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Lutte de classe en Bolivie

vendredi 6 juillet 2012

Lutte de classe en Bolivie

La Bolivie est agitée depuis plusieurs mois par la mobilisation de divers secteurs sociaux (mineurs, médecins, policiers, indiens...).

Les conflits sociaux se multiplient et mettent sous forte pression le gouvernement bolivien du socialiste Evo Morales. Parmi les principaux : une grève des médecins contre un décret qui augmente de 6 à 8 heures la journée de travail à l’hôpital, des demandes d’augmentation générale des salaires, et une marche indigène contre un projet routier. Le gouvernement crie au complot politique tandis que la population s’impatiente.

Des milliers d’ouvriers, de professionnels et étudiants de la santé ainsi que des enseignants ont manifesté, principalement dans la capitale, durant trois jours, pour demander des hausses de salaires et l’abrogation d’un décret portant la durée du travail pour les médecins de six à huit heures par jour.

Des étudiants universitaires boliviens ont affronté la police antiémeute avec des pierres et des bombes de peinture, jeudi, lors d’une deuxième journée de manifestations organisée par la principale fédération syndicale de Bolivie.

Les chauffeurs des transports en commun boliviens ont lancé un appel à une grève de 48 heures la semaine prochaine pour demander un ajustement des tarifs et protester contre une loi visant à réglementer leur travail dans les rues de La Paz.

Les ouvriers quant à eux réclament des hausses de salaires supérieures aux 8% proposés par le gouvernement du président Morales.

Ces derniers jours, la capitale avait également connu un mouvement de protestation des chauffeurs de transports urbains, opposés à de nouvelles règles régissant leurs activités.

La Centrale ouvrière de Bolivie (COB), plus important syndicat du pays, a conclu vendredi trois jours de grèves et manifestations pour des revendications salariales, indiquant qu’elle réfléchissait à de nouvelles actions pour la semaine prochaine.

Des affrontements entre mineurs des secteurs public et privé ont fait au moins 17 blessés sur le site de la mine d’étain de Colquiri en Bolivie, où l’Etat a annoncé jeudi qu’il allait rompre le contrat d’exploitation accordé à une filiale de la compagnie minière suisse Glencore.

Un détachement policier est arrivé sur les lieux et a pacifié la zone. Il y a 17 blessés (hospitalisés). Deux radios ont aussi été détruites, il y a eu des affrontements à la dynamite, a indiqué vendredi à l’AFP une source au ministère des Mines, sous couvert de l’anonymat.

Le gouvernement a décidé d’envoyer des renforts dans la zone, a annoncé le ministre de l’Interieur, Carlos Romero.

Dans une conférence de presse, le ministre a indiqué disposer d’un contingent policier d’environ 1.000 hommes et en coordination avec le ministère de la Défense, 600 membres des forces armées seront également mobilisés.

Les incidents qui se sont déroulés ces derniers jours sont dus à un conflit sur le contrôle du riche gisement d’étain de Colquiri, à environ 200 km au sud de La Paz, à la suite de la décision du gouvernement du président socialiste Evo Morales, confirmée jeudi, de retirer à Sinchi Wayra, filiale de Glencore, le droit d’exploitation d’une partie du site que la compagnie suisse avait obtenu en 2000.

Le reste du site est exploité par des mineurs salariés de l’Etat et d’autres qui sont employés par des coopératives privées. Les deux groupes revendiquent le contrôle du gisement de Sinchi Wayra qui était exploité en partenariat avec la compagnie publique Comibol.

Les mineurs du secteur public appuient la nationalisation du gisement mais les coopératives, à qui Glencore a cédé tout récemment une partie de ses zones d’exploitation, s’y opposent dorénavant, d’où le conflit.

Mercredi et jeudi, les salariés des coopératives avaient pris le contrôle de la mine, mais les employés de la Comibol l’ont reprise par la force vendredi matin, a indiqué une chaîne de télévision locale.

Deux radios ont également été détruites à la dynamite à Colquiri, l’une, Vanguardia, propriété des salariés du public, l’autre, Cumbre, appartenant aux employés des coopératives.

Glencore exploite en Bolivie les mines de Bolivar, Colquiri et Porco, en partenariat minoritaire avec la Compagnie minière de Bolivie (Comibol, publique).

Pour pouvoir participer à l’exploitation de ces trois sites, l’entreprise suisse s’est engagée à investir 100 millions de dollars au cours des cinq prochaines années dans la prospection pour remplacer les réserves de minerai exploitées par sa filiale en Bolivie.
Depuis des semaines, plus de 500 fonctionnaires ont pris part à une grève de la faim nationale pour protester contre les plans du gouvernement d’accroître le nombre de jours de travail sans augmenter le nombre les salaires.

Radio communautaire appartenant au syndicat paysan d’Oruro, Radioemisoras “Bolivia” 1.450 Khz AM est la troisième station ciblée par un attentat à la dynamite en moins de deux semaines. L’explosion de ses locaux, survenus dans la matinée du 26 juin 2012, a notamment détruit son antenne. C’est la troisième radio indépendante à être ainsi détruite…

Quelque 300 policiers boliviens en grève ont saccagé vendredi des locaux officiels à deux pas du palais présidentiel de La Paz et attaqué à coup de pierres le siège du commandement de la police.

Pour sa part, la ministre de la Communication, Amanda Davila, a évoqué un scénario de coup d’Etat se profilant derrière les manifestations des policiers en grève .

Les rapports des médias et services de renseignement nous font penser qu’est en train de se profiler un scénario de coup d’Etat, a affirmé la ministre de la Communication, Amanda Davila, dans une interview à la radio privé Erbol.

La ministre a ajouté que, selon certaines informations des services de renseignement, les policiers grévistes feraient circuler des armes dans les villes de Cochabamba (centre du pays) et Tarija (sud).

Que se passe-t-il ?, s’est interrogée la ministre, qui a ajouté que ce scénario de coup d’Etat vise à faire coincider les manifestations des policiers avec l’arrivée à La Paz dans les prochains jours d’une marche d’Indiens amazoniens contre un projet routier à travers une réserve naturelle.

Les policiers en grève participent à un mouvement de protestation qui s’est propagé à 8 des 9 provinces du pays, marqué par plusieurs grèves de la faim d’agents et d’épouses de policiers pour exiger des revalorisations salariales.

Environ un millier d’indigènes sont arrivés ce mercredi 27 juin à La Paz après avoir marché 600 kilomètres depuis l’Amazonie. Ils demandent l’annulation d’un référendum qui pourrait relancer la construction d’une route à travers un territoire indien et un parc naturel protégé en pleine Amazonie. Les opposants à la route avaient en effet déjà effectué une marche similaire fin 2011 qui avait débouché sur l’abandon du projet routier. Mais au début de l’année, d’autres organisations sociales et indigènes, qui soutiennent le gouvernement et sont en faveur de la route, avaient obtenu l’organisation d’une consultation sur le chantier auprès des habitants du territoire concerné.

Malgré quelques insultes échangées avec des partisans du président Morales, l’arrivée des marcheurs indigènes s’est déroulée sans incident majeur. Epuisés par leur longue marche, et par les 3 600 mètres d’altitude de La Paz, les Indiens de l’Amazonie ont été accueillis chaleureusement par la population qui leur a distribué vivres et encouragements tout au long du parcours.

Dans le cortège, Alejandro Almaraz, ancien vice-ministre des Terres d’Evo Morales. Il a participé aux deux marches contre le projet routier.
« Ce qui est en jeu, explique Alejandro Almaraz, ce n’est pas seulement la survie des nombreuses communautés indigènes qui vivent sur ce territoire et qui en sont propriétaires ; ou même la survie d’une grande quantité d’espèces végétale. Ce qui est en jeu, c’est l’existence même des droits indigènes, et donc, de la démocratie. »
Dans leurs slogans, les indigènes ont également accusé le gouvernement de vouloir livrer leur territoire aux producteurs de coca dont le président Morales est aujourd’hui encore l’un des leaders syndicaux.

Les marcheurs ont ensuite tenté de pénétrer sur la place Murillo, où se trouve le palais présidentiel mais les policiers, à peine de retour au travail après six jours de mutinerie, les en ont empêché.

Deux groupes ethniques parmi les marcheurs indiens opposés à la construction d’une route traversant un parc naturel amazonien ont accepté d’ouvrir directement des négociations avec le gouvernement, a déclaré dimanche le ministre de l’Intérieur Carlos Romero.
Celui-ci a indiqué dans une conférence de presse que cette décision n’était due à "aucune pression". Il a ajouté que les deux ethnies avaient "décidé d’ouvrir le dialogue directement avec la gouvernement en l’absence d’ouverture de la part des représentants de la marche".
Ces quelque 200 membres des ethnies amérindiennes Moseten et Tsimane font partie du groupe de plus d’un millier d’indiens amazoniens arrivés mercredi à La Paz après une marche de deux mois et 600 km pour protester contre un projet controversé de construction d’une route traversant le parc naturel Tipnis.

Toutefois, Celso Padilla, un représentant du gros des marcheurs restant, a minimisé la division entre groupes ethniques, indiquant que dans les camps de fortune mis en place à La Paz "personne n’a bougé". "Nous sommes tous là" a-t-il dit, dans l’attente d’une rencontre avec les autorités.

Plusieurs des organisateurs de la marche, dont un des porte-parole, Adolfo Chavez, ont été disqualifiés par les autorités pour corruption et en raison "de plusieurs antécédents" les rendant selon le gouvernement inaptes à la négociation.

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