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Grève dans le trust Total face aux nouvelles attaques contre les salaires et les emplois

samedi 21 décembre 2013

Grève dans le trust Total face aux nouvelles attaques contre les salaires et les emplois

La raffinerie Total de Donges, en Loire-Atlantique, a de nouveau rejoint le mouvement de grève affectant les raffineries du groupe pétrolier, quatre sites sur cinq étant ainsi touchés.

Le mouvement social est entré dans son huitième jour chez Total en France... Quatre des cinq raffineries du groupe pétrolier sont toujours en grève vendredi, affectant désormais 60% de la capacité française de raffinage, d’après un responsable syndical cité par l’agence de presse Reuters. "Le mouvement continue, il semble bien s’ancrer. La direction générale nous a fait passer le message que pour eux il n’y avait pas de sujet, donc les négociations se font au niveau de chaque établissement", a déclaré un dirigeant de la CGT. Les raffineries en grève, qui produisent pour l’essentiel de l’essence et du gasoil pour l’automobile, affichent une capacité de 339.000 barils par jour (bpj) pour Gonfreville, 230.000 bpj pour Donges, 155.000 bpj pour La Mede et 119.000 bpj pour Feyzin.

Dans un communiqué publié en début de semaine, la CGT explique que ce mouvement porte sur des revendications salariales. Elle estime que "la direction du groupe n’a en effet pas l’intention de faire profiter les salariés des excellents résultats qui, cette année encore, vont enrichir très grassement les actionnaires". Le syndicat juge qu’avec des augmentations garanties comprises entre 1,2 et 1,5%, "la direction se moque ouvertement des salariés qui sont les vrais créateurs de richesses". Elle lui demande donc de revoir sa copie et de rouvrir dans les plus brefs délais les négociations afin que les augmentations garanties soient au niveau et compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat".

La direction répond : « Une année catastrophique. » C’est en ces termes que la direction de Total a évoqué la situation de sa branche raffinage-pétrochimie en France, lors de sa grand-messe annuelle sur les salaires le 13 décembre. Fin novembre, le groupe avait déjà perdu près de 500 millions d’euros sur les cinq raffineries et les sites de pétrochimie qu’il exploite en France, rapportent plusieurs syndicalistes présents à la réunion. Le groupe confirme des pertes estimées de 450 à 500 millions pour ces entités en 2013.Un déficit qui s’explique par la crise profonde que traverse le raffinage européen depuis plusieurs années.

Malgré la fermeture d’une quinzaine de raffineries depuis 2009, le secteur est encore, selon l’Union française des industries pétrolières (Ufip), en surcapacité d’environ 10%. « Sur les 90 unités qui restent en Europe, il y en aurait encore 10 de trop », affirme Jean-Louis Schilansky, président de l’Ufip. Or, la demande de produits pétroliers ne cesse de baisser, de 1 à 1,5% par an.

Les 19.000 salariés français concernés (hors chimie et stations services) seront globalement augmentés de 2,7 % l’an prochain. C’est moins que l’an dernier (+3 %) mais la direction a fait valoir les mauvais résultats du raffinage et une inflation moins élevée que prévu en 2013. L’accord a été signé par la CFDT, la CFE-CGC, et le Sictame. La CGT a refusé de signer, jugeant non satisfaisante la répartition entre augmentation générale (+1,5 %) et augmentations individuelles (+1,2 %) pour les ouvriers et les employés.

On remarquera que, dès la première année où Total devrait payer des impôts sur ses bénéfices (eh oui la première !), elle ne fait, miraculeusement, plus de bénéfices !

En effet, les prétendues difficultés de Total sont des jeux d’écriture, faciles pour un trust mondial qui n’a qu’un coup de doigt à faire pour transférer des bénéfices d’un secteur à un autre, d’un pays à un autre. Par exemple, Total lance un gigantesque projet gazier dans le grand nord russe.

Total et son partenaire russe Novatek ont officiellement lancé, mercredi 18 décembre, le développement du gigantesque projet gazier à terre de Yamal, dans le grand nord de la Russie. La mise en exploitation de ce site situé au-delà du cercle polaire, la construction de l’usine de liquéfaction de gaz et les infrastructures routières, portuaires et aéroporturaires représentent un investissement de 27 milliards de dollars (19,7 milliards d’euros).

La décision finale d’investissement a été prise par le conseil d’administration de Yamal LNG, société détenue à 20 % par Total et à 80 % par le groupe privé Novatek. Numéro deux russe du gaz derrière le géant public Gazprom, il a signé en juin 2013 un accord avec China National Petroleum Corporation (CNPC) pour lui céder une part de 20 % dans le consortium, signe de l’appétit inextinguigle des Chinois pour les hydrocarbures. Une part importante des 16,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) produit chaque année alimentera en effet les pays asiatiques, notamment la Chine. Le reste sera acheminé vers l’Europe.

Yamal LNG est l’un des plus grands projets GNL du monde, avec des réserves de plus de 5 milliards de barils équivalent-pétrole, selon Total. Située à 2 000 kilomètres au nord-est de Moscou, la péninsule de Yamal-Nénets est l’une des plus riches en hydrocarbures de la planète. Pour pouvoir développer le champ géant de Tambey Sud, où les travaux d’infrastructures sont déjà bien engagés, Total et Novatek ont prévendu plus des deux-tiers de la production dans le cadre de contrats à long terme indexés sur le cours du pétrole. Le premier train de liquéfaction de gaz devrait commencer à produire en 2017.

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