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La révolte explose à nouveau à Sidi Bouzid

lundi 31 octobre 2011

Grève générale, incendies et méga-manifestation à Sidi Bouzid

Suite aux actes de violence qu’a connus Sidi Bouzid depuis hier jeudi 27 octobre 2011, les établissements administratifs et les commerces sont fermés depuis ce matin et une grève générale a été entamée aujourd’hui vendredi 28 octobre 2011 après. Militaires et forces de l’ordre sont mobilisés afin de rétablir le calme.

La révolution tunisienne est partie de la ville de Sidi Bouzid et le fait que, dans cette ville, la colère explose à nouveau dès la mise en place du nouveau gouvernement ne fait que souligner à quel point le succès des islamistes de Ennahda n’est en rien l’aboutissement de cette révolution !

Pourquoi la mèche brûle-t-elle entre Hamadi Jebali, secrétaire général d’Ennahdha, et les Bouzidis ? Qu’a-t-il déclaré au juste pour provoquer un tel climat de haine et de chaos avec le déclenchement hier de plusieurs incendies, des saccages de bâtiments publics et d’une grève générale accompagnée d’une méga-manifestation dans la ville de Bouazizi ? Mouvement spontané ou action fomentée par des forces « occultes » ?

Contrairement à ce qui a été rapporté par plusieurs médias étrangers, la vague de colère à Sidi Bouzid n’a pas été provoquée par l’invalidation des listes de la Pétition populaire par l’Isie, avant-hier soir. Listes présidées par Hachemi Hamdi, fondateur de la chaîne de télé Al Mustakella et originaire de la ville, d’où est partie la première étincelle de la Révolution tunisienne. Les manifestations ont commencé dès mercredi matin en réaction, nous ont affirmé de nombreux Bouzidis contactés, à des propos injurieux qu’aurait proférés Hamadi Jebali, numéro deux du parti Ennahdha, à l’encontre de la population. « Incultes », « primitifs », « affamés », « idiots » ...la liste des insultes qu’aurait adressées le favori au poste du prochain chef du gouvernement sur le plateau « d’Hannibal TV », précisent plusieurs de nos sources, à tous ceux qui ont voté massivement pour les listes d’Al Aridha s’allonge encore et encore.

Avec plus de 8 000 diplômés sans emploi, triste record national, Sidi Bouzid n’a cessé de voir le chômage s’amplifier. La révolution est devenue permanente. Sit-in, manifestations et piquets de grève se succèdent dans les hôpitaux, les écoles et les administrations. Cette semaine encore, le tribunal a fermé ses portes quelques heures. “Les revendications sont toujours les mêmes : titularisation du personnel vacataire, hausse des salaires et améliorations des conditions de travail”, détaille maître Khaled Aouaïania, avocat à la Cour de cassation.

Quant aux élections de dimanche (huit sièges à l’Assemblée constituante sont en jeu), elles n’inspirent pas plus d’optimisme. Seulement la moitié des électeurs potentiels se sont inscrits et un seul mot revient dans leur bouche : “Méfiance”. “Beaucoup ont l’impression que les anciens benalistes sont revenus”.

Sidi Bouzid n’avait nullement entamé une révolution islamique ni la réforme "libérale" bourgeoise d’Ennahda, mais une révolte des plus pauvres et des plus méprisés qui le sont tout autant par la bourgeoisie islamique que par celle de l’ancien tyran...

Fiers d’être les instigateurs de la révolution tunisienne, les Bouzidiens se montrent de plus en plus déçus et impatients La faute à une situation sociale précaire et à un quotidien inchangé Suspicieux face aux élections de dimanche, ils n’hésitent pas à menacer de reprendre la rébellion en cas de déception.

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