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Les vrais objectifs de Marine Le Pen

23 mars 2014, 11:27

le programme de la dirigeante du FN doit être lu « en creux » :

ses attaques contre le « secteur financier » visent à masquer sa défense des patrons de l’industrie ;

sa dénonciation de l’ « ultralibéralisme » est en fait une revendication de retour à un capitalisme plus régulé ;

son rejet du « capitalisme mondialisé » est une apologie d’un capitalisme mâtiné de nationalisme (tel qu’il se pratique, par exemple, en Russieii ou au Venezuela) ;

ses saillies démagogiques contre les « grands patrons du CAC 40 » servent d’alibi à un programme très favorable aux patrons de PME (et au-delà si affinités)iii.

Afin de rappeler de quel côté de la barrière de classe se place le FN, nous listons donc, ci-dessous, cent-vingt mots ou expressions qu’emploie Marine Le Pen afin de donner fallacieusement une apparence anti-Système et moderne à la vieille formation d’extrême droite dont elle a hérité :

1°) « Secteur financier » (page 34 de l’ouvrage précité) ;

2°) « Projet mondialiste » (pages 12, 15, 35, 57, 82, 119, 125, 151 et 174) ;

3°) « Milieux financiers » (page 37) ;

4°) « Ploutocratie » (page 37) ;

5°) « Mondialisme » (pages 26 (trois fois), 29, 32 (trois fois), 33, 38, 76, 86, 90 (deux fois), 91, 92, 115, 116, 120, 123, 136, 146, 187 et 203) ;

6°) « Politiques ultralibérales » (page 73) ;

7°) « Doctrine mondialiste » (pages 42 et 151) ;

8°) « Libéralisme financier le plus extrême » (page 42) ;

9°) « Libéralisme total » (page 42) ;

10°) « Ultralibéralisme mondialisé » (page 42) ;

11°) « Mondialisation incontrôlée » (page 43) ;

12°) « Mondialisation effrénée » (page 43) ;

13°) « Néolibéraux » (page 44) ;

14°) « Catéchisme ultralibéral » (page 45) ;

15°) « Grandes sociétés multinationales et en particulier celle (sic) du CAC40 » (page 47) ;

16°) « Dérégulation financière » (page 48) ;

17°) « Caste de spécialistes de la finance » (page 48) ;

18°) « Économie du Diable » (page 48) ;

19°) « Nouvelle religion du capitalisme libéral mondialisé » (page 50) ;

20°) « Concurrence sauvage » (page 53) ;

21°) « Élites anglaises » (page 54) ;

22°) « Élites technocratiques » (page 56) ;

23°) « Tenants du libéralisme mondialisé » (page 56) ;

24°) « Ultralibéraux » (page 57) ;

25°) « Tenants du projet mondialiste » (page 58) ;

26°) « Capitalisme mondialisé » (page 58) ;

27°) « Mercantilistes » (page 60) ;

28°) « Révolution mondialiste » (page 61) ;

29°) « Monde de la finance » (page 63) ;

30°) « Communauté financière » (page 64) ;

31°) « Lobby bancaire » (page 66) ;

32°) « Classe de profiteurs du système, composée de spéculateurs de tous ordres » (page 68) ;

33°) « Finance spéculative » (page 68) ;

34°) « Dérégulation libérale » (page 68) ;

35°) « Capitalisme financier mondialisé » (page 70) ;

36°) « Hyper-classe » (pages 70 et 121) ;

37°) « Pouvoir financier » (page 75) ;

38°) « Lobbies » (pages 75 et 79) ;

39°) « Ultralibéralisme » (pages 77, 91, 151 et 188) ;

40°) « Idéologie mondialiste » (pages 16, 77 et 78) ;

41°) « Offensive mondialiste » (page 78) ;

42°) « Hypercapitalisme mondialisé » (page 79) ;

43°) « Financiers » (pages 84, 123 et 163) ;

44°) « Actionnaires » (page 84) ;

45°) « Banquiers » (page 84) ;

46°) « Hypercapitalisme transnational » (page 86) ;

47°) « Grandes entreprises multinationales » (page 87) ;

48°) « Métaphysique ultralibérale » (pages 89 et 99) ;

49°) « Tyrannie de la cupidité sans limites » (page 90) ;

50°) « Pouvoir absolu des financiers et des banquiers qui dirigent le monde » (page 90) ;

51°) « Chantres du libéralisme débarrassé de toute contrainte régalienne » (page 90) ;

52°) « Prélat du libéralisme mondialisé » (page 90) ;

53°) « Nouvelle aristocratie mondiale » (page 92) ;

54°) « Hyperclasse mondialisée » (pages 92 ,122, 125, 127 et 160) ;

55°) « Tenants de l’ultralibéralisme mondialisée » (page 92) ;

56°) « Théologie libérale » (page 94) ;

57°) « Paradigme ultralibéral » (page 95) ;

58°) « Religion libérale » (page 95) ;

59°) « Technocratie européenne » (page 96) ;

60°) « Capitalisme financier ultralibéral » (pages 96 et 123) ;

61°) « Médias contrôlés par le grand capital » (page 96) ;

62°) « Idéologie libérale » (pages 96 et 151) ;

63°) « Religion du marché » (page 96) ;

64°) « Idéologie du marché » (page 97) ;

65°) « Classe dominante internationale mondialisée » (page 99) ;

66°) « Organisation hyperlibérale » (page 100) ;

67°) « Idéologues du libéralisme » (page 100) ;

68°) « Mondialisation ultralibérale » (pages 104 et 223) ;

69°) « Libre-échange généralisé » (page 105) ;

70°) « Métaphysique néolibérale » (page 106) ;

71°) « Néolibéralisme » (page 106) ;

72°) « Politique néolibérale mondialiste » (page 106) ;

73°) « Agents du mondialisme » (page 107) ;

74°) « Libéralisme dévoyé où tout s’achète et tout se vend » (page 107) ;

75°) « Mondialisation sauvage » (page 107) ;

76°) « Capitalisme ultralibéral mondialisé » (page 108) ;

77°) « Nouvel ordre mondialiste » (page 108) ;

78°) « Nouvelle tyrannie mercantile » (page 108) ;

79°) « Société ultralibérale » (page 112) ;

80°) « Système ultralibéral » (page 113) ;

81°) « Enfer ultralibéral » (page 114) ;

82°) « Règne de la marchandisation de tout et de tous » (page 114) ;

83°) « Caste au pouvoir » (pages 117 et 119) ;

84°) « Corporation des élites » (page 117) ;

85°) « Grands patrons » (page 118) ;

86°) « Grands patrons mondialisés » (page 120) ;

87°) « Élite financière » (page 120) ;

88°) « Capitalisme financier transnational » (page 122) ;

89°) « Grands patrons du CAC 40 » (page 122) ;

90°) « Spéculateurs » (pages 123 et 163) ;

91°) « Grand patronat transnational » (page 128) ;

92°) « Élites politiques, médiatiques et financières » (page 129) ;

93°) « Pensée euro-mondialiste » (page 133) ;

94°) « Religion mondialiste » (page 135) ;

95°) « Doctrine ultralibérale mondialiste » (page 145) ;

96°) « Capitalisme libéral mondialisé » (page 149) ;

97°) « Capitalisme libéral » (page 149) ;

98°) « Société ultralibérale et mondialisée » (page 159) ;

99°) « Classe mondialisée de riches oisifs accaparant toujours plus de biens » (page 163) ;

100°) « Banques » (page 163) ;

101°) « Les puissances de l’argent, des médias, de la banque » (page 168) ;

102°) « Modèle mondialiste » (page 172) ;

103°) « Magma mondialiste » (page 174) ;

104°) « Mondialistes de gauche comme de droite » (page 175) ;

105°) « Caste » (pages 17, 179, 181 et 212) ;

106°) « Mondialisation débridée » (page 204) ;

107°) « Système mondialiste » (page 212) ;

108°) « Supertechnocratie européenne » (page 220)

109°) « Modèle communautariste ultralibéral américain » (page 225) ;

110°) « Lobby des banques et de la finance internationale » (page 230) ;

111°) « Capitalisme ultralibéral » (page 12) ;

112°) « Libéralisme économique extrême » (page 16) ;

113°) « Financiarisation » (page 16) ;

114°) « Libre-échange » (page 16) ;

115°) « Oligarchie mondialisée » (page 25) ;

116°) « Doctrine économique ultralibérale » (page 27) ;

117°) « Hypercapitalisme à dominante financière » (page 28) ;

118°) « Système mondialiste ultralibéral » (page 30) ;

119°) « Idéologie du mondialisme » (page 33) ;

120°) « Puissances d’argent » (page 33).

La plupart des mots listés ci-dessus sont utilisés sans jamais être définis. C’est une des raisons pour lesquelles ils sont interchangeables ou / et combinables entre eux à l’infini... pour le plus grand bonheur des politiciens de toutes obédiences à qui cela évite de pénibles répétitions, et qui peuvent même donner l’impression d’innover moyennant de menus bricolages sémantiques !

Dans l’ouvrage de Marine Le Pen, il est tantôt question de « capitalisme libéral » (p. 149), tantôt question de « capitalisme mondialisé » (p. 58)... mais, si l’on fait un « mix » des deux, on obtient « capitalisme libéral mondialisé » (p. 149), et – surprise ! – ça marche aussi !

Autre exemple, la fille Le Pen attaque successivement l’« idéologie mondialiste » (p. 16), la « religion libérale » (p. 95), l’« idéologie libérale » (p. 96), la « religion du marché » (p. 96), l’« idéologie du marché » (p. 97) et la « religion mondialiste » (p. 135). Or ces expressions recoupent des réalités (?) suffisamment vagues pour être toutes interchangeables entre elles (ainsi qu’avec bon nombre des autres expressions listées ci-dessus). En matière de langue de bois, le parti de Marine Le Pen – qui se veut pourtant le chantre du politiquement incorrect – soutient donc tout à fait la comparaison avec les UMP, P « S », P « C » F et autres partis avariésiv ... une preuve parmi tant d’autres de l’adhésion sans équivoque du FN au monde bourgeois, à son idéologie et à son langage.

i LE PEN Marine, Pour que vive la France, Éditions Grancher, 2012

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