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Le peuple espagnol manifeste contre l’austérité

dimanche 29 avril 2012

Plusieurs dizaines de milliers d’Espagnols ont manifesté dimanche à Madrid et dans les principales villes du pays contre la politique d’austérité du gouvernement conservateur, prévoyant des réductions des dépenses de santé et d’éducation.

Les manifestants sont notamment descendus dans les rues à Madrid, Barcelone, Valence ou Bilbao. "Ne jouez pas avec la santé et l’éducation", pouvait-on lire entre autres sur les banderoles. A Madrid, Cayo Lara, député de Gauche Unie, une coalition de partis d’opposition, a estimé que le gouvernement de Mariano Rajoy (Parti populaire) tirait prétexte de la crise financière pour brader au privé des pans du secteur public.

Ruth Colomo, une enseignante de 39 ans, soulignait que les services publics de l’éducation et de la santé ont été bâtis au fil des années avec l’argent des contribuables. "Ces services nous appartiennent et nous avons le droit de nous battre pour eux", a-t-elle expliqué.

Mariano Rajoy a justifié dimanche les nouvelles mesures d’austérité. Il n’y a "pas d’alternative" pour réduire les déficits et faire face à la crise, a-t-il affirmé, ajoutant qu’il faut opérer de "profonds changements structurels".

L’Espagne, de nouveau en récession, connaît le taux de chômage le plus élevé des 17 pays de la zone euro. D’après les chiffres publiés vendredi par l’Institut national de la statistique, 365.900 Espagnols ont perdu leur emploi au cours des trois premiers mois de 2012 et le nombre de chômeurs s’établit désormais à 5,6 millions. Le taux de chômage atteint 24,4% de la population active, grimpant à 52% pour les moins de 25 ans.

"Ce sont des chiffres terribles pour tout le monde et terribles pour le gouvernement", a commenté vendredi le ministre des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo sur la radio nationale espagnole. L’Espagne, dit-il, "connaît une crise d’une ampleur énorme".

En début de semaine, la Banque d’Espagne avait annoncé que le pays était en récession, pour la deuxième fois en trois ans, après deux trimestres de croissance négative. Le Produit intérieur brut (PIB) espagnol a diminué de 0,4% au premier trimestre de 2012, après -0,3% au dernier trimestre de l’an dernier, selon les estimations préliminaires de la banque centrale espagnole.

Ce retour de la récession, couramment définie par deux trimestres consécutifs de croissance négative, n’est pas une surprise, le gouvernement ayant déjà prévu pour cette année un recul de 1,7% du PIB.

Messages

  • A la mi-2007, juste avant le début
    de la crise, 702 000 jeunes espagnols
    (15-29 ans) étaient au chômage, soit un
    taux de 14 %, le plus bas des trente années
    précédentes. En un peu plus de trois
    ans, le tournant a été d’une ampleur telle
    qu’on est revenu aux niveaux les plus
    élevés connus. D’après les dernières données
    recueillies (deuxième t r imestre
    2011), le nombre de jeunes chômeurs
    a atteint 1 594 000, leur taux de
    chômage s’élevant à 32 %. Cette évolution
    irrépressible est plus marquée si on
    prend en considération l’accroissement
    du chômage de longue durée. Le nombre
    de jeunes qui dépassent les douze mois
    de chômage a été multiplié par six dans la
    période 2007-2011
    , passant de 109 000 à
    659 000. Aujourd’hui, 42 % des jeunes
    chômeurs sont de longue durée, alors
    qu’ils n’étaient que 15 % en 2007.

    En 2012, ce sont 52% des - 25ans qui sont au chomage !

  • Les mineurs espagnols sont prêts à en découdre avec l’Etat !

    Les milices ouvrières affrontent la police à Santa Cristina de Lena (Vega del Rey – Oviedo) – 4 juin 2012

    Lire et voir ici.

    Le 31 mai la répression violente d’une manifestation à Madrid—>vidéo ici.

    Spanish miners fight furious battles with riot police as they protest austerity cuts to coal subsides :

    Lireici encore en anglais.

  • Quand les femmes s’y mettent, c’est la révolution sociale :

    Femmes de mineurs en Espagne, femmes au Japon, femmes en Afrique, au Proche Orient, femmes Sans terres en Amérique du Sud, femmes de prolétaires au chomage, femmes en Inde, au Bungladesh.

    La planète vibre en ce moment sous les coups puissants de ces femmes qui ont décidé de sortir des foyers et de parler, chanter, crier, exiger.

    Le sénat espagnole en tremble encore quand ces femmes partent la tête plus haute encore qu’en arrivant : elles partent sous la contrainte de l’Etat , cet Etat qui ne leur fait plus peur car elles chantent ensemble la colère, l’espoir, la révolution, la fin de l’oppression, en hommage à 34, 36 et à tous ceux qui luttent pour leur classe.

    Voirici la vidéo

  • Vicente Nunez, a 42-year-old steel worker, came from Asturias with a group in black T-shirts and the light blue flag of his home region to support the miners.

    "We work in the metal industry. It is all a chain, we all depend on each other," Nunez said.

    "I have never seen a situation like this. We had crises in 92 and 98 but this time there is no future, no solutions," he said. "This schism in society is going to get bigger, more conflictual."

    La suiteici

    etlà.

  • Un camarade nous écrit :

    « Suite à la marche des mineurs, qui a coïncidé avec les annonces d’un plan drastique (hausse TVa, réduction salaires, primes, etc.) les fonctionnaires, pompiers, flics (!) sont descendus spontanément dans la rue jeudi, y compris 200 personnes de la Moncloa (le Matignon Espagnol) à Madrid et on bloqué les artères de la capitale ; mais aussi les cheminots (on annonce la privatisation complète de la RENFE - SNCF- pour 2013. Ca a continué en s’amplifiant hier, les syndicats semblant à la remorque, avec des appels hier soir à aller devant les sièges du PP (il est possible évidemment que la gauche soit impliquée). Désormais ce sont tous les travailleurs du public qui appellent à un campement devant le parlement.

    On n’en est plus aux slogans des indignés, ni les mains ouvertes en signe de pacifisme, mais poings levés et appels à la grève.

    Vous avez des vidéos et infos sur :
    www.elpais.es

    http://www.diagonalperiodico.net/Los-funcionarios-cortan-calles-en.html

    http://www.diagonalperiodico.net/Segundo-dia-de-protestas.html

    http://www.youtube.com/watch?v=sYZIT8yE0hA

    http://www.elconfidencialdigital.com/politica/076160/los-funcionarios-organizan-su-propio-15-m-convocada-una-acampada-masiva-en-las-puertas-del-congreso-para-protestar-por-los-recortes-de-rajoy

    Salut communiste, »

  • Bonjour,
    je ne sais pas si vous suivez la situation en Espagne, mais ça vaudrait sans doute le coup d’informer sur votre site.
    Suite à la marche des mineurs, qui a coïncidé avec les annonces d’un plan drastique (hausse TVa, réduction salaires, primes, etc.) les fonctionnaires, pompiers, flics (!) sont descendus spontanément dans la rue jeudi, y compris 200 personnes de la Moncloa (le Matignon Espagnol) à Madrid et on bloqué les artères de la capitale ; mais aussi les cheminots (on annonce la privatisation complète de la RENFE - SNCF- pour 2013. Ca a continué en s’amplifiant hier, les syndicats semblant à la remorque, avec des appels hier soir à aller devant les sièges du PP (il est possible évidemment que la gauche soit impliquée). Désormais ce sont tous les travailleurs du public qui appellent à un campement devant le parlement.
    On en est plus aux slogans des indignés, ni les mains ouvertes en signe de pacifisme, mais poings levés et appels à la grève.
    Vous avez des vidéos et infos sur :
    www.elpais.es
    http://www.diagonalperiodico.net/Los-funcionarios-cortan-calles-en.html
    http://www.diagonalperiodico.net/Segundo-dia-de-protestas.html
    http://www.youtube.com/watch?v=sYZIT8yE0hA

    http://www.elconfidencialdigital.com/politica/076160/los-funcionarios-organizan-su-propio-15-m-convocada-una-acampada-masiva-en-las-puertas-del-congreso-para-protestar-por-los-recortes-de-rajoy

    Salut communiste,
    Dom

  • "Carte" postale de vacances en Espagne :

    Hola,
    dès que nous sommes arrivées à l’aéroport de Madrid, le taxi nous a branchées Actualité en nous parlant de manifestations et de honte et de catastrophe, il n’arrêtait pas de parler, un vrai moulin à paroles !

    Vous pouvez regarder le diaporama de la manif des fonctionnaires qui ont coupé la circulation sur la Gran Via et la Castellana (2 grandes avenues de la capitale)—> Voir ici.

    A bientôt

  • Rouge est le sang des noirs : les femmes de mineurs Sud Africains qui se battent pour les salaires, sont maintenant devant les fusils ! ceux de Mandela et de son parti qui ont détourné la révolution contre l’apartheid.

    Voir ici lesphotos.

  • Les chiffres officiels du gouvernement espagnol pour août montrent une augmentation majeure du chômage, signalant un ralentissement de la croissance économique et annonçant une croissance des inégalités sociales.

    Quelque 46.000 personnes ont rejoint les rangs des chômeurs en août, mettant fin à une période de six mois durant laquelle le chômage avait légèrement baissé. Le nombre de salariés qui ont contribué, par les impôts sur leur salaire, à la sécurité sociale a chuté de 179.000.

    Le taux de chômage en Espagne est de 17,8%, soit le deuxième plus élevé de l’Union européenne (UE) après la Grèce (22,5%). Le nombre de jeunes de moins de 25 ans sans travail est de 38,6% (contre 44,4% en Grèce).

  • Le résultat de cette attaque prolongée sur les salaires, les conditions de travail et les avantages sociaux est que la moitié des ménages en Espagne ont des revenus inférieurs au seuil de pauvreté officiel (8010 € pour les personnes vivant seules et 16.823 € pour ceux qui ont deux adultes et deux enfants) ou sont à risque de sombrer dans la pauvreté ou l’exclusion sociale. Le nombre de travailleurs et de jeunes dont le revenu est inférieur à 6000 € par an a augmenté de 1,4 million au cours des cinq dernières années pour atteindre 5,4 millions au total.

    Les compressions répétées et le resserrement des conditions d’éligibilité entre 2012 et 2015 pour l’allocation chômage et la protection sociale ont entraîné une baisse d’au moins 41% des dépenses totales et une réduction de 31% du nombre de chômeurs qui les reçoivent.

    Toujours plus de ménages n’ont presque aucune source de revenus en dehors des retraites des grands-parents. Ces familles dépendent de leurs parents âgés pour les repas, les garderies et autres formes d’aide.

    Le taux de chômage croissant de l’Espagne va de pair avec d’autres politiques de classe dirigeante en cours qui accentuent la misère et les inégalités en Espagne.

    L’une de ces politiques est l’utilisation de contrats temporaires pour maintenir un large bassin de travailleurs dans un état d’existence précaire, comme instruments jetables des employeurs. Par exemple, plus de 92% des contrats signés en août étaient temporaires. Pour un large éventail de la classe ouvrière, en particulier les jeunes, un contrat de travail permanent est devenu une rareté, presque semblable à gagner à la loterie.

    L’Espagne a le troisième taux d’emploi temporaire le plus élevé de tous les pays de l’OCDE, soit 26,1% de la main-d’œuvre, derrière seulement la Pologne et la Colombie. Pour ceux qui sont piégés dans le monde du travail temporaire, un contrat ne fournit pas de sécurité, car les termes du contrat ont été réduits à quelques mois, quelques semaines ou parfois quelques jours. Une conséquence de la « précarité » accrue du travail est l’augmentation de 8,4% par rapport à 2016 du nombre de travailleurs décédés dans les accidents du travail au premier semestre de cette année, soit 300 personnes.

    L’effet sur les enfants est dévastateur. L’UNICEF a récemment signalé que l’Espagne avait le troisième niveau de pauvreté infantile de l’ensemble de l’Europe, derrière la Roumanie et la Grèce. Environ 40% des enfants se trouvaient sous le seuil de pauvreté officiel en 2014, soit neuf points de plus qu’en 2008.

    La source de ce déclin calamiteux dans la position sociale de la classe ouvrière est l’effondrement de l’ordre économique et politique d’après-guerre, qui a entraîné la croissance du nationalisme et du séparatisme. En Espagne, le système bipartite s’est effondré et les demandes d’indépendance régionale ont augmenté, surtout en Catalogne.

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