le programme de la dirigeante du FN doit être lu « en creux » :
ses attaques contre le « secteur financier » visent à masquer sa défense des patrons de l’industrie ;
sa dénonciation de l’ « ultralibéralisme » est en fait une revendication de retour à un capitalisme plus régulé ;
son rejet du « capitalisme mondialisé » est une apologie d’un capitalisme mâtiné de nationalisme (tel qu’il se pratique, par exemple, en Russieii ou au Venezuela) ;
ses saillies démagogiques contre les « grands patrons du CAC 40 » servent d’alibi à un programme très favorable aux patrons de PME (et au-delà si affinités)iii.
Afin de rappeler de quel côté de la barrière de classe se place le FN, nous listons donc, ci-dessous, cent-vingt mots ou expressions qu’emploie Marine Le Pen afin de donner fallacieusement une apparence anti-Système et moderne à la vieille formation d’extrême droite dont elle a hérité :
117°) « Hypercapitalisme à dominante financière » (page 28) ;
118°) « Système mondialiste ultralibéral » (page 30) ;
119°) « Idéologie du mondialisme » (page 33) ;
120°) « Puissances d’argent » (page 33).
La plupart des mots listés ci-dessus sont utilisés sans jamais être définis. C’est une des raisons pour lesquelles ils sont interchangeables ou / et combinables entre eux à l’infini... pour le plus grand bonheur des politiciens de toutes obédiences à qui cela évite de pénibles répétitions, et qui peuvent même donner l’impression d’innover moyennant de menus bricolages sémantiques !
Dans l’ouvrage de Marine Le Pen, il est tantôt question de « capitalisme libéral » (p. 149), tantôt question de « capitalisme mondialisé » (p. 58)... mais, si l’on fait un « mix » des deux, on obtient « capitalisme libéral mondialisé » (p. 149), et – surprise ! – ça marche aussi !
Autre exemple, la fille Le Pen attaque successivement l’« idéologie mondialiste » (p. 16), la « religion libérale » (p. 95), l’« idéologie libérale » (p. 96), la « religion du marché » (p. 96), l’« idéologie du marché » (p. 97) et la « religion mondialiste » (p. 135). Or ces expressions recoupent des réalités (?) suffisamment vagues pour être toutes interchangeables entre elles (ainsi qu’avec bon nombre des autres expressions listées ci-dessus). En matière de langue de bois, le parti de Marine Le Pen – qui se veut pourtant le chantre du politiquement incorrect – soutient donc tout à fait la comparaison avec les UMP, P « S », P « C » F et autres partis avariésiv ... une preuve parmi tant d’autres de l’adhésion sans équivoque du FN au monde bourgeois, à son idéologie et à son langage.
i LE PEN Marine, Pour que vive la France, Éditions Grancher, 2012
le programme de la dirigeante du FN doit être lu « en creux » :
ses attaques contre le « secteur financier » visent à masquer sa défense des patrons de l’industrie ;
sa dénonciation de l’ « ultralibéralisme » est en fait une revendication de retour à un capitalisme plus régulé ;
son rejet du « capitalisme mondialisé » est une apologie d’un capitalisme mâtiné de nationalisme (tel qu’il se pratique, par exemple, en Russieii ou au Venezuela) ;
ses saillies démagogiques contre les « grands patrons du CAC 40 » servent d’alibi à un programme très favorable aux patrons de PME (et au-delà si affinités)iii.
Afin de rappeler de quel côté de la barrière de classe se place le FN, nous listons donc, ci-dessous, cent-vingt mots ou expressions qu’emploie Marine Le Pen afin de donner fallacieusement une apparence anti-Système et moderne à la vieille formation d’extrême droite dont elle a hérité :
1°) « Secteur financier » (page 34 de l’ouvrage précité) ;
2°) « Projet mondialiste » (pages 12, 15, 35, 57, 82, 119, 125, 151 et 174) ;
3°) « Milieux financiers » (page 37) ;
4°) « Ploutocratie » (page 37) ;
5°) « Mondialisme » (pages 26 (trois fois), 29, 32 (trois fois), 33, 38, 76, 86, 90 (deux fois), 91, 92, 115, 116, 120, 123, 136, 146, 187 et 203) ;
6°) « Politiques ultralibérales » (page 73) ;
7°) « Doctrine mondialiste » (pages 42 et 151) ;
8°) « Libéralisme financier le plus extrême » (page 42) ;
9°) « Libéralisme total » (page 42) ;
10°) « Ultralibéralisme mondialisé » (page 42) ;
11°) « Mondialisation incontrôlée » (page 43) ;
12°) « Mondialisation effrénée » (page 43) ;
13°) « Néolibéraux » (page 44) ;
14°) « Catéchisme ultralibéral » (page 45) ;
15°) « Grandes sociétés multinationales et en particulier celle (sic) du CAC40 » (page 47) ;
16°) « Dérégulation financière » (page 48) ;
17°) « Caste de spécialistes de la finance » (page 48) ;
18°) « Économie du Diable » (page 48) ;
19°) « Nouvelle religion du capitalisme libéral mondialisé » (page 50) ;
20°) « Concurrence sauvage » (page 53) ;
21°) « Élites anglaises » (page 54) ;
22°) « Élites technocratiques » (page 56) ;
23°) « Tenants du libéralisme mondialisé » (page 56) ;
24°) « Ultralibéraux » (page 57) ;
25°) « Tenants du projet mondialiste » (page 58) ;
26°) « Capitalisme mondialisé » (page 58) ;
27°) « Mercantilistes » (page 60) ;
28°) « Révolution mondialiste » (page 61) ;
29°) « Monde de la finance » (page 63) ;
30°) « Communauté financière » (page 64) ;
31°) « Lobby bancaire » (page 66) ;
32°) « Classe de profiteurs du système, composée de spéculateurs de tous ordres » (page 68) ;
33°) « Finance spéculative » (page 68) ;
34°) « Dérégulation libérale » (page 68) ;
35°) « Capitalisme financier mondialisé » (page 70) ;
36°) « Hyper-classe » (pages 70 et 121) ;
37°) « Pouvoir financier » (page 75) ;
38°) « Lobbies » (pages 75 et 79) ;
39°) « Ultralibéralisme » (pages 77, 91, 151 et 188) ;
40°) « Idéologie mondialiste » (pages 16, 77 et 78) ;
41°) « Offensive mondialiste » (page 78) ;
42°) « Hypercapitalisme mondialisé » (page 79) ;
43°) « Financiers » (pages 84, 123 et 163) ;
44°) « Actionnaires » (page 84) ;
45°) « Banquiers » (page 84) ;
46°) « Hypercapitalisme transnational » (page 86) ;
47°) « Grandes entreprises multinationales » (page 87) ;
48°) « Métaphysique ultralibérale » (pages 89 et 99) ;
49°) « Tyrannie de la cupidité sans limites » (page 90) ;
50°) « Pouvoir absolu des financiers et des banquiers qui dirigent le monde » (page 90) ;
51°) « Chantres du libéralisme débarrassé de toute contrainte régalienne » (page 90) ;
52°) « Prélat du libéralisme mondialisé » (page 90) ;
53°) « Nouvelle aristocratie mondiale » (page 92) ;
54°) « Hyperclasse mondialisée » (pages 92 ,122, 125, 127 et 160) ;
55°) « Tenants de l’ultralibéralisme mondialisée » (page 92) ;
56°) « Théologie libérale » (page 94) ;
57°) « Paradigme ultralibéral » (page 95) ;
58°) « Religion libérale » (page 95) ;
59°) « Technocratie européenne » (page 96) ;
60°) « Capitalisme financier ultralibéral » (pages 96 et 123) ;
61°) « Médias contrôlés par le grand capital » (page 96) ;
62°) « Idéologie libérale » (pages 96 et 151) ;
63°) « Religion du marché » (page 96) ;
64°) « Idéologie du marché » (page 97) ;
65°) « Classe dominante internationale mondialisée » (page 99) ;
66°) « Organisation hyperlibérale » (page 100) ;
67°) « Idéologues du libéralisme » (page 100) ;
68°) « Mondialisation ultralibérale » (pages 104 et 223) ;
69°) « Libre-échange généralisé » (page 105) ;
70°) « Métaphysique néolibérale » (page 106) ;
71°) « Néolibéralisme » (page 106) ;
72°) « Politique néolibérale mondialiste » (page 106) ;
73°) « Agents du mondialisme » (page 107) ;
74°) « Libéralisme dévoyé où tout s’achète et tout se vend » (page 107) ;
75°) « Mondialisation sauvage » (page 107) ;
76°) « Capitalisme ultralibéral mondialisé » (page 108) ;
77°) « Nouvel ordre mondialiste » (page 108) ;
78°) « Nouvelle tyrannie mercantile » (page 108) ;
79°) « Société ultralibérale » (page 112) ;
80°) « Système ultralibéral » (page 113) ;
81°) « Enfer ultralibéral » (page 114) ;
82°) « Règne de la marchandisation de tout et de tous » (page 114) ;
83°) « Caste au pouvoir » (pages 117 et 119) ;
84°) « Corporation des élites » (page 117) ;
85°) « Grands patrons » (page 118) ;
86°) « Grands patrons mondialisés » (page 120) ;
87°) « Élite financière » (page 120) ;
88°) « Capitalisme financier transnational » (page 122) ;
89°) « Grands patrons du CAC 40 » (page 122) ;
90°) « Spéculateurs » (pages 123 et 163) ;
91°) « Grand patronat transnational » (page 128) ;
92°) « Élites politiques, médiatiques et financières » (page 129) ;
93°) « Pensée euro-mondialiste » (page 133) ;
94°) « Religion mondialiste » (page 135) ;
95°) « Doctrine ultralibérale mondialiste » (page 145) ;
96°) « Capitalisme libéral mondialisé » (page 149) ;
97°) « Capitalisme libéral » (page 149) ;
98°) « Société ultralibérale et mondialisée » (page 159) ;
99°) « Classe mondialisée de riches oisifs accaparant toujours plus de biens » (page 163) ;
100°) « Banques » (page 163) ;
101°) « Les puissances de l’argent, des médias, de la banque » (page 168) ;
102°) « Modèle mondialiste » (page 172) ;
103°) « Magma mondialiste » (page 174) ;
104°) « Mondialistes de gauche comme de droite » (page 175) ;
105°) « Caste » (pages 17, 179, 181 et 212) ;
106°) « Mondialisation débridée » (page 204) ;
107°) « Système mondialiste » (page 212) ;
108°) « Supertechnocratie européenne » (page 220)
109°) « Modèle communautariste ultralibéral américain » (page 225) ;
110°) « Lobby des banques et de la finance internationale » (page 230) ;
111°) « Capitalisme ultralibéral » (page 12) ;
112°) « Libéralisme économique extrême » (page 16) ;
113°) « Financiarisation » (page 16) ;
114°) « Libre-échange » (page 16) ;
115°) « Oligarchie mondialisée » (page 25) ;
116°) « Doctrine économique ultralibérale » (page 27) ;
117°) « Hypercapitalisme à dominante financière » (page 28) ;
118°) « Système mondialiste ultralibéral » (page 30) ;
119°) « Idéologie du mondialisme » (page 33) ;
120°) « Puissances d’argent » (page 33).
La plupart des mots listés ci-dessus sont utilisés sans jamais être définis. C’est une des raisons pour lesquelles ils sont interchangeables ou / et combinables entre eux à l’infini... pour le plus grand bonheur des politiciens de toutes obédiences à qui cela évite de pénibles répétitions, et qui peuvent même donner l’impression d’innover moyennant de menus bricolages sémantiques !
Dans l’ouvrage de Marine Le Pen, il est tantôt question de « capitalisme libéral » (p. 149), tantôt question de « capitalisme mondialisé » (p. 58)... mais, si l’on fait un « mix » des deux, on obtient « capitalisme libéral mondialisé » (p. 149), et – surprise ! – ça marche aussi !
Autre exemple, la fille Le Pen attaque successivement l’« idéologie mondialiste » (p. 16), la « religion libérale » (p. 95), l’« idéologie libérale » (p. 96), la « religion du marché » (p. 96), l’« idéologie du marché » (p. 97) et la « religion mondialiste » (p. 135). Or ces expressions recoupent des réalités (?) suffisamment vagues pour être toutes interchangeables entre elles (ainsi qu’avec bon nombre des autres expressions listées ci-dessus). En matière de langue de bois, le parti de Marine Le Pen – qui se veut pourtant le chantre du politiquement incorrect – soutient donc tout à fait la comparaison avec les UMP, P « S », P « C » F et autres partis avariésiv ... une preuve parmi tant d’autres de l’adhésion sans équivoque du FN au monde bourgeois, à son idéologie et à son langage.
i LE PEN Marine, Pour que vive la France, Éditions Grancher, 2012