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En quoi et pourquoi la construction de l’organisation Lutte Ouvrière est un échec du point de vue de la tâche de la construction du parti communiste révolutionnaire ?

22 mars 2012, 10:18, par Gérard

Cette fois, LO réclame clairement une "loi interdisant les licenciements". Sans doute consciente que la propagande sur le thème "Interdiction des licenciements", sans précision, n’est guère crédible, LO tente donc de se lancer - maladroitement - dans des explications. car, effectivement, c’est la question que posent- inévitablement, non seulement les journalistes mais les collègues de travail et les gens sur les marchés : "Comment comptez-vous faire ?".

Alors, LO répond clairement "une loi", comme si un gouvernement bourgeois pouvait adopter une telle loi. LO précise toutefois qu’il faudrait se mobiliser pour faire appliquer cette loi. Mais, avant de se mobiliser pour la faire appliquer, il faudrait déjà que la loi soit adoptée ! A qui fera-t-on croire qu’on obligera Sarkozy ou Hollande à adopter cette loi ?

LO se refuse donc à dire franchement que seul un gouvernement ouvrier, reposant sur des organisations démocratiques de masses, pourrait adopter une telle mesure. Utopique ? Mais pas davantage que l’idée - farfelue - selon laquelle on pourrait partager le travail entre tous dans le cadre du système capitaliste avec un gouvernement bourgeois ! Quitte à faire de la propagande pour une "solution" que nous n’avons pas les moyens d’imposer aujourd’hui et une mobilisation, organisation des travailleurs que nous ne sommes pas en mesure d’impulser, autant s’exprimer clairement !

Dernier numéro de LO

Interdire les licenciements et répartir le travail entre tous, c’est possible !

Quand le chômage touche un total de plus de 5 millions de personnes, soit 10 % de la population active, des mesures d’urgence s’imposent. Personne ne devrait rester sans travail et surtout sans salaire.

La situation actuelle exigerait un « plan catastrophe », comme il en existe pour des catastrophes naturelles. L’une des premières mesures serait que l’État cesse de supprimer des postes dans les services publics. Mais il faudrait aussi qu’une loi interdise tous les licenciements, au même titre qu’il existe une loi qui interdit les expulsions locatives en hiver. Enfin, le travail devrait être réparti entre tous les bras de façon à ne laisser personne sur le carreau, personne sans salaire.

Ce serait bien, mais comment faire ? s’interrogent certains. Et pourtant, l’organisation et la répartition du travail, c’est ce qui se réalise dans tous les domaines de la production. Les patrons le font afin de réaliser le maximum de profits. Mais ils savent le faire sans difficulté. Il suffit d’ouvrir le capot de sa voiture pour constater que tout ce qu’il contient est le fruit d’une collaboration entre diverses entreprises de la même marque ou même de marques différentes. Il faut une organisation, une répartition de toutes les tâches entre les diverses usines pour produire une voiture. Pourquoi alors, ce qui est conçu aujourd’hui dans le sens des intérêts patronaux, ne pourrait-il être pensé et réalisé demain dans le sens des intérêts de la collectivité ? Pourquoi la production ne pourrait-elle être réorganisée en fonction des bras disponibles d’une part, de la quantité de tâches à accomplir d’autre part ? En quelques jours, voire au maximum quelques mois, les capitalistes savent modifier leurs productions en fonction de leurs besoins. Quelle difficulté y aurait-il à le faire à l’échelle d’une région, d’un pays, voire à l’échelle de l’Europe ou de la planète, pour satisfaire les besoins de tous ?

Le vote d’une loi interdisant les licenciements et impliquant la répartition du travail à accomplir entre tous les bras disponibles serait une réponse à la situation de catastrophe sociale que nous vivons. Mais ce vote ne suffirait pas à assurer son efficacité. Les patrons n’apprécient pas de ne plus être entièrement maîtres chez eux. Ils ne sont sans doute pas prêts à respecter une loi qui limiterait leur liberté de licencier. C’est pourquoi les travailleurs devraient se mobiliser pour la faire appliquer. Il faudrait imposer aux patrons, de gré ou de force, de ne pas priver un seul travailleur de son emploi, c’est-à-dire de garantir ses moyens de vivre et de faire vivre sa famille.

Un tel objectif est inscrit dans le programme défendu par Nathalie Arthaud dans sa campagne. Il est à la portée du monde du travail, s’il reprend confiance dans sa capacité à inverser, collectivement, le rapport des forces et à imposer aux patrons de prendre sur leurs profits. Et il ne serait qu’un juste retour des choses.

Lucienne Plain

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