarismes démocratiques » qui nous mènent au(x) désastre(s) définitif(s), ce qui devrait être analysé comme tel dans l’ordre du politique. Et le comble du cynisme négationniste, le « point de vue darwiniste/social » qui consisterait à dire que l’espèce humaine est de toutes manières « de passage sur terre » pour finalement disparaître, n’est pas plus acceptable, ni pour nous, ni pour nos enfants.

Une conclusion s’impose donc : il faudrait mettre sur pied un tribunal international, du type de celui de Bertrand Russel, jugeant les crimes contre l’humanité à Tchernobyl et ailleurs, depuis le 6 août 1945, jusqu’à Fukushima en passant par Falloujah.

Voici une courte présentation des signataires

Jacques Testart Agronome et biologiste, docteur en sciences, directeur de recherche honoraire à l’Inserm ; ex président de la Commission française du développement durable (1999-2003). Dernière publication : « Labo-planète. Ou comment 2030 se prépare sans les citoyens » avec Catherine Bourgain et Agnès Sinaï.

Frédérick LEMARCHAND, Sociologue, Co-directeur du pôle RISQUES, Maison de la recherche en sciences humaines, Université de Caen, Membre du Conseil scientifique du CRIIGEN. Auteur de « Les Silences de Tchernobyl », Auteur du film « La vie contaminée », Conseiller de l’exposition internationale « Il était une fois Tchernobyl » Intervention sur : « Après Fukushima, repenser l’évaluation du risque nucléaire ».

Marc ATTEIA - Docteur en mathématiques appliquées, Marc Atteia professeur honoraire de mathématiques de l’Université de Toulouse. A publié : « Hilbertian kernels and spline functions », « Le technoscientisme, le totalitarisme contemporain », avec D. Bancel et Igor Gumowski : « Nonlinear problems of analysis in geometry and mechanics ».

Paul Ariès, philosophe et écrivain, intellectuel de référence du courant de la décroissance. Dernier ouvrage publié : « La simplicité volontaire contre le mythe de l’abondance ».

Jean-Marc ROYER, Ingénieur aviation civile, cadre supérieur honoraire d’Aéroports de Paris, ex-responsable syndical Orly. A paraître chez Yves Michel : « Décoloniser l’imaginaire ; Tome 1 : La science creuset de l’inhumanité occidentale », rédacteur du texte « Tchernobyl 25 ans après ».

Notes

[1] Synthèse et commande du rapport : www.euradcom.org. Pour le CERR, environ 65 millions de morts sont imputables à l’industrie atomique depuis 1945 !

[2] Lorius Claude, Voyage dans l’Anthropocène, Actes Sud, 2010.
[3] Version américaine partiellement consultable en ligne sur : http://books.google.fr/. D’autres sites en proposent le digest français.
[4] Alexeï V. Yablokov, Vassili B. Nesterenko, Alexeï V. Nesterenko, opus cité.

[5] Ere caractérisée par le fait que l’homme en est devenu la force géologique principale (Georgescu-Roegen, A. Gras, J. Grinevald ou C. Lorius).

[6] Allouch Jean, Erotique du deuil au temps de la mort sèche, EPEL, 1995.

[7] Frédéric Lemarchand, Sociologue, Membre du Conseil scientifique du CRIIGEN, article du 17 mars 2011, Les Echos.

[8] Révolution thermo-industrielle, terme proposé par Alain Gras, Jacques Grinevald ou Claude Lorius à la suite de Georgescu-Roegen pour signifier que l’élément décisif du changement au 19°siècle, c’est l’utilisation de la machine thermique fonctionnant au carburant fossile.
[9] Lorius Claude, opus cité.

[10] Lettre du Professeur Nesterenko à Wladimir Tchertkoff, Solange Fernex et Bella Belbéoch, Janvier 2005.

[11] Combustible dans lequel se trouve également du plutonium, ce qui réduit les marges de sécurité, sa température de fusion étant + faible et + rapidement atteinte.

[12] C’est-à-dire jusque dans les glaces du pôle Sud : Lorius Claude, opus cité.

[13] Synthèse et commande du rapport : www.euradcom.org. Pour le CERR, 65 millions de morts sont imputables à l’industrie atomique depuis 1945 !

[14] Melman Charles, Lebrun Jean-Pierre, La nouvelle économie psychique, une nouvelle façon de penser et de jouir aujourd’hui, Eres, 2009

Commentaires de M&R :

Cette prise de position m’a semblé intéressante car suffisamment rare de la part de scientifiques et d’ancien salarié ou blouse blanche comme on dirait dans l’industrie pour opposer les ouvriers et les techniciens/ingénieurs.

Mais leur indignation se heurte à leur compréhension philosophique des rapports sociaux entre exploiteurs et exploités.

Pour les responsables de ces catastrophes industrielles, de ces démocraties totalitaires, de ces trusts du nucléaires, les leçons sont tirées : Tchernobyl, Fukushima, Bhopal, AZF, Seveso, le poison des mines d’or du Mali, le poison des mines d’uranium, celui de l’amiante, du plomb, les coups de grisou dans les mines de Charbon, sont au-delà des problèmes écologiques dont il font mine de se préoccuper en adoptant quelques mesures dérisoires, un risque de crise sociale, amenant une déstabilisation politique d’un régime.

Ainsi 3 ans après Tchernobyl , le bloc soviétique éclatait définitivement.
Mais une révolution du type Tiananmen était écartée.

Le problème aujourd hui pour le Japon et le reste du monde capitaliste en crise, est d’empêcher que la révolte des populations japonaises contaminées, ne débouchent sur un renversement de tout le régime politique, mais aussi économique.

Le monde entier est en train de se fissurer en même temps et ce qui arrivent au Japon, est aussi dangereux pour les classes dirigeantes asiatiques, américaines, chinoises, arabes, africaines, européennes, car nous voyons en ce moment que tous les pays du monde ont leurs dirigeants grecques démocrates ou fascistes qui n’ont plus de solutions économiques et politiques que la répression totale pour se sauver du renversement par leur propre peuple.

Messages

  • Ce mercredi matin, 450 prestataires sous-traitants ont bloqué l’entrée de la centrale nucléaire de production d’électricité EDF de Cruas-Meysse, en Ardèche. Ils réclamaient “un véritable statut social pour les salariés du nucléaire”« ?Les 35 ?000 salariés sous-traitants du nucléaire subissent 80 % des risques professionnels et ont en général des contrats de travail que l’on peut qualifier de mauvais ? », indiquait un délégué syndical Cgt.
    Sécurité de l’emploi, retraite à taux plein dès 55 ans, suivi médical unique par la médecine des sites nucléaires revendications des salariés, formations qualifiantes de haut niveau en surete nucleaire faisaient partie des revendications.
    Amandine BRIOUDE le 22/09/2011

    Sous-traitant égal sous-agent EDF. Voilà en substance le message que voulaient clamer les salariés du nucléaire, hier matin, à Saint-Vulbas calmement aux portes du Bugey, lors de débrayages par roulements.« Je suis sous-traitant dans la logistique nucléaire, lance Gilles Reynaud, un syndicaliste CFDT. Un concept moderne autrefois appelé « actuellement 20 mSv par an maximum, NDLR). Cette pénibilité n’est pas prise en considération dans le calcul des retraites. Et il faut abaisser la dose à 10 mSv. » Ses collègues CGT d’EDF, Alain Pecora et Alain Bournat, embrayent : « Entre nous, qui bénéficions d’une protection sociale héritée de’époque où l’entreprise était nationalisée, et eux, il y a une énorme différence. De salaire, de qualité de vie et de conditions de travail. Ils temps de préparation et d’après intervention n’est pas compté. C’est archaïque. » Ils dénoncent également le « tour de France » qu’on leur mpose et l’absence de « suivi médical » qui fait que « les contaminations internes ne peuvent être reconnues comme accidents du travai impose et l’absence de « suivi médical » qui fait que « les contaminations internes ne peuvent être reconnues comme accidents du travai ».« Pas de commentaire » sur ce mouvement du côté de la centrale du Bugey. Cette question, hautement nationale de la sous-traitance dans es entreprises et institutions du nucléaire, ne date pas d’hier. EDF s’est récemment prononcée en faveur d’une limitation à deux niveaux construction de l’EPR (Réacteur pressurisé européen) de Flamanville parce qu’on fait appel à des travailleurs de toute l’Europe pas assez manifester et être « visibles » est une nouveauté. Gilles Reynaud a tout de même créé un site internet (www.ma-zone-controlee.com) en manifester et être « visibles » est une nouveauté. Gilles Reynaud a tout de même créé un site internet (www.ma-zone-controlee.com) en 2008 pour mieux défendre leurs intérêts.

    Stresses nos patrons, 1 Bonne solution !

    Fessenheim, ils "oublient " de prevoir dans leur calcul de resistance de la centrale aux innondations, le cas d une rupture de digue !
    On surnage dans l autosatisfaction chez EDF, comme d hab.

    10 puissante -7, (0,0000001), c est la probabilite etablie par edf qu une peniche remplie d hydrocarbure choque la digue et la fasse...exploser.
    Pas de quoi construire une double coque...pardon 1 double digue ?

    • citoyen, dites-vous ???
      mais alors, pourquoi la vie des invisibles passe du rouge au noir profond, pourquoi nous sommes menacés d’être mis au vert (chomage), une fois trop dosés !!!

      c’est la misére ;

      reveillons-nous

      Dans les centrales atomiques, la maintenance est déléguée à des sous-traitants qui prennent d’importantes doses de radioactivité. « Gueules noires » anonymes des temps modernes, ils sont les oubliés du nucléaire…

      Ils sont robinetiers, soudeurs, électriciens, chaudronniers, décontaminateurs ou commis. Ils seraient 20.000 en France et près d’un millier en Belgique. On les appelle lors des « arrêts de tranche », quand il faut remplacer le combustible usé dans un réacteur nucléaire. Ils effectuent alors des opérations de contrôle et de maintenance sur des parties de l’installation inaccessibles en temps normal. Dans leur combinaison « Muru » – pour Mururoa, cette île du Pacifique où la France effectuait ses essais nucléaires militaires –, ils bossent « en zone ». Là où « ça crache », où « ça pète ». Ils prennent des doses importantes de radioactivité pour assurer la sécurité des centrales. Et donc notre sécurité. Ce sont les « gueules noires » anonymes des temps modernes, qui font le sale boulot pour que nous puissions nous éclairer, cuisiner, vivre confortablement.

      A l’occasion d’un arrêt de tranche, ils sont beaucoup à débarquer … Venus prêter main forte aux statutaires et aux sous-traitants permanents de la centrale, ils restent environ un mois, logeant dans les campings de la région. Avant de repartir vers un autre arrêt de tranche, en France ou ailleurs. « Les salariés edf des centrales, quand il y a un arrêt de tranche, ils vivent un stress, mais c’est une fois par an, explique un de ces saisonniers français de l’atome. Nous on sort du stress d’un arrêt de tranche, on fait 600 km et on retombe dans l’arrêt de tranche suivant. On en fait 10 par an »

      Doses 8 à 15 fois plus fortes

      En France, c’est en 1988 qu’EDF a choisi de sous-traiter massivement la maintenance de ses centrales. Le volume de travail sous-traité est ainsi passé de 20% à 80% en 5 ans. La tendance est bien sûr de sous-traiter les tâches les plus pénalisantes en doses. A terme, les statutaires n’auront plus en matière de maintenance qu’un rôle de gestionnaires de sous-traitants. »

      En France, les travailleurs sous-traitants reçoivent 80% de la dose collective annuelle enregistrée sur les sites nucléaires. Les doses moyennes qu’ils encaissent sont 8 à 15 fois plus élevées que celles des agents EDF qui travaillent en zone. Les chiffres seraient du même ordre en Belgique. Ainsi EDF transfère massivement le risque d’irradiation vers les travailleurs de la sous-traitance… qui se fait souvent en cascade. « En bout de chaîne, il est fréquent de trouver des intérimaires qui n’ont pas toujours les compétences requises ».

      Pour la plupart des sous-traitants, la visite médicale « rite d’aptitude » pour pouvoir travailler en zone, sans rapport avec une action continue de surveillance et de protection de la santé à laquelle les salariés sont soumis. Bref, dans les centrales, le travail sous-traité disparaît des « ressources humaines » pour être reporté dans les « achats », régulés essentiellement par la concurrence. Ainsi, ceux qui génèrent les risques – les exploitants de centrale – ne doivent plus en assumer les conséquences en cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle…

      Si les contraintes de sécurité imposées par la direction sont les mêmes pour tous, le message délivré aux sous-traitants varie en revanche selon l’employeur. Ceux qui bossent pour les patrons du privé, les “marchands d’hommes”, ils ne parlent pas. Ils se changent dans la camionnette et cassent la croûte sur leur coffre à outils. Pour eux, le message de sécurité n’est pas du tout le même… »

      Dosimètre au vestiaire

      Les travailleurs qui opèrent en zone ont droit à un quota annuel d’irradiation. S’ils le dépassent, ils sont interdits de centrale. Les salariés sont mis au chômage technique, avec perte de revenus. Les intérimaires, eux, perdent leur job. Ainsi, lorsqu’ils frôlent leur quota, certains travailleurs laissent volontairement leur dosimètre au vestiaire… Pour d’autres, c’est un ordre. « Une fois, je travaillais la nuit ; il n’y avait pas d’agents de radioprotection, témoigne un intérimaire habitué depuis quatre ans aux petits contrats. Mon chef m’a demandé de déposer mon dosimètre et d’aller reprendre le double de la dose. J’ai refusé et j’ai été viré. »

      Une exception ? Pas vraiment. Dans le rapport 2005 remis au directeur d’EDF par l’inspecteur général pour la sûreté nucléaire et la radioprotection, le « défaut de port de dosimètres » était repris dans les « situations répétitives et à risque »

      A court terme, ces « petits arrangements avec la radioactivité » conviennent à tous : l’ouvrier peut continuer à travailler, le sous-traitant est bien vu par l’exploitant de la centrale car il passe pour bien gérer les doses de ses travailleurs, et l’exploitant lui-même peut afficher une dose collective annuelle en baisse. Ce qui est excellent pour son image

      Si nous le décidons ensemble, nous pouvons arreter ce massacre humain.
      nous avons en main notre avenir et celui de nos familles.

      ils ne pourron pas nous retenir si nous avons fait le choix d’avancer ensemble. j’en suis sur.

      @ +

      courage à vous toutes et à vous tous.

      nous produisons tous la même énergie, nous devons donc avoir un traitement social identique à celui de nos copains EDF.

      c’est la seule solution.

      ZE sur forum "ma zone controlée va mal".

  • 18 ans ont passé depuis l’accident à la centrale nucléaire de Tchernobyl, mais la société n’a toujours pas de réponse claire et précise, officielle, à la question : que se passe-t-il dans l’organisme des personnes qui vivent sur les territoires contaminés ?
    Et si l’on ne donne pas de réponse, alors il n’y a aucune issue.

    Les résultats de recherches que l’institut de médecine de Gomel est parvenu à mener quand j’en étais directeur (1990-1999) témoignent de la gravité de la chose. Mais il n’y pas eu de suite.
    Depuis les 5 ans et plus de mon excommunication, il n’en est rien sorti, pas un article scientifique sérieux, pas une monographie ni thèse consacrée au problème de l’impact sur l’organisme humain des radionucléides incorporés. Minutieusement, on programme la destruction de toutes les preuves scientifiques pouvant témoigner de l’influence des facteurs radioactifs sur la santé des gens. Et d’ici quelques années, la nouvelle génération n’aura plus aucune idée du genre de conséquences que la catastrophes de Tchernobyl aura engendrées sur Terre….
    ….pendant une longue période, le degré d’aide médicale aux populations victimes correspondait au niveau le plus bas. On enregistre différents types de plaintes, de symptômes, qu’on se dépêche de fourrer dans la catégorie des maladies connues, mais non liées à l’irradiation. D’où ces formes de maladies malignes négligées que l’on a tenté de soigner en construisant les institutions de traitement dirigées par le principe : plus il y a de lits à l’hôpital, meilleur est le traitement. Bien sûr, l’augmentation du nombre de médecins, de blocs opératoires, de centre d’oncologie permet de prolonger la vie des malades, mais cela ne prévient pas l’apparition de tumeurs cancéreuses dans la population.
    Les statistiques témoignent d’un accroissement incessant d’année en année du nombre de tumeurs malignes. Ces données ont été habilement dissimulées, maquillées derrière des affirmations sur l’augmentation de l’espérance de vie post opératoire des malades. Mais on ne s’est absolument pas interrogé sur ce qui a pu entrainer l’apparition de ces maladies, ni sur le fait que chaque année, la population de notre république diminue de 1%. Idem pour les maladies cardio-vasculaires.
    Elles sont en constantes augmentation, particulièrement dans la région de Gomel. Mais il n’est pas permis de les rattacher aux conséquences de la catastrophe de Tchernobyl.
    Les facteurs étiologiques que l’on avance sont connus depuis longtemps : le tabac, l’alcool, le café fort, une alimentation riche, la sédentarité, le stress psychologique. Les antécédents familiaux peuvent être la cause d’une pathologie cardio-vasculaire. Mais tous les radionucléides qui nous entourent en quantités immenses ne sont jamais mentionnés, même fortuitement.

    Extrait du livre.

  • En 1986, après l’accident nucléaire de Tchernobyl, des hommes furent envoyés sur place pour "nettoyer" l’endroit. Une prise de risques énorme (quoiqu’on doute qu’ils aient vraiment eu le choix d’y aller) à l’époque "récompensée" par l’état ukrainien qui leur a accordé des avantages sociaux. Oui mais voilà, aujourd’hui, en 2011, le gouvernement en place a décidé de supprimer ces avantages à ces hommes qui ont risqué leurs vies dans les débris de la centrale. Résultat : un millier d’entre eux ont manifesté et ont essayé de s’en prendre au Parlement malgré la protection policière du bâtiment.

  • A l’époque, les dirigeants soviétiques ont appelé cela la bataille de tchernobyl : les liquidateurs étaient réquisitionnés à l’image des 400 mineurs du Donbass qui ont creusé en quelques jours un tunnel et une galerie sous la centrale, permettant l’injection de béton et de fluide de refroidissement afin de tenter de contenir le corium.

    Mais d’autres soldats (des dizaines de milliers) du nucléaire ont été lancé dans cette boucherie, pour évacuer des gravats radioactifs ou plutôt les déplacer car que faire de déchets autant contaminé ?

    Les cloisonner sous des épaisseurs de plomb, béton, sable etc...d’ou le nom de sarcophage de tchernobyl.

    Ces hommes ont surtout servi à montrer à toute la population, les sacrifices endurés par une partie d’entre eux et qu’à ce titre, ils devaient être traités en héros.

    L’Etat pouvait lancer sa machine patriotique et emprisonner ou détruire les volontés contestataires qui auraient pu ébranler le régime autocratique stalinien.

    Il faut voir un Gorbatchev raconter comment à l’époque il vit "cette aventure" et que les scientifiques lui avait garanti qu’on pouvait installer des réacteurs sur la place rouge.

    C’est le massacre de ces hommes qui a permis au régime d’éviter une révolte.

    Mais l’histoire n’est pas écrite à l’avance et les généraux qui tirent sur leur propre troupe en 1916, pour les faire avancer sur le champs de bataille de la 1 er guerre mondiale, créent aussi les conditions des révolutions.

    Le Belarus a emprisonné des médecins après l’accident de tchernobyl avec des proçès qui rappellent exactement ceux de Moscou en 36.

    Mais quelle democratie qui fustige d’habitude le "communisme " comme l’ennemi n°1 des libertés, a denoncé sur le moment ces agissements ?

    Qu’ont dit Chirac ou Mittérand en 1986 ? Reagan ou Tatcher ?
    Est ce que Jospin 1er ministre socialiste ou Chirac président en 1999, ont dénoncé l’emprisonnement de ce professeur biélorusse.?

    Tout comme aujourd hui ou ni les "socialistes" ou "républicain" démocrates en France ne vont dénoncer les dirigeants japonais qui tuent la population en les laissant dans des territoires contaminés, ou en envoyant de force des travailleurs dans les centrales accidentées.

    La bourgeoisie est même capable de tuer son propre personnel, comme ce ministre de l’industrie japonais à qui l’ordre a été donné de boire de l’eau de la centrale de Fukushima devant la presse nippone.

    La bourgeoisie française et européenne n’ont pas seulement fermer les yeux sur un nuage contaminé et raconter qu’il avait fait demi tour à la frontière.

    Ces classes dirigeantes et aussi l’impérialisme américain, ont jugé importante la réaction des populations touchées et celles qui pourraient se sentir concernées, non pas pour sauver l’industrie nucléaire...car depuis le début celle ci est imposée contre la volonté des populations.

    Mais pour sauver leur société et plus qu’un modèle économique ou industriel, leur domination de classe.

    en effet, en France les centrales ont toujours été construites non pas avec l’assentiment des peuples, mais dans la confrontation car nombreux sont les scentifiques qui à l’époque dénoncaient les risques incalculables de l’utilisation de l’énergie nucléaire.

    Pour preuve ,les gouvernements ont imposé les centrales, en défendant la garantie du risque "0" et que tout était prévu, pas la moindre faille n’était possible.
    Mais surtout vu le niveau de contestation, le gouvernement français a pratiqué la terreur contre les opposants et à tuer. Le crime d’Etat contre les algériens, contre les ouvriers et la jeunesse de 68, contre la révolte des Antilles en 1967, a servi à nouveau pour défendre le nucléaire civile.

    La crise de 73 avait été le prétexte car le pétrole "ne permettait pas l’indépendance énergétique du pays", une foutaise de plus car est ce que l’uranium n’est pas extrait en Afrique ?
    Mais une partie de la population, battue en 68 et dans les années 70 aussi, n’avait pas suffisamment la conscience du danger . D’ailleurs aujourd hui encore moins ! meme si des doutes plus forts existent.

    Car comprendre les dangers d’un ennemis invisibles n’est pas simple !

    Par contre rejeter un ennemis qui prend forme dans les responsables politiques d’un Etat, l’est beaucoup plus si ces derniers montrent leur incompétence à résoudre une crise.

    Car un accident dans une centrale nucléaire est à priori toujours un risque énorme de crise... sanitaire évidemment mais surtout sociale et politique.

    Une société qui est en crise risque un éffondrement suite à une révolte ou révolution du peuple.

    Voilà pourquoi les dirigeants Européens, Américains, asiatiques (Japonais) , étaient solidaires des dirigeants de l’URSS ce régime du goulag.
    Nous sommes 3 ans avant la révolution de Tian’anmen en Chine, et la déstabilisation de ces dictatures staliniennes menacent bien plus que ces pays : elle est un risque pour la stabilité d’un monde qui a vécu dans un carcan des blocs et surtout un monde ou le capitalisme connait un nouveau cycle de crise économique....

  • "depuis Tchernobyl et Fukushima, les habitants de tous les pays de la planète savent également qu’ils ne peuvent plus compter sur leurs gouvernements pour le protéger efficacement ni avant et encore moins après une catastrophe atomique. "

    Extrait de la lettre de scientifiques et ingénieur, qui vient en complément de l’article ci dessus à propos de l’actualité des conséquences de Tchernobyl et du blocage des recherches scientifiques par les Etats pour sauver et protéger les populations.

  • Il y a 26 ans, un réacteur nucléaire explosait en Ukraine ; un livre raconte l’après catastrophe :

    La supplication
    Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse ; de Svetlana Alexievitch

    Extrait,

    Monologue à deux voix pour un homme et une femme

    Nina Konstantinovna et Nikolaï Prokhorovitch Jarkov. Il enseigne le travail manuel et elle, la littérature.

    Elle : " J’entends si souvent parler de la mort que je ne vais plus aux enterrements. Avez-vous entendu des conversations d’enfants sur la mort ? En sixième, ils se demandent si cela fait peur ou non. Il n’y a pas si longtemps, à leur âge, ils voulaient savoir comment naissent les bébés. Maintenant, ils s’inquiètent de savoir ce qui se passerait après une guerre atomique. Ils n’aiment plus les oeuvres classiques : je leur récite du Pouchkine et ils me regardent avec des yeux froids, détachés... Un autre monde les entoure... Ils lisent de la science-fiction. Cela les entraîne, dans un monde différent, où l’homme se détache de la terre, manipule le temps... Ils ne peuvent pas avoir peur de la mort de la même manière que les adultes... Que moi, par exemple. Elle les excite comme quelque chose de fantastique.

    Je réfléchis à cela. La mort tout autour oblige à penser beaucoup. J’enseigne la littérature russe à des enfants qui ne ressemblent pas à ceux qui fréquentaient ma classe, il y a dix ans. Ils vont continuellement à des enterrements... On enterre aussi des maisons et des arbres... Lorsqu’on les met en rang, s’ils restent debout quinze ou vingt minutes, ils s’évanouissent, saignent du nez. On ne peut ni les étonner ni les rendre heureux. Ils sont toujours somnolents, fatigués. Ils sont pâles, et même gris. Ils ne jouent pas, ne s’amusent pas. Et s’ils se bagarrent ou brisent une vitre sans le faire exprès, les professeurs sont même contents. Ils ne les grondent pas parce que ces enfants ne sont pas comme les autres. Et ils grandissent si lentement. Si je leur demande de répéter quelque chose pendant le cours, ils n’en sont même pas capables. Parfois, je dis juste une phrase et leur demande de la répéter : impossible, ils ne la retiennent pas... Alors, je pense. Je pense beaucoup. Comme si je dessinais avec de l’eau sur une vitre : je suis seule à savoir ce que représente mon esquisse. Personne ne le devine, ne l’imagine.

    Notre vie tourne autour... autour de Tchernobyl. Où était Untel à ce moment-là ? À quelle distance du réacteur vivait-il ? Qu’a-t-il vu ? Qui est mort ? Qui est parti ? Pour où ? Je me souviens que, dans les premiers mois après la catastrophe, les restaurants se sont de nouveau remplis. Les gens organisaient des soirées bruyantes... "On ne vit qu’une seule fois...", "Quitte à mourir, autant que ce soit en musique". Des soldats, des officiers sont venus. Mais Tchernobyl est désormais tout le temps avec nous... Une jeune femme enceinte est morte soudain, sans cause apparente. Le pathologiste n’a pas établi de diagnostic. Une petite fille de onze ans s’est pendue. Sans raison. Une petite fille... Et quoi qu’il arrive, les gens disent que c’est à cause de Tchernobyl. On nous dit : "Vous êtes malades parce que vous avez peur. À cause de la peur. De la phobie de la radiation." Mais pourquoi les petits enfants sont-ils malades ? Pourquoi meurent-ils ? Ils ne connaissent pas la peur. Ils ne comprennent pas encore.

    Je me souviens de ces jours... J’avais la gorge irritée et me sentais lourde. "Vous vous faites des idées sur votre santé, m’a dit le médecin. Tout le monde se fait des idées à cause de Tchernobyl." Mais non, je me sentais réellement mal, avec des douleurs partout et les forces qui m’abandonnaient. Mon mari et moi étions gênés de nous l’avouer l’un à l’autre, mais nous commencions à perdre l’usage de nos jambes. Tout le monde autour de nous se plaignait, même nos amis, de ne plus avoir la force de marcher, d’avoir envie de s’allonger au milieu de la route. Les élèves étaient avachis sur les tables et perdaient connaissance pendant les cours. Tout le monde était devenu sombre. On ne rencontrait plus de gens souriants, de visages sympathiques. Les enfants restaient à l’école de huit heures du matin à neuf heures du soir. Il leur était strictement interdit de jouer dehors, de courir dans la rue. On leur avait distribué des vêtements : une jupe et un chemisier aux filles, un costume aux garçons, mais ils rentraient chez eux dans ces vêtements et l’on ne savait pas où ils traînaient avec. Normalement, les mères devaient laver ces vêtements chaque jour, de manière à ce que les enfants aillent tous les matins à l’école avec des habits propres. Mais on n’avait pas distribué de vêtements de rechange. De plus, les mères avaient leurs tâches domestiques. Elles devaient s’occuper des poules, des vaches, des cochons... Elles ne comprenaient pas pourquoi elles devaient se charger de ce surcroît de travail. Pour elles, des vêtements sales devaient porter des taches d’encre, de terre, de graisse et non des isotopes à courte période. Lorsque j’essayais d’expliquer la chose aux parents d’élèves, j’avais l’impression de leur parler en bantou. "Qu’est-ce que c’est que cette radiation ? On ne l’entend pas, on ne la voit pas... Mais moi, je n’ai pas assez d’argent pour finir le mois. Les trois derniers jours avant la paie, nous ne mangeons que des pommes de terre et du lait. Laissez tomber..." Et la mère faisait un geste las de la main. Or, justement, on a interdit de boire le lait et de manger les pommes de terre de la région. Les magasins étaient approvisionnés en conserves chinoises de viande et en sarrasin. Seulement, les villageois n’avaient pas assez d’argent pour se les payer. Les consignes étaient destinées à des individus cultivés. Elles supposaient une certaine éducation. Or cela manquait cruellement ! Le peuple pour qui les instructions étaient rédigées n’existe pas chez nous. Et il n’est pas si simple d’expliquer la différence entre un röntgen et un rem... De mon point de vue, je qualifierais ce comportement de fatalisme léger. Par exemple, la première année, il était interdit de consommer ce qui poussait dans les potagers. Et pourtant, non seulement les gens en ont mangé, mais ils en ont même fait des conserves. De plus, la récolte était extraordinaire ! Comment expliquer que l’on ne peut pas manger ces cornichons ou ces tomates... Cela veut dire quoi : on ne peut pas ? Leur goût est normal et ils ne donnent pas mal au ventre... Et personne ne "brille" dans l’obscurité... Pour changer leur plancher, nos voisins ont utilisé du bois local. Ils ont mesuré : la radiation était cent fois supérieure à la normale. Vous croyez qu’ils ont démonté ce parquet pour le jeter bien loin ? Pas du tout, ils ont vécu avec. Les gens se disent que tout cela va se calmer et finir par s’arranger tout seul. Au début, certaines personnes apportaient des produits alimentaires aux dosimétristes. Le niveau de radiation dépassait systématiquement la norme des dizaines de fois. Mais l’habitude a été vite perdue. "La radiation, on ne la voit pas, on ne l’entend pas. Ce sont des inventions des scientifiques !" Les choses ont repris leur cours : les labours, les semailles, la récolte... L’impensable s’est produit : les gens se sont mis à vivre comme avant. Renoncer aux concombres de son potager était plus grave que Tchernobyl. Pendant tout l’été, les enfants ont été forcés de rester à l’école. Les soldats l’ont lessivée à fond et ont enlevé une couche de terre autour d’elle. Mais, à la rentrée, on a envoyé ces écoliers récolter les betteraves, ainsi d’ailleurs que des étudiants et des élèves des écoles techniques. Ils étaient tous forcés d’y aller. Tchernobyl était moins grave que de laisser des légumes non récoltés dans les champs...

  • 26 ans de mensonges de l’Etat Français à la face du monde pour préserver son industrie nucléaire et l’ordre social menacé.

    Nous sommes en 1986, l’union de la gauche a montré son vrai visage : licenciements, répression anti ouvrière, anti immigré, et soutien à la pire dictature anti ouvrière stalinienne : le régime bureaucratique et procapitaliste de l’URSS , à travers les déclarations du responsable du service national de radioprotection (la branche dit de surveillance "scientifique" du nucléaire) , celles de l’ancien président de droite Giscard et les silences de Mittérand.

    Voir ici le journaltélévisé de TF1 en avril 1986.

  • Tchernobyl, une histoire pas si naturelle que ça

    A l’occasion du triste anniversaire du début de la catastrophe de Tchernobyl, j’aimerais revenir sur un documentaire de Luc Riolon diffusé la première fois par Arte en 2010, « Tchernobyl, une histoire naturelle ? », et qui depuis revient régulièrement pour alimenter de fausses idées sur les bienfaits de la radioactivité. Tout dans ce reportage est fait pour accréditer que les faibles doses sont bénéfiques à la nature et que finalement, Tchernobyl a été une bonne expérience. Bien sûr, beaucoup de choses rappelées dans ce film sont vraies, mais un objectif est clairement fixé dans le scénario : persuader petit à petit le spectateur que la radioactivité n’est pas si dangereuse que ça....La suite à lire sur le site Fukushima overblog.

    Pourtant :

    Deux millions de personnes au moins, dont 500 000 enfants, vivent, en Biélorussie, sur un
    sol contaminé par l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Toute la chaîne alimentaire est
    polluée par des éléments radioactifs. Parmi ceux-ci, le Césium 137. Le sol en regorge. Pour les
    familles peu fortunées, il est (quasiment) impossible de ne pas en ingérer.
    Les populations des zones les plus contaminées dépendent d’un soutien dérisoire de l’Etat
    biélorusse et du travail de l’Institut « Belrad », représenté en France par l’association francobiélorusse
    Enfants de Tchernobyl Bélarus (ETB), loi 1901, créée le 27 avril 2001.
    L’Institut indépendant « Belrad » a été créé à Minsk en 1990, avec l’aide de Sakharov et de
    Karpov, par le Prof. Vassili Nesterenko, un physicien nucléaire du plus haut niveau qui, après
    l’accident de Tchernobyl, s’est reconverti dans la radioprotection des enfants qui sont les plus
    gravement touchés par la contamination radioactive. On constate en effet dès la naissance :
     Des malformations
     Une grande fragilité
     Atteinte de tout les systèmes de défense contre les infections
     Maladies cardiovasculaires
     Maladies endocrines dont le diabète sucré grave
     Thyroïdites
     Atteints neuro-psychiques et oculaires
     lésion d’autres organes
     Cancers
    L’Institut BELRAD utilise un système de mesure de la radioactivité du Cesium 137
    incorporé chez chaque enfant et un traitement qui réduit la charge en césium radioactif accumulé
    dans les organes. Ce traitement, à base de pectine de pomme vitaminée comporte des cures pour
    les enfants contaminés pendant 3 semaines, les cures devant être répétées de 2 à 4 fois par an pour
    produire un effet significatif.
    Cette préparation permet d’éliminer les atomes radioactifs (Cesium, Strontium et dérivés de
    l’Uranium).
    Beaucoup de Biélorusses, ayant de faibles revenus, doivent se nourrir d’aliments produits
    localement, fortement contaminés, et ne peuvent financer les traitements de leurs enfants
    Les équipes de l’institut BELRAD sillonnent les villages biélorusses, en mesurant le taux de
    Césium 137 chez les enfants et en leur fournissant gratuitement les comprimés de Pectine.

    L’institut BELRAD est, avec 430 000 mesures effectuées sur les enfants en vingt ans
    d’activité, le seul témoin irréfutable de la contamination radioactive toujours présente dans une
    grande partie du territoire de Biélorussie. Il va à l’encontre de la version rassurante diffusée par les
    gouvernements et les organismes internationaux sous l’égide de l’OMS et de l’AIEA qui veulent faire
    croire que "Tchernobyl, c’est fini". (voir le site http://www.independentwho.info ) Loin d’aider
    l’institut, on s’acharne à le faire disparaître.
    Il y a donc deux raisons de défendre l’institut BELRAD, que pratiquement seule
    l’association "Enfants de Tchernobyl Bélarus" finance :
    1) L’aide humanitaire, qui seule permet, par l’information des familles et l’utilisation des
    cures de pectine pour réduire les effets délétères du Cesium137, tout spécialement chez l’enfant, bien
    plus vulnérable que l’adulte.
    1) Renforcer le combat pour que la vérité scientifique sur les conséquences sanitaires
    immédiates et à long terme d’un accident tel que celui de Tchernobyl soit enfin reconnue.
    BELRAD nous apporte pour cela une quantité de données irremplaçables.
    Historique des financements :
    A l’origine, le financement de BELRAD reposait sur l’aide du premier gouvernement
    biélorusse. Les gros donateurs étaient des millionnaires russes, comme Karpov, puis une fondation
    américaine qui a arrêté son aide à la suite de l’attentat de novembre 2001. D’autres sources, en
    provenance d’ONG occidentales, ont rapidement diminué.
    L’institut est né quand l’URSS disparaissait : il fallait répondre d’urgence aux immenses
    dégâts provoqués par la catastrophe de Tchernobyl sur la santé des habitants des zones contaminées
    et non évacuées de Biélorussie.
    La Fondation France Libertés de Danielle Mitterrand, qui nous avait aidé généreusement les
    premières années, a cessé toute aide.
    L’institut ne reçoit plus aucune aide d’origine publique depuis 2005
    L’association "Enfants de Tchernobyl Belarus" se bat pratiquement seule pour assurer la
    survie de l’institut BELRAD.
    Le contexte actuel :
    En réponse à l’appel d’offre européen financé par EuropeAid inspiré par un nouveau
    programme de l’ONU, l’Institut Belrad a présenté, en avril 2009, un projet de radioprotection
    incluant les cures de pectine pour les enfants contaminés. Le financement demandé sur 18 mois
    s’élevait à 60 000 euros. La délégation de l’Union Européenne à Kiev, en charge de l’instruction de
    ces dossiers, a répondu à l’Institut par une insultante fin de non recevoir : « La thématique de votre
    projet n’est pas d’actualité ».
    Pour comprendre ce refus, il faut savoir que les quatre agences de l’ONU (AIEA, OMS,
    PNUD, UNICEF) sous l’égide de l’AIEA, ont déclaré le 24 avril 2009 que les territoires affectés
    par l’accident de 1986 ne sont plus dangereux pour les populations… ce que même le gouvernement
    français n’ose prétendre en déconseillant formellement aux touristes de se rendre dans le Sud-Est du
    Bélarus (voir page web du Ministère des affaires étrangères).
    Or, trois exemples - pour ne s’en tenir qu’à ceux-ci - en provenance des pays les plus touchés
    par l’accident, se sont inscrits en faux de cette affirmation, en confirmant l’utilité de la
    radioprotection des enfants telle que la pratique l’Institut Belrad au Bélarus, en empruntant la même
    méthode.
    D’UKRAINE - En partenariat avec le Centre de Médecine Radioactive de l’Académie des
    Sciences d’Ukraine, une ONG alsacienne qui s’occupe des enfants ukrainiens (Les Enfants de
    Tchernobyl ) a réalisé, en 2008, une étude qui reprenait le protocole de l’Institut Belrad de
    Nesterenko. Des centaines d’enfants, habitant des villages contaminés du nord de l’Ukraine, ont fait
    l’objet d’une mesure de la contamination radioactive en césium 137 incorporé dans leur organisme,
    avant et après leur séjour dans l’Est de la France, mais également avant et après des cures de
    Vitapect2, un composé de pectine, fabriqué sous licence pour l’Institut Belrad de Minsk.
    Dans sa dernière édition, la très officielle « Revue de l’Académie des Sciences médicales du
    Ministère de la santé publique d’Ukraine » a consacré un article de 9 pages aux résultats obtenus à
    l’initiative de l’association française. On retiendra de cette publication scientifique 4 informations
    majeures :
    1) Les organismes des enfants qui n’étaient pas nés au moment de l’explosion du réacteur
    nucléaire contiennent du césium 137.
    2) Les enfants sont contaminés par le biais de la chaîne alimentaire.
    3) Un séjour de 3 semaines en France permet de réduire de 30% en moyenne la
    contamination interne en césium 137 et ne plus subir la contamination externe. Ces résultats sont
    remarquables et prouvent l’intérêt de ces projets.
    4) Une cure de pectine de 3 semaines dans leur école permet de réduire de 50% à 70% la
    contamination interne en césium 137.
    Pour permettre à BELRAD de continuer à soulager les souffrances des milliers d’enfants
    contaminés par les radiations dues à la catastrophe de Tchernobyl, toutes les aides sont les
    bienvenues. Merci.
    PS :
    Pour info, en 2011, la France possède 58 réacteurs nucléaires répartis dans 19 centrales.
    Tchernobyl : un seul réacteur, des centaines de milliers de morts, des millions de malades !
    M. Hugot
    extrait du site : http://enfants-tchernobyl-belarus.org

  • A Tchernobyl, un sarcophage d’acier va enrober tout le site nucléaire contaminé en espérant que cela n’entraînera pas l’effondrement du coffrage de béton situé en dessous ni une nouvelle libération dans l’air de poussières radioactives. La seule chose qui est sure, c’est que ce coffrage d’acier est une bénédiction pour les sociétés du bâtiment, les trusts français Bouygues et Vinci, qui ont obtenu le contrat, qui ont fait augmenter les prix et les délais de manière astronomique. Le nucléaire, même en pleine catastrophe, reste profitable à certains… En attendant, sur le fond, le coffrage ne résoudra pas le problème essentiel : celui du cœur toujours en fusion. Tout ce que l’on a réussi depuis Tchernobyl avec un cœur un fusion sur la planète, c’est d’y rajouter trois cœurs en fusion… à Fukushima et une mer qui reçoit sans cesse plus d’eau polluée, l’eau qui sert à tenter vainement de refroidir ces cœurs…Voilà enfin une industrie capitaliste qui ne manque ni de rayonnement ni de cœur !!!!

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