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Bahreïn. Des dizaines de milliers de manifestants contre le gouvernement

mercredi 5 septembre 2012

Bahreïn. Des dizaines de milliers de manifestants contre le gouvernement

Des dizaines de milliers de personnes scandant des slogans hostiles au gouvernement et brandissant des photos de militants emprisonnés ont pris part vendredi à Bahreïn à la première manifestation autorisée de l’opposition depuis juin.

Aucun affrontement n’a émaillé cette marche de trois kilomètres organisée sur une autoroute à l’ouest de la capitale, Manama. Les manifestants arboraient des drapeaux bahreïnis et des portraits de militants des droits de l’homme et d’un des chefs de file de l’opposition, Nabil Radjab, appelant à sa libération.

Ce petit archipel du Golfe, qui est dirigé par une dynastie sunnite et abrite la Ve Flotte américaine du Golfe, est en crise depuis qu’une révolte menée par la majorité chiite du royaume réclamant plus de démocratie a éclaté il y a un an. Le gouvernement a dénoncé ce mouvement inspiré par le « printemps arabe » de l’an dernier, le qualifiant de sectaire et affirmant qu’il faisait partie d’un plan fomenté par l’Iran chiite pour dominer la région. Les chiites bahreïnis démentent être sous la coupe de Téhéran.

Cette manifestation organisée par plusieurs groupes d’opposition dont le plus important, Al Wefak, est la première depuis que le ministère de l’Intérieur a interdit en juin les marches menées par Al Wefak sous prétexte qu’elles se terminaient par des violences.

Depuis cette interdiction, les affrontements se sont poursuivis dans les villages chiites. Le 22 août, des manifestants ont lancé des bombes artisanales et des pierres sur la police au cours de l’enterrement d’un manifestant adolescent tué par la police la semaine précédente.

Les partis d’opposition réclament que le Parlement élu puisse établir les lois et former les gouvernements. De nombreux chiites se plaignent d’être politiquement et économiquement marginalisés, ce que dément le gouvernement.

Le royaume de Bahrein est au cœur d’un affrontement régional entre l’Iran et un axe Etats-Unis/Arabie saoudite. L’an dernier, Ryad avait envoyé des troupes appuyer le gouvernement de Manama, tandis que Téhéran soutient ouvertement la cause de l’opposition tout en jurant ne pas attiser la révolte.

Messages

  • Amnesty International publie un nouveau rapport qui passe en revue les atteintes aux droits humains endémiques, notamment la torture, les détentions arbitraires et le recours excessif à la force contre les militants pacifiques et les détracteurs du gouvernement, qui se poursuivent à Bahreïn quatre ans après les soulèvements ayant secoué le royaume du Golfe en 2011.

    Intitulé Behind the Rhetoric : Human rights abuses in Bahrain continue unabated, ce document révèle que les autorités n’ont pas mis en place les réformes cruciales visant à mettre fin à la répression, alors qu’elles ont réaffirmé à leurs homologues occidentaux être réellement engagées en faveur des droits humains. Ce rapport est publié quelques jours avant le Grand Prix de Formule 1 qui réunira le monde entier à Bahreïn ce week-end.
    « Alors que le monde se tourne vers Bahreïn à l’occasion du Grand Prix de Formule 1 ce week-end, peu nombreux sont ceux qui se rendront compte que l’image d’un État réformiste et progressiste engagé en faveur des droits humains que les autorités tentent de véhiculer au niveau international masque en fait une réalité bien plus sombre, a déclaré Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

    « Quatre ans après les soulèvements, la répression reste généralisée et les forces de sécurité sont responsables d’atteintes aux droits humains endémiques. Les autorités bahreïnites doivent démontrer que leurs promesses de réforme ne se résument pas à des mots vides de sens. »

    Au cours des dernières années, elles ont affermi leur pouvoir en réprimant durement la dissidence : les militants pacifiques et les détracteurs du gouvernement sont arrêtés et emprisonnés à travers le pays.

    Toutes les manifestations publiques sont interdites dans la capitale Manama depuis près de deux ans. Les rassemblements organisés en dehors de la capitale sont régulièrement dispersés par les forces de sécurité, à coups de tirs de grenades lacrymogènes et de plombs, causant des morts et des blessures graves.

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