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L’organisation Lutte ouvrière et la trahison des bureaucraties syndicales
mardi 31 mai 2016
Des articles sur l’organisation française Lutte Ouvrière, et sur l’opportunisme d’une organisation d’extrême gauche se disant révolutionnaire
Lutte ouvrière, c’est le trotskisme canada dry, ça a la couleur du trotskisme, ça a l’odeur du trotskisme, ça a la forme du trotskisme, mais ce n’est pas du tout du trotskisme….
Dans le mouvement contre la loi El Khomri, Lutte ouvrière a soutenu les actions syndicales en critiquant le moins possible les stratégies syndicales. La méthode des journées d’action a eu son soutien. La lutte à la SNCF où le refus de la privatisation a été abandonné a eu son soutien. La séparation des secteurs en lutte a eu son soutien. Le leitmotiv de LO a été « être nombreux » même quand une petite critique perçait :
« La pression sur le gouvernement est de plus en plus grande, et il cherche une porte de sortie. Des tractations avec les confédérations syndicales sont d’ailleurs prévues dans la semaine. Pour que ces dernières ne signent pas des accords dans le dos des manifestants et pour qu’elles s’en tiennent au retrait pur et simple de ce projet de loi pro-patronal, il faut rester mobilisés. »
La plupart des édiitoriaux de LO dans les entreprises ne parlent même pas des syndicats, comme si les travailleurs décidaient eux-mêmes actuellement de leur lutte.
C’est un mensonge : les travailleurs n’ont actuellement aucune voix au chapitre pour décider des modes d’action et des revendications. Ce sont des bureaucraties qui en décident et Lutte ouvrière le cache bien !
Les vrais enjeux, les vrais objectifs, les vrais moyens d’action sont cachés avec l’aide de LO !
Rappelons les positions de Trotsky sur les luttes ouvrières, les syndicats et l’auto-organisation :
Trotsky écrit :
« Quand des grévistes se heurtent sur leur chemin à un groupe de briseurs de grève, ils les rejettent de leur sein sans leur épargner les horions. Si les briseurs de grève sont syndiqués, on les jette dehors immédiatement, sans se préoccuper du principe sacré de l’unité syndicale. A cela Monatte n’a certainement pas d’objections ? Mais l’affaire est tout autre quand il s’agit de la bureaucratie syndicale et de son sommet. Le conseil général n’est pas composé de briseurs de grève arriérés et affamés, non, ce sont des traîtres tout à fait expérimentés et repus, qui se sont trouvés à un moment donné dans la nécessité de se mettre à la tête de la grève générale pour la décapiter d’autant plus rapidement et sûrement. »
L’organisation Lutte ouvrière, les grèves et les syndicats
PSA Aulnay, un exemple caractéristique de la politique de LO dans les syndicats
Lutte Ouvrière rompt en fait avec ses propres (anciens) principes
Quelques articles du site Matière et Révolution
Une entrevue de WSWS avec Arlette Laguiller de LO sur la Loi El Khomri
Entrevue de WSWS avec Arlette Laguiller, dirigeante de Lutte Ouvrière, en 2002
NPA et LO dans la lutte de PSA-Peugeot
Un débat de Voix des Travailleurs avec Lutte Ouvrière
Le point de vue de l’ancienne minorité de Lutte ouvrière devenue ensuite la Fraction
D’où vient et où va Lutte Ouvrière (France) ?
Une discussion avec les thèses de Lutte ouvrière
La discussion d’une orientation fondamentale de Lutte Ouvrière
Messages
1. L’organisation Lutte ouvrière et la trahison des bureaucraties syndicales, 1er juin 2016, 15:39, par alex
Une similaire absence de critique de la CGT caracterise la Fraction du NPA qui se revendique encore du Trotskisme et de LO
Dans l’Edito du 30 mai 2016 de cette tendance, la CGT n’est meme pas mentionnee !
Cette Fraction annonce (sans justification) la victoire, car ....
... mais tout comme LO, appelle aux manifestations mais pas a la greve :
2. L’organisation Lutte ouvrière et la trahison des bureaucraties syndicales, 24 octobre 2017, 08:57
Voilà ce qu’écrivait hier LO cela nous change des malheureux rêves électoralistes et syndicalistes réformistes d’aujourd’hui, dans un texte intitulé « Les révolutionnaires dans les luttes revendicatives » :
« Nous luttons bien sûr pour la révolution. Mais, à l’époque actuelle, les révolutionnaires ont surtout l’occasion de connaître des luttes de bien moindre envergure. Ce n’est pas nous qui choisissons la forme ni les objectifs des luttes des travailleurs (…) mais il ne faut pas perdre de vue que nous participons à ces luttes avec comme objectif d’élever la conscience des travailleurs. (…) Mais, à travers de ces mouvements, petits et grands, qui sont des moments privilégiés où les travailleurs sont réceptifs aux idées et où leur conscience peut progresser d’un bond, nous voulons leur apprendre, grâce à nos interventions, à diriger eux-mêmes leurs luttes, à les prendre en mains dans les moindres détails. (…) Et, pour nous, il est préférable et de loin que des travailleurs aient appris à s’organiser et à diriger démocratiquement leurs mouvements même s’ils n’ont rien obtenu, plutôt qu’obtenir une bricole, tout en restant spectateurs, en laissant aux militants syndicaux le soin de s’occuper de tout. (…) Journées d’action nationales, régionales, locales et par branche : souvent les syndicats lancent des actions pour le communiqué, et elles son sans lendemain. (…) Dès qu’un mouvement devient un peu plus profond qu’une simple protestation, qu’une simple demande, nous devons alors nous poser le problème de la mise en place d’une organisation et d’une direction démocratique de la grève : ce que l’on appelle le comité de grève.
Cela nous devons le proposer systématiquement, même si les syndicats ont une attitude correcte dans la grève, même si c’est eux qui l’ont déclenchée, et même si c’est nous-mêmes qui dirigeons la grève dès le début grâce à nos responsabilités syndicales. Ce comité de grève, nous devons le proposer, même si les travailleurs n’en voient pas au premier abord la nécessité.
Et ce comité de grève n’a rien à voir avec un comité inter-syndical auquel on adjoint quelques travailleurs, qui sont là en tant qu’assistants ou spectateurs plutôt que représentants des grévistes. Le comité de grève, c’est le groupe de travailleurs, syndiqués ou non syndiqués, ayant des responsabilités syndicales ou non, élu par l’ensemble des travailleurs en grève, syndiqués ou non, avec le mandat précis d’organiser et de diriger la grève.
Tout d’abord, nous sommes, en tant que révolutionnaires, pour que ce soit les travailleurs qui dirigent la société. Alors cela doit commencer en donnant les moyens aux travailleurs de prendre directement la direction de leurs grèves, quelque soit par ailleurs l’influence des organisations syndicales dans les entreprises.
En dirigeant leurs grèves à travers des comités de grève, les travailleurs ayant à résoudre les problèmes quotidiens du mouvement (propagande, occupation des locaux, animation et même certaines tâches de gestion, par exemple la nourriture des grévistes, les problèmes de financement, etc), ils font l’apprentissage qui leur servira à l’avenir.
Des comités de grève pour l’apprentissage du pouvoir ouvrier : nous sommes pour la démocratie ouvrière, c’est pour nous une conception fondamentale qui nous différencie de tous les autres syndicats et partis de gauche.
Des comités de grève pour la démocratie : les syndicats étant minoritaires dans la classe ouvrière, ils ne peuvent pas prétendre représenter les travailleurs lorsqu’ils sont en lutte. (…)
Des comités de grève pour l’efficacité du mouvement : il s’agit de placer le mouvement sous le contrôle de tous les travailleurs et non pas sous le contrôle des bureaucraties syndicales.
Avec le comité de grève, si au cours de la lutte, les travailleurs entrent en contradiction avec les syndicats, ils disposent alors d’un instrument, d’une direction, pour la poursuite de la lutte, au lieu de devoir s’incliner devant les diktats des bureaucrates et de terminer leur mouvement non seulement battus, mais déçus et démoralisés de se sentir impuissants, même de décider de leurs propres actions. (…)
Ce que nous cherchons dans un comité de grève, c’est qu’il soit le plus représentatif possible des travailleurs en lutte. C’est pourquoi nous sommes pour que les travailleurs qui le composent soient élus directement par leurs camarades de travail.
Le comité de grève doit être sous le contrôle des travailleurs et, pour cela, rendre compte, le plus souvent possible, de son activité devant l’assemblée générale des grévistes.
Bien évidemment, le comité de grève a pour rôle de préparer par ses délibérations, ce qu’il propose et comment il le propose en ce qui concerne la poursuite du mouvement à l’assemblée générale des grévistes. Mais il est en tout cas nécessaire que tous les grands problèmes engageant la grève (revendications, négociations, tactique, actions diverses, reprise) soit décidée par les travailleurs en assemblée générale. (…)
Les révolutionnaires doivent tenter d’influencer le comité de grève, mais en veillant à ce que celui-ci n’apparaisse pas comme un appendice de notre organisation politique. Le comité de grève doit rester un organe représentant les travailleurs en lutte et ouvert à tous. »
signé Lutte Ouvrière – il y a quelques temps …. longtemps, longtemps…