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Poutine, dégage, dégage ! La Russie est indignée..

samedi 10 décembre 2011

On peut lire sur le net :

Des dizaines de milliers de personnes sont attendues samedi aux manifestations d’une ampleur inédite que l’opposition russe organise à Moscou et en province.

Elle entend ainsi contester le résultat des législatives du 4 décembre remportées par le parti de Vladimir Poutine.

Les organisateurs -un ensemble hétéroclite de mouvements politiques, sociaux et associatifs- ont indiqué avoir reçu l’autorisation de la mairie de Moscou d’organiser sur la Place des marécages, dans le centre-ville, une manifestation rassemblant jusqu’à 30’000 participants.

Vendredi soir, près de 35’000 personnes avaient annoncé leur intention de participer à ce rassemblement dans la capitale, de 11 heures à 15 heures, selon la page Facebook « Manifestation pour des élections honnêtes ».

Certains dirigeants de l’opposition envisagent de se rassembler sur la Place de la Révolution, à deux pas du Kremlin, et de défiler sur plus de deux kilomètres jusqu’à la Place des marécages.

Des manifestations sont également prévues dans plus d’une cinquantaine de villes, à Saint-Pétersbourg, dans l’Oural et en Sibérie, pour réclamer l’annulation de ce scrutin entaché de fraudes massives selon l’opposition et des ONG.

Cette mobilisation est sans précédent depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000.

Les débordements seront réprimés

Le parquet de Moscou a mis en garde les organisateurs et participants contre tout débordement qui obligerait la police à « prendre les mesures nécessaires pour garantir le maintien de l’ordre ».

Les débordements seront réprimés « par tous les moyens légitimes », a averti le Premier ministre Vladimir Poutine. Des milliers de Russes manifestent depuis près d’une semaine pour contester le résultat des législatives.

Quelque 1600 personnes ont été interpellées par la police à Moscou et Saint-Pétersbourg au cours de ces rassemblements.

Le mouvement de contestation de la victoire du parti de Vladimir Poutine aux législatives du 4 décembre a aussi gagné la province russe, où des milliers de personnes ont manifesté samedi dans une cinquantaine de villes, tandis que 50.000 à 80.000 protestaient à Moscou.

Selon un comptage non-exhaustif établi par l’AFP, le nombre des manifestants a été de 10.000 samedi à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, et de quelques milliers en Sibérie et dans l’Oural.

"Le peuple s’est réveillé. C’est un élément tout à fait nouveau. Le pouvoir ne s’attendait pas à ça. Le mouvement est lancé et personne ne sait comment il va évoluer", a estimé Lev Ponomarev, l’un des dirigeants de Solidarnost qui a appelé à protester contre les fraudes ayant permis, selon l’opposition, la victoire aux élections du parti au pouvoir Russie unie.

Les manifestations les plus importantes ont eu lieu à Saint-Pétersbourg et dans les grandes villes de Sibérie et de l’Oural : de 3.000 à 8.000 personnes ont ainsi manifesté à Novossibirsk (Sibérie), d’après les estimations divergentes de la police et des organisateurs, et près de 5.000 personnes à Tcheliabinsk (Oural), malgré une température de -20 degrés, a dit à l’AFP le représentant local du mouvement Solidarnost, Valeri Prikhodkine.

Malgré les intimidations du gouvernement (les débordements seront réprimés "par tous les moyens légitimes" a prévenu jeudi Vladimir Poutine), des dizaines de milliers de personnes se sont réunis à Moscou, pour dénoncer les résultats du scrutin. La police, citée par l’agence de presse Ria Novosti, a évalué le nombre des manifestants à 25 000. L’opposition, elle, avance des chiffres allant de 50 000 à 80 000 personnes. L’estimation semble plausible : la place Bolotnaïa, dans le centre de Moscou, où pouvaient se rassembler 30 000 personnes selon les autorités, était pleine au point la foule débordait largement sur les ponts enjambant la Moskova, les quais et les esplanades adjacents.

D’après Alexandre Billette, un des correspondants du Monde sur place, nombreux, parmi les protestataires, descendaient dans la rue pour la première fois. C’était le cas d’Igor Stepouchkine, un juriste de trente ans, venu manifester "pour que le Kremlin laisse l’opposition exister". "Pas question d’appeler à la révolution, a-t-il expliqué, mais Poutine et ’Russie Unie’ sont allés trop loin dans la fraude et le monopole du pouvoir."

Dans la foule, des milliers de jeunes alertés via Facebook et vKontakte (réseau social très populaire en Russie) côtoyaient des personnes plus âgées.

Dans la foule, des milliers de jeunes alertés via Facebook et vKontakte (réseau social très populaire en Russie) côtoyaient des personnes plus âgées.

"Rendons au pays les élections !", "Exigeons un nouveau comptage des voix !", "La Russie sans Poutine !", pouvait-on lire sur les banderoles. A la tribune, se sont succédé des représentants de l’opposition, un mélange disparate allant de l’extrême gauche aux libéraux en passant par le mouvement nationaliste "Les Russes". "Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev ont fait une découverte très désagréable pour eux aujourd’hui. La Russie a un peuple", a déclaré Sergueï Mitrokhine, chef du parti libéral d’opposition Iabloko. "Nous sommes le peuple !", lui a répondu la foule.

Une lettre du blogueur Alexeï Navalny, condamné à quinze jours de prison après avoir manifesté le 5 décembre, a été également lu par les organisateurs du mouvement.

Dans la foule, des milliers de jeunes alertés via Facebook et vKontakte (réseau social très populaire en Russie) côtoyaient des personnes plus âgées. Du jamais vu depuis la manifestation de 2001 contre le rachat par Gazprom de la chaîne de télévision privée NTV, symbole de la liberté d’expression des années 1990. A l’époque, 20 000 personnes s’étaient rassemblées place Pouchkine.

Le centre de la capitale était quadrillée par une concentration sans précédent de forces de l’ordre, avec des centaines de camions de policiers anti-émeutes et de fourgons cellulaires, de part et d’autre du Kremlin, aux accès de la Place Rouge, près du siège du FSB (ex-KGB) sur la place de la Loubianka, jusqu’à la Place Pouchkine et sur un pont franchissant la Moskova. Un hélicoptère survolait également le centre-ville à basse altitude.

Le centre de la capitale était quadrillée par une concentration sans précédent de forces de l’ordre.

Manifestants et forces de l’ordre se sont néanmoins fait face pacifiquement. "L’événement ’Pour des élections justes’ s’est déroulé sans excès", notait pour sa part le site de la chaîne officielle d’information en continu Rossia 24, qui a ouvert l’édition de 19 heures de son journal sur le mouvement de protestation. Les jours précédent, l’antenne s’était abstenue d’évoquer les rassemblements de l’opposition.

À Saint-Pétersbourg, la police a évalué à 10 000 le nombre des protestataires, rassemblés en début d’après-midi, sur la place Pionnierskaïa dans le centre de l’ex-capitale impériale. Plus tôt dans la journée, des manifestations s’étaient également tenues dans les villes de l’Extrême-Orient du pays. "Annulez les résultats des élections !" et "Les falsificateurs en prison !", réclamaient environ 500 manifestants à Vladivostok, le port russe de la côte Pacifique, à sept fuseaux horaires de Moscou.

A Khabarovsk, une autre ville importante de la région, 400 personnes ont manifesté et environ 50 personnes ont été interpellées, selon un responsable du parti communiste. Des défilés, rassemblant entre des centaines et des milliers de personnes, ont également été signalées notamment à Blagovechtchensk, Tchita, Tomsk, Barnaoul, Orenbouret, Kemerovo et Oulan-Oudé (villes de Sibérie), de même qu’à Tcheliabinsk dans l’Oural.

Pendant ce temps, le Journal officiel russe publiait, samedi, les résultats officiels des élections, confirmant la victoire du parti au pouvoir Russie unie avec 49,32 % des voix et une majorité absolue de 238 mandats sur 450 à la Douma (chambre basse).

Il s’agit d’un mouvement d’une ampleur jamais vue contre Vladimir Poutine, arrivé au pouvoir en 2000, Premier ministre depuis 2008, et qui a annoncé son intention de revenir au Kremlin en mars prochain. Au moins 50.000 personnes -jusqu’à 80.000 selon certaines estimations- ont manifesté samedi à Moscou pour contester la victoire du parti de Vladimir Poutine aux élections législatives du 4 décembre, une mobilisation sans précédent suivie un peu partout en Russie.

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La police de Moscou, citée par l’agence de presse Ria Novosti, a évalué le nombre des manifestants à 25.000. L’opposition a avancé des chiffres allant de 50.000 à 80.000 personnes. Même la chaîne télévisée sous contrôle de l’Etat, NTV, a fait état de "dizaines de milliers" de manifestants "qui ne veulent pas de révolution, mais des élections justes, qui sont le meilleur remède contre les révolutions". Preuve de l’importance du mouvement de contestation, il s’agit de la plus grande manifestation d’opposants organisée à Moscou depuis les années 1990. Fort de ce succès, les opposants ont prévu un nouveau rassemblement le 24 décembre. "Rendons au pays les élections !", "Exigeons un nouveau comptage des voix !", "La Russie - sans Poutine !", était-il écrit sur des banderoles dans la foule.

A Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays, ce sont 10.000 personnes selon la police qui ont manifesté dans le centre-ville, scandant "La Russie sera libre !" ou "Poutine - voleur !". Une dizaine de personnes ont été interpellées, selon la police. Compte tenu du décalage horaire, les manifestations, en réponse à des appels lancés sur les réseaux sociaux -l’internet étant au centre de la mobilisation-, avaient commencé plusieurs heures avant celle de Moscou dans les villes d’Extrême-Orient et de Sibérie. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans l’Oural et en Sibérie, notamment à Ekaterinbourg et Novossibirsk. Environ 1.500 personnes avaient manifesté à Vladivostok, port russe de la côte Pacifique, à sept fuseaux horaires de la capitale russe. Selon l’agence Interfax, 130 personnes ont été interpellées à travers le pays.

La seule réaction officielle à l’exceptionnelle journée de protestation à Moscou et ailleurs a été celle d’un responsable du parti Russie unie, Andreï Issaïev : "Ce n’est pas beaucoup pour une ville de plusieurs millions d’habitants. Néanmoins, nous allons analyser soigneusement ce qui a été dit et les motifs de mécontentement (des manifestants)". Le Journal officiel russe a publié samedi les résultats officiels des élections confirmant la victoire du parti au pouvoir Russie unie avec 49,32% des voix et une majorité absolue de 238 mandats sur 450 à la Douma (chambre basse du parlement).

Mais ces résultats, à l’origine de la contestation massive des Russes à l’encontre du parti de Poutine, sont loin de contenter la communauté internationale. La mission d’observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait déclaré à Moscou à l’issue du scrutin avoir relevé des irrégularités "fréquentes" et "de sérieuses indications de bourrage des urnes". Une ONG, "L’Observateur citoyen", affirme sur son site internet (nabludatel.org) que le résultat réel de Russie unie est inférieur d’environ 20 points par rapport aux chiffres officiels. Ces élections et la répression des manifestations qui ont suivi ont suscité de vives critiques des Etats-Unis, de l’UE, de la France et de l’Allemagne notamment. M. Poutine a accusé jeudi Washington d’avoir fomenté le mouvement de contestation, un scénario du "chaos" pour lequel seraient versés "des centaines de millions de dollars". Les Etats-Unis se sont défendus de toute ingérence, assurant ne défendre que le droit des peuples à "exprimer leurs opinions et leurs aspirations démocratiques".

D’où vient la Russie de Poutine ?

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Messages

  • Un vent de révolution souffle sur la Russie. Trois semaines après la victoire du parti de Vladimir Poutine aux législatives du 4 décembre, 29.000 manifestants selon la police, 120.000 selon l’opposition, se sont rassemblés samedi à Moscou.

    "Nous avons compris que nous pouvons nous mobiliser. Il est impossible d’arrêter une foule comme celle-ci", estime Andreï Loujine, 32 ans, qui avait été observateur électoral pour le parti de l’opposition Iabloko au scrutin controversé. "Des gens avaient peur avant la première grande manifestation le 10 décembre. Aujourd’hui nous n’avons plus peur", a-t-il ajouté.

    Et ce n’est qu’un début à promis l’un des leaders du mouvement de contestation des législatives, Alexeï Navalny. "La prochaine fois, nous allons faire descendre un million de personnes dans les rues de Moscou", a déclaré le célèbre blogueur anti-corruption, libéré après 15 jours de détention pour avoir participé à une manifestation interdite au lendemain des législatives.

  • Une Russie indignée, après l’Espagne indignée ne signifie pas nécessairement que la révolution soit à l’ordre du jour. Les indignés sont peut-être révoltés, mais pas nécessairement pour une révolution, même si cela peut advenir.

    C’est pour cela que j’applaudis à ces manifestations. Cependant, mes applaudissements divergent certainement de ceux d’un Gorbatchev.

    Pour ma part, voici ce que les événements de ces dernières semaines en Russie posent comme questions :

    Pourquoi l’ancien dirigeant de l’URSS, dislocation de l’URSS, qui a soutenu poutine, applaudit-il les manifestations en Russie ? souhaite-t-il revenir au pouvoir ?

    Ces manifestations, sur lesquelles cherchent à surfer tous les bourgeois et politiques russes constituent-elles une vague de fond démocratique ? une aspiration à la révolution ? les deux à la fois ?

    est-ce un simple changement de gouvernement, ou un un changement plus profond de régime, voire de remise en cause de l’état auquel aspirent les manifestants, et la population russe ? Cela se limite-t-il à un ras-le bol d’un reste de mœurs de la bureaucratie soviétique ? à une volonté de respect d’un processus démocratique à la française ?

    trouvé ces commentaires dans la presse :

    « Mikhaïl Gorbatchev a rappelé qu’il a longtemps soutenu M. Poutine après son arrivée au Kremlin dans une Russie plongée dans le chaos économique et politique post-soviétique, mais que désormais un changement de fond était nécessaire dans le pays.

    « Agé de 80 ans, il a expliqué qu’il aurait voulu se rendre à la manifestation de samedi à Moscou où des dizaines de milliers de Russes ont scandé des slogans anti-Poutine, mais que sa santé ne le lui permettait pas.

    « "Je suis heureux d’avoir vécu ce réveil" politique de la société russe, a-t-il dit, "ça créé un grand espoir".

    « Il avait déjà qualifié d’"historique" la manifestation précédente du 10 décembre et appelé les autorités russes à organiser de nouvelles législatives, celles du 4 décembre ayant été marquées par d’importantes fraudes, selon les observateurs et l’opposition. »

  • Poutine a fait arrêter mille opposants suite aux manifestations anti-corruption dans toute la Russie.

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