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Ennahda n’est pas le mot fin de la révolution tunisienne

lundi 9 avril 2012

La commémoration de la "journée des martyrs" en Tunisie a tourné à la violence lundi dans le centre de Tunis, les policiers chassant sous une pluie de lacrymogènes des manifestants qui voulaient défiler sur la symbolique avenue Bourguiba interdite aux rassemblements.

Les incidents ont duré plusieurs heures et un premier bilan de source hospitalière lundi soir faisait état d’au moins quinze blessés.

Réfugiés dans des cafés, des Tunisiens incrédules ont contemplé des scènes inédites depuis plusieurs mois dans la capitale : fumée de lacrymogènes, charges à moto ou en camion de policiers casqués et armés de matraques, manifestants interpellés brutalement, voire frappés.

Tout a commencé vers 10H00 sur l’emblématique avenue Bourguiba, interdite depuis le 28 mars aux rassemblements sur décision du ministère de l’Intérieur.

Répondant aux appels lancés sur les réseaux sociaux, des centaines de personnes, hommes, femmes, vieux et jeunes, se sont rassemblées pour commémorer "la journée des martyrs", en souvenir de la répression sanglante par les troupes françaises d’une manifestation à Tunis le 9 avril 1938, et réclamer la réouverture de l’avenue.

Dans une ambiance tendue, les manifestants, enroulés dans des drapeaux tunisiens et criant : "ni peur, ni terreur, l’avenue appartient au peuple", ont remonté l’avenue au pas de course.

"C’est nous qui avons libéré la Tunisie, ils n’ont pas le droit d’interdire des marches pacifiques", a déclaré à l’AFP Mohsen Ben Henda, un septuagénaire, avant que ne commencent les tirs nourris de lacrymogènes.

Les gens se sont enfuis dans les rues avoisinantes ou se sont réfugiés dans les cafés de l’avenue, mais des groupes se sont rapidement reconstitués, notamment sur l’avenue Mohamed V, perpendiculaire à l’avenue Bourguiba.

Les gens criaient : "Dégage ! Dégage !", reprenant le slogan de la révolution qui a renversé l’an dernier le président Zine El Abidine Ben Ali, et la colère était palpable du côté des manifestants.

"C’est affreux ce qui se passe aujourd’hui", disait, au bord des larmes, une avocate, Yamina. "Nous sommes pacifiques, et ils nous interdisent l’avenue Bourguiba alors qu’ils l’ont livrée aux salafistes", criait-elle.

L’avenue est interdite aux rassemblements depuis des incidents lors d’une manifestation d’islamistes qui s’en étaient pris à des artistes.

Samedi déjà, une manifestation de diplômés chômeurs qui tentaient d’accéder à l’avenue avait été violemment dispersée.

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