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Esclavage : Les sociétés Soninkés en Mauritanie, Mali, Sénégal et Gambie.

mardi 4 juin 2013

Nous remercions Sidibé Moro de nous permettre de publier son article et il n’est pas bien entendu sur les mêmes bases que notre site Matière et Révolution mais c’est avec plaisir que nous le publions vu son grand intérêt.

Esclavage : Les sociétés Soninkés en Mauritanie, Mali, Sénégal et Gambie.

Dans ces quatre pays, la société est fondée sur le système des castes repartis entre quatre catégories de castes définis parfois par le nom de famille qui situe la personne de quel rang social elle se trouve.

1) Il s’agit pour les nobles dit ( horo ) Chefs de village les camara, Soumarés, Gandégas ,bathily, Sakhos ,Doucouré, Sylla ,Diabira, Diagana, Maréga, Koita, Diawara , Diagouraga, Diaby, Saranmoura,Tandia.

2) Des Marabouts dit (Modiny) qui doivent diriger la prière : les Cissé,les Sokhona ,les Doucourés les N’Diayes , les Tandjigora ,les Diakhité,Samoussa. Sont : les dirigeants de la prière

3) Il y a les Niakhamalas qui sont les Forgerons dit( togo) Sylla, Kantés, Dioumassis les yatéras les Cissokhos et les autres Niakhamalas sont les (guésérou,les Diarous qui jouent de la guitare et racontent l’histoire de la société soninkés oralement et il ya aussi les garankos son : les Yaffa , les samékés les sounbounou,les sakéras les Makalous les qui travaillent la peau pour faire des Chaussures ,les sakos qui travaillent le bois Sont : les Dioum et les mangou s qui sont des conteurs d’histoires faiseurs de réconciliation Sont : les Tangoudia, les Koréra et les Sawané.

4) Et au dernier rang, se trouvent les esclaves(Komos) dont leurs noms de famille sont : Les Diarra, les Konaté, les Sidibé, les Cissé,les Cissokho, Kéita ,les Coulibaly, les Traorés, les Camara, les N’Diaye, les Sow, les Koné, les Dembélé, les doukara, les Sakhanokho,les Bakhayokho, Les Tamoura, les Siby, les Dabo, les Magassa, les Gassama, les Sy, les Baby,Danba , les Diakhité les Diallo, les Sankharé et Fofana.

En aucun cas cette dernière catégorie ne pourra avoir de lien de mariage avec l’un des trois catégories citées plus haut ni même diriger la prière d’être chef de village d’être Maire d’une Commune, d’être Ministre au sein d’un Gouvernement ainsi que la députation.

Cette dernière catégorie n’a même pas le droit de diriger une réunion quelconque, elle ne mérite aucune considération au sein de cette société bien que l’islam interdit cet état esprit personne ne veut la disparition de nos mœurs.

(Mouvement mondial et international des prolétaires)

La bataille sociale contre l’esclavage et l’injustice dans toutes ses formes dans toutes les sociétés du monde entier.

Nous devons avoir comme idéal un mouvement qui soit fondé sur des bases d’idées venant des prolétaires eux –mêmes mieux que d’être dictées par les politico-bourgeois ainsi pour cela, il faudrait que nous créions nos propres écoles afin d’éduquer nos enfants de la manière qu’on voudrait qu’ils soient.

Là déjà je vais parler en général de l’esclavage en Mauritanie tout en laissant de côté les sociétés des castes.

En Mauritanie, un état islamique dans lequel l’esclavage perçu comme une nécessité une normalité logique dans la religion et pourtant le Prophète Mohamed à son époque interdisait cette pratique qu’était vouée à l’obscurantisme.

Si cette pratique était autorisée en islam, il aurait inclut un paragraphe qui expliquerait comment obtenir des esclaves mais c’est son contraire qui existe c’est-à-dire l’abolition pure et simple des esclaves sans même contre parti si ce n’est l’acceptation de cette religion comme monnaie d’échange.

Mais malheureusement pour nous autres étant dans une société où les 90% sont illettrés donc n’importe qui avec peu de connaissances peut influencer tout une population en leur faisant croire sa bonne foi dans les écrits religieux.

La Mauritanie avait abolit l’esclavage à deux reprises la première fois c’était 1981 avec le Président Mohamed Khouna ould Haidallah et la deuxième fois en 2007 avec le Président Sidi Ould Cheikh Abdallah mais hélas ! Les mesures d’applications et d’accompagnements étaient absentes puisque ces deux Présidents ont été victimes de coup d’état.

Tous les deux n’ont pu finir leur mandat.

Malgré tout cela, en Mauritanie, nous vivons le calvaire des esclavagistes ainsi nous avons deux combats à mener l’un contre les esclavagistes et l’autre contre les esclaves eux-mêmes.

Car on a inculqué dans l’esprit de ces derniers qu’être esclaves est méritoire auprès de Dieu et que c’est normal d’accepter la soumission des esclavagistes.

Pour les esclavagistes les moyens pour acquérir un esclave c’est de le capturer étant jeune dans la forêt et l’amener le plus loin possible afin ses parents ne retrouvent.

Et le plus bénéfique pour eux c’est de capturer une fille pour la procréation et cette dernière n’a pas le droit d’être amoureuse d’un garçon ou même demander le mariage avec qui que ce soit sans l’autorisation de son maître.

Pour la procréation, elle peut soit avoir des rapports sexuels avec un son propre maître soit avec un inconnu qui passe dans les barages.
Si le mariage devait avoir lieu c’est uniquement avec un des esclaves du maître le but est la procréation des futurs esclaves afin d’avoir le plus grand nombres d’esclaves dans sa maison.

La fille esclaves ou le garçon ne sont là que pour les travaux domestiques du maître ces derniers n’ont pas le droit au repos même une heure ou deux, la nuit ils dorment grand maximum 3 à 4 heures de temps.

Ils doivent rester éveiller jusqu’à 1 heure du matin et se lèvent plus tôt le matin vers 5 heures du matin .Si un esclave venait à se rebeller contre son maître c’est le devoir des autres esclaves de le battre à mort, s’il arrive à se sauve r, il partira seul sans femme ni enfants puisqu’ils sont la propriété du maître.

Autres remarques, ces esclaves ne mangent jamais car ils consomment le reste du maître une fois qu’il finit de manger sinon ils doivent attendre un autre moment pour manger.

Les critères de nominations dans les ministères et la fonction publique se font par les maîtres chez les harratines mais chez les autres ethnies les nominations se font facilement mais les féodaux font tout pour influencer les autorités à limoger pour que ces anciens esclaves ne dirigent pas les postes de responsabilités.

Chez les harratines le salaire d’un ministre est partagé avec son maître souvent c’est lui qui détermine combien l’état doit rémunérer ce dernier.

J’aurais du commencer par l’école car à l’époque coloniale la France obligée tous les enfants d aller à l’école et les féodaux inscrivaient à la place de leurs enfants ceux des esclaves .Pour eux tout enfant qui fréquentera l’école française deviendrait forcément un chrétien selon eux.

Quant à eux, ils préféraient mettre leurs enfants à l’école « Arabe »qu’ils deviennent musulmans afin de s’appuyer sur l’islam pour mieux exploiter les esclaves au nom de Dieu.

Ils arrivent même à utiliser la jurisprudence musulmane pour justifier l’esclavage par des érudits musulmans reconnu par tous mais en détournant leurs paroles en leur faveur.

Au fur et à mesure que nos enfants ont aussi fréquentés l’école Arabe pour contrecarrer ces propos mensongers qui obligeaient souvent les gens à rester soumis parce que c’est Dieu et son Prophète qui autorisent cet esclavage.

Si cela s’avère exacte pourquoi Dieu avait envoyé un Prophète nommé Moise pour la délivrance des esclaves d’Egypte sous la domination de Pharaon. C’était une pure invention des hommes et non Dieu. Nous et nos enfants se sont rendu compte que les thèses sur lesquelles ils s’appuyaient pour exploiter les esclaves étaient fausses cela à partir du moment où nous avons commencé à fréquenter les mêmes écoles arabes qu’eux.

Forcement nous avons commencé à réfléchir et la vérité est sortie du mensonge.

Cette situation où les féodaux utilisaient physiquement et moralement les esclaves existait plutôt chez les harratines qui sont sous la domination des arabo-berbères et elle est toujours d’actualité mais chez les autres tributs ces pratiques ont disparues depuis plus de 65 ans mais les séquelles sont toujours présentes de nos jours.

Pour combattre tous ces fléaux qui abaissent de plus en plus les couches les plus exploitées dans toutes les sociétés du monde il faudrait dans un premier temps rechercher et cibler l’ennemi commun on pourra alors tous ensembles se soulever contre leur oppression et après la chute de l’oppresseur, nous mettrons à sa place un prolétaire qui nous dirigera.

Déjà pour vraiment se battre pour la disparition de l’esclavage, il faudrait tout d’abord connaître se méfaits que cette peut causer aux sociétés qui le vivent.

Ensuite deux armes sont nécessaires.
1) Se doter d’une bonne vision de la chose et se bien former à l’école et dans le milieu de ces sociétés pour apprendre leur mode de vie.

2) Avoir le courage et la volonté ainsi que les moyens financiers afin d’affronter véritablement les problèmes puisqu’ils sont multiples.

Sidibé Moro

Lire la suite en octobre 2018

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Lire enfin

Messages

  • Un de nos amis nous communique sa réponse à la question des castes et nous la diffusons tout en trouvant que nous ne posons pas le problème de la même manière : voir ici

    Merci à Koundou Soumaré

  • APPEL

    Nous, Organisation des Travailleurs Mauritaniens en France ( OTMF) et la Diaspora vous lancent un appel pour un Sit-in qu’elles organisent pour protester pacifiquement contre l’enrôlement discriminatoire des autorités mauritaniennes en France le Jeudi 19 Septembre 2013 a l’Assemblée Nationale 75007 Paris de 13h a 17h métro Invalides ligne 8 et 13 ou le métro Assemblée ligne 12 Nationale à la place Edouard Herriot rue de l’Université 75007 Paris nous comptons sur votre présence massive pour la défense de nos droits assumons notre responsabilise de citoyens répondons a l’appel au Sit-in du jeudi 19 Septembre 2013 de 13h a 17h ratissez large au-delà des Mauritaniens.

  • Au Mali, l’esclavage est un tabou absolu, un abcès qui ronge la société. A l’exception de quelques ethnies du Sud, il se pratique encore dans quasiment toutes les communautés. Les chiffres sont effarants. "Il y a au moins 300 000 esclaves à part entière dans le pays, assure Naffet Keïta, anthropologue à l’université de Bamako et directeur de l’ouvrage L’Esclavage au Mali (L’Harmattan, 2012). Mais, en incluant les descendants et les affranchis, méprisés en raison de leurs origines, la question concerne plus de 850 000 personnes, soit près de 7 % de la population (14,5 millions d’habitants)." Au terme de plusieurs mois d’enquête de terrain, Naffet Keita est parvenu à esquisser une géographie régionale de l’ampleur du problème : de 30 à 35 % de la population autour de Tombouctou (nord du pays), 30 % à Mopti (centre), 20 % à Gao (nord-est), de 12 % à 15 % à Kayes (ouest)...

    Ce phénomène, ancré depuis des siècles, est qualifié d’"esclavage par ascendance" : "La condition servile se transmet par la mère, poursuit l’anthropologue. Tout enfant né d’une femme esclave le sera à son tour, quel que soit le statut de son père." Ainsi, de génération en génération, ces enfants deviennent les serviteurs des descendants du maître. Ils sont leur propriété, à l’instar d’un animal ou d’un objet. Certes, ils sont assimilés culturellement - les Bellahs parlent tamacheq, la langue touareg ; les Harratines sont arabophones ; les Dyons connaissent le bambara... - et vivent auprès de leurs maîtres, mais ils n’ont aucun droit. "L’esclave ne possède rien, n’hérite de rien, reprend Intamat ag Ikadewan, le "sauveur" de Bellahs. Il ne peut pas se marier librement et ses enfants peuvent lui être pris à tout moment." Il y a aussi les brimades, les humiliations, les mauvais traitements. Sans compter les coups, parfois mortels, le droit de cuissage et les viols.

  • Après plus d’une année de détention provisoire, mardi, le Tribunal de grande instance de Mauritanie a annulé une sentence d’emprisonnement prononcée par un tribunal régional contre le militant Biram Ould Dah Abeid. Le 11 novembre 2014, le militant antiesclavagiste renommé et son collègue Brahim Bilal avaient fait l’objet d’une arrestation violente au cours d’un rassemblement pacifique qui visait à sensibiliser l’opinion publique aux droits fonciers des descendants d’esclaves

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