La politique française vire à droite

La politique française vire à droite

Beaucoup de commentateurs voient dans la future élection présidentielle un virage à gauche sur le terrain politique : Hollande, candidat du PS, est supposé apte à gagner l’élection, Mélenchon, pour le front de gauche avec le PCF engrange un nombre beaucoup plus conséquent que les derniers candidats du PCF à la présidentielle, Le Pen ne semble pas en état de passer au second tour, le centre s’est séparé de la droite, etc…

C’est une vision erronée : la politique française a réalisé un virage généralisé à droite de toutes les organisations :

– Le Pen a tourné de l’extrême droite au fascisme

– Sarkozy vire à l’extrême droite

– la gauche, PS et radicaux, est identique à l’ancienne droite française

– le PCF présente un candidat social-démocrate

– l’extrême gauche développe une propagande de gauche

Donnons-en quelques exemples :
– Tout d’abord, une poussée à droite en termes électoraux, Sarkozy perd des voix en faveur de Le Pen, le PS perd des voix en faveur du centre, l’extrême gauche perd des voix en faveur du PCF.
– Ensuite, une poussée à droite en termes de discours :

Sarkozy-Guéant présentent l’Islam et l’immigration comme « ennemis de la République », comme le ferait un vulgaire Le Pen, dénoncent le syndicalisme en reprenant une ritournelle d’extrême droite.

Hollande affirme que le pays doit payer la note de la dette, renonce à remettre en question la réforme des retraites, renonce à remettre en cause le MOX, ce combustible nucléaire extrêmement dangereux et cautionne les politiques de soutien à la finance, aux banquiers et aux capitalistes.

L’extrême gauche, si elle a perdu ses voix en faveur du PCF, ne l’a pas fait parce qu’elle a tenu un discours plus radical. Poutou est certes un ouvrier syndicaliste mais il ne dénonce pas les trahisons des appareils dirigeants du syndicalisme français. Arthaud met certes en avant des revendications apparemment radicales, mais se refuse à dénoncer l’appareil d’Etat et à avancer des idées d’auto-organisation des travailleurs comme celles des comités de salariés que cette organisation défendait autrefois.

La crise du monde capitaliste n’est mise clairement à jour par aucun d’entre eux et, pourtant, cette crise est la cause de leur virée à droite à tous.

La seule alternative, pour l’extrême gauche, aurait été de dévoiler un programme véritablement révolutionnaire peu susceptible d’avoir du succès électoralement. Ils ont préféré continuer à jouer au jeu truqué des élections bourgeoises que de continuer à tenir un discours véritablement révolutionnaire.