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Giordano Bruno, moins célèbre, mais plus révolutionnaire que Galilée, Képler et Copernic

13 août 2013, 17:02

La vision de Giordano Bruno est d’une modernité incroyable pour son époque : « Nous savons qu’il existe un champ infini, un espace contenant qui embrasse et pénètre le tout. En lui se trouve une infinité de corps semblables au nôtre. Aucun d’eux n’est au centre de l’Univers, car l’Univers est infini et par conséquent sans centre ni limite », écrit-il dans De l’Infini, de l’Univers et des Mondes, publié en 1585. Plus de quatre siècles plus tard, les astrophysiciens et les exobiologistes - nom un peu barbare donné à une nouvelle génération de scientifiques qui recherchent des formes de vie extraterrestre - n’ont toujours pas apporté la preuve scientifique confirmant la conviction de Giordano Bruno qu’il y a une infinité de planètes semblables à la nôtre et que sur de telles planètes, la vie pourrait exister. Il faut dire que les scientifiques dits sérieux ont longtemps éludé la question. S’abritant derrière un rationalisme bon teint, le discours officiel consistait à affirmer qu’il était peu probable que l’Univers soit truffé de systèmes planétaires et que l’hypothèse qu’une vie se soit développée dans un de ces systèmes était encore plus aléatoire.

« Notre système solaire n’est en rien un modèle, il existe des planètes très proches de leur étoile, d’autres avec des orbites très allongées, d’autres avec des masses très élevées, etc. »
Michel Mayor

Mais en 1995, un Suisse, Michel Mayor, remet les pendules à l’heure. Ce spécialiste du mouvement des étoiles a pu convaincre les équipes de l’Observatoire de Haute-Provence de mettre à sa disposition un spectrographe plus précis que ceux existants. Il espère ainsi repérer une exoplanète dans la constellation de Pégase. En janvier 1995, son collaborateur Didier Queloz découvre un premier objet proche de l’étoile 51, quelque chose qui ressemblerait à Jupiter. Manque de chance, Pégase sort du ciel de Provence avant que notre Suisse et son équipe puissent mener à bout leurs vérifications. Pendant six mois, ils doivent attendre. Et toutes les publications qui paraissent entre-temps vont dans le sens contraire de leur supposée découverte : aucune des équipes qui traquent des exoplanètes, que ce soit aux Etats-Unis, au Canada ou en Suisse, n’en découvre dans les systèmes étudiés. En juillet, alors que le télescope de Haute-Provence peut à nouveau observer Pégase, Michel Mayor est soulagé. Le fameux « objet » est bien là. La planète 51 Peg b est un Jupiter chaud, une planète gazeuse massive très proche de son étoile. C’est étonnant car, en théorie, une telle planète devrait en être très éloignée. « Cette découverte prouve que notre scénario de formation de système solaire n’était pas complet, que notre système solaire n’était en rien un modèle, qu’il existait des planètes très proches de leur étoile, d’autres avec des orbites très allongées, d’autres avec des masses très élevées, etc. », résume Michel Mayor.

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