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Le bombardement anglo-américain de 1944 sur la France

6 avril 2013, 04:56, par Robert Paris

Lindemann, conseiller de Churchill, peut en mars 1942 lui faire la suggestion suivante : « Une offensive de bombardements extensifs pourrait saper le moral de l’ennemi pourvu qu’elle soit dirigée contre les zones ouvrières des 58 villes allemandes, ayant chacune une population de 100 000 habitants... », et il concluait en disant « qu’entre mars 1942 et le milieu de 1943, il devait être possible de rendre sans abris un tiers de la population totale de l’Allemagne. » La bourgeoisie britannique adopte alors cette stratégie de terreur, mais dans toutes ses déclarations officielles, le gouvernement de sa gracieuse Majesté insistait sur le fait que le « Bomber Command ne bombardait qu’à des fins d’ordre militaire et ne visait que des objectifs mili­taires, toute allusion à des attaques contre des zones ouvrières ou civiles étant rejetée comme absurde et attentatoire à l’honneur des aviateurs qui sacrifiaient leur vie pour la patrie » !

Première et sinistre illustration de ce cynique men­songe, le bombardement de Hambourg en juillet 1943. L’utilisation massive des bombes incendiaires provoque la mort de 50 000 personnes, fait 40 000 blessés et ce, pour l’essentiel, dans des zones résiden­tielles et ouvrières. Le centre ville fut entièrement détruit et,, en deux nuits, le nombre total de victimes fut, à Hambourg, égal au nombre de tués sous les bombardements, côté anglais, durant toute la durée de la guerre ! A Kassel, en octobre 1943, près de 10 000 civils périrent dans une gigantesque tempête de feu. Face à certaines questions sur l’ampleur des dommages causés aux populations civiles, le gouver­nement anglais répondait invariablement « qu aucune instruction n’avait été donnée pour détruire des mai­ sons d’habitation et que les cibles du Bomber Com­mand étaient toujours des cibles militaires. » Début 1944, les raids de terreur sur Darmstadt, Königsberg, Heilbronn, firent plus de 24 000 victimes parmi les civils. A Braunschweig, perfectionnant leur technique

au point qu’aucun mètre carré des zones d’habitations ne put échapper aux bombes incendiaires lâchées par les bombardiers, 23 000 personnes furent prises au piège du brasier gigantesque qu’était devenu le centre ville et périrent carbonisées ou asphyxiées. Cepen­dant le black-out était total, et un général américain (les forces US commençant à participer massivement à ces « bombardements extensifs ») déclare à cette époque : « A aucun prix nous ne devrions permettre aux historiens de cette guerre de nous accuser d’avoir dirigé des bombardements stratégiques sur l’homme de la rue. » Quinze jours avant cette déclaration, un raid US sur Berlin avait provoqué la mort de 25 000 civils, ce dont était parfaitement au courant ce général.

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