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Il était une fois... une organisation Lutte Ouvrière qui ne s’alignait pas sur les centrales syndicales et n’attendait pas des situations révolutionnaires pour développer des perspectives qui l’étaient

15 janvier 2012, 08:48, par Robert Paris

Quelle campagne électorale menait Lutte Ouvrière pour des révolutionnaires ? LO ne se contentait pas de parler d’interdiction des licenciements et de contrôle ouvrier. Sans mettre en avant la nécessité de comités de travailleurs, elle affirmait que les revendications les plus radicales restaient réformistes et pas révolutionnaires.
Et parler de comités ouvriers, ce n’est pas seulement parler de comités de grève. C’est donner une perspective aux luttes mais c’est aussi donner une perspective sociale à la société. Donner comme perspective « le communisme » nécessite d’affirmer que la classe ouvrière doit s’organiser politiquement en masse et pas dans des syndicats.

C’est gauchiste ? La période ne s’y prête pas ? Les révolutionnaires ne sont pas assez nombreux ?

Et en 1971 ? La période était révolutionnaire ? Les révolutionnaires étaient plus nombreux ?

Et pourtant dans la campagne de 1971 on l’avançait. J’y étais et je m’en souviens parfaitement.

Pour le rappeler, de courtes citations d’une brochure de Lutte ouvrière, celle du meeting de LO du 3/12/1971 : « le programme de gouvernement du PCF ».

Je cite ces passages :

Les fondements d’un programme des travailleurs

(…) Eh bien voilà la différence entre le programme des révolutionnaires et celui du Parti communiste français. Le Parti communiste français nous dit : pour résoudre la crise du logement, il faut avoir un bon gouvernement qui construise 70.000 logements par an. Nous disons : la solution à la crise du logement commence par des mesures immédiates. Il faut que les mal-logés forment partout des comités, enquêtent sur la situation réelle, s’emparent des logements inoccupés et les réquisitionnent au profit des plus nécessiteux d’entre eux. (…)

Le contrôle ouvrier sur l’entreprise
(…)
La seule manière, c’est d’instituer le contrôle ouvrier sur l’entreprise. C’est que dans chaque usine existe un comité de travailleurs élus par l’ensemble de leurs camarades, rendant des comptes à chaque moment et révocables à tout instant, qui contrôle toute la marche de l’entreprise et veille à ce qu’elle ne se fasse pas aux dépens des travailleurs, qui contrôle l’embauche, les licenciements, les livres de compte, les prix, les cadences, etc…

(…) A cette condition, et à cette seule condition (…) (des mesures comme) « aucune suppression de poste sans création au préalable d’un poste équivalent » pourrait peut-être être imposé aux entreprises. (…) Et finalement ce contrôle des travailleurs sur l’entreprise par leur comité élu et révocable, à un échelon plus large par les représentants élus et aussi révocables de ces comités, c’est bien aussi la seule manière pour que le plan et tous les projets (…) soient au service des travailleurs.

Pour une union et une mobilisation des travailleurs

Mais justement de tels comités de travailleurs appelés à se prononcer sur le programme qu’ils veulent, serait le moyen de mobiliser les masses populaires. Ce serait le moyen de les organiser et de leur permettre ensuite, au cas où le gouvernement qui se réclamerait des travailleurs viendrait au pouvoir, non seulement d’appliquer le programme (…) mais aussi de contrôler (…) »

En somme pas de contrôle sans comités. Pas de programme électoral des révolutionnaires sans comités…

ET AUJOURD’HUI ?

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