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En quoi et pourquoi la construction de l’organisation Lutte Ouvrière est un échec du point de vue de la tâche de la construction du parti communiste révolutionnaire ?

5 janvier 2012, 09:35, par Robert Paris

Pour le voir, il faut lire, par exemple, l’ouvrage d’Arlette Laguiller intitulé « Mon communisme » et écrit par la direction actuelle de Lutte ouvrière.

Le chapitre « La dynamique des changements sociaux » est entièrement consacrée à cette question. On y explique en clair ce que signifie « le contrôle » dans le discours de LO : que ce n’est pas la révolution, que cela vise seulement à partager le pouvoir économique, à limiter les conséquences de la recherche de profit (limiter et pas supprimer). Et LO y précise que la direction de la société appartiendrait encore à la bourgeoisie, mais elle serait contrôlait. Et ensuite, on passerait à la révolution, on renverserait l’Etat bourgeois. Eh bien, non ! Ensuite le chapitre est terminé. Finie, arrêtée, à ce stade la fameuse dynamique des changements sociaux !!!

Vous préférez des citations exactes ? Allons-y :

« Quelle serait la première mesure que vous prendriez si vous étiez élue ? m’a demandé ironiquement un journaliste récemment… Il faut quand même, avant de poser de poser une telle question, se dire… que cela signifierait un bouleversement total dans la société. Cela signifierait que les travailleurs, ceux déjà en lutte, en grève, occupant leur entreprise, en seraient déjà, au moins là om le rapport de forces est le plus favorable, à imposer non de simples augmentations de salaires mais des mesures essentielles pour partager le pouvoir économique avec la bourgeoisie, le contrôle des comptabilités, la levée du secret commercial et du secret bancaire. Les décrets que prendraient les élus de cette population en lutte consisteraient avant tout à légaliser ce que les travailleurs et la population auraient déjà entrepris d’imposer. C’est cela la dynamique des mouvements sociaux. Je ne serai pas la dirigeante de ces mouvements, j’en serai seulement l’expression. Evidemment, on n’en est pas là, mais on peut y venir et parfois plus vite que les travailleurs peuvent l’espérer et la bourgeoisie le craindre. C’est d’ailleurs pourquoi je défens cette idée de contrôle sur les décisions du patronat… Oui, il y a des choses qu’il est urgent d’imposer. Il y a des mesures radicales pour limiter les conséquences de la recherche du profit à tout prix, au détriment des travailleurs et de toute la population… Récemment, dans un débat sur une chaîne de télévision, je disais cela à un représentant du MEDEF et il s’est exclamé, en disant quelque chose du genre : « Tout de suite, la révolution ! » Non ! Ce genre de situation ne serait pas une révolution. La direction de la société appartiendrait encore à la bourgeoisie, mais elle serait contrôlée et, dans une certaine mesure, elle ne ferait pas ce qu’elle veut, elle serait obligée de partager son pouvoir avec la collectivité. »

Il est triste d’avoir à expliquer que ce genre de raisonnement tourne le dos à toutes les idées défendues par les révolutionnaires, que c’est l’inverse de la notion de dualité de pouvoir, de la notion de renversement de l’Etat bourgeois, de la notion de programme de transition visant à permettre la rupture avec la bourgeoisie et non le partage du pouvoir, etc…On est tombé si bien que des militants et sympathisants de LO, pour ne pas dire des dirigeants, peuvent sans doute en toute honnêteté croire que tout cela est bel et bon…

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