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La loi Hirsch est adoptée !!! Silence Hôpital : on ferme !!!

mercredi 6 avril 2016

Poisson d’avril ?!!!

L’information est tombée le premier avril mais ce n’était pas une plaisanterie : Hirsch a proclamé décrétée la loi du même nom et qui impose la fameuse « réforme Hirsch » contre laquelle les personnels s’étaient mobilisés. Merci les syndicats d’avoir désorganisé le mouvement, d’avoir cassé en petits bouts la lutte, d’avoir accepté de discuter jusqu’au bout avec Hirsch, d’avoir signé parfois des accords d’étapes, d’avoir saucissonné la lutte et de l’avoir séparé des autres luttes des secteurs public et privé. A nous d’en tirer dorénavant la leçon : il faudra nous organiser nous-mêmes en comités de grève et en coordinations régionales et nationales pour décider de manière autonome de nos buts et moyens d’action. Et à Hirsch, « Merci patron ! » (comme le dit le film du même nom) de nous montrer qu’un patron de l’hôpital public n’est en rien différent d’un patron du privé !

Menteur et voleur !

Hirsch, encore lui, a affirmé sur France Inter le 4 avril qu’une nuit à l’Hôpital public coûtait 2.000 à 3.000 euros. C’est complètement faux ! C’est uniquement valable pour la réanimation mais une nuit classique dans un service non spécialisé coûte quatre fois moins. Il s’agissait pour lui de justifier d’envoyer dorénavant les patients dans des hôtels médicalisés privés en refusant de les accueillir dans des chambres au sein de l’hôpital public. Encore une privatisation de la santé aux dépens de la santé publique !

Ce que signifie la loi Hirsch…

Les buts clairement affichés de cette prétendue réforme sont :

 faire passer tout nouvel embauché puis progressivement tout le monde à 7H30 et en grande équipe

 imposer des horaires aménagés de 8H45, 9H ou 10H d’affilée

 supprimer ou réduire les équipes de nuit

 imposer l’hôpital de jour plutôt que l’hôpital de semaine et l’hospitalisation à domicile et les soins sans hospitalisation, plutôt que l’hospitalisation en lits, cette dernière étant réservée aux cas très très graves…

 imposer les 7H aux CDD ce qui leur retire leurs RTT et fait qu’ils y resteront une fois embauchés.

Fermeture de 16.000 lits d’hôpital

Hirsch ne donne pas le nombre de fermetures de lits à l’APHP mais dit qu’il veut passer d’une opération faite en chirurgie ambulatoire sur quatre à une sur deux et donc fermer des lits pour le nuit. Les services d’hospitalisation classique vont passer en hôpital de semaine. Les hôpitaux de semaine en hôpitaux de jour…

Donc adieu la surveillance la nuit, et ceux qui ne pourront rentrer chez eux iront à l’hôtel ! oui à l’hôtel avec juste possibilité de téléphoner à un standard de nuit ! On aurait pu croire à un canular mais non ! c’est à ce point là ! Et que dire de toutes les fermetures de petits hôpitaux en région... C’est le grand recul organisé de la santé comme de tous les services publics, de tous les droits sociaux, de toutes le libertés et de toute forme de démocratie…

Les démobilisateurs professionnels

Comme au temps de la mobilisation des retraites, comme au temps de la mobilisation contre la réforme Hirsch, contre la réforme Pépy, contre la réforme Touraine, la lutte contre la loi El Khomri est marquée par la stratégie de la défaite menée par les organisations syndicales : divisions, désorganisations, absence de coordination. Il s’agit de journées d’action qui ne se font pas craindre du gouvernement et des patrons.

Le 9 mars, quand l’ensemble de la population et de la jeunesse étaient choqués par la loi El Khomri, les syndicats ont déposé des préavis mais n’ont pas appelé à la grève, même si la population l’a cru… Le 31 mars, ils ont appelé mais ils avaient créé des déversoirs de colère avant dans bien des secteurs pour éviter une convergence trop massive qui les déborde. Juste avant le 31 mars et pour l’affaiblir, il y a eu la grève nationale à La Poste le 23 mars, la grève nationale dans l’Hôpital public le 29 mars (programmée trois jours avant !), la grève des contrôleurs aériens le 21 mars, la grève SNCF le 9 mars, la grève des infirmiers-anesthésistes le 21 mars, la grève RATP le 9 mars, la grève Air France et fonctionnaires le 27 mars, la grève des inspecteurs du permis le 23 mars, la grève des douanes le 24 mars, la grève des dockers et agents portuaires le 24 mars, la grève d’Air France le 27 mars, etc, etc….

A la SNCF, la CGT certes appelait à une journée massive le 31 mais elle avait appelé déjà à la grève le 9 et puis elle diffusait un planning des négociations avec la direction, avec à chaque épisode des actions des cheminots appelées par la CGT. Cela signifiait pour tout cheminot qu’il n’avait pas besoin nécessairement d’entrer en grève le 31 puisqu’il allait y avoir bien d’autres occasions de perdre son salaire en s’arrêtant…

De même, les agents de l’hôpital public pouvaient bien se mettre en grève le 31 mais on les avait plutôt incités à le faire le 29 mars, trois jours avant, pour faire croire que la lutte contre la loi Hirsch était séparée de la lutte contre la loi El Khomri.

Dès le 9 mars, les centrales syndicales avaient clairement montré au patronat et au gouvernement qu’elles jouaient leur jeu de manière classique, encadrant « les troupes » sans permettre que la pression soit canalisée et lancée directement contre les adversaires, sans s’appuyer sur un courant de masse, sans prendre le risque que la lutte sociale s’embrase et déborde le cadre classique des relations bien tempérées entre syndicats, patrons et gouvernement, celui des salons où on négocie.

Il ne faut pas suivre ces généraux de toutes les défaites que sont les dirigeants syndicaux si on veut se faire craindre et gagner. Il faut nous organiser et prendre nous-mêmes toutes les décisions dans nos luttes.

Ils nous disent que l’important est d’être nombreux derrière les syndicats. Mais derrière quelle perspective ? Celle de séparer la lutte contre la loi El Khomri de celle contre les autres attaques qui en sont inséparables : la loi Touraine contre la santé, la loi Valls contre les libertés, la loi Eckert contre les petits épargnants, la loi Hirsch, la loi Pépy, la loi CICE (sur le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), loi Cazeneuve (sur l’immigration et l’asile), la loi Hollande (sur le chômage, dite « boite à outils »), la loi Ayrault (ou loi retraites 2014 aggravant les dispositifs de Sarkozy). Ensuite, le fait de ne pas mettre en cause l’état d’urgence, les lois qui font de la France un pays de plus en plus policier, un pays qui ne recrute plus que pour l’armée et la police, qui n’est mobilisé que pour la guerre, « intérieure et extérieure » comme le répètent Hollande, Valls et Cazeneuve….

Il ne fait pas la manche

On apprend que Hirsch avait une belle paie à Emmaüs et certains vont jusqu’à lui attribuer 10.000€ par mois. Décidément, même là où il n’y a paraît-il pas assez d’argent dans les caisses, cela ne l’empêche pas de se verser de copieux salaires…

Le travail c’est la santé

Depuis quelques mois, nous avons avec nos fiches de salaire des plaquettes d’information. La dernière en date c’est celle stipulant que les agents de la fonction publique ne doivent pas cumuler plusieurs emplois, et ne pas travailler dans le privé.

C’est vrai que celles-ci sont très belles et très explicites. On n’ose imaginer le coût de ces plaquettes qui aurait pu servir à augmenter nos salaires plutôt qu’à nous faire la morale de ce qui est bien de faire ou ne pas faire.

La volonté de ces directions, c’est de faire en sorte que l’on ne soit disponible pour nous faire exploiter seulement par eux.

La réalité est là : on est au salaire minimum pour travailler, avec une charge de travail plus en plus importante, avec les départs en retraite, avec les arrêts maladie ne sont remplacés, et régulièrement un agent peut se retrouver seul et assumer deux postes de travail et ce n’est pas pour autant qu’il sera payé en conséquence.

Si on travaille double, c’est bien entendu parce qu’on a déjà un salaire tellement mirobolant avec un seul emploi qu’on en redemande parce qu’on considère que « le travail, c’est la santé » !

Poubelle

Les expertises demandées par les syndicats face au plan Hirsch ont donné leurs conclusions et on ne peut pas dire que ces résultats soient faits pour nous étonner, nous qui connaissons très bien les conditions de travail actuelles à l’APHP ! Elles montrent que la charge de travail déborde dans les services, que le sous-effectif est permanent et les dépassements d’horaires fréquents, qu’il y a un sentiment assez général d’un travail qui n’a pas pu être correctement accompli, une augmentation des arrêts de travail liés au surmenage. On ne vous apprendra rien.

Et, bien entendu, ces rapports, Hirsch s’en moque et, contrairement à ce que prétendaient les syndicats, ils ont été remplir ses poubelles. C’est la grève générale de l’APHP, dirigée par les personnels eux-mêmes au travers d’une coordination nationale des personnels de santé, qui seule peut donner le rapport de forces pour que le plan Hirsch soit bon pour la poubelle !

Voilà qui aggrave le sous-effectif

Les personnels partant en retraite finissent leur carrière à l’APHP en éclusant les comptes CET, ce qui signifie qu’ils sont portés à l’effectif pendant trois mois sans travailler et sans être remplacés. La direction fait semblant qu’il n’y a pas de départ pour refuser tout remplacement, en précaire comme en fixe. Et cela durera tant qu’on acceptera de faire du travail en plus du nôtre…

C’est de l’argent au noir !

On a appris que l’argent des comptes CET, celui des congés non pris, a été provisionné par l’APHP au cas où elle serait condamnée à les rembourser. Cela signifie des sommes mises de côté sous prétexte social et qui servent à grossir les caisses de l’APHP en se rajoutant aux sommes des ventes immobilières déjà considérables. Et cela signifie aussi que, si les trésoreries des hôpitaux sont dans le rouge, la trésorerie centrale de l’APHP est tout à fait dans le vert avec 36,6 millions d’excédents financiers, argent en réalité volé aux personnels et aux patients !

Totalement… corrompu…

Le Canard Enchainé et Libération ont révélé qu’un médecin pneumologue, chef de service à l’hôpital Bichat, qui affirmait devant la commission d’enquête sur la pollution, n’avoir « aucun lien d’intérêts avec des acteurs économiques », était en fait médecin-conseil chez Total !

Il avait omis ce détail, qui ne lui rapportait que la modique somme d’un peu plus d’un million d’euros, venait se rajouter à son siège au « conseil scientifique » de PSA (rien à voir avec ses avis sur le diesel comme danger médical pour la population qui blanchissait celui-ci).

Retour aux accouchements à la maison ?

La maternité de Bourg la Reine ferme ses portes alors que les maternités voisines (Béclère et Bicêtre) sont débordées. L’ARS et la ministre s’en moquent : ils suivent la consigne de fermer à tout prix des maternités ! Les enfants naîtront bien tout seuls comme dans le temps…

Lois Touraine, Hirsch, Khomri, Pépy, même combat !

C’est effectivement le même combat qui relie toutes les lois scélérates mises en œuvre par le gouvernement. Une loi casse l’impôt, une autre casse le code du travail, une troisième casse le service public de santé, une cinquième casse le service public de transports, une sixième casse les retraites, une septième s’attaque aux personnes d’origine étrangère. Une logique commune : transformer l’argent public en caisse commune où pourront se servir les patrons pour augmenter leurs profits. Bien entendu, il ne s’agit pas des petits patrons mais de ceux des trusts et des banques, des financiers et des assurances, des bourses et des spéculateurs.

Et pour mener une lutte d’ensemble face à cette attaque d’ensemble qui concerne aussi bien public que privé, jeunes comme vieux, avec ou sans CDI, français ou pas, ne comptons que sur nos propres forces !

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