Accueil > 11- CONTRE L’OPPRESSION DES FEMMES - AGAINST WOMEN’S OPPRESSION > Les femmes dans la révolution arabe

Les femmes dans la révolution arabe

vendredi 30 décembre 2011

Une Egyptienne battue par des soldats, une Syrienne écrouée pour son blog anti-régime, une Yéménite prix Nobel : les femmes du Printemps arabe ont ouvert la voie à une lutte de longue haleine pour affirmer leur place dans la vie publique, non sans en payer le prix.

De la place Tahrir au Caire à la place de la Perle à Manama, elles ont manifesté en masse, distribué des tracts, dormi sous des tentes et même harangué les foules à l’image de leurs compatriotes mâles.

"Les révoltes ont été sans leader, sans visage mais aussi sans genre. Les femmes ont été aussi opprimées que les hommes avant et pendant le printemps arabe", affirme Nadim Shehadé, de Chatham House à Londres.

Loin de l’image stéréotypée de la femme arabe au foyer, les "révolutionnaires" de la région ont donné des exemples de courage aussi remarquables que leurs concitoyens, affrontant gaz lacrymogène, matraques, agressions sexuelles et mort.

En Egypte, libérales et femmes en niqab étaient en première ligne lors du soulèvement qui a renversé le président Hosni Moubarak mais aussi récemment contre l’armée au pouvoir.

Dans une région où il relève de l’"honneur" de l’homme de protéger l’intimité de sa femme, les récentes images d’une manifestante voilée dont les soldats découvraient le soutien-gorge en la matraquant ont indigné et, fait rare, poussé l’armée à exprimer ses "profonds regrets".

Au Yémen, les masses de manifestantes en abayas noires ont suscité l’admiration, si bien que l’une des figures de proue du mouvement contre le président Ali Abdallah Saleh, Tawakkol Karman, a été colauréate du prix Nobel de la paix 2011, devenant la première femme arabe à recevoir une telle distinction.

En Syrie, où la répression sanglante frappe aussi bien les manifestants que les militants en ligne, la jeune Razan Ghazzaoui, 31 ans, est apparue comme la "blogueuse courage" de la révolte, arrêtée pour avoir animé un blog critique du régime. Elle a fini par être libérée après des condamnations internationales.

Une psychanalyste de renom de 65 ans, Rafah Nached, a été également emprisonnée près de deux mois et la célèbre actrice Fadwa Souleimane se déplace de ville en ville pour participer aux manifestations.

Sans compter les nombreuses femmes anonymes qui militent en silence, loin des médias.

la suite

Messages

  • Lina Ben Mhenni. La blogueuse tunisienne a été pressentie pour recevoir le prix Nobel de la paix. En janvier, Lina Ben Mhenni a activement participé à la révolution de Jasmin et au départ de Ben Ali, avec son blog A tunisian girl, sur lequel elle postait des scènes de violence entre la police et les manifestants. Cette professeur d’Anglais de 27 ans a ensuite fait un passage éclair à la Haute instance chargée des réformes politiques. Mais elle a rapidement démissionné, déçue par le manque de volonté de changement. Le combat continue, donc.

  • Alia, la révolutionnaire égyptienne : doc. à la TV ce soir sur LCP, dimanche 24 mars de 22:30 à 23:30 .

    Le blog d’Aliaa Elmahdy accueille des photos d’art et des commentaires de beaucoup de jeunes révoltés : il y a des photos d’hommes nus, des photos d’Alia sur fond de tableau de Delacroix, ou simplement d’elle dénudée à coté de cette femme trainée par la police égyptienne en pleine rue sur le sol par les cheveux et battue —>il y a beaucoup de force dans ses créations visuelles.

    Par cet acte rebelle, la jeune étudiante cairote veut revendiquer le droit d’exposer son corps, et s’élever plus largement contre la domination politique, religieuse et machiste en vigueur dans la société égyptienne où la question du corps reste un tabou : les amoureux ne doivent pas se tenir par la main en public, les femmes se font insulter et harceler dans la rue... Se dénuder, pour elle, c’était pousser un cri de révolte : « Je fais ce qui me plaît et je ne tiens pas compte de vos règles, tant que je ne fais de mal à personne. » Le cri a eu l’effet d’une bombe : vue par cinq millions d’internautes, la photo a créé une gigantesque polémique en Egypte. Aliaa a été menacée de prison, de viol et de mort. Elle a dû s’exiler en Suède, d’où elle poursuit son combat : en décembre dernier, la blogueuse s’est dénudée, à nouveau, avec deux activistes du groupe Femen, devant l’Ambassade d’Egypte à Stockholm, pour protester contre le régime de Mohammed Morsi.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.