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Grève générale au Portugal

vendredi 17 février 2012

La CGTP, première confédération syndicale portugaise, a lancé jeudi un appel à la grève générale le 22 mars pour protester contre la réforme du marché du travail lancée par le gouvernement dans le cadre du plan d’aide financière accordé au Portugal par l’UE et le FMI.

Nous appelons à une grève générale le 22 mars contre l’exploitation et l’appauvrissement, a déclaré le secrétaire général de la CGTP, Arménio Carlos, à l’issue d’une réunion de la direction nationale de la centrale.

Il s’agit d’une grève générale qui concerne les droits des travailleurs et des jeunes générations, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse, dénonçant l’ensemble des mesures de rigueur budgétaire adoptées par le gouvernement de centre-droit, au pouvoir depuis juin.

Les deux précédentes grèves générales au Portugal, qui ont eu lieu en novembre 2010, puis en novembre 2011, avaient été convoquées par la CGTP, proche du Parti communiste, ainsi que par l’UGT, deuxième confédération syndicale du pays et historiquement plus modérée.

Les deux centrales se sont depuis divisées au sujet de la réforme du code du travail voulue par le gouvernement, qui a fait l’objet d’un accord avec le patronat et l’UGT, mais que la CGTP a refusé de cautionner.

Cette réforme prévoit notamment un assouplissement du marché du travail en matière d’horaires et de licenciements, ainsi que la suppression de quatre jours fériés et de trois jours de congés par an.

Le secrétaire général de l’UGT, Joao Proença, a aussitôt annoncé son refus de participer à ce nouveau mouvement social, jugeant qu’il s’agissait d’une grève de protestation, sans objectifs définis.

L’accord issu de la concertation sociale a représenté un pas important et il faut désormais approfondir cette voie et non aller vers le conflit pour le conflit, a-t-il expliqué à Lusa.

Nous respectons le droit à la grève et nous connaissons les difficultés que le pays traverse, mais nous cherchons à créer les conditions pour que le Portugal surmonte la situation actuelle, a réagi de son côté le ministre porte-parole du gouvernement, Miguel Relvas.

Les Portugais savent qu’il n’y a pas d’alternative au chemin que nous suivons, a-t-il affirmé.

Outre les grèves générales, le Portugal a connu ces derniers mois de nombreuses grèves sectorielles et plusieurs manifestations contre les mesures d’austérité imposées par le plan de sauvetage financier en mai dernier avec l’Union européenne et le Fonds monétaire international.

Si la grogne sociale avait semblé s’essouffler au moment de la dernière grève des transports publics, début février, la CGTP a fait preuve de sa capacité de mobilisation en rassemblant samedi dernier à Lisbonne quelque 100.000 personnes selon les médias, 300.000 d’après ses propres estimations.

En échange d’un prêt de 78 milliards d’euros de l’UE et du FMI, le Portugal s’est engagé à assainir ses finances publiques et à adopter une série de réformes structurelles pour rendre son économie plus compétitive.

Alors que le taux de chômage a atteint le niveau record de 14% au quatrième trimestre 2011, selon les chiffres officiels publiés jeudi, cette politique de rigueur devrait provoquer une récession économique de 3% du PIB cette année, après une contraction de 1,5% l’an dernier.

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