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Le mythe Stéphane Hessel

mardi 12 mars 2013

Remarque préliminaire : A part les louanges du "grand monde" dont nous nous moquons, Stéphane Hessel reçoit ceux d’une jeunesse qui croit voir en lui un révolté. C’est à elle que nous répondons et pas à ceux qui, aux côtés de la droite dure et des sionistes, dénoncent en Hessel un prétendu "homme de gauche" ou un prétendu anti-sioniste.

Un jeune ambitieux qui fréquente tous les pouvoirs...

Le diplomate Stéphane Hessel a occupé des postes dans plusieurs grandes villes de l’ancien empire colonial français - Brazzaville, Saïgon, Alger…

En 1951, il obtient un poste au ministère des Affaires étrangères, représentant la France aux institutions internationales sur les droits de l’homme et les questions sociales, poste qu’il occupe jusqu’en 1954.

Il découvre l’Afrique noire pour la première fois en 1953, à Brazzaville. Diplomate en Afrique, il déclare : « J’éprouverai pour longtemps de la sympathie et beaucoup de sollicitude pour ces Africains qui vivent une autre vie que la nôtre. » Il n’est pas du tout révolté de cette vie tout autre...

En 1954, Georges Boris, à la fois président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, le nomme à la communication de Matignon. Il commente : « On était une équipe qui devait réussir des choses difficiles, ce qui créait un esprit collectif comme je n’en ai jamais connu dans la vie politique. » Inutile de rapporter longuement toutes les horreurs organisées par cette équipe à l’esprit si collectif...

Remis en février 1955 à la disposition de son administration d’origine, Stéphane Hessel sollicite et obtient un poste de premier conseiller d’ambassade à Saïgon où il restera deux ans. D’une manière générale, sur différents continents, il aime bien le colonialisme et ne cessera d’y baigner…

En 1959, Stéphane Hessel est nommé directeur de la coopération (traduisez de la colonisation !) avec la communauté et l’étranger (traduisez les colonies) au ministère de l’Education nationale. Il est responsable lié à l’Algérie au moment des années les plus sombres de la colonisation…

En remerciement de ses loyaux services coloniaux, en 1964, il est nommé aux fonctions de conseiller à l’ambassade d’Alger. « C’est évidemment en Algérie, écrira plus tard Stéphane Hessel, que j’ai appris mon métier le plus personnel, que je définirais moins comme celui de diplomate que comme celui d’entrepreneur de coopération. »

Stéphane Hessel vote Mitterrand à la présidentielle de 1974, mais il n’a pas grand-chose à en attendre en termes de postes et se rapproche de Giscard qui vient de nommer son ami Pierre Abelin, ministre de la Coopération. Il lui fait des propositions de service qui sont acceptées, et il est nommé chargé de mission. Le ministre délivre à Stéphane Hessel une feuille de route : passer huit jours dans les pays avec lesquels la France entretient des relations de coopération en créant des « missions de dialogue » où seront interrogés les responsables locaux. Il en ressort un rapport écrit par Stéphane Hessel et signé du nom du ministre, ce que l’on a appelé à l’époque le « rapport Abelin ».

Ensuite, il entre dans le micmac des relations avec la dictature au Tchad, celle d’Hissène Habré, et dans celui de la libération de Françoise Claustre. Après cet échec, il devient responsable de l’immigration gérée par Paul Dijoud dont la conception vise à faire rentrer au pays les travailleurs immigrés, après usage… Il est nommé pour cela de l’Office national pour la promotion culturelle des immigrés (ONPCI). Stéphane Hessel, qui reste deux ans à la tête de cet office dans la période où le gouvernement décide de « suspendre l’immigration » !! Rien n’émerge de ce qui fera croire qu’il sympathise avec les sans papiers...

Toutes ces années, vous pouvez constater qu’il a tout vu, qu’il a participé à tout et qu’il ne s’est indigné ouvertement de rien…

Quand s’est-il indigné des horreurs coloniales ? des “interventions françaises” au Tchad et au Centrafrique, en Côte d’Ivoire et en Algérie ? des massacres au Rwanda ? au Cambodge ? au Darfour ? au Kosovo ? Jamais !!!!!

Ce n’est nullement un partisans de la révolte qui renverse les dictatures des exploiteurs !!

Stéphane Hessel écrit :

“Ma génération a contracté une véritable allergie à l’idée de révolution mondiale. Un peu parce que nous sommes nés avec elle. Moi qui suis né en 1917, année de la Révolution russe, c’est une caractéristique de ma personnalité. J’ai acquis le sentiment, peut être injuste, que ce n’est pas par des actions violentes, révolutionnaires, renversant les institutions existantes, que l’on peut faire progresser l’histoire.”

Hessel continue encore : “Dans toutes les sociétés existe une violence latente qui est capable de s’exprimer sans retenue. Nous avons connu cela avec les luttes de libération coloniale. Il faut avoir conscience que des révoltes, ouvrières par exemple, sont encore possibles. Mais c’est peu probable étant donné la façon dont l’économie s’est développée et globalisée. Le genre Germinal, c’est un peu dépassé.”

“L’histoire des sociétés progresse, et au bout, l’homme ayant atteint sa liberté complète, nous avons l’Etat démocratique dans sa forme idéale” nous dit Hessel dans Indignez-vous !

Stéphane Hessel et ses amis de la Françafrique au ministère de la coopération (1974-1976) : Pierre Abelin, Chirac, Giscard et l’empereur - dictateur Bokassa

Un ami de Stéphane Hessel : Gaston Defferre, de la gauche anti-ouvrière, anti-communiste, colonialiste

Messages

  • Le NPA par Besancenot participe au battage médiatique autour de Hessel :

    http://www.npa2009.org/npa-tv/all/all/35877

  • Un autre ami de Hessel dans la Françafrique : Blaise Compraoré : Dès ma première rencontre avec Blaise Compaoré, peu après son accession à la Présidence, j’ai reconnu en lui un homme franc et déterminé, passionné par l’avenir de son peuple, tel que me l’avait décrit mon ami Jean Guion.

    Voir l’analyse de l’association Survie sur
    Indignez-vous M. Hessel !

  • Parler de Stephane Essel, sans évoquer son passé de résistant, sa déportation, son travail à l’ONU,ses positions anticolonialistes ( contre la guerre d’Algérie, participation au tribunal Russel, la remise du prix anticolonial Frantz Fanon en 2011 etc.. )démontre un parti-pris qui n’est pas à l’honneur du rédacteur de l’article.
    C’était u personnage complexe et pas exonéré de tout reproche. Il n’est pas non plus la caricature que vous en faites.
    Vous vous décridibilisez en publiant ce type d’article dans le style des procès de Moscou !

    • Parlons du résistant si vous voulez...

      Il est contacté par un capitaine de l’armée en tant que militaire démobilisé lequel capitaine est gaulliste. Il est interné non pas en tant que résistant mais en tant qu’Allemand.

      Quant à la "résistance" gaulliste, merci bien nous ne lui tressons aucun laurier...

      Et nous remercions encore les "alliés" du bombardement final... voir ici

      Qu’en a dit Hessel ?

    • Ce qui est très étrange c’est que ceux qui "évoquent " comme tu le fais la liste des "exploits" de Hessel ne donnent jamais aucune référence, pas plus que Hessel lui-même dans ses livres

      Hessel participa au gouvernement Mendes en 1954 avec Mitterrand qui dès de la Toussaint 1954, début de la guerre d’Algérie, déclarait que "l’Algérie c’est la France".

      Fut-ce cela la position anti-coloniale de Hessel ? Il servit avec satisfaction la gauche coloniale au gouvernement en 1954, c’est un fait !

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