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Le bombardement anglo-américain de 1944 sur la France

6 avril 2013, 04:56, par Robert Paris

Le déchaînement de barbarie et de mort entraîné par ces raids aériens, dont les principales victimes étaient des ouvriers et des réfugies, trouva son paroxysme à Dresde en février 1945. A Dresde, il n’y avait aucune industrie importante, ni installation militaire ou stra­tégique, et c’est cette absence qui fit de Dresde une ville refuge pour des centaines de milliers de réfugiés fuyant les bombardements et l’avancée de "l’armée rouge", aveuglés qu’ils étaient par la propagande "démocratique" des Alliés, persuadés que Dresde ne serait jamais bombardée. Les autorités allemandes se laissèrent elles aussi aveugler par cette propagande, puisqu’elles installèrent un grand nombre d hôpitaux civils dans cette ville. Cette situation était parfaite­ment connue par le gouvernement britannique, à tel point que certains chefs militaires du Bomber Com­mand, émirent de sérieuses réserves quant à la validité militaire d’un tel objectif. On leur répondit sèchement que Dresde était un objectif prioritaire pour le pre­mier Ministre et tout fut dit.

En bombardant Dresde les 13 et 14 février 1945, la bourgeoisie anglaise et américaine savait parfaite­ment qu’il s’y trouvait alors près d’un million et demi de personnes, dont un grand nombre de femmes et d’enfants réfugiés, de blessés et aussi de prisonniers de guerre. 650 000 bombes incendiaires tombèrent sur la ville produisant la plus gigantesque tempête de feu de toute la seconde guerre mondiale. Dresde brûla pendant huit jours, on voyait l’incendie à plus de 250 kilomètres. Certains quartiers de la ville étaient si brûlants qu’il fallut attendre plusieurs semaines avant de pénétrer dans certaines caves. Sur 35 000 immeubles d’habitation, seuls 7000 restèrent debout, tout le centre ville avait disparu et la plupart des hôpi­taux furent détruits. Le 14 février, 400 forteresses volantes américaines, prenant le relais des bombar­diers anglais, déversèrent encore 771 tonnes de bombes incendiaires. Le bilan de ce qui fut sans conteste l’un des plus grands crimes de guerre de la seconde boucherie mondiale fut de 250 000 morts, dont presque tous étaient des civils. A titre de compa­raison, cet autre crime odieux que fut Hiroshima fit 75 000 victimes et les terribles bombardements améri­cains sur Tokyo en mars 1945 provoquèrent 85 000 morts !

Ordonnant le bombardement de Chemnitz les jours suivants, le commandement ne s’embarrasse plus d’aucune précaution oratoire. Il déclare aux avia­teurs : « Vos raisons d’aller là-bas cette nuit sont d’achever tous les réfugiés qui peuvent avoir échappé de Dresde. » Langage de bouchers s’il en fût, on peut mesurer à travers tout ceci qu’en termes de barbarie, la coalition anti-fasciste n’avait rien à envier aux nazis. Le 1er novembre 1945, en 18 mois de bombardements, 45 des 60 principales villes allemandes avaient été quasiment complètement détruites. Au moins 635 000 civils périrent au cours de ces raids de terreur.

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