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La révolte est repartie en Haïti

dimanche 7 décembre 2014

C’est le deuxième jour de manifestations et de révolte contre le dictateur Martelly !

Des organisations comme la Conférence des pasteurs haïtiens (Copah) et Tèt kole ti peyizan ayisyen (Tk) expriment leur révolte contre la « répression » gouvernementale qui bat son plein dans le pays.

La Copah dénonce « une campagne de répression aveugle entreprise par la justice et la police à l’encontre d’opposants politiques », dans une lettre ouverte au président Joseph Michel Martelly, transmise à l’agence en ligne AlterPresse, le 6 novembre.

Contrôlées « entièrement » par l’exécutif, la police et la justice sont transformées, depuis quelques temps, en instruments de persécution politique contre ceux et celles qui s’opposent au gouvernement, fustige t-elle.

Des manifestations anti-gouvernementales sont réprimées violemment par la police qui se comporte « de plus en plus en milice politique ».

Non contente de réprimer les manifestations organisées par l’opposition politique à coup de gaz lacrymogène et d’eau acidulée, la police opère aussi des arrestations illégales et arbitraires sur la base « d’accusations fantaisistes », déplore t-elle.

Des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont arrêté 18 personnes lors d’une manifestation violemment dispersée, à Port-au-Prince, le vendredi 17 octobre 2014, date marquant le 208e anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, fondateur de la nation haïtienne.

Arrêtés lors d’une autre manifestation anti-gouvernementale le dimanche 26 octobre, deux militants politiques, Rony Timothée et Biron Odigé, écroués le lundi 27 octobre 2014 à la prison civile de Carrefour (banlieue sud) ont été transférés, par la suite, respectivement à la prison civile de la commune de Cabaret (municipalité à 35 km au nord de Port-au-Prince) et à la Croix-des-Bouquets (nord-est de la capitale).

Le mercredi 5 novembre, une audition de ces deux détenus a été annulée par le juge instructeur Lamarre Bélizaire qui a justifié son refus par le fait que l’un de leurs avocats, André Michel, serait aussi un inculpé dans le cadre des violences perpétrés lors de la manifestation anti-gouvernementale de l’opposition le 17 octobre.

Pour la Copah, l’arrestation et l’incarcération, « sans jugement », de Biron Odigé, Rony Timothée, Jean Robert Vincent, Enold et Josué Florestal, constituent une entrave à la justice et participe des graves dérives du pouvoir.

Récemment, plusieurs personnalités ont critiqué la banalisation des arrestations arbitraires des manifestants et militants politiques par le président de la république, Joseph Michel Martelly, lors de son interview à TV5Monde, Radio France Internationale et Le Monde, diffusée le dimanche 2 novembre 2014.

Dans cette émission, Martelly a affirmé ne pas être au courant « qu’il y ait des manifestants en prison », ni des prisonniers politiques en Haïti.

L’administration Martelly/Lamothe continue de créer des crises suite aux arrestations effectuées sans mandat à travers la justice et la police qui représentent le bras droit du gouvernement, condamne, pour sa part, l’organisation Tèt kole ti peyizan ayisyen.

L’organisation paysanne demande au pouvoir en place la libération de tous les prisonniers politiques et l’appelle à mettre un terme à la machine répressive mise en branle contre ses opposants.

La police nationale tend à remplacer les tontons macoutes (milice duvalieriste) et l’armée d’Haïti (dissoute) pour opérer des répressions contre les manifestations populaires, alors que la liberté de manifestation est un acquis démocratique et constitutionnel, critique t-elle.

« Dans tout le pays, le gouvernement met en place une série de structures, recevant des entrainements de la police comme ’les 100 hommes forts et les 100 femmes fortes’ dans le Nord, précisément à Plaisance, dans le Nord-Ouest et l’Artibonite où une structure appelée Bouclier est en train d’être mise sur pied », rapporte Tèt kole ti peyizan ayisyen.

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Et là

Déjà en novembre 2013

Et avant

Messages

  • La crise politique se poursuit en Haïti, en raison de la non tenue d’élections depuis 3 ans. Le 9 décembre 2014, une Commission de consultation mise sur pied par le président Martelly a recommandé la démission du Premier ministre Laurent Lamothe. Cette crise qui intervient sur fond de manifestations contre le pouvoir et alors que le mandat du Parlement doit s’achever dans un mois... Tout cela risque fort de ne pas faire avancer certains dossiers que le chef de l’Etat avait mis au rang de ses priorités, lors de sa prise de fonction. Parmi ces dossiers, celui très sensible de l’éducation et de l’accès à l’école. Car en Haïti, la pauvreté des familles, de l’Etat et le cruel manque d’enseignants qualifiés font que beaucoup de jeunes n’ont pas accès à l’instruction de qualité qu’ils méritent.

  • Le transport en commun, les activités commerciales et scolaires ont connu un ralentissement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, à l’occasion de la journée de grève de ce lundi 9 novembre 2015, observe l’agence en ligne AlterPresse.

    Lancée par les syndicalistes de la Plateforme nationale des syndicats de transports fidèles (Pnstf), cette grève a paralysé les activités scolaires en divers endroits du pays, notamment au centre-ville de la capitale Port-au-Prince.

    Très peu d’élèves en uniforme ont été remarqués à l’Avenue Poupelard et à Nazon (secteur nord-est), où les activités commerciales paraissaient timides.

    Tôt dans la matinée, les véhicules de transport en commun se faisaient rares à l’avenue Poupelard, où des barricades ont été dressées sur la route, plus précisément aux alentours de l’église (catholique romaine) de Saint-Antoine de Padoue pour empêcher toute circulation automobile.

    Ces barricades ont été enlevées, peu de temps après, par des patrouilles policières qui en ont profité pour tirer des coups de feu en l’air.

    Des patrouilles ont été remarquées dans divers quartiers ainsi que des points fixes.

    Des pierres ont été lancées par des individus non identifiés contre des véhicules de transport en commun qui n’ont pas voulu respecter ce mot d’ordre de grève dans la zone, où, vers 4:00 am (9:00 gmt), des tirs sporadiques ont été entendus.

    Aux environs de 7:30 am, les rues de Tabarre, notamment le boulevard 15 octobre (périphérie nord), étaient quasiment vides.

    Très peu d’élèves ont été vus dans les rues, alors que des véhicules de transport public étaient disponibles.

    Sur la route de Frères et à Delmas, la circulation était fluide, alors que, habituellement, vers 8:00 am, il y a toujours de l’embrouillage.

    Des badauds, postés devant leurs maisons, observaient l’évolution de la situation et commentaient les dernières décisions prises par le gouvernement, en ce qui concerne l’augmentation de plusieurs taxes.

    Ces mesures gouvernementales concernaient l’augmentation du droit de timbre sur les passeports, la taxe supplémentaire sur le permis de conduire et sur le matricule fiscal, les privilèges ou primes de séparation additionnels, en faveur des membres du gouvernement, des secrétaires généraux de la Présidence et de la Primature.

    Alors que, dans un communiqué, émis le 6 novembre 2015, le premier ministre Evans Paul a annoncé le retrait de ces mesures, la publication d’un décret est exigée par les syndicats des transports publics, pour remplacer celui qui a été pris le 23 septembre 2015, puis publié le 8 octobre 2015 dans le journal official « Le Moniteur ».

    Ce mot d’ordre de grève, fixée pour les lundi 9 et mardi 10 novembre 2015, contre les mesures d’augmentation de taxes et d’octroi de privilèges aux membres du gouvernement, intervient dans une conjoncture politique difficile, où les résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre 2015, qui ont suscité des troubles dans plusieurs départements du pays, soulèvent encore de nombreuses protestations.

    AlterPresse

  • Les syndicats lèvent la grève de 48 heures avant la fin de la première journée...

    Pourquoi ? Surement pas parce qu’ils ont consulté les travailleurs !

  • Lundi, des milliers de manifestants ont convergé des quartiers pauvres vers le centre de la capitale, Port-au-Prince, pour demander l’annulation du second tour. Un rassemblement qui a pris un tour violent lorsque plusieurs rues ont été bloquées et des véhicules incendiés. Les manifestants réclamaient également la mise en place d’un gouvernement de transition chargé d’organiser de nouvelles élections après le départ de l’actuel président, Michel Martelly.

    Si certains de ces protestataires étaient des partisans de Célestin, d’autres affichaient leur préférence pour des partis d’opposition déjà éliminés de la présidentielle. Ainsi, le secrétaire général de la Plateforme Pitit Desalin, dont le candidat est arrivé troisième lors du premier tour, a ainsi appeler à « une semaine de rébellion pour bloquer l’élection du 24 janvier » et préviens que ses partisans protesteront « devant chaque bureau de vote » dimanche. Dans le nord du pays, des inconnus ont d’ores et déjà incendié quatre locaux appartenant à la commission électorale, accusée par de nombreux détracteurs d’être à l’origine d’irrégularités lors du premier tour.

  • Les classes dirigeantes ont peur des masses populaires en cas de vide du pouvoir prolongé : lire ici

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