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Le combat des femmes

15 avril 2012, 08:31, par Max

Au cours de cette période de développement des hommes primitifs, il y a de cela plusieurs dizaines, que dis-je, plusieurs centaines de milliers d’années, les devoirs et les tâches de l’homme et de la femme étaient sensiblement les mêmes. Les recherches des anthropologues ont prouvé qu’à l’aube du développement de l’humanité, c’est-à-dire au stade de la chasse et de la cueillette, il n’y avait pas de grandes différences entre les qualités corporelles de l’homme et de la femme, qu’ils possédaient une force et une souplesse à peu près équivalentes, ce qui est tout de même un fait intéressant et important à noter. De nombreux traits caractéristiques des femmes, tels que grosse poitrine, taille fine, formes arrondies du corps et faible musculature, ne se développèrent que bien plus tard, à partir du moment où la femme dut remplir son rôle de « pondeuse » et assurer, génération après génération, la reproduction sexuée.

Parmi les peuples primitifs actuels, la femme ne se distingue pas de l’homme de façon notable, ses seins restant peu développés, son bassin étroit et ses muscles solides et bien formés. II en allait de même à l’époque du communisme primitif, lorsque la femme ressemblait physiquement à l’homme et jouissait d’une force et d’une endurance pratiquement égales.

La naissance des enfants n’entraînait qu’une brève interruption de ses occupations habituelles, c’est-à-dire la chasse et la cueillette des fruits avec les autres membres de cette première collectivité que fut la tribu. La femme était obligée de repousser les attaques de l’ennemi le plus redouté à cette époque, l’animal carnassier, au même titre que les autres membres de la tribu, frères et sœurs, enfants et parents.

Il n’existait pas de dépendance de la femme par rapport à l’homme, ni même de droits distincts. Les conditions pour cela faisaient défaut, car, en ce temps-là, la loi, le droit et le partage de la propriété étaient encore choses inconnues. La femme ne dépendait pas unilatéralement de l’homme, car lui-même avait entièrement besoin de la collectivité, c’est-à-dire de la tribu. En effet, la tribu prenait toutes les décisions. Quiconque refusait de se plier à la volonté de la collectivité périssait, mourait de faim ou était dévoré par les animaux. Ce n’est que par une étroite solidarité au sein de la collectivité que l’homme était en mesure de se protéger de l’ennemi le plus puissant et le plus terrible de cette époque. Plus une tribu était solidement soudée et plus les individus se soumettaient à sa volonté. Ils pouvaient opposer un front plus uni à l’ennemi commun, ainsi l’issue du combat était plus sûre et la tribu s’en trouvait renforcée. L’égalité et la solidarité naturelles, si elles assuraient la cohésion de la tribu, étaient les meilleures armes d’autodéfense.

Extrait de " la situation de la femme dans le communisme primitif" Alexandra Kollantai 1921 à la conférence des femmes.

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